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Nos livres, « Poésie de Bernard Anton », article de
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Introduction à la poésie québécoise, Jean
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La poésie au Québec, éd. Les Écrits des Forges,
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Journal Le Nord « Bernard Anton, poète, conteur et photographe »
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La Vallée « Face aux pics de l'Himalaya » Ghislaine
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La Vallée « Beauté perforée de Bernard Anton »
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Journal Le Nord « Bernard Anton se confie par l'écriture »
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Écho du Nord « Poésie sur un lit d'hôpital »
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Journal Le Nord « L'amour en slam avec Bernard Anton » Isabelle
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La Vallée « Un spectacle de slam pour la Saint-Valentin »
Ghislaine Néron, 8 février 2008
La Vallée « Délires de macadam. Un troisième livre de
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Le Mirabel « Bernard Anton : de professeur à slameur » Nathalie
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Le Centro.co « Bernard Anton lance son recueil DÉLIRES DE MACADAM au
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Entrevue avec Rosette Pipar
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« Au coeur des lettres » 22 avril 2014
Accès « Pardonner, un acte salutaire pour l'être humain
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Le Mirabel « Bernard Anton revisite le pardon » 21 octobre 2016, p. 28
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La revue Florilège # 184 « CÉLÉBRADES »,
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La revue Culturefemme « Célébrades, Haïku de Bardot
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Le magazine Infosoir culture « CÉLÉBRADES, des haïkus en
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Le magazine N9ews, actualité littéraire «
Célébrades : un recueil qui rend hommage à Brigitte Bardot
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13 octobre 2021
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Le magazine Le motif, « Célébrades : Des haïkus pour
célébrer Brigitte Bardot », 21 février 2022
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Ma Gazette.fr, « Bernard Anton nous parle de son recueil de poèmes
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la collection de Bernard Anton », 7 avril 2022
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», mai 2022
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», 31 mai 2022
Nicepremium.fr, « Les poèmes de Bernard Anton sont des Lauriers pour
l'Ukraine », 6 juin 2022
Courrier Laval, « Un enseignant de Laval écrit pour l'Ukraine
», 7 juin 2022
Arts, culture, évasion, « Bernard Anton, quand l'humaniste part en
guerre », 2 juin 2022
PacePress, «Les Impliqués présentent les Lauriers de Bernard
Anton», 13 juin 2022
Journal L'Accès, «Une réflexion sur la violence par la
poésie», 16 juin 2022
L'info tout court, « Un recueil poétique riche en émotions
signé Bernard Anton », 24 juin 2022
20 MINUTES, « Lauriers pour l'Ukraine : Bernard Anton évoque
l'indicible sous la forme du haïku », 6 juillet 2022
Info du nord Sainte-Agathe, « Une pensée pour la communauté
ukrainienne », 8 juillet 2022
Delta news, « Bernard Anton s'engage pour la paix avec Lauriers pour
l'Ukraine », 29 juillet 2022
Justfocus.fr, « LA MUSE de Bernard Anton : nouvelles et récits »,
Mélanie Nicaise, 29 septembre 2022
SiaNews, « La plume de Bernard Anton est une arme contre la haine : Lauriers
pour l'Ukraine », 14 octobre 2022
Arts-Culture-Évasion, « La Muse de Bernard Anton : un recueil de
nouvelles et récits poétique et moderne », 14 octobre 2022
France Net Infos, « LA MUSE de Bernard Anton », Patrick Delort, 17
octobre 2022
Purcom, « LA MUSE de Bernard Anton : un recueil sur les hauts et les bas de la
condition humaine, 17 octobre 2022
La Petite Revue, « Un recueil de nouvelles et récits pour Bernard Anton
: La Muse », 26 octobre 2022
L'Info du Nord, « Écrire, c'est réagir. -
Bernard Anton », Davide Buscemi, 9 novembre 2022
Des auteurs des livres, « Bernard Anton nous présente LA MUSE »,
10 novembre 2022
Fresh Mag Paris, « La Muse de Bernard Anton : un recueil à
découvrir », 16 novembre 2022
Radio CKVL, « Entrevue avec Bernard Anton », Julie Châtelain, 24
novembre 2022
MediaA, « Recueil de nouvelles et autres récits de Bernard Anton
», 25 novembre 2022
Pro/p(r)ose Magazine, « LA MUSE de Bernard Anton : recueil de nouvelles et
autres récits », 27 novembre 2022
Pieuvre.ca « Un recueil poétique formé de nouvelles et de
récits pour Bernard Anton », 1 décembre 2022
La Maison saine, « Biodiversité: l'apport de la spiritualité
bouddhiste », 11 décembre 2022
La Maison saine, « LIVING EARTH, indispensable à la
compréhension de notre agir écologique », André Fauteux,
21 décembre 2022
Magazine Des auteurs des livres, « Anathema sur
l'usurpateur de Bernard Anton », 7
février 2023
IJTnews.net, « Anathema contre l'usurpateur de
Bernard Anton », Antoine Baudoin, 14 février 2023
Vidéoclip : Bernard Anton présente Anathema sur
l'usurpateur, enregistrement au Salon du livre de
l'Outaouais, Gatineau, 24 février 2022
Le Journal Infos Laurentides « L'Ukraine racontée par un
poète de chez nous », Stéphane Tremblay, 3 mars 2023
Le magazine Focus littérature « Un nouveau recueil de haïkus
pour dénoncer la guerre par Bernard Anton », 7 mars 2023
Le magazine Pieuvre.ca « Haïkus et guerre en Ukraine se
téléscopent... », 13 mars 2023
Feat-Y « Une oeuvre pacifiste qui soutient l'Ukraine par Bernard Anton,
» 31 mars 2023
Info du Nord Ste-Agathe « Bernard Anton publie un nouvel ouvrage
inspiré de l'Ukraine » 7 avril 2023
Move On « Bernard Anton s'engage en faveur de l'Ukraine dans un
recueil poétique », Baptiste Delacour, 7 avril 2023
CFLX 95,5 FM « Bernard Anton nous parle de l'Ukraine avec des haïkus
», entrevue avec René Cochaux, Cochaux Show, 25 avril 2023
Culture Hebdo « Anathema sur l'usurpateur » de Bernard Anton
», livres, mars-avril 2023
TVBL « Entrevue », avec Claude Desjardins, l'émission
Accès local, 9 mai 2023
PROGIT.org « Rencontre avec Bernard Anton », entrevue avec
le journal,11 mai 2023
Journal Tribu du Verbe « Après moi la foudre et le plus béant
des désastres » Bernard Anton contre la guerre, Marc Jeneau, 6 juin
2023
Online book club Amazon « Review of Living Earth », Gift Modekwe, 9 juin
2023
Jacqueline Roch « Connaissez-vous cet auteur, Bernard Anton ? », Fureur
de lire, 25 juillet 2023
Nathalie Boisvert « Préface du livre Déconfiture des escobars
». 25 septembre 2023
Cassandra Gazeau « Déconfiture des escobars : la
tragi-comédie poétique de Bernard Anton qui brise les
frontières », MH Entertainment, 5 novembre 2023
Philippe-Emmanuel David (TVBL) « Un chant pour la liberté et la
dignité humaines », entrevue, émission « Prochaine sortie
», 14 novembre 2023
Le magazine Des auteurs des livres « Bernard Anton présente
Déconfiture des escobars », 16 novembre 2023
moveonmag.com « Déconfiture des escobars, une
tragi-comédie sur l'absurdité de la guerre », Baptiste
Delacour, 26 novembre 2023
Dansnoslaurentides.com « Déconfiture des escobars de Bernard
Anton, une tragi-comédie poétique dépeignant la guerre au
quotidien », 26 novembre 2023
NousTV « L'être humain passe avant le politique », entrevue
avec Caroline Dionne, émission « Rendez-vous », 27 novembre 2023
Votrejournal.net « À la découverte de Bernard Anton »,
entrevue, 6 décembre 2023
Magazine Marie Claire « Sélection littéraire à
(re)découvrir en cette fin 2023 », 18 décembre 2023
Info du Nord « Bernard Anton lance un nouveau livre », 18
décembre 2023
S-quive.com « Déconfiture des escobars », une pièce
tragi-comique, 17 janvier 2024
Culture-evasions.fr, « Déconfiture des escobars », Zack Seminet,
4 février 2024
Magazine Des auteurs des livres, « Entrevue avec Bernard Anton autour de
Textos ardents », 8 février 2024
MH entertainment « Textos ardents : une ode passionnée
à l'amour », Cassandra Gazeau, 9 février 2024
Madmoizelle.com « 8 pépites à découvrir en ce
début d'année 2024 », Camille Soulier, 11 février
2024
JustFocus.fr « Déconfiture des escobars de Bernard Anton,
défenseur de l'Ukraine » Mélanie Nicaise, 28 mars 2024
Lionel Parrini, préface de Textos ardents
JustFocus.fr « La dramaturgie composite et poétique de Bernard Anton
» Lionel Parrini, 2 mai 2024
Les livres et les copains d'abord « LE JARDINIER de Bernard Anton, une
nourriture pour l'esprit », Jacqueline Roch, 17 mai 2024
MH Enternainment « Extase cosmique : une exploration transcendante du
tantrisme » Cassandra Gazeau, 29 mai 2024
MH Enternainment « Le jardinier : une collection
envoûtante de nouvelles littéraires par Bernard Anton »
Cassandra Gazeau, 9 juin 2024
Ma Premo « Extase cosmique est une merveille »,
préface de la deuxième édition, 18 juin 2024
MH Enternainment « Osez le Biopardon MD : une nouvelle approche
pour le mieux-être par Bernard Anton », 7
juillet 2024
Les livres et les copains d'abord « Quand les acteurs interrogent
l'auteur », 8 octobre 2024
Ma Premo, après la représentation de TEXTOS ARDENTS, 24 octobre 2024
Journal Accès Laurentides « Textos ardents de Bernard Anton :
L'amour au premier plan » Alexane Taillon-Thiffeault, 29 octobre
2024
Lionel Parrini « Jouvenceflore : un conte
initiatique au coeur des cycles de la vie » Préface du livre
Jouvenceflore, 4 janvier 2025
MH Entertainment : « Découvrez Jouvenceflore,
l'oeuvre théâtrale et poétique de Bernard Anton », 8
janvier 2025
Les livres et les copains d'abord : « L'urgence de vivre ou la
beauté poétique des petites choses », Béatrice Favereau,
16 janvier 2025
MH Entertainment : « Bernard Anton dévoile Tant que Vie
nous habite, un recueil bouleversant sur la résilience
et l'humanité » 19 janvier 2025
Les livres et les copains d'abord : «
Jouvenceflore, du théâtre thérapie
» Annick Pagès Moreau, 27 janvier 2025
Lire, Rêver, Partager : « Déconfiture des
escobars ou la souffrance des déshérités
» Annick Pagès Moreau, 4 février 2025
Les livres et les copains d'abord : « Tant que Vie nous
habite, de Bernard Anton, un voyage au coeur de
l'humanité » Lionel Parrini, 19 février 2025
Les livres et les copains d'abord : « Quand les acteurs font une entrevue
avec l'auteur, autour de
Jouvenceflore » (1ère partie) Gilles
Brière, 22 février 2025
Les livres et les copains d'abord : « Quand les acteurs font une entrevue
avec l'auteur, autour de Jouvenceflore
» (2e partie) Théo Chauvirey,
25 février 2025
Les livres et les copains d'abord : « Quand les acteurs font une entrevue
avec l'auteur, autour de Jouvenceflore
» (3e partie) Carole Gaudreau et Amélie
Pitre, 28 février 2025
Les livres et les copains d'abord : « Jouvenceflore
: jusqu'où irait-on pour recouvrer la jeunesse ?
», Martin Mercier PhD, 28 février 2025
La fureur de lire : « Tant que
Vie nous habitede Bernard Anton ou l'exploration de
l'âme humaine», Lionel Parrini, 1er
mars 2025
Etc.
« Cette poésie, celle de Bernard
Anton... qui mêle sa voix aux nôtres, porte son poids de mémoire et de
blessures, mais est aussi traversée par le merveilleux et l’enchantement des
images, et la respiration du vers épouse les souffles de la sensibilité et de
la pensée. Le passé est ici exorcisé, et se dit l’espoir que la
beauté soit le quotidien et l’avenir de l’homme. Il s’y trouve
encore et souvent, dans les mouvances de la forme, une vérité de
l’émotion et le miracle de la présence qui ne trompent pas.
»
Gaston Miron
« Bernard Anton, poète...,
s’invente un chant souverain, fluide, où baignent les beautés du
monde. Chez lui, la poésie nomme ces « fêlures du temps
» contre le mal et l’amertume, contre la violence et la mort. Ces poèmes
interrogent la condition humaine à même « la voix de la terre
» et « la voix des siècles qui traverse la chair ». On
y lit une maîtrise peu commune du langage.
Jean Royer
« Bernard Anton vit en poésie. Vie
poétique, vie réelle. Sa vision du monde se construit peu à peu, au fil
de ses recueils, en fonction de cette couche spirituelle, invisible, qui entoure le monde.
Teilhard l’appelait la biosphère, charge immémoriale de vie. Peu
d’êtres ont accès à cet univers de mystères. Peu de
poètes, même, souhaitent en franchir les remparts lumineux… C’est
ce parcours, difficile entre tous, que Bernard Anton a entrepris de mener,
jusqu’à ce que la Maison paraisse à l’horizon. Les mots sont
inséparables de ce cheminement, sur la voie de Poésie…
Il dit des choses simples, qui paraissent
appartenir à la vie quotidienne, d’une voix parfois à peine audible,
comme un secret murmuré à l’oreille. Le secret de cette voix,
c’est qu’elle n’en reste pas là. Elle parle au cœur. Claudel
l’a noté dans L’Épée et le
miroir; le cœur entend, lui aussi, il est le réceptacle ultime de la
vérité. C’est pourquoi la sagesse a donné le nom
d’oreillettes à ces cavités du cœur où s’amassent les
secrets essentiels de la vie. C’est peut-être là que vont se loger
certains mots, certaines images qui appartiennent en propre au verbe d’enfance de
Bernard Anton, puisque, longtemps après la lecture, ils restent et agissent en
soi…
Sa poésie se situe dans cette zone
indéfinissable entre certitude de l’esprit et interrogation du cœur. Il
faut aller l’y chercher, pour le complet bonheur de l’un et de
l’autre.
Dans A une
absence, Bernard Anton va encore plus loin dans le dépouillement. Il
écrit le poème de ce qui n’est pas dit, de ce qui doit rester
derrière ce qu’il appelle « le rempart d’ombre ».
Le style de Bernard Anton va directement à
l’os. Il ne dit que ce qui est, selon le mode ascensionnel… Comme tous les
poètes à tendance mystique, (il) connaît cette loi contradictoire de
l’écriture, qui veut qu’on n’accède à
l’expression la plus hautement spirituelle que par l’adhésion au
réel.
On peut attendre beaucoup de qui a
déjà beaucoup donné. Bernard Anton, fidèle à
l’évolution de son inspiration, répond avec fréquence
à son rythme intérieur. Les recueils se suivent, dans les pas les uns des
autres. Un dialogue s’établit entre le poète et ses lecteurs
fidèles. Poésie d’origine, l’œuvre de Bernard Anton
trouvera-t-elle le public qu’elle mérite et qu’elle devrait atteindre de
plein fouet ? Il est un poète des grands thèmes : Dieu, la vie et la
mort, la nature dans sa munificence humanisée, l’appel des âmes
solitaires. Ne serait-ce pas à elles d’abord, privilégiées, que
s’adresse ce verbe haut et délicat ? Comme toutes les œuvres
ancrées dans un art subtil, celle de Bernard Anton est aussi ancrée dans la
permanence. »
Jean Ethier-Blais
« La principale qualité du recueil de
poèmes de Bernard Anton me semble être son sens très sûr du
rythme. Il y a là une justesse du phrasé… Il cherche à
construire l’harmonie et l’euphorie à même (ou malgré) les
fêlures qui sont celles de la conscience et de
l’époque… L’écriture cherche ici à
métamorphoser le réel, à lui redonner une fraîcheur
perdue… »
Pierre Nepveu
« Les images de Bernard Anton constellent…»
François
Hébert
« Ces poèmes ont le mérite de
la simplicité, d’une simplicité ici touchante et naïve, là
directe, émouvante… Cette poésie [est] toute frémissante et
désarmée… »
Jacques Brault
« Cela se lit comme une mémoire, un
songe, une fontaine. C’est simple, dépouillé. Bernard Anton est un port
qui ne lasse, une fêlure que l’on étreint. Seulement pour la porter en
soi. S’abreuver d’un «œil triste », infiniment beau tel
l’humain qui jette son cri tremblant au silence… C’est la beauté
d’une « voix de carpe », d’un oiseau « au col rougi
»… C’est une sensibilité qui bouleverse… Ses brisures, ses
aubes nous convient à sa poésie, à son heure « derrière
nos murs de faïence »… C’est beau comme un enfant qui touche «
le haut des arbres et s’invente des ailes »… C’est beau comme un
chagrin où poussera une fleur. Je relirai Fêlures
d’un Temps pour le plaisir d’entendre « la plainte de
l’hirondelle », pour le simple vertige « de suivre la paisible marche des
nuages » ou d’y voir « les roses des paupières ».
Louise de Gonzague dans Nos
livres
« [Dans les
poèmes de Bernard Anton], nous nous retrouvons face à face avec
l’émotion esthétique, le texte qui bouleverse, qui nous fait dire Oui !… Il nous offre tout récemment, un livre
de chevet, un coffre de trésors, une petite anthologie du Beau, un recueil de
poèmes d’une densité exemplaire, d’une grande richesse et
d’une grande variété : Fragments
arbitraires publié aux éditions Trois… Ces vers
débordent de bonheur, de joie de vivre. On y trouve une grande économie de
mots et de moyens… C’est que le secret de Bernard Anton, son art
poétique, réside dans son authenticité, dans sa plongée au fond
de lui-même, de son vécu, du réel. Bernard Anton écrit avec sa
chair et ses sens. Voilà quelques mots-clefs qui pourraient mieux définir sa
poésie : douceur, transparence, subtilité. Cette voix rare, qui ne
ressemble à nulle autre, ces poèmes uniques, sensibles, donnent
l’extase, l’amour et la fraîcheur de vivre. »
Hélène Naccache
dans Le Littéraire de Laval
« Avez-vous lu Les anémones, ce long poème en
prose de Bernard Anton ? L’histoire se déroule dans une sorte de paradis
terrestre ou terre céleste. La nature fortement présente, agissante, ainsi que
l’écriture fluide et transparente créent une atmosphère de
félicité et de magie. Les êtres qu’on y retrouve se fondent dans
le décor… Nous n’avons jamais lu un livre où les arbres jouissent
d’une si grande importance. Dans Les
anémones, ils deviennent les personnages principaux de
l’histoire, malgré leur mutisme et leur agir discret… Bernard Anton les
décrit comme des êtres vivants, munis d’une extrême conscience. Ils
sont les « sages mages du paysage »… L’écriture se fait
souple et plastique… Et le plaisir continue tout au long de ces 98 pages qui
célèbrent l’amour, pages ponctuées d’une façon
inusitée… Laissez-vous bercer par le flot, les images et chaque mot de cette
anémonité. »
Hélène Naccache
dans Brèves littéraires
« Il redonne une noblesse à notre
hiver… Il en fait ressurgir des beautés que nos pauvres carcasses
obsédées par le Club Med ont depuis longtemps oubliées… Ce
magicien réussit à transformer l’hiver en volupté… Son
secret pour apprivoiser le froid : l’amour… »
Lucie Joubert, dans
Estuaire
« En prenant le risque de la
simplicité, l’auteur réussit à produire de beaux moments de
lecture. Les thèmes les plus présents sont ceux qui ont trait à la
relation amoureuse, à la nature et au temps. Le bonheur partagé avec
l’autre semble être ce qui va faire oublier le passé douloureux :
« Je découvre avec toi la musique inutile / de la nuit du vent du
paysage»… »
Donald Alarie dans La Poésie
au Québec
« Sa poésie sait marier le
céleste et le terrestre et donner aux mystères de la vie un ton universel.
»
Réginald Hamel dans
Dictionnaire des poètes d’ici
« Bernard Anton devient un arbre, une fleur
et laisse parler son cœur, ce qui donne place à la poésie. Une
pensée, une phrase, le plus succinct possible, nous interpelle, nous amène
à méditer. »
Ghislaine Néron dans La
Vallée
« Tout chez Bernard Anton respire
l’enfance et ses principales caractéristiques : la
spontanéité, la belle naïveté, la capacité
d’émerveillement, l’imagination fertile… »
Michel Gingras dans le Journal Le
Nord
« Ce sont des contes sur l’art
d’être heureux. »
Paul-André Proulx
« Bernard Anton (...) est un
contemplatif, chez lui le paysage fait partie intrinsèque de la mouvance des images.
Les arbres, les oiseaux, les étoiles... Douleur larvée qui soutient le
regard et l'émotion matérielle, une sorte de chant du monde qui prendrait
en compte la beauté... La quête de Bernard Anton (dans Beauté
perforée) tient à cette volonté de connaître sa
place exacte dans l'univers et de découvrir ce qui l'accorderait à
l'unisson cosmique. »
Hugues Corriveau
« Comme pas un, Bernard Anton
(Ben) sait faire parler les mots de tous les jours. Avec eux, il
questionne la vie, l'amour, la mort. Sa poésie où
s'entremêlent le profane et le sacré nous invite à la
méditation et à une spiritualité naturelle. Il rend audible
cette petite voix, celle du coeur, qui ne s'entend que dans le
silence.
Le poète nous convie à une
célébration de la vie, pour le meilleur et pour le pire. Il est ce capteur
de rêves et de réalités qui nous émerveille... Bernard Anton
possède incontestablement un sens très sûr du rythme et de la
prosodie. Par son verbe fluide, il s’impose comme un virtuose de la langue
française. De cette poésie irradie bel et bien une rafale d'images, de
sensations, d'impressions, de réflexions et d'évocations…
Ce poète du quotidien et des profondeurs
nous interpelle sans cesse, nous éveille, nous ramène à
l’essentiel. Écoute ton âme, insiste-t-il. Face à ce
monde de rapacité, de duplicité et d'illusion, « notre
liberté est notre premier outil ! » Il faut lire et écouter les
slams de Bernard Anton, et après, vous n'aurez que le goût d'y
revenir, »
Pierre Cadieu, Extraits de sa préface
pour Slams polygames
.
« Comment ne pas être sous le
charme, en lisant ces poèmes ? Poèmes pour un amour absolu, exclusif,
poèmes de l'amour-passion. A lire avec bonheur pour retrouver, dans les
méandres de son coeur, ce merveilleux sentiment qui nous habite à chaque
instant. » A propos d'extraits de Tango rouge.
Patrick
Marcadet
Bernard Anton lance son
recueil DÉLIRES DE MACADAM au Centre de diffusion
ArtFocus
Venez écouter l’histoire de Ben
racontée en slam. C’est comme un roman poétique oral.
D’un slam à l’autre, son aventure évolue
à travers les scènes de la vie nocturne et diurne, à
travers ses multiples expériences quotidiennes qui
l’incitent à réfléchir et à
grandir.
Kaléidoscope d’images et de tableaux qui
traitent de différents thèmes : l’amour, la mort,
l’environnement, la justice sociale, le bien-être
intégral, la recherche du bonheur… Ces textes brûlants
d’actualité illustrent les joies et les peines de notre
société d’aujourd’hui avec un langage parfois
délirant, parfois absurde, bien
souvent poétique.
Bernard Anton (Ben) fait danser et vibrer les mots
avec fraîcheur et profondeur. Chacun de ses slams est une
oasis qui désaltère. Accompagnés de musiques
originales, à saveur orientale, ils créent une fusion entre le
mental et l’émotion, entre la réalité et
l’imaginaire, entre le rationnel et l’irrationnel, entre
l’intime et l’universel.
Une
riche et substantielle nourriture pour les amoureux des mots, des rythmes et
des images.
Après SLAMS DE L’ÂME et SLAMS
POLYGAMES, DÉLIRES DE MACADAM (éd. l’Harmattan, Paris,
2013) est son troisième recueil de slam. Plusieurs critiques ont
salué son langage haut et délicat ainsi que la qualité
de sa réflexion. Il a mérité des mentions
d’Honneur et d’Excellence.
Poète, conteur, slameur, humaniste, professeur,
la carrière de Bernard Anton (Ben) Ph. D. s’étend sur
plus de vingt-cinq ans au cours desquels il a séduit plusieurs
foules et critiques. Son oeuvre prolifique, publiée
au Québec, en France et aux États-Unis, étonne par
sa variété et la profondeur de ses interrogations. Il saisit,
sur papier et sur scène, la poésie et
l’émotion cachées derrière les
événements et les choses. Il a mérité des
mentions d’Honneur et d’Excellence. Délires de
macadam est son troisième recueil de
slam.
« La lecture de ce brillant essai, Osez le Biopardon MD, est
enrichissante. La démarche de l'auteur pour nous démontrer les bienfaits
du pardon est rigoureuse... Il nous entraîne à reconnaître que l'acte
de pardonner est salutaire pour l'être humain.... Pas à pas, vous vous
sentirez plus léger, plus libre, plus en santé. » A propos de Osez le
Biopardon MD.
Dre Sylvie Morin
« Voie de guérison. Quelle que soit la blessure
(divorce, accident, agression), Bernard Anton croit que le pardon fera la différence
pour de nouveau dormir en paix et acquérir une meilleure qualité de vie...
(Selon cet humaniste québécois), le pardon ressemble à une
fenêtre qui permet à la lumière d'entrer dans notre intérieur
blessé... Bernard Anton prend le bâton de pèlerin pour partager la
conviction de ses 25 ans de recherches et expériences : le pardon demeure la clef
d'un mieux-être complet. » A propos de Osez le Biopardon
MD.
Benoît LeBlanc
« C'est un baume sans pareil. » A propos de Osez
le Biopardon MD.
Culture Hebdo
« Maîtrise peu commune du langage...
Vérité de l'émotion grâce à un verbe haut et
délicat qui donne aux mystères de la vie un ton universel, apportant un
supplément de lumière et de beauté au monde... Avec
CÉLÉBRADES, Bernard Anton saisit la beauté instantanée et
l'âme des choses, suscitant l'émerveillement lapidaire. »
Hervé Ribert, extraits,
dans Florilège # 184, sept. 2021
« L'icône Brigitte Bardot y est
célébrée sous de nombreux angles. Par-delà sa beauté
éternelle, l'auteur admire son engagement pour la cause animale, ainsi que sa
personnalité en soif de justice pour la nature... L'auteur décrit des
visions spécifiques, typiques de l'hiver, incluant sa faune et sa flore.
C'est un thème qui inspire grandement l'auteur, qui semble
transporté de joie, le tout décrivant des éléments très
précis et fugaces, grâce à la légèreté du
haïku... Chaque partie du recueil s'emboîte dans l'autre, créant
un patchwork de thématiques poétiques abordées, se répondant
l'une et l'autre... Ce recueil prend donc une tournure engagée : en faveur
d'une défense des animaux, réfractaire quant aux surproductions humaines
qui étouffent la nature... Dans ces « quotidienades », le poète
décrit simplement la vie telle quelle est. Cela concerne le trépas des
personnes âgées, les commerces, la rue. Son vocabulaire lié aux sens
traite des scènes de la vie de tous les jours, sans artifice... Le livre se ferme sur
les randonades : une sorte de symbiose de tous les thèmes abordés... Un livre
qui se déguste petit à petit, au gré des saisons de l'année.
»
Marine Payet, extraits, dans
Culturefemme.com, 21 septembre 2021
« Le fondateur du prix « Mur de
l’espoir » consacré aux haïkus compose et arrange ici une
fresque authentique, composée de nombreux « éclats
poétiques » d’inspirations diverses, qui se rejoignent toutes sous
la forme d’une observation de la brièveté de la vie. Et pourtant,
paradoxalement, l’auteur va célébrer l’immortelle muse Brigitte
Bardot : elle seule semble intouchable, plus forte que les éléments
autour d’elle... De nombreux noms de créatures sont cités, la
plaçant au centre d’une gigantesque ménagerie dont elle aurait la charge
de sauver chaque représentant du règne animal. Dans cette partie de
« Célébrades », l’ouverture se veut
suffisamment percutante, afin d’emporter le lecteur dans le reste du recueil. Elle
soulève les principaux sujets de prédilection de l’auteur, mais
également les moteurs de cet ouvrage : les saisons qui
s’enchaînent; la beauté et la mort qui les
composent; l’amour et la passion qui s’embrase, qui défait et
construit autour de lui; les petites choses du quotidien et de la vie de tous les jours
ainsi que le mouvement, grâce à un final entièrement dédié
aux voyages.
Les « Naturades » permettent
d’établir un pont avec les « Quotidienades ». Au
cours de cette partie, on comprend plus que jamais que ces
« Célébrades » de Bernard Anton correspondent
à un discours engagé tout en finesse. Ici, l’auteur a fait le choix de
ne pas exposer la violence qui découle de la situation catastrophique mondiale, par
rapport au bilan écologique. Est-ce que l’humanité se relèvera de
son exubérance et de ses excès ? À la manière d’un
marin à la dérive, en proie aux vagues agressives dans la tempête, Anton
se sent dépassé par les éléments de notre nouveau
quotidien : « Déforestation — arbres artificiels
pour/capturer le CO2 ». Les « Quotidienades »
s’axent principalement sur l’existence des humains dans un milieu urbain :
de nombreuses professions y sont citées :
« médecin », « serveur »…
Cela permet d’englober tout le monde, et d’emporter le lectorat également
dans ce bilan de la vie. Les silhouettes éphémères décrites dans
le recueil se dirigent vers une mort qu’elles ne semblent pas appréhender. Le
ton ironique du recueil lui donne une saveur épicée et piquante,
légèrement sarcastique. À la manière d’une fenêtre,
ouverte sur le monde, ce livre de 73 pages s’achève par une
« invitation au voyage » et par ce haïku :
« étrangers toujours — mais le soleil ne connaît/aucun
étranger ».
Bernard Anton insuffle de sa personne dans cet ouvrage intimiste
inspiré et contemplatif. Il existe de l’espoir dans cette nature insoumise, que
l’humanité cherche à asservir. L’auteur qui célèbre
la toute-puissance de la nature et de la Terre, même de la mort, considère que
c’est bien le cycle naturel qui aura le dernier mot sur la folie des humains. Chaque
haïku incarne une idée et une scène. En ce sens, le pari du poète
derrière les mots est réussi, puisque c’est là le but de la forme
brève et sans artifice du haïku : un ouvrage organique, qui présente
différentes situations qui se complètent les unes avec les autres.
»
Extraits, dans le magazine
infosoir.com, Culture, 28 septembre 2021
« Cet ouvrage complet exploite en profondeur les inspirations
de l’auteur, en débutant avec la présentation de Brigitte Bardot,
icône de la protection animale... En toile de fond, Anton dresse une nature
vivante, où Brigitte Bardot apparaît en déesse guerrière,
représentante de l’injustice subie par les animaux. Son enveloppe physique est
célébrée, au même titre que sa bravoure : le poète a
insufflé son amour et son admiration, même son désir pour cette image
qu’il s’est forgée d’une Brigitte Bardot
« éternelle ».
Autre thématique éternelle, dont le cycle ne
s’achève jamais et qui plaît particulièrement à son auteur
Bernard Anton : les saisons. L’hiver a droit à sa propre section :
ses Hivernades. Sans doute parce que l’auteur vit au Québec, il y
dépeint une nature gelée et vivante à la fois, sublime, où
l’excitation s’est figée pendant quelques mois. Au cours de ses
haïkus, Bernard Anton met l’accent sur les sensations et sur les
5 sens : la vue, le toucher, l’odorat, le goût et
l’ouïe : une approche que l’on retrouve aussi dans
ses Amourades. Un style bref, concis qui prend la forme d’un hommage
à l’amour et sa légèreté. L’écrivain cherche
à présenter divers couples et amours, des histoires différentes dont on
ne sait rien. Cela peut rappeler les promenades de toute personne s’étant
mêlée à la société moderne et occidentale. Même
si l’humain cherche à se démarquer et à mettre une distance avec
la nature, il en fait partie.
Dans ses Naturades, le poète
s’écarte de ses observations concernant l’hiver et les gens, pour se
focaliser sur tous les aspects des saisons, tout au long de l’année.
C’est un moment de poésie visuelle, où les couleurs se mélangent
aux textures. Les animaux agissent au sein de cette nature : des situations tristes ou
joyeuses se mêlent au renouveau perpétuel...
Les Quotidienades sont l’équivalent
des Naturades, en milieu urbain et matérialiste. Plutôt que de
décrire la routine d’un oiseau, on va parler d’humains plus ou moins
ancrés à la société, peu importe leur statut.
L’éphémère de chaque instant : conversation, geste, odeur se
prêtent particulièrement au haïku.
Les Randonades permettent de placer l’auteur, le poète
lui-même au cœur de cette nature qu’il apprécie tant. Au cours de
cette « longue marche », le poète s’exprime et
évolue au sein de sa campagne. Puis, petit à petit, le monde s’ouvre
à lui. L’on peut découvrir des références à
d’autres pays, cultures et civilisations, par le biais de petites
références : des détails dans un large tableau qui attire
l’attention du lecteur et du poète... Par le biais du voyage et de
« l’ailleurs » exotique, Bernard Anton clame son amour pour
l’éternelle beauté des gens et de la nature, tout en adoptant une
posture contemplative et parfois nostalgique et mélancolique.
Les poèmes que l’on peut lire dans le
livre Célébrades sont courts et leur message est clair. Une
couverture simple et épurée, une mise en page simple à lire et tout en
finesse, nous accompagnons l’auteur lui-même et ses rêves qui
s’imbriquent dans les nôtres... L’ouvrage
des Célébrades permet à tous ceux qui le
souhaiteraient de découvrir le profil poétique, artistique et engagé de
son auteur.
Cette forme de poésie vraie ne diabolise rien et
n’embellit pas la réalité : elle semble avoir pour vocation
principale d’exprimer une réalité qui se suffit, dans les petites choses
de la vie quotidienne, qu’il s’agisse de notre société humaine et
structurée, qui se croit invincible, ou bien de choses triviales de la nature. Un
message d’espoir, qui invite à la réflexion, sans pour autant
s’engager sur des sentiers complexes et controversés : une lecture
rythmée et bien organisée, qui incite à vivre plus sereinement et
à mieux regarder et percevoir l’environnement menacé. »
Extraits, dans le magazine
N9ws.com, Actualité littéraire, 28 septembre 2021
Éphémère et ironique, le recueil
des Célébrades de Bernard Anton est une compilation de
poèmes : un recueil moderne, à mi-chemin entre liberté et respect
des traditions du « haïku », ce célèbre
poème japonais, qui met à l’honneur des instants fugaces, pour les
transformer en scènes poétiques et remarquables... Son auteur, Bernard Anton,
est un nom déjà associé à la poésie au Québec,
lieu de résidence de l’artiste. Il n’est pas étonnant de
découvrir l’univers et l’atmosphère du recueil, lorsqu’on
connaît l’expérience et les productions littéraires de son
créateur prolifique, qui se dédie à une écriture
spontanée et poétique, où s’expriment les émotions et
l’admiration pour la nature spectaculaire et sereine à la fois.
Le poète Bernard Anton évoque le quotidien et
l’extraordinaire. On y découvre une ouverture lyrique, où l’auteur
se laisse envelopper par l’aura envoûtante de sa muse, Brigitte Bardot.
L’artiste incarne les idéaux du poète lui-même, l’image
qu’il s’est façonnée de la chanteuse, actrice et mannequin de
légende est semblable à celle d’une walkyrie. Une créature
parfaite en tous points, voix forte des animaux qui ne peuvent parler comme les humains.
Tournures de phrases insolites et images percutantes permettent au lecteur de
s’engouffrer dans la brèche. L’imaginaire du poète se met au
service d’une volonté qui définit l’entièreté du
recueil, à savoir un regard bienveillant vis-à-vis du monde, sans pour autant
sombrer dans la mièvrerie. Bien au contraire : Anton célèbre la
vie, mais également son ironie et les limites d’une humanité cupide et
dangereuse.
L’auteur a imaginé ce recueil, de façon
à le présenter de la manière la plus fluide possible. Alors qu’on
a droit à un portrait ultra-positif et inspiré de Brigitte Bardot, le lecteur
est invité à se joindre aux pensées du poète, alimentées
par la nature sous toutes ses formes. Après
les Célébrades, le livre s’ouvre sur une seconde partie
intitulée Hivernades. Cette fois, Anton profite de ces pages pour
rédiger et reporter des haïkus contemplatifs, nettement plus visuels que le
début du recueil, très précis puisqu’il ne concerne que la
beauté et les talents de Brigitte Bardot. La nature est un moteur, un sujet de
prédilection chez tous les poètes...
Cette étape du recueil forme une préparation, un
terrain paradoxalement fertile à l’exposition de l’amour selon le
poète. Ces Amourades touchent tout le monde : avec
simplicité, l’écrivain se souvient de ses ébats et y songe avec
mélancolie. Il y a un côté espiègle et passionné :
l’auteur porte un regard amusé sur les autres couples, tandis que le sien se
détache du reste : au-dessus, par sa passion et son intensité. Il ne
s’agit pas seulement de l’amour, mais aussi de la débauche et du sexe,
même des relations profitables.
Concernant ses Naturades, on y retrouve tous les
ingrédients d’une promenade bucolique, parfois interrompue par de tristes
constats qui rappellent les dérives de notre monde. Cet ouvrage vivant aborde avec
bienveillance tous les aspects de la vie simple : une existence pourtant secouée
de problématiques vibrantes et brûlantes : l’exploitation de la
faune et la flore, la perte de repères. Dans
ses Quotidienades et Randonades, celui qu’on
surnomme Ben signe ici une volonté qui rejoint
ses Amourades : pointer du doigt ces paradoxes, sans moquerie, mais avec
dérision, le poète porte un regard humble sur ce monde, dont il fait partie.
Tous ces gens qu’il est amené à croiser sont un reflet de
lui-même, un écho du lecteur.
Ce recueil de poésie sans prétention balaie des
problématiques plus profondes qu’il n’y paraît. Les vers courts et
légers grâce au format du haïku marquent l’esprit de manière
efficace et immédiate. On voyage, on découvre, on se balade aux
côtés d’un auteur passionné par les gens, l’amour, et la
nature. « Un bon vivant » animé par la nature sauvage,
telle qu’elle est, sans retouche ni pincettes. Cette réunion de poèmes
brefs, mais efficaces fait voyager le lectorat l’espace de quelques minutes.
Cette composition est un ensemble harmonieux, puisque tous les
thèmes se répondent entre eux, créant une harmonie artistique
remarquable. Est-ce que l’ordre présenté correspond à la
chronologie de composition des vers ? Impossible à dire, mais une symbolique
profonde semble émerger : il appartient à chacun
d’interpréter l’ouvrage comme il le souhaite, puisque la poésie
ouvre toutes les possibilités, en termes de sensibilité.
Les thématiques pourraient se réunir au sein
d’un grand tableau de maître, une toile, avec tout au-dessus, une
représentation de Brigitte Bardot en Madone, dévoilant une plaine naturelle,
dont certains endroits seraient ensevelis sous la neige. Dans ce paysage, l’œil
perçoit des amants s’embrasser, des gens mourir, se perdre, devenir fou, des
personnes qui s’émerveillent pour un rien et d’autres qui s’en
fichent. Au sein de cette œuvre d’art, toutes les cultures et tous les animaux
forment un tout : un ensemble qui se juxtapose avec l’humanité qui se
transcende, cause de sa propre et future autodestruction. Seule demeure une lueur
d’espoir, représentée par la nature elle-même, dont l’humain
cherche à s’extirper sans succès.
Extraits de «
Célébrades : un recueil de haïkus », Fresh Magazine Paris, 1
octobre 2021
CÉLÉBRADES - Poèmes de Bernard Anton
« Célébrades
– poèmes » de Bernard Anton forment un ouvrage disponible en
format physique (papier) ou numérique (livre électronique). Pièce
de littérature poétique, on y retrouve une poésie libre et pourtant
structurée, sous la forme de haïkus japonais, rédigés en
langue française. Au travers de ce recueil, nous sommes transportés dans
l’imaginaire du poète Bernard Anton, fasciné par la figure de
Brigitte Bardot.
Le professeur en théologie, déjà auteur de
nombreux autres ouvrages et réflexions sur la thérapie, fascine par son regard
authentique et humble sur le monde qui l’entoure. Grâce à ce choix de
rédiger des strophes de 3 vers, il expose des messages simples et subtils
à la fois. Afin de « célébrer »
l’immortelle beauté et inspiration qu’est Brigitte Bardot, le
poète va également composer au sujet de ce qui l’entoure : il peut
s’agir de la nature hivernale, puisque l’artiste vit au Québec, ou bien
de l’amour et de la passion.
L’existence n’est pas uniquement transcendante, et
Bernard Anton l’a compris : au travers des petites choses du quotidien,
l’auteur parvient à lister des situations que l’on pourrait aborder comme
« sans saveur » tout en leur donnant du crédit, grâce
à la forme élégante du poème asiatique. En
réalité, ce regard expérimenté de la vie se mêle à
celui d’un enfant. Bernard Anton s’émerveille face à la grandeur
de la nature et met un point d’honneur à l’idée de se
considérer en position d’infériorité, en signe de respect.
Brigitte Bardot est une femme que l’on place au cœur de
ses préoccupations : son combat pour défendre la nature et les animaux,
ses amours fracassantes et charnelles, mais elle est aussi un être dans lequel le
poète se projette peut-être à la manière d’un alter ego au
féminin. Même si la plume se veut élogieuse et admirative, les
thèmes de prédilection et même la routine correspondent au personnage de
Brigitte Bardot, qui vit aujourd’hui isolée dans une résidence dans le
Sud de la France. Au-delà de la personne réelle, le poète
célèbre l’icône immortelle et éternelle :
l’incarnation d’une idée et d’une personnalité, d’un
engagement pour défendre la cause animale et la nature. Cette représentation
ouvre d’autres thématiques qui sont liées à la
célèbre artiste : une approche de l’esthétique qui passe par
le portrait d’une femme, de la nature, de l’amour et des situations
éphémères et légères de l’existence.
Dans près de 6 parties différentes,
l’auteur exploite son inspiration pour le monde : une approche globale et
pourtant minutieuse, puisqu’il va sélectionner certains aspects de la vie que
l’on pourrait considérer comme des invisibles :
« Célébrades, Hivernades (pour l’hiver), Amourades (pour
les relations amoureuses), Naturades (pour la faune et la flore sensibilisées),
Quotidienades (situations et tableaux habituels) et Randonades (voyage et rencontres
exotiques) ».
Le recueil des Célébrades de Bernard Anton permet de
décrire précisément les limites de la société moderne,
une approche philosophique d’une vie éphémère, rythmée par
des regrets, des attentes et de l’amour. Un axe moral apparaît, tout en finesse
et sous-entendu : le poète ne souhaite pas donner de leçon, mais se
désole de contempler une Terre moins savoureuse, moins intense, assujettie à
la présence omniprésente de nouvelles technologies et à
l’exploitation. Inexorablement, le temps passe : les gens changent, mais pas
Brigitte Bardot, dont la jeunesse est constante, grâce à l’animation de
ses passions et sa volonté de défendre sa cause.
Cette œuvre s’approche de la poésie classique,
tout en se permettant une grande liberté quant à la forme. Elle
s’inscrit dans le paysage d’une poésie engagée, politique et
actuelle. Elle s’inscrit dans la vision globale de son auteur, qui utilise son Art et
sa poésie, afin d’exposer ses propres idéaux. L’organisation et la
mise en page épurée rendent le message d’autant plus percutant
qu’il est instinctif.
Le lecteur découvre le monde aux côtés de
l’auteur lui-même, parcourant les pages tout en simplicité. Léger
et rapide à parcourir, l’ouvrage n’est pas très épais : les
poèmes très courts appréhendent au mieux un monde qui bouge et des gens
uniques, qui se ressemblent malgré eux. Ces poèmes parlent du quotidien, des
termes que l’on peut retrouver tous les jours en décrivant simplement ce qui
peut être observé dans un parc ou dans un restaurant. Cette justesse permet
d’exposer sans filtre une réalité qui dérange parfois.
Extraits. Paru dans le
magazine Presse France, 6 octobre 2021
Célébrades , un hommage à la vie
Le nouveau recueil poétique de Bernard Anton
s’intitule CELEBRADES. Il a été publié en 2021 dans la
structure « les Impliqués Éditeurs », qui
dépend directement de l’Harmattan, une des maisons d’édition
les plus larges et variées de France.
L’auteur derrière les mots vit au Québec :
Bernard Anton livre ici l’essentiel de ses inspirations et les grands axes de la
dynamique poétique classique. Pourtant, il fait le choix d’écrire
uniquement sous forme de haïkus, les célèbres poèmes japonais.
Les CELEBRADES désignent autant l’essentiel de l’ouvrage et toutes
ses parties, mais aussi la première section du recueil. Chaque section est
dédiée à un thème, mais tous se rejoignent.
L’idée est de
célébrer la vie sous la forme d’un éloge du quotidien, sous
un aspect intime et minutieux : chaque détail de la vie est digne
d’être mis sous forme de prose. Comme le disait le
célébrissime Victor Hugo : « La poésie, c’est
tout ce qu’il y a d’intime dans tout. »
Tous les « grands poètes
classiques » ont une muse !
La première muse du poète est certainement
Brigitte Bardot. Pour rappel, Brigitte Bardot, connue également sous le surnom
« BB » est une artiste incontournable du paysage
français. Ses nombreux talents lui ont valu de nombreuses distinctions au
cinéma, dans le milieu de la mode, la chanson. Sa notoriété
lui a notamment permis de devenir l’égérie des artistes de tous
bords : à la manière d’une Marilyn Monroe à
l’américaine, la France expose sa Bardot.
Grâce à une mise en page spontanée et
aérée, le lecteur ou la lectrice lit chaque idée du poète
qui semble happé. Dans cette admiration saisissante, Bernard Anton se livre
à certaines envolées lyriques que l’on retrouve dans la
poésie classique et traditionnelle. Par exemple, on peut citer ce haïku aux
syllabes libres, en particulier : « Combat de
guerrière/éternelle jeunesse/pureté de cent fleurs »
qui transmet les émotions suivantes, typiques de la poésie
romantique… Brigitte Bardot est une femme puissante (la guerrière
mythique), belle pour toujours (immortalité) et liée à la
nature : aux animaux, aux fleurs et aux arbres…
Pourquoi l’auteur a-t-il décidé
d’ouvrir son livre par cette figure féminine ?
Peut-être parce qu’elle regroupe à elle
seule tous les thèmes qui lui sont chers : une espèce de porte-parole
de la nature, qui, sous son nom légendaire est en réalité une
femme : une humaine, comme lui. Penser à Brigitte Bardot s’accompagne
immédiatement de son engagement pour le parti animaliste notamment (qui est
d’ailleurs cité dans le recueil), mais également à ses
amours, comme Sacha Distel, Serge Gainsbourg…
Une fois que le poète a réussi à instaurer
l’atmosphère générale de son recueil, il peut s’adonner
aux contemplations de la nature. Il débute par l’hiver, à travers
ses HIVERNADES. Sur la 4 e de couverture du livre, on peut découvrir que
« le suffixe -ade qui indique l’action, ajouté aux titres, les
met en mouvement et dynamise leur portée significative. » Chaque
grand angle du recueil est abordé de manière précise et
méticuleuse, car le choix des thèmes rend la lecture
particulièrement complète.
Si l’on commence sur un sujet concret et figé
comme Brigitte Bardot, les HIVERNADES se portent surtout sur les choses statiques et sur
les éléments qui construisent et font une saison comme l’hiver.
Cette contemplation laisse entrevoir les AMOURADES. L’intimité de la forme
et sa liberté se prêtent particulièrement à
l’écriture et à la célébration de l’amour et
donc de la romance. Chaque sujet dynamique est entrecoupé d’une section
plus contemplative, comme pour laisser le lecteur respirer entre deux.
Entre ses NATURADES, QUOTIDIENADES et RANDONADES, Bernard Anton
prend la décision d’aborder des thèmes génériques qui
touchent tout le monde : la nature, la place de l’humanité dans ce
monde en constante évolution, ses passions et ses histoires avec ses
congénères : comment trouvera-t-il sa place dans cette nature dont il
fait partie, et dont il semble totalement détaché ? Finalement,
l’homme et la femme ne le sont pas : c’est un peu la réponse de
Bernard Anton, qui rédige aussi bien sur la vie que sur la mort, inspiré
par tous les aspects de la vie et de l’existence.
Dans ce recueil, l’on présente
l’écrivain comme l’auteur de plus de cinquante autres ouvrages, au
cours de sa carrière. Ce point permet d’aborder l’ouvrage comme une
ouverture à la littérature et aux travaux de Bernard Anton, de
manière générale. Le titre des CELEBRADES est sublimement
accompagné d’un caractère japonais : le kanji, qui signifie
« AMOUR ». La plupart des thèmes traités sont
intrinsèquement liés aux engagements de son auteur :
« qu’est-ce que cette existence absurde, dans cette nature sublime
qui me surpasse ? » Avec lui, le lecteur s’interroge
lui-même sur ses propres motivations et sur sa façon de contempler la vie.
Afin d’exprimer avec le plus de clarté possible, Bernard Anton a choisi la
forme du haïku, particulièrement brève et qui ne tient qu’en
une phrase. Intuitif, brut, naturel, le haïku exprime une sensation, un souvenir,
un élément que l’on peut ignorer, mais qui prend tout son
sens.
Le recueil des CELEBRADES balaie toutes les époques et
les endroits du monde. Il s’agit d’un recueil mélancolique et
nostalgique, qui déplore les erreurs de l’humanité tout en
contemplant les simplicités du quotidien. Les lecteurs seront sensibles ou non
à cet univers classique de la poésie atemporelle. L’expression
épurée de l’auteur a la qualité de la rendre accessible
à tous. Lecture express ou lente, dans le but de savourer pleinement le contenu,
la tendresse du recueil ne fait aucun doute.
publié le 13 octobre
2021 dans 24matins.fr
BERNARD ANTON, UN RECUEIL DE POÉSIES
ENGAGÉ
Ce recueil de poésie appelé
"Célébrades : poèmes" est la dernière
œuvre de Bernard Anton, un poète québécois inspiré et
engagé par l’écologie. Il dédie ces vers sous forme de
haïkus, à l’attention de Brigitte Bardot, défenseuse
française des droits des animaux et artiste émérite. Il se compose
de 6 thématiques, divisées en 6 sujets
différents.
Les Célébrades se
consacrent exclusivement à la personne et aux messages de Brigitte Bardot, dont
voici un extrait : « icône insurpassable / « fée
des animaux » /nous te devons / notre délivrance / et
liberté colorée. »
Les Hivernades vont
célébrer l’hiver et la beauté des paysages enneigés,
leur aspect brut et figé sous un manteau blanc.
Les Amourades se consacrent surtout
aux romances entre les personnes que l’on peut croiser dans la rue ainsi que
le poète lui-même, qui se livre à des confidences quant à ses
histoires d’amour, sensuelles et érotiques. Tout en finesse, l’auteur
se révèle joueur et ironique : il aborde les relations des autres
sous un aspect amusé et amusant, en pointant du doigt les ironies des relations
entre les hommes et les femmes. Par exemple : « le jeune mari / et sa
galante chinoise / toujours accoutrés / deux poupées russes /
drôlement bariolées. »
Les Naturades font écho
à la seconde partie du recueil avec ses Hivernales, en
reprenant le schéma classique de la contemplation de la nature. Cette fois-ci, il
n’est pas question de s’attarder uniquement sur l’hiver et la
beauté de la nature hostile québécoise, mais aussi sur
l’empreinte catastrophique de l’homme sur la nature. L’ouvrage prend
une tournure et un virage plutôt politisé, ou du moins très
orienté et regardant de la cause « verte ». Ce
n’est pas étonnant, lorsqu’on consulte l’historique et la
bibliographie du poète, ses engagements.
Dans cette grande fresque où tout fait écho et
sens, l’auteur expose tous les aspects de la vie au travers de
ses Quotidienades. Certains plaisirs de la vie se mêlent
à des banalités tristes, et même des échos à la mort
dans ces vers par exemple : « vieillard contemplatif/aussi seul au
bord de l’eau/fondu dans l’univers/comment lui annoncer/le suicide de son
fils ? »...
Au sein de la même thématique, l’auteur est
capable de traiter la tristesse, sans tomber dans le nihilisme avec ces vers :
« pleine lune ce soir, messagère d’espoir dans la
noirceur. » Ainsi, l’artiste nous présente un ensemble
équilibré, sans rien de totalement blanc ou de profondément
noir.
Célébrades permet aussi
d’aborder le thème du voyage, à travers son tout dernier axe.
L’auteur emmène son lectorat jusqu’en Italie, mais aussi en visitant
des communautés étrangères bien installées chez lui. Par
exemple : « hammam turc / table de gommage en onyx /
chauffée à la vapeur. » L’ouvrage des
Célébrades mêle une certaine musicalité, une expression
orale, mais maîtrisée d’un auteur qui souhaite susciter
l’émotion chez l’autre. Dans son objectif de décrire la
beauté brute d’une nature qui n’a pas besoin d’artifice,
l’auteur semble appeler à plus d’humilité et un éveil
de chacun, pour que tous agissent en faveur d’une nature protégée
des sévices de l’humanité. Un registre léger, parfois
lyrique, mais sans exagération, porteur de nombreuses idées et attentes,
quant à l’espèce humaine.
Le recueil
des Célébrades : poèmes est
l’occasion de s’évader, en observant de plus près un
environnement déjà fascinant, mais qui demande à être
redécouvert, au travers du regard d’un poète passionné par le
quotidien et ses habitudes. En réalité, n’importe quel lieu et
n’importe quel thème peuvent être exploités et
utilisés, dans le cadre d’un voyage spirituel et poétique.
L’art du haïku est en adéquation avec une volonté, sans doute,
de dépayser le lecteur et de le placer dans une autre approche de la
poésie, loin des standards classiques occidentaux.
Cette fois, l’auteur Bernard Anton exploite
cet art japonais : chaque culture, ethnie aborde l’existence et la vie
à sa manière. Certaines connexions sont évidentes, elles se
rejoignent et permettent de créer de nouvelles façons de faire. En
s’appropriant ce procédé artistique, Anton appelle à plus de
proximité avec la nature.
Une pensée typiquement animiste, qui correspond
également au shintoïsme, la religion principale du Japon : une
spiritualité où l’on vénère les forces de la nature.
Ce n’est donc pas un hasard, si l’écrivain a choisi cette forme si
typique du haïku : en adoptant cette posture plus proche de la pensée
asiatique, il cherche à dépasser ses acquis et à aborder le monde
autrement.
Sa volonté est entendue, lue par un lectorat qui
perçoit alors les choses du quotidien comme des éléments
sacrés, régis par des forces naturelles et surpuissantes,
éternelles grâce à leur beauté.
paru dans LE MEDIAA.com, le 16
octobre 2021
« Merci cher Bernard pour ce
sublime recueil de poèmes (CÉLÉBRADES) si subtiles et
magnifiques - mais le plus beau qui me touche personnellement est « Couronne
à l'unique »! Quelle merveille ! - Je vous embrasse. »
Signé : Brigitte Bardot (14 octobre 2021)
Voir la carte manuscrite de Brigitte
Bardot sur la page Facebook de l'auteur
Bernard Anton, des haïkus du Canada
Le recueil poétique de Bernard Anton aka Ben
s’appelle « Montagnes de cendres ». C’est une
compilation de haïkus et tankas, dans la digne lignée des
« Célébrades ». La préface a
été écrite par Marie-Isabelle De Meyer, et l’ouvrage a
été publié aux éditions « Les
impliqués », branche fondée par L’Harmattan. Ces textes
paraissent donc un an avant « Célébrades »,
recueil de haïkus dédiés à Brigitte Bardot. Dans ce vibrant
hommage à la beauté éternelle de la nature et dans un angle
légèrement engagé, sans artifice, l’auteur Bernard Anton
contemple cette vie qui l’entoure. Ses mots teintés de sagesse sont
sublimés par la maîtrise du « haïku » qui
lui permet une grande liberté.
Ici, ces montagnes de cendres promettent la
découverte de ces fameux poèmes japonais sous deux formes. Le haïku,
poème très bref, et le tanka, plus long et sans rime, mais tout aussi
efficace. Le livre s’ouvre sur une contextualisation. On n’aborde pas ce
livre sans y être préparé, puisqu’il concerne le confinement
et la catastrophe de l’année 2020. La pandémie liée au
Coronavirus a inspiré de multiples artistes, dans le monde entier, et c’est
le cas de Bernard Anton. La passion de la préface promet une expérience de
lecture sublime et exceptionnelle, appuyée par un avant-propos modeste,
rédigé par l’auteur lui-même en avril 2020. Cette
période charnière correspond, pour de nombreux pays au pic, au summum de
la crise. Ce passage : « Ce précieux journal de bord
témoigne d’une époque bouleversée et
bouleversante » décrivant parfaitement l’esprit de ce recueil
poétique. Quelques citations ouvrent ce livre particulier, qui se prête
à une ère qui l’est tout autant.
La première partie du recueil est
« l’heure des justes », qui fait sans doute
référence aux animaux, victimes de la surexploitation. Dans une
société largement dominée par le lobby de la viande, la
surconsommation de produits animaliers, le poète se place comme
dénonciateur. Si le monde s’effondre pour les humains, les bêtes sont
épargnées et la nature reprend ses droits.
Les « “coronades” concernent
directement le virus Covid-19. Anton nous a habitués à ses inventions,
avec le suffixe -ade, qui semble particulièrement l’inspirer. À
l’instar de ses “Naturades” paisibles et des
“Quotidienades” sereines, où l’auteur peignait une vie
tranquille : “magasin chasse et pêche/appâts et pièges
vendus/par fille angélique”. Ici, l’horreur surgit par la mort et ce
“virus-tyran”. Malgré une atmosphère pesante, la
solidarité entre les hommes semble poindre, comme une lueur d’espoir. Mais
tandis que les personnes succombent, les animaux dansent de cette liberté
retrouvée. Ce haïku : “deux pigeons se
bécotent/contravention salées — interdit en cette
période” représente bien l’ironie qui se dégage de la
poésie d’Anton. La catastrophe a grandement impacté les
hôpitaux et les soignants : ce sujet est très souvent lié
à ces cimetières remplis à ras bord, tout comme les couloirs des
urgences. On sent même une remise en question de la foi, et une lourde critique de
l’église (institution). “Où es-tu, Eternel ? Ne vois-tu
leurs peines ? Tu dis être proche ! Pas un cheveu ne tombe —
boucan de la tempête”.
« Du désert à la
lumière » oriente le lecteur vers un contenu plus serein et
apaisant, mais teinté d’une nostalgie certaine, comme en témoigne ce
passage : « comment sourire/après tant de morts ?
Roucoulement de la colombe — invectiver le sourire/invectiver la
mort. » Dans ce chaos, l’humain désociabilisé essaie de
retrouver un peu de vie à distance. En cette période étrange,
chacun désire s’enrichir à sa manière, par
l’apprentissage. Les phases de confinement et de déconfinement se suivent
et se ressemblent. Celui qui cherche à vivre de nouveau se rapproche en ce sens
de l’animal, comme s’il avait oublié sa véritable nature.
L’ensemble se termine par ces vers : « ça va bien
aller/Terre allégée tournera/sans les virus que nous sommes »
plaçant l’Homme comme directement responsable de cette tragédie
mondiale.
Bernard Anton est fortement inspiré par la nature et ce
qui l’entoure. Son discours écologique se reflète aussi bien dans ce
recueil « Montagnes de cendres » que dans
« Célébrades ». Bien plus sombre que son
œuvre dédiée à sa muse Brigitte Bardot, la lecture de
« Montagnes de cendres » est un témoignage empli
d’authenticité. Puisque le livre est daté du mois de mai 2020, ce
dernier sonne comme un véritable journal de confinement et de
déconfinement. Le tout s’achève par un slam en rimes, qui correspond
au ressenti du poète, qui cherche à inviter les foules, dans le sillage de
son mécontentement. Visiblement victime d’un système mensonger qui
laisse délibérément les peuples mourir dans
l’indifférence, l’auteur exprime ouvertement sa fureur. Ce
militantisme controversé fait débat et vient clore avec fracas ce recueil
qui se calque presque au schéma de Kübler-Ross sur le deuil en
5 étapes : déni, colère, marchandage, dépression,
acceptation. Une évolution non linéaire, où la personne
endeuillée subit des aller-retour émotionnels.
L’auteur amoureux de la nature place l’authentique
et le brut au centre de ses préoccupations et rejette clairement la froideur. Une
distanciation au summum, au moment du confinement, symbolisée par les
gestes-barrières. Que l’on se reconnaisse dans l’écrivain Ben
ou non, nul ne peut rester indifférent face à des sentiments aussi forts
et des scènes bien détaillées. Chaque portrait que nous brosse
l’artiste résonne dans le cœur du lecteur, comme un douloureux
souvenir de cette période historique et catastrophique.
Un message puissant dans un écrin de simplicité,
parfaitement retranscrit grâce aux haïkus et au slam, deux formes percutantes
au service d’une indignation qui dépasse la pandémie.
L’ensemble du recueil se lit rapidement, grâce
à un lexique riche, mais compréhensible, sans fioriture.
Extraits, Patrick Delort, 29 octobre
2021, Culture, littérature, dans francenetinfo.com
Bernard Anton, un poète canadien qui exprime son talent
au travers des haïkus
Bernard Anton est un poète et artiste multidisciplinaire
très prolifique, auteur de nombreuses productions littéraires
variées, mais toutes animées par la même passion. LES MONTAGNES DE
CENDRES sont un recueil poétique court, découpé en plusieurs
parties.
La préface écrite par Marie-Isabelle
De Meyer ouvre le livre. Au sein de cet ouvrage qui retrace le traumatisme
lié à la pandémie de la Covid-19, celui qu’on
appelle Ben s’attaque à un exercice
délicat : raconter la pandémie sans filtre. Pour y parvenir, il
découpe la catastrophe en 3 temps : « L’heure des
justes » évoque le répit que représente le
confinement, vécu par les animaux. Les « Coronades »
où se mêle cette nature qui continue de s’épanouir à
côté des humains affectés par le virus. Enfin, « Du
désert à la lumière » laisse entrevoir une note
d’espoir, dans un paysage de désespoir. L’originalité de ce
recueil est la présence d’un slam en postface, dénonciateur.
L’auteur ne mâche pas ses mots, dans ce « bouquet
final » où le message engagé surgit clairement : mieux
vaut vivre simplement et sainement que de compter sur les technologies.
Pourquoi avoir choisi le haïku, le tanka et le
slam ? Dans la tradition japonaise, cette poésie orientale se veut
brève : on parle de l’éphémère, d’un
détail, d’une scène qui semble sans importance, mais dont les
conséquences se transforment : c’est l’effet papillon. Un
battement d’ailes provoque une tornade à l’autre bout du monde.
À la manière des origines de l’épidémie de la
Covid-19, la catastrophe s’embrase par des « petites
choses », un virus invisible qui met le monde à genoux… Sauf
les animaux et la nature, qui sont plus forts que l’Homme avec un grand H.
Afin de transposer au mieux ses pensées, Bernard Anton
choisit le haïku, poème japonais court, qui se compose de
3 lignes : 5 syllabes, 7 syllabes puis 5 syllabes, soit
17 syllabes. Pour se donner des ailes de liberté, le poète
s’autorise à transgresser les règles classiques et s’approprie
la forme, au service d’une contemplation parfois dérangeante. Anton
décrit ici une société qui s’effondre et se reconstruit
péniblement, sous la menace d’un gouvernement peu scrupuleux. Cette
poésie donne du rythme à un ensemble lourd, aéré par des
pages espacées. Le lecteur en ressort secoué par
l’expérience, mais aussi bercé par cette plume
précise.
On reconnaît bien dans cet ouvrage une fenêtre
ouverte vers LES CELEBRADES, les prémices de ce recueil plus long qui balaie des
thématiques déjà abordées dans cette espèce de
journal atypique. D’abord, les thèmes de prédilection
de Ben sont la mort, la nature, la défense du bien-être
animal, la proximité entre l’humain et la bête et l’activisme
opposé au progrès étouffant.
Dans ces CELEBRADES, ouvrage paru un an après les
MONTAGNES DE CENDRES, Bernard Anton s’attaque aussi à ces sujets
d’actualité. Il y mêle l’ironie d’une planète qui
s’épanouit simplement dans le règne animal et le cycle des saisons,
surpuissants et supérieurs à l’humain cupide et fragile. En prenant
le temps de lire la date de parution de CELEBRADES, fort est de constater que ce livre
court paru en 2021 correspond au monde pendant la pandémie, sans pour autant la
nommer, au travers des yeux de son poète. Le recueil est coupé en
plusieurs parties nommées « Célébrades,
« Hivernades », « Amourades »,
« Naturades », « Quotidienades » et
« Randonades ». Le haïku final de ses
« Quotidienades » se dévoile tout en finesse :
« des millions de morts/des millions de feux d’artifice/au jour de
l’an » : voilà qui rappelle aussitôt au lecteur les
conditions étranges dans lesquelles les familles ont pu célébrer
les fêtes de fin d’année en 2020…
Le livre MONTAGNES DE CENDRES est une contemplation
poétique, à la fois brute et spirituelle d’une société
mise à mal par le virus. L’humanité dans toute sa splendeur
apparaît vide et cupide, mais aussi solidaire et capable de s’adapter
à toutes les situations, malgré l’urgence. Certains passages
plongent le lecteur dans une forme de guerre nouvelle, le conflit sanitaire :
« Apprenez-moi à coudre/masques et blouses/qui manquent au
front ! » Le poète fait appel à des images
caractéristiques de la poésie lyrique : il file la métaphore
de la lumière et du feu brûlant.
Ce n’est pas uniquement le feu qui brûle les
cercueils dans les crématoriums, c’est aussi celui de l’excès,
qui a mené l’humanité à s’empêtrer dans une telle
catastrophe. La cendre s’immisce même dans le titre de l’ouvrage, qui
porte bien son nom : ces MONTAGNES DE CENDRES sont composées des souvenirs
de ceux qui ont succombé à la maladie. La lecture est plus
poussée : outre les corps sans vie, c’est aussi le contact social qui
s’effondre par le protocole sanitaire : « (…) isolés
dans section chaude/barrières closes/ni visite ni oiseau/pour les
dérider/les sustenter. »
L’auteur a fait le choix de donner un ton parfois
ironique à ses observations, afin de ne pas plonger le lecteur dans une
atmosphère trop pesante : « (…) — ne boirai de
Javel/conseil de sorcier », en référence aux scandales
nés sur les réseaux sociaux, alors que les médias américains
attestent des cas d’empoisonnement, à la suite de l’ingestion de
produits antibactériens, dont le gel hydroalcoolique. Une situation
déplorable, dont il préfère rire, puisque l’humour est une
arme.
Ce précieux témoignage de vie dépasse
les frontières du Canada où l’écrivain vit. Un tel
ouvrage traversera les époques, car il constitue une trace brute des
préoccupations et angoisses des personnes ayant vécu et survécu aux
confinements et déconfinements.
Extraits Le courrier du
soir.com, 4 novembre 2021
Bernard Anton, un poète canadien
Un an avant la parution de son
recueil Célébrades, dédié à
Brigitte Bardot, Bernard Anton a révélé son projet de journal
poétique. Dans la même veine, l’auteur expose sa version du
monde, dans une situation bien spécifique qu’est la pandémie de
2020, provoquée par le virus de la Covid-19. Dans le livre
intitulé Montagnes de cendres, haïkus et tankas, Ben livre
ses impressions et indignations au sujet de cette nouvelle organisation de la
société... L’artiste est déjà reconnu pour sa
maîtrise du haïku, le célèbre poème japonais, bref
et percutant. Fondateur du Prix Mur de l’espoir, qui
récompense les meilleurs haïkus, Anton choisit ce moyen
d’expression pour véhiculer des messages forts et insuffler son
idéologie le plus clairement possible.
Dans le cas des Montagnes de cendres,
l’artiste aborde la crise sanitaire en utilisant le haïku, mais aussi le
tanka (un poème court qui ne rime pas) et enfin le slam. Avant de se lancer dans
la présentation de ces travaux, l’auteur prend le temps de s’adresser
à son lecteur, établissant un contact direct avec lui. La communication,
l’échange avec l’autre, est au centre des préoccupations de
l’écrivain, bouleversé par la refonte des codes sociaux en plein
confinement et déconfinement. Face au bilan dramatique des pertes humaines, la
catastrophe semble profiter au règne animal, subitement épargné
puisque l’horloge du monde ralentit, à cause du virus qui s’immisce
partout.
En suivant les traces d’un Jean de la Fontaine qui
utilise la créature sauvage pour dénoncer les travers de la cour du Roi,
Ben fait véhiculer un message simple : la Terre se porte mal. Comme
d’autres contemporains à la manière de l’auteur Manuel Diaz,
sa pensée pourrait être résumée par « Le virus,
c’est nous. »
Le recueil est évolutif : tout d’abord,
l’écrivain retranscrit l’agitation et les bouleversements rapides qui
inquiètent le monde. Dans l’heure des justes, le
poète oppose la situation déplorable des cadavres s’entassant :
« pas assez de cimetières/ni vivants/pour enterrer les
morts » face au rayonnement de la sphère animale, qui souffle un
peu : « heure des victimes/plus vivantes/que soleil
printanier. »
Ce passage date de mars 2020, que l’on pourrait
qualifier de « sérieux débuts » de la
pandémie, où le monde découvrait avec effroi le contexte dans
lequel il s’engouffrait, inexorablement. Dans ces
« Coronades » chaotiques, l’écrivain
déplore le déchirement des familles et les décès qui se
suivent : « il revoit ses enfants/sur facetime avant
d’expirer/lune saigne étranglée ». En personnifiant le
virus, à la manière d’un monstre qui vengerait l’âme des
animaux, Anton délivre un message écologique. Car si l’humain
s’épuise, la nature maintient le cap. Ce passage pourrait tout à
fait résumer la pensée de l’auteur :
« l’étourneau ignore/ravages de la covid/pas
d’apocalypse pour lui. »
La partie Du désert à la
lumière, Anton semble se remettre du choc causé par les
conséquences de la pandémie sur le moral. Après la
sidération, il reprend du poil de la bête, avec des rêves qui refont
surface : « me gaver de lumière — bouclier scalaire/mon
exutoire. » Désireux de vivre de nouveau, le monde doit
s’organiser différemment, pour survivre à ce cataclysme. La vie
étant un cycle semblable aux saisons, la thématique du renouveau sera tout
aussi primordiale dans Célébrades, un autre recueil du
même auteur, qui fait immédiatement écho à celui-ci. Dans
ses Naturades, Anton décrivait la renaissance d’un printemps
avec admiration : « premières tulipes/insolentes de
rougeur/près du gazon vert ».
Tout en rapprochant les animaux comme les
« corbeaux solitaires » ou les « lions libres
d’Afrique », Anton fait une analyse anthropomorphique de ces humains
qui cherchent à assouvir des pulsions, souvent artificielles, comme ces
ruées vers des commerces. Finalement, le lecteur se demande s’il
n’est pas lui aussi un animal parmi tant d’autres ? Si cette apocalypse
est une leçon, cela devrait l’encourager à faire preuve de plus
d’empathie envers ses semblables.
Parade macabre est le slam qui compose la
postface du recueil… Le poète se sent pris pour cible, utilisé par
un système intelligent et déshumanisé, gardé par des
automates. Ce cri du cœur aux accents révolutionnaires ne laissera personne
indifférent : détracteurs de la théorie du complot et les
sympathisants.
Le recueil Montagnes de Cendres est un
ouvrage relativement court, accessible, destiné à un public averti. Comme
une fenêtre ouverte vers une société souffrante, il appelle à
plus de modération quant aux technologies et au respect de cette planète
sur laquelle nous vivons tous.
Extraits de Putsch.media
Magazine, 14 décembre 2021
Nice-Premium, Café Littéraire : Le recueil
des Célébrades
Le recueil Célébrades :
Poèmes a été édité chez Les impliqués au
printemps 2021. On y découvre l’univers très intime et classique de
son auteur, Bernard Anton. Les sujets principaux que l’on retrouve dans ce livre
sont la contemplation de la nature, la célébration de l’amour, le
constat de la mort (et du renouveau), la simplicité des scènes du
quotidien, le plaisir, l’écologie ainsi que l’urgence de
s’évader : de découvrir le monde. L’homme derrière
le livre est pluridisciplinaire...
Afin de peindre tous les aspects de l’existence,
l’écrivain Bernard Anton choisit le haïku. Grâce à ce
poème japonais à la forme brève et légère, le
poète souhaite capturer l’âme de Brigitte Bardot et exposer sa vision
de cette muse qu’il considère comme « immortelle ».
Son héroïne n’est pas la seule à être mise en
lumière : il s’agit également de saisir la merveille et la
particularité de chaque élément du quotidien.
Bernard Anton étant une figure très
impliquée dans la protection de l’environnement et de la nature en
général, on retrouve dans son Art la volonté de se servir de
l’icône de Brigitte Bardot comme le porte-étendard de ses
idées : une femme libre, qui se dévoue corps et âme à la
défense des animaux et de la planète Terre. L’imaginaire collectif
l’associe à ses passions amoureuses et à sa recherche constante de
liberté, son refus du conformisme et son obsession pour la
sérénité. Malgré le statut extraordinaire et intouchable de
Brigitte Bardot dans ce recueil, le lecteur engagé et soucieux des enjeux
climatiques quant à la protection de l’environnement se sentira proche de
la muse, mais également du poète. On note ce passage
particulièrement : « Esprit de justice / infinie compassion /
l’animal en témoigne. »
Ce recueil pourrait être une compilation
d’observations diverses. Si Brigitte Bardot ouvre l’ensemble, il est
également question de présenter la saison de l’hiver, la seule des 4
saisons qui bénéficie ici d’une section complète : les
Hivernades… Par exemple, dans la section consacrée à la
plus froide des périodes de l’année, Bernard Anton s’essaie
à un quintil : « Moins quinze/moineau du japon en
transe/gazouille sur la branche/qu’insinue-t-il là-haut ?/plainte ou
ravissement ? »
Même si le poète divise son recueil en plusieurs
thématiques, il est indéniable que chacune s’entrecroise dans
l’autre, à la manière d’un monstre tentaculaire. Par exemple,
les Amourades mêlent les émotions et sentiments liés au
vertige amoureux avec la beauté de la nature : « pleine lune ce
soir/habiter la plénitude/de tes pensées ». Aussi bien les
sujets ne sont pas tranchés et séparés les uns des autres.
Ce recueil est donc un arbre aux branches proches les unes des
autres. Même les évènements les plus simples du quotidien
méritent d’exister dans l’œil du poète :
« salle d’attente/une chanson que j’apprécie/joue sur les
ondes/la pluie d’annonces qui suit/sabote mon plaisir ».
La légèreté de la forme permet au lectorat
d’identifier exactement la scène décrite et surtout
l’émotion que ressent le poète au moment de l’écriture.
Ce recueil parfaitement dosé se recentre aussi bien sur le vivant sauvage que sur
les hommes et femmes en milieu urbain et en société. En ce sens, il permet
de peindre un quotidien aussi triste que joyeux, mais malheureusement en péril,
par les ambitions décousues d’un homme obsédé par la
réussite et le progrès technologique, même s’il doit sacrifier
la sérénité de la nature pour parvenir à ses
fins…
Pour autant le recueil Célébrades
de Bernard Anton n’est pas l’œuvre d’un pessimiste,
bien au contraire. Comme le livre l’insinue, grâce à un titre
évocateur et efficace, il s’agit là de présenter
l’éloge et de fêter la beauté de toutes les choses qui
composent la vie, à commencer par Brigitte Bardot, qui incarne les grands combats
et thématiques si chers à l’auteur Bernard Anton.
Un style épuré, toujours brut et sans artifices,
humble dans son exécution. Cette lecture multiple fait voyager son lecteur,
à la manière d’une suite de photographies, prises à
différents endroits du monde, transmettant des émotions complexes et
pourtant si simples à la fois…
Bernard Anton présente et dresse ici un récit
très poétique, gorgé de couleurs et de situations qui parlent
à tout le monde et à toutes les générations. Un ouvrage
qu’on peut ancrer à l’actualité, surtout concernant les
problématiques liées à l’écologie et l’urgence
de protéger et défendre les droits des animaux. À travers ses
propres inspirations, et grâce à l’exploitation de l’image de
son héroïne Bardot, le lecteur découvre le monde entier à
différentes époques de l’année. Comment parvenir à
vivre dans ce monde en changement perpétuel ? Que se passe-t-il quand on
s’arrête de marcher et de courir à toute allure ?
Lorsqu’on cesse de maltraiter la nature insoumise, et qu’on décide de
l’écouter ?
C’est un peu l’objectif de Bernard Anton, que
l’on semble déceler au fil des pages. Cet ouvrage peut faire l’objet
d’une introduction au monde de la poésie auprès des plus sceptiques.
Plutôt que de se livrer à la lecture complexe d’un ouvrage
étouffant de complexité, de symbolisme et de messages cachés,
l’écrivain ne perd pas son temps avec des formules alambiquées et va
droit au but dans son travail, fluide et riche en images fortes. L’humour est
également au rendez-vous, avec la trivialité d’une vie que
l’on prend souvent « trop au sérieux ».
Extraits, Nice-Premium,
Café littéraire, 27 décembre 2021
Des haïkus canadiens écrits par le poète
Bernard Anton
Au-delà d’un constat dramatique sur cette
société face à ce virus, l’écrivain appelle à une
remise en question des acquis humains et pointe du doigt sa fragilité… les
Montages de cendres ressemblent aux poèmes épiques :
l’expression du poète capte la tragédie et la souffrance vécue
par le personnel soignant et par les familles des défunts. L’impuissance
caractérise le début du recueil…
Le virus de la Covid-19 est présenté comme un
être surnaturel et angoissant qui venge la nature pour les sévices subis
à cause de l’Homme : « ce virus-tyran prend plaisir/à
supplicier/jusqu’au dénuement ». En résulte une lecture
inquiétante, digne d’un roman d’épouvante et pourtant, il
s’agit bien là du regard authentique d’un poète sur une
catastrophe qui le dépasse lui et toute son espèce.
Bernard Anton déplore l’adaptation à un nouveau
mode de communication, c’est-à-dire la distanciation sociale : «
mort sociale/vie passagère/pâquerettes du jardin », tout en trouvant une
certaine beauté dans cette nature qui se reconstruit…
Survivant d’une catastrophe, l’écrivain se sent
pousser des ailes, vitalisé par cette lumière, par ce feu qui a embrasé
les peuples jusqu’à ce qu’ils se consument. Il cherche à «
immuniser » son moral lors de cette coupure irréelle, où le temps
s’arrête, mais pas la vie : « hôtels et restos
fermés/temps de vache maigre/pissenlits à l’entrée
».
Finalement, les seuls échanges qui persistent normalement
sont ceux qui concernent les animaux, avec ce haïku pur : « un oiseau
chante/l’autre plus loin répond/dialogue d’amoureux ».
L’Homme et l’animal ne sont pas si différents l’un de
l’autre. Seulement, là où la société humaine souffre de
débordements, les animaux s’épanouissent dans une nature qui n’a
pas besoin de la main de l’Homme. Cet angle humaniste met en exergue les limites
d’une société matérialiste et déracinée.
Montagne de cendres de Bernard Anton constitue un
ouvrage court, simple à lire, qui représente bien les inspirations de
l’artiste engagé. Derrière un message accusateur, condamnant fermement
les agissements des grandes entreprises et du monopole industriel/technologique, Anton
suggère une nouvelle vision du monde où la symbiose animaux et genre humain
est possible. Cette lecture invite à une remise en question de cet univers qui nous
entoure en nous rappelant la fragilité de nos semblables, car rien n’est
acquis.
Extraits, Des haïkus
canadiens écrits par le poète Bernard Anton, 7 janvier
2022
Célébrades : Des haïkus pour
célébrer Brigitte Bardot !
Vous connaissez les haïkus ? Ce sont de courts
poèmes d’origine japonaise, qui s’écrivent principalement sur
trois lignes. Bernard Anton a décidé d’utiliser cette forme
poétique pour célébrer Brigitte Bardot ! Il y évoque
également la nature, l’amour, ou encore les plaisirs du quotidien ! Un
texte engagé qui fait honneur à la nature et à la beauté du
monde !
Bernard Anton est connu de beaucoup. Outre les nombreux livres
qu’il a déjà écrits, on connaît ce penseur humaniste
québécois pour son attachement à la préservation de
l’environnement et au bien-être des personnes. C’est pourquoi il
n’est pas surprenant de voir dans ses poèmes son attachement pour Brigitte
Bardot et ses actions pour la défense des droits des animaux. Les autres
thèmes évoqués dans ce recueil sont des thèmes plus classiques
mais tout aussi chers à l’auteur : la nature, les amours, les saisons ou
encore la vie au quotidien.
Les haïkus ont cette particularité d’être
brefs – puisqu’ils ne sont composés généralement que de
trois lignes très courtes –, et permettent ainsi de capturer l’instant
présent. Ce qui est éphémère est alors immortalisé dans
ces vers : une sensation, un sentiment, un constat de ce qui est ou n’est plus
à un moment donné… « beauté de
l’énième / tempête de neige provoque / séisme dans mon
cœur »
Le texte de Bernard Anton est très engagé. Il y
évoque, en plus des actions de sa muse pour la défense des animaux, le
réchauffement climatique, le fait que la planète vive à crédit,
ou encore la déforestation. La célébration de Brigitte Bardot lui
permet ainsi de rallier ses idées à celles de cette icône
française et de porter ses idées comme une égérie.
« comme l’atlantide / des continents disparaîtront / dans millions
d’années »
Cela nous emmène tout naturellement aux saisons qui sont
perturbées par ce dérèglement climatique. Et, fait original, seul
l’hiver a droit à une partie propre (intitulée Hivernades) dans ce
recueil, les autres saisons étant évoquées dans d’autres
parties : Naturades, Quotidienades et Randonades, dans lesquelles il est question
notamment de la beauté de la nature, des joies et des tristesses du quotidien, des
choses vécues et vues en voyage. D’ailleurs, l’auteur nous fait voyager.
L’Espagne est évoquée, mais aussi l’Italie, l’Allemagne,
ainsi que la France et la Suisse avec le lac Léman… « neige
précoce / brouette hier encore / souriante, fleurie »
Six parties pour six thèmes dans lesquels la tristesse
côtoie souvent le bonheur. Il peut être question
d’infidélité, de divorce, de mort, de suicide même. Et tous ces
aspects font partie de la vie, du quotidien, que Bernard Anton parvient à
photographier au travers de ses haïkus qui nous parlent, qui ont du sens seuls, et qui
en plus racontent comme une histoire dans chaque partie lorsqu’ils sont lus les uns
après les autres. Tout se complète. Le message n’en passe que plus
efficacement. Et ce message, c’est que malgré l’action de l’homme,
la nature est bien là, présente et forte, avec ses beautés, sa
végétation et ses animaux.
Cette lecture est accessible à tous, car elle met en avant
des scènes du quotidien, tantôt de façon optimiste, tantôt
pessimiste... Des choses banales se succèdent, mais vues par l’œil
avisé de l’auteur, elles prennent du sens, justement parce qu’elles font
partie de notre vie de tous les jours et que nous n’y faisons plus attention. Bernard
Anton fait le constat de ce que l’homme fait à la nature, et se demande combien
de temps encore cette nature pourra tenir !
Bernard Anton et ses haïkus mettent Brigitte Bardot
et la nature à l’honneur !
LGExpress, par Louis Gatineau
Littérature – Culture – 2 mars
2022
Célébrades est un recueil de
poèmes sous forme de haïkus qui célèbrent la nature, la
beauté de l’instantané, et mettent en avant les petites choses du
quotidien que l’on ne regarde pas avec l’attention qu’elles
méritent. C’est aussi une ode à Brigitte Bardot et ses actions pour
le bien-être des animaux. L’auteur québécois
pluridisciplinaire nous propose un texte engagé, mais qui reste très
léger et rythmé !
Bernard Anton est l’auteur d’une cinquantaine de
livres : poésies, nouvelles, essais, contes… ses talents sont nombreux.
Humaniste engagé, il est un grand défenseur de la préservation de
l’environnement et du bien-être des personnes. Dans ce recueil
intitulé Célébrades, il est inspiré par les
actions de Brigitte Bardot qui milite pour la défense des droits des animaux.
C’est l’occasion de célébrer cette muse qu’il qualifie
d’« éternelle ».
On commence donc notre lecture par un éloge à
Brigitte Bardot. Ce sont les fameuses Célébrades. La
« fée des animaux » qu’il élève au rang de
« guerrière » puis de « déesse »
est ici source d’inspiration et les haïkus permettent d’immortaliser son
combat pour les animaux. La célébration de cet engagement est le point de
départ de tout ce qui va suivre dans le recueil de poèmes : c’est
une sorte d’introduction percutante qui ne laissera personne insensible.
Suivent les Hivernades dans lesquelles
l’auteur s’attarde sur la beauté des paysages enneigés. Les
haïkus sont parfaits pour représenter cet état
éphémère. La brièveté des vers permet, en seulement
quelques mots, d’exprimer ce que ressent l’auteur à un moment
donné. L’ordinaire est représenté de façon simple.
« ville enneigée / écoles fermées / quiétude et
résilience »
Viennent ensuite les Amourades. C’est
l’occasion de parler de ses propres amours, mais aussi de celles des autres que
l’auteur a pu observer. Certains passages de cette partie sont osés : de
la sensualité à l’érotisme, il n’y a qu’un pas.
« yeux qui se contemplent / les nuages ne cachent / leur
arc-en-ciel »
Les Naturades elles, nous emmènent dans
des thèmes plus engagés comme le réchauffement climatique et la
déforestation. L’écriture est alors plus critique, là où
elle paraissait plus ironique dans les Amourades. « branches
chargées de fruits / personne ne s’arrête / pour voir ou
goûter »
Les Quotidienades, comme leur nom l’indique,
nous parlent du quotidien. Il est question des joies et des peines de la vie de tous les
jours. Elles font écho aux Naturades en se concentrant davantage
sur l’existence des hommes dans le milieu urbain. « tâcher de dormir
/ compter chèvres et moutons / écouter la pluie »
Et l’ouvrage se termine avec
les Randonades qui nous invitent au voyage, principalement en Europe.
« château médiéval / branches dans les meurtrières /
donjon en ruine »
Célébrades est un recueil de
poèmes courts, comme le sont les haïkus originaires du Japon. Ils permettent de
faire passer un message de façon très claire puisque ce message se
résume à l’essentiel. Et ici, le quotidien et la nature étant les
principaux thèmes utilisés, ces haïkus sont d’autant plus
percutants qu’ils nous montrent ce qu’on a oublié de voir (ou qu’on
ne souhaite pas voir). Il est agréable de voir comment ces poèmes ont
été organisés, formant un tout logique, et mettant l’homme au
milieu de cette nature toujours aussi forte, malgré les actions néfastes de
l’être humain. Car quoi qu’il advienne, l’homme retournera
forcément à la nature, et non l’inverse !
Entrevue accordée à une journaliste de Ma Gazette.fr
:
Bernard Anton nous parle de
son recueil de poèmes Célébrades
En mai 2021 est paru Célébrades, un recueil de
poèmes célébrant la nature et la beauté de
l’instantané, écrits sous forme de haïkus. L’auteur, Bernard
Anton, a bien voulu répondre à nos questions !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots
?
J’ai une triple formation : en littérature, en
sciences des religions et en hypnothérapie. Le premier champ a été
choisi en fonction de mon amour pour l’écriture et le beau, le deuxième
pour mon plaisir personnel et le désir d’approfondir le sens de la vie (sans
référence à aucune institution ni intermédiaire), le
troisième pour aider les autres et contribuer à leur bien-être. Le
mélange de ces trois spécialisations crée un style, un monde imaginaire
particulier, et colore la cinquantaine de livres que j’ai écrits et
publiés depuis 1987 au Québec, où je vis, aux États-Unis et en
France.
Votre recueil de poésie est écrit sous forme
de haïkus. Pouvez-vous expliquer rapidement à nos lecteurs ce que sont des
haïkus et d’où provient votre intérêt pour cette forme de
poésie ?
J’écris des haïkus depuis plus de vingt-cinq ans,
avant même de découvrir ce genre littéraire, car je privilégiais
déjà la brièveté lapidaire du poème. Ça correspond
parfaitement à mes valeurs et à mes goûts esthétiques. J’ai
animé plusieurs ateliers de haïku pour faire découvrir cet art japonais.
J’invite les lecteurs à visiter mon site web www.bernardanton.com, onglet
Atelier de haïku. J’y présente le procédé littéraire
de ce type de poème épuré qui ne se réduit pas à ses
règles prosodiques.
Je dis depuis toujours qu’avant d’écrire des
haïkus, il faut être zen, vivre zen au quotidien et dans toutes les
sphères de sa vie. Il faut se débarrasser de ce qui gruge inutilement, et
créer un espace vide autour de soi, en soi, afin de permettre à
l’essentiel d’émerger. Selon les maîtres zen, la plénitude
surgit du néant. C’est le fondement de la simplicité volontaire dont je
suis un adepte.
J’essaie d’éviter de cumuler des objets,
d’éliminer ce qui est encombrant, y compris dans le haïku. Ce n’est
pas facile. Mais quelle récompense après ! L’opulence surgit de la
simplicité, de l’essentiel, de la nudité, du silence créé
entre les mots, entre les lignes.
Pour être fidèle à l’esprit du
haïku, totalement différent de la pensée occidentale, ce serait bien de
se remettre en question et de suivre une thérapie transformationnelle qui nous
libérerait des fardeaux. Faire par conséquent le grand ménage dans ses
émotions et ensuite dans ses mots !
Le haïku est le summum, la cerise sur le gâteau du
minimalisme, son incarnation littéraire.
Célébrades est une ode à Brigitte
Bardot dont la première partie lui est consacrée. Que
représente-t-elle pour vous ?
Brigitte Bardot est plus qu’une icône, plus
qu’une merveilleuse actrice, plus qu’une grande artiste. Elle est
carrément une libératrice. Elle a marqué et continuera de marquer
très longtemps plusieurs générations. Elle nous inspire la
liberté, la joie de vivre, le plaisir d’être tout simplement,
authentiquement.
« le printemps se fixe / royal
domicile dans / le jardin de tes cils »
« fleurs astres soleil / ne brillent autant que toi / en ce noir monde
»
Elle est pour moi un modèle de
générosité et d’amour qui englobe la nature et la race animale.
Point érotique, mais sensuelle. Nous lui devons beaucoup. Elle a
préparé, selon moi, mai 69. Elle réveille mon aspect hédonique
inconscient.
Son rôle dans la société est incomparable. Elle
affranchit des tabous. Grâce à elle, nous vivons désormais
émancipés et debout ! L’humanité entière remercie BB pour
son humanisme, entre autres aussi, pour sa protection réelle des animaux avec sa
Fondation. Sa grandeur d’âme marque notre histoire contemporaine. Rares sont les
étoiles qui brillent et éclairent comme elle.
« heureux celui / que ta
beauté visite / les colombes jubilent »
« les diamants de ta voix / saveur et couleur de / fleurs d’amandier
»
Votre recueil de poèmes se découpe en 6
parties : Célébrades, Hivernades, Amourades… Comment se fait-il que
seul l’hiver ait droit à sa propre partie et pas les autres saisons
?
L’hiver fait partie du paysage québécois
près de quatre mois chaque année. C’est un thème incontournable
et privilégié dans la littérature de la nordicité. Durant cette
saison souvent rigoureuse, tout dort, se repose, est mis sur le mode pause, comme chez vous,
dans les Alpes. Alors, des sensations se réveillent et poussent à la
réflexion. On saisit des mystères et des vérités
étonnantes. L’on voit des scènes absurdes où la nature, les
animaux survivent, quand d’autres hibernent. C’est plein de contrastes.
Ça ressemble au désert, mais c’est blanc !
« matin polaire / la corneille
frigorifiée / crie son désarroi »
« chut ! écoutez le chant / silencieux et inspirant / des floconnades
»
Je trouve que c’est magique quand il neige. Nous avons une
sensation de fraîcheur incroyable. Les flocons sont des paroles d’amour. La
neige est une amie, une partenaire, une protectrice.
Avoir consacré une partie à l’hiver
n’enlève rien aux autres saisons foisonnantes traitées dans ce recueil.
Vous savez, la nature, les saisons, ce sont des thèmes de prédilection dans le
haïku et dans la littérature japonaise. Le patrimoine pictural du Japon regorge
de tableaux représentant la nature dans tous ses états.
Vous êtes l’auteur d’une cinquantaine de
livres de styles différents : poésie, nouvelles, essais… On peut
donc penser que vous en avez d’autres en cours d’écriture
?
Je travaille sur deux manuscrits en ce moment : un autre recueil de
haïkus et un recueil de nouvelles. La nouvelle, c’est également bref,
concis, épuré, court. Ce n’est pas aussi complexe et
détaillé que le roman.
Depuis le traumatisme crânien que j’ai eu lors de mon
accident de voiture en 2005, je me fatigue vite. Je n’ai plus la force de
concentration pour entreprendre un travail ou une réflexion de longue haleine.
Voilà une autre raison pour laquelle je favorise la sobriété.
Votre ouvrage fait le constat amer de l’action de
l’homme sur notre planète comme la déforestation ou encore le
réchauffement climatique. Alors pour finir, quel message aimeriez-vous faire
passer à nos lecteurs ?
L’être humain est malheureusement égoïste,
inconscient des ravages qu’il provoque par ses gestes irresponsables. Il écoute
plutôt ses impulsions négatives. On revient aux principes de base de la
simplicité volontaire : apprendre le dépouillement, l’allègement,
pour soulager la nature et préserver notre environnement, car le superflu pollue. La
Terre, notre seul habitacle, n’en peut plus. Nous en payons le prix maintenant.
Rappelons-nous, nous ne sommes que des locataires et des visiteurs
sur cette planète qui ne nous appartient pas. Pourquoi alors faire la guerre,
détruire et ostraciser l’autre ?
« étrangers toujours /
mais le soleil ne connaît / aucun étranger »
« inhumaine certes / l’humanité qui lynche / l’innocence
même »
C’est inconcevable, en 2022, de ne pas être vert, de ne
pas recycler, de ne pas réutiliser, de jeter et de gaspiller. C’est irrecevable
de ne pas protéger les différentes formes de vie animales et
végétales. Il est faux de mettre sur un piédestal l’humain. Les
autres espèces sont aussi valables que lui. Notre déséquilibre
intérieur entraîne un déséquilibre environnemental tragique,
voire irréversible.
Ce même réflexe devrait donc être
implanté au quotidien et dans le haïku : éviter la surconsommation de
produits futiles et la multiplication des mots.
Mon conseil : développer sa conscience écologique,
provoquer le moins d’impacts négatifs autour de soi, ne pas avoir peur
d’écouter sa voix intérieure qui nous incite à aller à
l’encontre du marketing excessif et du bavardage ! On vivra alors
allégés et heureux !
La simplicité volontaire est une option philosophique,
matérielle, spirituelle, existentielle, sociale, économique, environnementale
et littéraire. Le haïku en est l’illustration par excellence.
Les haïkus ont ce côté magique qui permet
de saisir la beauté de l’instant présent en seulement quelques mots.
Bernard Anton nous invite ainsi à faire le constat amer des actions de
l’homme sur la nature dans ce texte engagé. Célébrades est
disponible aux éditions Les impliqués.
Un recueil poétique à découvrir dans la
collection de Bernard Anton
Les Éditions de L’Harmattan ont publié en 2021
un recueil poétique signé Bernard Anton. Ce dernier porte un nom
atypique : « Célébrades », qui laissent
entendre que ce livre aura pour objectif de faire l’éloge, de mettre en
lumière certaines thématiques. L’ouvrage appartient au groupe
« Les Impliqués Éditeurs » et a pour vocation de
réunir des textes insolites, mais très connectés les unes aux autres
par un point commun : leur côté très original, difficile à
lier à un genre littéraire précis comme le roman.
L’éditeur est réputé pour être une des maisons les plus
actives et a édité une grande quantité de romans depuis leur
ouverture ! Mais alors, qui est Bernard Anton ? Le poète habite
aujourd’hui au Québec et a décidé de présenter une
œuvre entièrement composée de haïkus. Le titre de l’ouvrage
« Célébrades » fait écho au recueil
intégral, mais aussi à la première partie du livre,
dédiée à Brigitte Bardot. Toutes les thématiques
préférées de Bernard Anton figurent dans cet ouvrage : amour,
passion, beauté de l’ordinaire, mais également l’écologie
et tout ce qui s’y rapproche, y compris les animaux.
Malgré les controverses notamment liées à ses
penchants politiques et ses déclarations « choquantes »,
Brigitte Bardot reste une icône nationale et même internationale, qui
représente une certaine idée de la classe à la française.
Libérée, elle a aussi prêté ses traits à la Marianne.
Très impliquée dans la défense animale, la grande Brigitte Bardot est
ici portée aux nues ! L’écrivain choisit de décrire sa
beauté physique et mentale, ainsi que son amour pour le règne animal et la
planète. Les deux artistes partagent donc de nombreux points en commun.
Grâce à sa muse, Bernard Anton permet de capter
l’attention du lecteur ou de la lectrice. Les
« Célébrades » représentent la seule partie
du texte où l’auteur a décidé de se consacrer à une figure
précise. Dans l’ouvrage, le lecteur découvre la vision inspirante et
inspirée d’un écrivain adorant surtout la beauté de la nature
brute, se démarquant grandement de l’engouement général pour les
technologies. D’ailleurs, le poète profite savamment de son art pour laisser
passer un message sur toutes ces installations nouvelles, qui perturbent la faune et la
flore, partout sur Terre…
Les poèmes des
« Célébrades » parleront particulièrement aux
initiés, mais pourront également donner envie aux personnes qui
hésitent à se lancer dans la lecture de poésie. Ce genre n’est
pas le plus vendeur dans les librairies, mais il représente un excellent exercice de
style. Dans un monde qui va « trop vite », le recueil de Bernard
Anton invite à une pause, tout en prenant la main du lecteur — avec une
certaine vivacité. Certains passages sont plus rythmés, proposant une version
complète d’un univers qui est à la fois beau et laid. Le poète a
peut-être choisi le haïku comme forme idéale, qui correspond au dynamisme,
à l’éphémère d’une idée qui dure pourtant.
À la manière d’une parole qui peut être prononcée de
manière totalement innocente, celle-ci résonne en écho. Par-delà
cette écriture simple, mais efficace, le lecteur devine une personnalité et un
créateur humble, qui se place en retrait, au cours d’un épisode
contemplatif.
En réalité, c’est bien là
l’essence même du haïku. Ici Bernard Anton s’affranchit aussi des
règles et des codes très stricts de cet art qui vient tout droit du Japon, et
qui date de la fin du XIXe siècle.
Mais comme cet amoureux de la liberté s’inscrit dans
une démarche originale, il a aussi décidé de s’écarter des
sentiers battus, en présentant sa propre vision du monde, nourri de ses
expériences passées et de sa vie actuelle. Grâce à ce recueil, le
lecteur touche du bout des doigts l’étendue de l’imagination et toutes
les problématiques qui animent le poète. Non seulement Bernard Anton, mais
également ses prédécesseurs. Par définition, la poésie
romantique est un mouvement qui date (apparu au XVIIIe jusqu’au
XIXe siècle), mais c’est bien cette forme classique qui a perduré,
de la manière la plus populaire et reconnue. Parmi les thèmes majeurs du
romantisme, on retrouve la spiritualité, une soif de liberté dans
l’expression de l’art (ainsi que de soi). Le romantique se fiche donc des codes
et des bienséances, en empruntant une voie qu’il a choisi, en
s’écartant considérablement de la tradition. Cela lui permet de
s’ouvrir de manière politique, tout en abordant des concepts abstraits et
généraux, tels que l’amour, la mort, la mélancolie du temps
passé, la révolte, mais aussi la curiosité pour l’Orient et le
lointain.
Bernard Anton serait-il un romantique du
XXIe siècle ? Ce recueil donne envie d’en apprendre plus sur les
travaux de cet artiste qui fait preuve d’une grande tendresse envers son lectorat, et
choisit finement ses mots.
Même si le recueil poétique n’est pas un
genre très populaire dans les librairies, il est propice à la
créativité et à l’originalité. La compilation de
poèmes rédigés par l’artiste humaniste canadien Bernard Anton
a été publiée en l’an 2021, aux Éditions
L’Harmattan. Ce livre atypique apparaît dans la section des «
Impliqués Éditeurs », afin de proposer des textes nouveaux. On y
retrouve notamment une quantité de textes recentrés sur la perception du
monde et la poésie. Cela tombe bien,
puisque Célébrades répond exactement à
ces sujets atemporels…
De prime abord, la couverture se présente sous une forme
basique, mais très efficace, permettant de cerner aussitôt
« l’esprit » dans lequel le lecteur va être plongé.
Il s’agit d’une couverture claire, sur laquelle l’artiste graphiste a
apposé un idéogramme japonais (qui signifie Amour). Comme dans
d’autres graphies originaires de l’Asie, les calligrammes incarnent une
idée, une sensation, un concept. C’est cette approche très axée
sur les sens et l’image qui plaît en Occident… Avant même de
parcourir l’ouvrage, le lecteur est déjà emporté par une brise
qui lui est à la fois étrangère et familière. Cette œuvre
poétique s’étale sur 75 pages. Tout d’abord, le livre
présente la bibliographie impressionnante de l’auteur. En
réalité, Bernard Anton incarne de nombreux talents. Parmi ses sujets les plus
abordés et développés dans ses écrits, il n’est pas rare
d’y trouver des travaux dédiés aux questionnements autour des
sentiments, de l’esthétique, mais aussi de ces « petites
choses » de la vie quotidienne…
De plus, Bernard Anton comprend bien exploiter ses productions,
afin de dénoncer les excès de l’humanité ainsi qu’un
message écologiste engagé. Pour mieux faire entendre sa voix, il choisit le
haïku. Le haïku est connu dans le monde entier et a déjà
dépassé les frontières nippones depuis longtemps. Il s’agit
d’un court poème japonais composé de 3 vers, c’est donc d’un
travail artistique à l’apparence simple, mais extrêmement subtile,
à la manière d’un plat gastronomique. Les accords sont fins, et le
résultat reste au bout de la langue!
Les Célébrades de Bernard Anton
papillonnent. Si on reconnait bien le cheval de guerre principal de l’écrivain,
qui est résolument l’écologie – il a décidé
d’ouvrir son recueil avec des poèmes qui mettent en scène Brigitte
Bardot. Il existe de nombreuses raisons qui justifient la postérité et surtout
la célébrité de cette femme, qui a longuement été la muse
de plusieurs hommes. Mais plutôt que d’être ici assimilée à
ses amours, elle est également célébrée en tant
qu’individu : une figure protectrice quasi maternelle, à la manière
d’une déesse de la nature, qui défendrait les animaux de la
cruauté, si caractéristique des humains.
Ce recueil est parfaitement divisé en plusieurs
catégories, qui se dédient chacune à une thématique principale.
Ainsi, le lecteur découvre les Hivernades, les Amourades,
les Naturades… Pour chaque partie, l’écrivain s’est
inspiré de son quotidien. Lui qui vit au Québec s’est
véritablement pris de passion pour des scènes ordinaires, dans lesquelles il
va puiser l’étincelle qui les rend pourtant si magiques.
Le recueil poétique de Bernard Anton affiche un message
engagé, sans pour autant sombrer dans l’écueil de la facilité. En
réalité, c’est un voyage que propose le poète, oscillant entre
des envolées lyriques très poussées, au lexique enchanteur – tout
en arborant des situations tristement banales. De plus, la crise sanitaire a
considérablement marqué la plume de Bernard Anton. Puisqu’il semble
déterminé à ne pas tomber dans le pessimisme partagé par la
majorité de sa génération au sujet des nouvelles technologies,
l’écrivain préfère ici parler de ce qu’il aime – de
ce qui l’anime, plutôt que de s’avancer dans un projet globalement
nihiliste et « no future ».
Ainsi, les Célébrades de Bernard
Anton s’achèvent par un genre de tour du monde, où tous les sujets de
prédilection sont mis à l’honneur. Le lecteur savoure, profite de
paysages décrits avec si peu de mots, mais avec une résonance fine et
efficace, si typique du haïku. Le recueil de poèmes très
libéré de Bernard Anton est un livre pensé pour les amateurs et
amatrices de poésie, qui souhaitent la déguster sous une forme authentique et
spontanée, sans effets de style alambiqués. Comme la poésie est
relativement courte et brève, il serait bon de conseiller une lecture par «
à-coups », lors d’un déplacement en train par exemple.
Dépaysement assuré et réflexions intelligentes, le pari est
réussi et remporté haut la main, pour cet artiste engagé et
sensible.
Ode à la
nature sous toutes ses formes
Par Marie
Bernard dans Magazine
Parenthèse, mai 2022
Dans Célébrades,
Bernard Anton nous livre le meilleur du genre poétique japonais
par excellence, le haïku. L’auteur a même
créé le prix « Mur de
l’espoir » pour rendre hommage à la
beauté de cet art. Il dévoile, dans ce nouveau recueil,
des pensées légères calquées sur le rythme
des saisons : l’hiver, sa dureté, sa morosité.
Le printemps, le bonheur et le renouveau de la nature. Pour provoquer
l’émotion, tel un impressionniste, il recourt à
toutes les ressources qu’offre la langue française. De
cette nature aérienne et luxuriante, une femme émerge,
Brigitte Bardot, à qui il voue une admiration à peine
voilée. L’égérie de la cause animale tient
une place de choix dans ces vers. Elle est cette grande femme douce
à l’image du printemps. Entre la société
consumériste et le jardin d’Eden imaginé par Bernard
Anton, le contraste est omniprésent et rugueux. Antenne 5G,
réchauffement climatique… L’ouvrage dépasse
le genre poétique et devient une œuvre
engagée.
A l’occasion de la récente
parution de son recueil « Lauriers pour
l’Ukraine », Bernard Anton nous a accordé un
entretien exclusif autour de cet
écrit.
Pouvez-vous vous présenter en quelques
mots ?
Quand j’étais jeune, je voulais
devenir acteur, avocat ou médecin. Je ne tolérais pas
l’injustice ou les mauvais traitements. J’étais
toujours porté à aider les faibles et les malades.
Enfant, je regardais à la télévision les
reportages sur différentes guerres en cours et
m’écriait : « Pourquoi est-ce qu’ils font
cela ? Nous sommes des frères ! Quelle
absurdité ! La barbarie à l’état pur.
» L’amour de la littérature l’a vite
emporté. C’est avec des mots que, dans Lauriers
pour l’Ukraine, je dénonce
aujourd’hui l’injustice et viens au secours des
affligés. J’invite ceux et celles que je côtoie, par
ma pratique de l’enseignement et de l’écriture,
à éveiller leur
conscience.
peut-on hésiter / de défendre
l’opprimé ? / le soleil est
mort
Vous êtes l’auteur de nombreux
ouvrages (plus de 50), parlez-nous de votre carrière
d’écrivain ou plutôt de
poète ?
Ma carrière s’est bâtie toute
seule, au fil du temps, sans m’en rendre compte. Chaque
année, c’était un projet d’écriture, un
livre qui venait m’habiter, selon les circonstances et les
priorités. Je le portais jusqu’à
l’accouchement (sa publication). C’est maintenant
l’heure des bilans. En effet, plus de cinquante livres
publiés (poésie, slam, conte, théâtre, roman,
nouvelles, essai, matériel pédagogique…). Le tout,
centré sur l’être humain et ses
aspirations.
Je suis essentiellement poète. La
poésie qui est un « haut langage » selon un
théoricien, correspond à mon besoin inné de
créativité. Elle peut également se présenter
sous forme de prose, mais la source est la
même.
cadavres partout / tortures et maints
charniers / le ciel le
permet ?
Quelles sont vos sources
d’inspiration ?
Je suis à l’écoute de ce qui
se passe en moi et autour de moi. Mon environnement m’inspire ce
que je dois écrire. Je n’ai jamais « forcé la
note ». Je ne suis pas le genre d’écrivain à
s’assoir de 9 à 5 pour écrire. J’écris
comme ça vient, quand ça vient. Bien sûr, il y a le
travail de l’artisan après pour éviter les
répétitions, choisir un vocabulaire juste et varié,
clarifier la pensée.
Je suis bien incarné et engagé dans
ce que vit la société, tout le contraire du poète
qui reste dans sa tour d’ivoire. Les événements, les
peines et les joies des autres m’inspirent. Mon seul mérite
est d’être au diapason et disponible. Il y a des
thèmes auxquels je suis sensible comme l’amour, la
fragilité et le bien-être de la vie humaine, la
nature.
que redoutez-vous ? / arrachez donc la
racine! / soulagez les
ombres!
Votre prochain livre sort le 2 juin aux
éditions Les Impliqués, vous avez voulu rendre hommage
à
l’Ukraine ?
Les images qui nous proviennent directement de
l’Ukraine, depuis quelques mois déjà, sont
horribles. De quel droit un pays envahit impunément,
détruit, rase des régions entières, chassant,
déportant, torturant, violant, éliminant des civils
innocents, juste pour étendre son territoire, redessiner sa carte
géographique et avoir un accès à la mer ?
Est-ce encore possible au XXIe siècle,
après tant de progrès à tous les niveaux, y compris
législatifs et en lien avec les droits de la
personne ?
Ces interrogations ont motivé
l’écriture de ces brefs poèmes à la
japonaise. Au début, c’était un besoin de
défoulement, un cri de désespoir, ma façon
thérapeutique d’exorciser la colère qui montait en
moi devant tant d’horreurs. Je me suis rendu compte, au bout de
quelques semaines, que c’était plus qu’un journal
intime ou des notes sporadiques couchées sur des bouts de papier,
mais bel et bien un recueil qui se formait progressivement au
quotidien.
Je voulais que ces haïkus sur la guerre
ukrainienne transcrivent les scènes insoutenables relayées
par les médias, car on ne peut pas taire cela. Les cacher,
c’est en être complices. Ces pages constituent à
présent un mémorial de ce tragique épisode qui,
j’espère, finira
bientôt.
J’admire le courage et la résilience
du peuple ukrainien et de son président. Ils méritent bien
notre soutien. Nous n’en faisons pas assez pour les sauver. Leurs
sacrifices sont
énormes.
deux coups de canon / l’auto est
pulvérisée / vieux
carbonisés
En tant que penseur humaniste que pensez-vous
de ce conflit ?
Je suis totalement ébahi,
bouleversé. Comment peut-on laisser un seul individu mettre le
monde à l’envers, sans intervenir ni arrêter ses
agressions quotidiennes qui dépassent tout entendement ?
Comment peut-on permettre à tant de mensonges de justifier un
génocide et une politique constante de la terre
brûlée ? Voir, en outre, leur chef religieux approuver
ces massacres ôte toute confiance dans les
institutions !
Plus que la politique, ce qui
m’intéresse, c’est l’humain qui souffre, son
droit à une vie paisible, le respect de l’autonomie et de
l’intégrité d’un pays. Sinon, ce n’est
pas vivable. C’est la loi de la jungle et l’on retourne
à ce moment à l’âge de pierre. N’est-ce
pas ce qui arrive ?
Quand les nouvelles rapportent un crime commis
dans la communauté, les gens s’exclament. Dans cette
guerre, des centaines de milliers de crimes horribles sont commis depuis
des mois et le monde n’est pas plus réactif que cela.
Seulement des sanctions, laissant ces destructions se poursuivre !
C’est totalement
inacceptable.
Qu’il était naïf l’appel
d’un leader, lors de la création de l’Organisation
des Nations Unies : « Plus jamais la guerre ! »
L’être humain, étant ce qu’il est, portant en
lui le potentiel de domination, incapable de contrôler ses
ambitions, aveuglé par son désir de régner, est
encore capable, malheureusement, des pires atrocités. Nous le
voyons clairement
aujourd’hui.
tous les délits permis / absence de
conscience / aubes
fracassées
Un dernier mot pour nos
lecteurs ?
L’intolérance, l’injustice,
l’hostilité, la guerre n’ont plus leur place dans une
société démocratique et civilisée. Il faut
en guérir. Toute violation de l’intégrité
d’autrui nous rappelle combien de chemin il nous
reste à faire pour arriver à la paix, au respect et
à la vraie
convivialité.
Il y a un déficit flagrant d’amour,
de justice, de paix. Ce sont ces valeurs qui aident à vivre,
à exister, à être heureux. Sinon, c’est
l’enfer, et nous ne voulons pas cela sur la
Terre !
crise humanitaire / les pierres et
forêts pleurent / la chair à
canon
la boue protectrice / enlise les ennemis /
ah ! mère
nature !
Les haïkus cités dans cette
entrevue sont des extraits de Lauriers pour
l’Ukraine.
Bernard Anton s’est
lancé dans l’écriture d’un nouveau recueil
poétique. Pour cette sortie littéraire prévue le 3 juin
2022, il choisit la maison de L’Harmattan, une fois de plus. Au sein de
l’éditeur, la branche « Les Impliqués » a
pour but de brasser des œuvres uniques qui s’éloignent des
sentiers battus. Cela permet à Bernard Anton de délivrer son
message comme il l’entend, sans devoir entrer dans des cases
spécifiques. En effet, grâce à cette liberté, le
poète peut organiser son ouvrage. Le livre débute par cinq
proverbes ukrainiens, ainsi que la proclamation de la présidente de la
Commission européenne au printemps 2022, Ursula von der Leyen.
De ce fait, le lecteur
comprend immédiatement que cette publication sera centrée autour
de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. Certes, le chef
d’État russe n’a pas officiellement déclaré la
guerre – préférant le terme
de « conflit ». Pourtant, la
réalité semble bel et bien correspondre à la
définition de « guerre ». Si l’on
se réfère au Larousse, la guerre est
une « lutte armée entre États,
considérée comme un phénomène historique et
social (s’oppose à paix). » À bien
des égards, cette crise diplomatique et militaire a secoué et
bouleversé nos vies, même si la France se situe à des
kilomètres du champ de bataille. Pour cela, l’art est puissant,
puisqu’il permet aux créateurs de contenu de s’engager
autrement, sans avoir à brandir un fusil.
Dans ce livre de moins de
soixante-dix pages, Bernard Anton s’adresse directement à Volodymyr
Zelensky, président élu en Ukraine. Sous forme de haïkus,
cette forme que l’auteur apprécie tant – le poète
plante un décor apocalyptique.
Le cauchemar est
retranscrit par des images crues et sans filtre, qui sont
particulièrement mises en valeur et percutantes, grâce à la
brièveté du haïku. Ainsi, chaque scène qui se
présente au lecteur s’imprime dans son imaginaire, pour mieux
décrire une réalité souvent distordue. D’ailleurs,
Bernard Anton n’hésite pas à dénoncer les vices de
procédure et même l’hypocrisie. Dans ce haïku qui fait
référence à la propagande, l’artiste pointe du doigt
l’absurdité de la manipulation des
médias : « désinformation/cette pomme est
une orange/ce raisin un chou. » Alors que le ton global
du livre est sombre et alarmiste, celui-ci transmet également les
préoccupations et combats permanents de Bernard Anton, dont son
implication pour l’écologie et
cette « nature en deuil ».
Les « lauriers pour
l’Ukraine » forment la première partie du
recueil.
La seconde est
baptisée « Entre la peau et la pulpe ».
Il y règne une mélancolie typique de Bernard Anton, qui
s’extasie devant la beauté de l’environnement. Après
les atrocités dépeintes dans la première catégorie
de l’ouvrage, celle-ci semble plus
calme : « près des arbres morts/les pousses
vertes les narguent : à nous la vie
! »
La troisième
division du livre correspond
aux « Libertades ». Comme en écho
à son
recueil « Célébrades », Bernard
Anton aime inventer, créer des mots et se réapproprier le langage.
Dans cette partie très érotique et sensuelle, Bernard Anton se
joue des petites scènes ironiques de la vie avec frivolité et
espièglerie : « lire dans le train/texte, images
explicites/près d’un moine
âgé. »
Enfin,
les « Jeux de grâce » forment la
quatrième section de l’œuvre. Cet admirateur de Brigitte
Bardot lui consacre de nouveau ses poèmes. Véritable muse, cet
éloge lui vient après le visionnage du
film « Les Pétroleuses » (1971, de
Christian-Jaque). Chaque angle du recueil se termine par une date, permettant de
situer la période à laquelle Bernard Anton a composé ses
haïkus.
Enfin, le livre
s’achève par « Dysharmonie » et
« À la rescousse des masques ». Tandis que
l’un des deux est relativement noir et opaque, l’autre est une
invitation à la
fête : « célébrons
l’infinitude de la joie le plaisir éphémère du
paraître ! »
Dans la digne
lignée de ses créations, Bernard Anton souhaite poser des mots sur
des situations exceptionnelles. Lui qui avait déjà
explicité le confinement et la pandémie mondiale s’en prend
à la tragédie de l’Ukraine. Une dénonciation qui
s’épanouit sous la forme d’ode à la vie, permettant au
lecteur de profiter d’une lecture intense, qui ne sombre pas dans le
pessimisme.
Auteur de plus de
cinquante livres, Bernard Anton prouve une fois de plus qu’il se sent
à l’aise dans son univers particulier, sensoriel et souvent
recentré autour de la nature et de saynètes qui semblent
ordinaires, révélant la beauté d’une existence
éternelle et de son cycle. Un ouvrage court et touchant, qui plaira aux
fans de poésie moderne.
Les poèmes de Bernard Anton sont des
«Lauriers pour l’Ukraine»
Au sein de la structure « Les
impliqués Editeur », Bernard Anton a
présenté des recueils poétiques, dont les dernières
sont « Célébrades » et
« Montagnes de cendres », entre 2020 et 2022.
Il sort maintenant ce 3 juin son nouveau recueil.
Derrière ces livres poignants semblables
aux « Lauriers pour l’Ukraine » se
trouve Bernard Anton. Ce professeur spécialisé dans
l’humanisme et la poésie s’est illustré de multiples
fois par cet art originaire du Japon, le haïku. Pensé pour
retranscrire des scènes souvent éphémères, par des
images efficaces qui célèbrent et décrivent l’instant
présent. Au sein de cette œuvre courte, l’auteur ultra
prolifique s’attaque à une crise mondiale sans
précédent. Auparavant, l’écrivain avait
déjà mis en lumière ses combats de vie, dont son engagement
pour la protection de l’environnement. Ce défenseur des droits des
animaux et de la nature, plus généralement, s’est
inspiré de Brigitte Bardot dans Célébrades. Ici, il
récidive en consacrant une partie de l’ouvrage à son
rôle dans le western des « Pétroleuses
», où elle partage l’affiche avec Claudia
Cardinale. Mais plutôt que de dédier ce recueil à la fameuse
« BB », l’auteur prend un virage nettement plus sombre, avec
une majeure partie du livre qui expose la terreur et les atrocités de la
guerre. Sous un angle très animiste, Bernard Anton donne vie à une
planète souffrant elle aussi – des conflits
armés.
Pour rappel, l’animisme est une croyance dans laquelle
une personne prête une âme aux objets non animés, cela peut
également concerner les animaux ou même des lieux comme les
montagnes, par exemple. Très répandu dans les cultures autochtones
des natifs américains, il est intéressant de noter que
l’auteur vit aujourd’hui au Québec. Les Amérindiens du
Québec sont algonquiens, iroquois et inuits. De nombreux peuples, aux
spiritualités complexes, qui partagent des mythes en commun.
S’est-il inspiré des chamans et clans autour de lui, pour
définir sa propre vision du monde et de l’au-delà ? Dans
cette contemplation de la vie qui s’écrase face aux chars et aux
troupes armées, Bernard Anton s’interroge sur l’avenir.
« Des larmes pour l’Ukraine » prennent la forme de haïkus
terribles qui s’indignent dans une guerre qui n’a pas de sens.
Finalement, l’angle choisi par l’auteur semble vouloir supposer que
la cruauté humaine est le plus grand mal de la
planète.
Mais puisque Bernard Anton n’est pas moralisateur, il
appelle surtout à une réflexion plus profonde, concernant
l’impact de l’humain sur la Terre. À une ère où
l’urgence climatique est plus dramatique que jamais, il est important de
secouer les consciences et de pointer du doigt des vérités qui
dérangent. Dans ce combat entre Ukrainiens et Russes, le champ de
bataille est déjà en déclin. En réalité,
lorsque les guerres se jouent et détruisent, la faune et la flore
subissent. Bien entendu, l’humain défend avant tout sa propre
espèce : il songe à l’écosystème en second
plan. Mais n’est-ce pas précisément la raison de ce massacre
continu, qui étouffe le vivant ? En agissant de la sorte, l’Homme
se désolidarise de son monde, auquel il appartient. Il serait
peut-être temps de penser « global » et de jouer sur cette
unité utopiste certes, mais porteuse
d’espoir.
Puisque Bernard Anton est un auteur prolifique qui puise ses
inspirations dans ce qui l’entoure, il ne compte pas s’en tenir
qu’à son opposition à la guerre. Pour mieux sublimer ce
message de paix, il décide d’y inclure d’autres parties,
beaucoup plus brèves, mais qui semblent prendre la forme d’un
puzzle. Approchées les unes des autres, chaque pièce
s’assemble à la perfection. Que cela soit intentionnel ou non, le
résultat donne une impression de tableau. Les trente-neuf
premières pages sont consacrées à l’Ukraine, les
haïkus restants se séparent en des « morceaux », des
fragments de vie qui composent le visage du monde. Une face qui n’est ni
parfaite et pure, ni corrompue jusqu’à l’os et sans espoir.
Dans la partie « Entre la peau et la pulpe
», l’écrivain contemple son environnement
calme où les animaux vivent en harmonie avec l’humanité. Les
saisons s’enchaînent et survivent, dans un rythme
maîtrisé, régi par l’énergie d’une nature
qui bouge. Les « Libertades » sont plus
tournées vers les relations à l’autre, au corps, à
l’amour… Tandis que les « Jeux de grâce
» se concentrent autour de la figure tant adulée
par l’auteur, Brigitte Bardot. La fin de la compilation des poèmes
perturbe le lecteur et le trouble. Dans « Dysharmonie
», ce dernier rencontre une plume apeurée, qui a tout
abandonné… Et qui finit par se complaire derrière un
masque. De quel genre de masque parle-t-on ici? Est-il plutôt
vénitien ou chirurgical ?
Difficile de rester de marbre face à un projet aussi
sincère et authentique. Le lecteur découvrant Bernard Anton se
trouve en possession d’une œuvre qui le représente bien:
engagée, résolument tournée vers l’autre, sensuelle
et sensorielle.
Par Marianne
DubéPublié le7 juin 2022 dans Courrier
Laval
Le nouveau recueil de
poèmes de Bernard Anton, Lauriers pour
l’Ukraine, est sorti le
jeudi 2 juin et aborde sans détour les horreurs de la guerre qui
sévit depuis plus de 100 jours en
Ukraine.
Le
poète de 61 ans achève dans moins d’un mois sa
carrière d’enseignant de français, dont 20 ans au Centre de
formation les Berges, rue Cunard, à Chomedey. L’homme qui
réside dans les Laurentides est extrêmement touché par ce
qui se passe dans ce pays en guerre. La deuxième moitié du recueil
aborde plusieurs thèmes divers sans lien avec l’Ukraine. Pour
lui, il était important de dater ces autres poèmes écrits
avant la guerre, car «après la guerre de l’Ukraine, on peut
plus parler d’amour, on peut plus parler de joie, on peut plus parler de
paix, on peut plus s’amuser… ça nous assomme
tellement…».
«Le mal avec un M
majuscule»
Depuis trois
mois, toutes les pensées du poète sont dirigées vers le
peuple ukrainien. Il n’est plus capable d’écouter de la
musique joyeuse sans une pointe de culpabilité. «Moi, je ne
peux pas rester indifférent», explique-t-il. Il avoue être
«très sensible à l’injustice» et ajoute que ce
conflit est terriblement injuste. D’autant plus qu’il a
l’impression que rien n’est fait pour aider la population qui se
fait attaquer de façon «aberrante » par « un
pouvoir pervers».
La
première partie du recueil est une longue suite de haïkus, ces
poèmes brefs d’origine japonaise comportant trois vers de cinq,
sept et cinq syllabes. «Je suis minimaliste, explique-t-il. J’aime
les petites choses fortes, qui ont un impact.» Bernard Anton
n’aurait pas été capable d’écrire des pages
entières d’horreurs. La brièveté de ses poèmes
allégeait le tout, selon lui.
Pour le
poète, l’idée d’écrire sur cette guerre
était de créer «un antidote contre la violence,
écrire des paroles poétiques qui aspirent à la paix».
Il ne décrit pas les horreurs par plaisir: «Si j’appelle la
chose, c’est pour la dénoncer, si je nomme la chose c’est
pour la combattre», expose-t-il. Il assure qu’il y a beaucoup
d’espoir derrière ses vers. Malgré sa grande
sensibilité, pour lui, l’écriture a été
«thérapeutique». Il s’est concentré sur
l’humain dans la guerre. Selon lui, la Russie tente d’effacer
la mémoire du peuple Ukrainien: «elle transforme des villes
entières en cimetière». Avec cette attention
tournée vers la situation des Ukrainiennes et Ukrainiens: «Je leur
rends justice en quelque sorte», lance-t-il.
Force de la
nature
À la
lecture du recueil, on remarque la présence presque constante de mots
évoquant la nature. L’objectif pour le poète était de
montrer que «même la nature pleure». Que ce soient des gerbes
de fleurs, des arbres ou le ciel; la nature est comme spectatrice des actes
décrits.
« arbres
tout en fleurs / devant les maisons soufflées / espoir qui
renaît »
Pour Bernard
Anton, cet extrait exclusif, qui figurera dans la deuxième édition
du recueil, démontre bien l’apport de la nature dans ses
poèmes. Ce haïku est inspiré d’une photo de
l’Ukraine dans laquelle figurait un arbre bourgeonnant au printemps devant
des maisons détruites par les bombardements. Pour lui, c’est la
preuve que l’espoir existe encore.
Le recueil
dit: «Soyons comme un soleil qui dissipe les
ténèbres», raconte-t-il. Bernard Anton souhaite chaque jour
que la paix revienne et que ces actes «inconcevables» se terminent
pour de bon.
Bernard Anton :
quand l’humaniste part en
guerre… /livre
Ne lui
demandez pas de débarquer au front avec un fusil. Ce poète des
temps modernes vit dans la province de Québec, au Canada. Auteur de plus
de cinquante livres de différents genres, ce touche-à-tout est
aussi professeur. Mais sa spécialité repose avant tout sur la
poésie et sur son expression. Bernard Anton s’est épris du
haïku il y a plusieurs années déjà et s’est
pleinement approprié cette forme venue du Japon, d’apparence
simple, minimaliste, mais subtile. Pour rappel, le « haïku » traditionnel
embrasse la structure suivante : trois vers, cinq syllabes, puis sept, puis
cinq de nouveau. Ces poèmes ont pour vocation de décrire
l’instant présent, futile et impossible à empoigner.
L’artiste s‘étonne face à son environnement, à
cette nature dont il s’imprègne.
Et cela tombe
bien, car l’écrivain engagé a récemment publié
ses « Lauriers pour
l’Ukraine », un recueil poétique de 68 pages.
L’ouvrage est paru dans la branche des « Impliqués » le
2 juin 2022. Par ailleurs, cette catégorie partie des
éditions de L’Harmattan. La première partie de ce livre
coup-de-poing se consacre exclusivement à la guerre qui fait rage
à l’est de l’Europe. Entre la Russie et l’Ukraine, la
situation a dégénéré, à la suite de
l’invasion du pays par les forces de Vladimir Poutine. Le poète,
dont le nom de plume est « Ben » —
s’est déjà attelé à l’expression des
crises et des urgences. Tout d’abord, son combat écologique se
retranscrit parfaitement sous la forme du haïku japonais. C’est le
cas pour ses recueils : « Célébrades » et « Montagnes de
cendres », publiés aux mêmes éditions.
Tandis que l’un s’interroge et pointe du doigt les limites du
transhumanisme et la dégradation de la planète, l’autre
s’attaque directement à la gestion de la
pandémie.
Cette fois, les « Lauriers pour
l’Ukraine » adoptent un ton
particulièrement lourd et sombre. Certains passages donnent la chair de
poule. Certes, le texte est aéré, grâce à une mise en
page minimaliste. Mais le propos vise juste et heurte notre sensibilité,
cherchant à interpeler notre empathie naturelle. Par
exemple : « terrible dilemme
— aider ou ne pas aider ? — familles
décimées. ». L’ouvrage soutient
fermement la position du président Zelenski face à son adversaire.
Souvent, le courage ukrainien est salué : « villes à genoux — mort des
aurores blessées — l’esprit tient
debout. » Outre l’horreur de la guerre qui
terrorise l’artiste, il y a aussi le champ de bataille. La planète
Terre est également touchée par ces assauts
répétés : « génocide en règle
— mines antipersonnelles — campagnes
rasées. » Cette entrée en matière
s’achève à la page 39. Enfin, la seconde partie du recueil
appelée « Entre la peau et
la pulpe » renvoie davantage à l’aspect
convenu du haïku. Le poète s’étonne et
s’émerveille devant une nature sauvage sublime : « vent d’automne — une
feuille-grenouille — sautille devant ma
porte. » Comme un calme après la tempête,
l’écrivain sait prendre soin de ce lectorat qui accueille cette
section à la manière d’une trêve nostalgique et
mélancolique.
En effet, les
autres « chapitres particuliers » de ce recueil sont des
haïkus écrits avant la guerre. Parmi ceux-ci les « Libertades » nous
renvoient à la touche intime de Bernard Anton, qui adore
s’approprier et créer de nouveaux mots. Cette lecture
agréable et sensuelle offre une place spéciale à
l’amour et à la passion charnelle, en toute subtilité. Ce
grand admirateur de Brigitte Bardot tient également à lui
dédier ses « Jeux de
grâce ». Ce n’est pas là son coup
d’essai, puisque les « Célébrades » de
Ben rendent hommage à la protectrice des animaux. Malgré ses
frasques médiatiques, le personnage emblématique de BB symbolise
pour lui le combat de toute une vie, notamment via sa
fondation.
Grâce
aux dates, le lecteur peut établir sa propre chronologie. Par exemple, la
sombre « Dysharmonie » a
été rédigée en janvier 2022, ce qui correspond au
mois précédent l’invasion de l’Ukraine. « A la rescousse des
masques » s’achève dans un esprit de joie
et de fête. Serait-ce un jeu de mots entre le masque chirurgical et la
parure de Venise ?
Finalement,
Bernard Anton est un poète humaniste, qui cherche à décrire
avec précision son monde et ses préoccupations. Comme tant
d’autres figures engagées et activistes, il réussit à
exprimer ses émotions dans un univers théâtral, qui ne prend
plus le temps de respirer ou de vivre. Un philanthrope prolifique et productif,
qui se démarque en osant. En effet, le « haïku » est
une forme qui tend à se perdre, délaissée par les
librairies et les lecteurs. Par ce défi, l’écrivain parvient
à toucher sa cible, peu importe sa génération. Certaines
réflexions pousseront à la critique constructive. En
définitive, le recueil « Lauriers pour
l’Ukraine » donne des envies de création
et d’ailleurs. Une belle leçon de style, en toute
humilité.
Les Impliqués
présentent les Lauriers de Bernard
Anton
S’il y a bien une thématique qui
inspire l’art, c’est l’information. Bernard Anton
n’échappe pas à cette règle. Bien au
contraire, cet écrivain aux compétences différentes
et uniques en leur genre se démarque surtout par son goût
pour les sujets actuels et les motifs qui préoccupent les
esprits.
Dans son autre livre paru aux mêmes
éditions « Les
Impliqués », l’auteur
présentait ses « Montagnes de
cendres ; haïkus et tankas ». Dans
cette œuvre disponible en version numérique et physique,
l’artiste décide de s’attaquer à la
pandémie, liée au coronavirus… Il se repose sur ses
émotions, car le poème japonais propose un format qui se
prête particulièrement à l’exposition de
tableaux vivants et de l’instant présent. Mêlant
surprises et scènes de
type doux-amer, Bernard Anton publie en
été 2022 le livre « Lauriers
pour l’Ukraine », qui compte moins de
70 pages. Cet ouvrage coup de poing tombe à point
nommé.
En effet, la crise humanitaire en Ukraine est
d’actualité, et mérite qu’on s’y
attarde. Même si l’écrivain réside dans la
province de Québec au Canada, ce dernier se sent concerné
par ce conflit. En effet, l’auteur altruiste considère que
tous les êtres forment un genre de toile unie, dans laquelle les
différentes ethnies et les peuples sont frères. Une
approche spirituelle qui s’inscrit dans une mouvance hippie et qui
se traduit par une diabolisation de la guerre et un éloge de la
paix.
Le recueil de poésie use des
qualités du haïku, pour exploiter à fond des images
choquantes, grâce à un lexique particulièrement
riche. En mêlant ses combats pour l’écologie,
l’auteur déferle sur une vague, qui a pour but
d’emporter le lecteur dans un état de pleine conscience.
En réalité, la crise humaine est
aussi une bataille liée à l’environnent, où
l’animal et l’Homme sont menacés :
« génocide en règle — mines
antipersonnelles — campagnes
rasées ». Puisque le livre est court et
rapide à terminer, il se présente comme une
découverte idéale en transport en commun, pour
s’évader intelligemment. La poésie est un excellent
moyen de visiter la psyché de l’autre. Certains haïkus
trouveront un impact, un écho plus important chez un lecteur que
d’autres.
Finalement, le projet de Bernard Anton est de
soutenir inconditionnellement un pays face à l’oppression,
plaçant le rôle de la liberté au cœur de toute
bataille. Mais dans ce conflit meurtrier, certaines images appellent
à l’espoir : « exactions sordides
— alors que les coqs palabrent — chant des
rossignols. »
En finesse et contrastés,
les « Lauriers pour
l’Ukraine » forment la première
partie de ce recueil. Ce n’est qu’à la page 41
que l’on découvre la seconde
catégorie : « Entre la peau et la
pulpe », où l’auteur contemple et
admire cette nature qui le fascine et l’impressionne. C’est
pendant cette pause bien méritée que le lecteur peut
reposer ses sens, après un tourbillon de
violence : « Bianca ma colombe me fixe —
un brin étonnée : tu réfléchis
trop ! » Avec cette touche
d’humour à laquelle Bernard Anton habitue sa cible, ce
dernier l’emporte dans une promenade réconfortante. La
partie « Libertades » se
dédie principalement
à « l’échange
amoureux » tandis que
les « Jeux de
grâce » se consacrent à Brigitte
Bardot, véritable muse dans le cœur
d’Anton.
Entre les deux axes de ce livre, le lecteur
trouvera certains haïkus parfois dérangeants qui parlent
pour ceux qui n’ont pas le don de parole. En France, dans la
conférence internationale pour les droits des animaux
d’Esch-sur-Alzette en
2017 : « L’abattoir est
considéré comme une personne morale alors que les
cochons qui y meurent sont des choses. » Dans
le pays des Lumières, il semblerait qu’une des lampes soit
éteinte. C’est dans une optique militante et intelligente
que Bernard Anton cherche à se démarquer.
Grâce au langage et tout en harmonie, le
poète use d’un lexique riche et d’un vocabulaire
atypique, pour traiter de l’environnement et des sévices
entre hommes. Une manière d’introduire en douceur un
lecteur qui n’a jamais lu de haïku. Cela peut même lui
donner des envies de création, lui permettant de s’atteler
à l’art de
l’écriture.
Dans cette dénonciation efficace et
percutante, Bernard Anton joue avec les mots, les manipule — dans
le but d’exposer le visage corrompu d’une politique
militariste et autoritaire. Avec son format pratique à emporter
et ses pages faciles à déchiffrer, la découverte
nécessite quelques pauses, afin d’en déguster toute
la saveur.
Les « lauriers pour
l’Ukraine » sont une manière
intéressante de promouvoir la lecture et l’accès
à la culture aux personnes qui n’apprécient pas les
grands volumes et souhaitent trouver de nouveaux
horizons.
Dans son plus récent recueil de
poésie, Lauriers pour l’Ukraine, lancé le 12
juin dernier, Bernard Anton réfléchit sur la violence
de la guerre en Ukraine.
« Ça s’est imposé tout seul
», affirme l’auteur de Prévost d’entrée de jeu. Il ne pouvait pas
rester indifférent à tout ce qu’il voyait dans les
médias. « Je ne suis pas soldat, je n’irai pas faire la
guerre. Avec ce recueil, j’ai eu une longue réflexion sur la
violence. J’ai combattu avec mes mots. Pour moi, ne pas
dénoncer, c’est approuver cette guerre », dit-il en
entrevue avec le Journal.
« Dans le recueil, je fais la guerre à la
guerre. Avec mes mots, mes images, je dénonce ces horreurs »,
soutient l’auteur. « J’invite le lecteur à
réfléchir sur ces scènes pathétiques,
émouvantes, cruelles. Est-ce qu’elles sont acceptables ? Chaque
fois que le lecteur tourne une page, c’est la question qui est
posée. »
Selon lui, les artistes, peu importe leur discipline,
sont des « éveilleurs de conscience ». « Je
m’engage pour l’humain, pour la justice, pour ceux qui souffrent
», affirme-t- il. Il s’est retrouvé malgré lui
à faire de la poésie «engagée humainement».
« Ça devient de l’art social. C’est très
profond. Ça prend une autre dimension. »
L’écriture de ce recueil a aussi été pour lui
comme un exutoire pour sa colère, son indignation, face aux
injustices de cette guerre.
Bernard Anton participera à la rencontre
culturelle en soutien à l’Ukraine. Celle-ci aura lieu
du 17 au 19 juin à la Galerie ROD à Saint-Sauveur. Il
y lira des extraits de Lauriers pour l’Ukraine. Vous pouvez
vous procurer le recueil en ligne chez tous les libraires
marchands.
La guerre n’est pas un thème que Bernard
Anton traite généralement dans ses oeuvres. Il choisit
plutôt d’aborder l’amour et la paix. « On est
loin de la douceur avec la violence de cette guerre.
»
Quant au titre, l’auteur a changé plusieurs
fois d’idée. Il s’est finalement arrêté sur
le mot « lauriers ». « C’est comme de donner un
laurier pour chaque soldat, chaque Ukrainien, mort dans des circonstances
épouvantables. Dans les lauriers, il y a la compassion,
l’admiration, l’amour»,
explique-t-il.
Les haïkus pour
dénoncer
Le recueil de poèmes est composé de
haïkus. Ceux-ci sont de brefs poèmes « lapidaires »
d’origine japonaise. Bernard Anton a toujours aimé cette forme
de poésie, très concise, composée de 17 temps en
japonais, en trois vers.
« Ça ne trompe pas. Ça cible
d’une façon très forte l’émotion, une
scène, un tableau, un évènement. C’est
très précis, comme un coup de fusil. PAF! Il ne faut pas rater
son coup », lance-t-il.
Selon lui, des poèmes de 30 vers ou plus auraient
été « insoutenables », en raison des «
horreurs, les unes après les autres ». « Les haïkus
sont comme des petites chandelles. Comme des lampions qu’on allume
devant ce film horrible qui se déroule devant nous.
»
Un recueil poétique riche
en émotions signé Bernard
Anton
L’exercice du haïku peut
sembler simple d’apparence : décrire une
situation éphémère de manière
courte et concise, en suivant une structure syllabique
brève : 5 syllabes, 7 syllabes puis de
nouveau 5 syllabes. Donc, cette forme traditionnelle
tient en 3 vers. Mais à la manière
d’un spectateur observateur, d’un habitué
d’un musée, Bernard Anton va minutieusement
prendre sa loupe et s’approcher d’un tableau
nommé : la
guerre en
Ukraine.
Le livre « Lauriers pour
l’Ukraine » de Bernard
Anton est une création originale et
atypique, éditée dans la section « Les
Impliqués », regroupant de nombreuses œuvres hors
catégorie de L’Harmattan. La date de la publication est le
2 juin 2022, alors que le conflit est en cours. Cet épisode
traumatisant pour le monde et la planète fait surface après la
catastrophe Covid-19 : un virus qui n’est toujours pas
éradiqué…
Bernard Anton
est un fervent protecteur de la
nature, humaniste convaincu, qui
ouvre ses chakras aux questions
existentielles. Évidemment,
il se sent concerné par les crimes
contre l’humanité qui ont lieu.
Lors d’une guerre, le pire
s’exprime : pillage, viols,
infanticides… Pour ces peuples qui se
ressemblent pourtant, composés
d’hommes et de femmes que seule la
nationalité diffère,
l’auteur est investi d’une
mission. Grâce à ce recueil, le
poète entend dénoncer les
dérives d’une espèce
sans cesse conquérante, insensible
face à la colère d’une
planète à bout de souffle. La
forme brève et très puissante
du haïku donne
un écho particulier à chaque
scène de guerre, créant
un sentiment de malaise
immédiat dans
l’œil du
lecteur.
Mais ce n’est
pas tout. Dans cet ouvrage de 68 pages,
le professeur et thérapeute aux
talents pluridisciplinaires décide
également d’incorporer
d’autres thématiques, qui
adoucissent le propos sans jamais
l’effacer. Au contraire, dans ce livre
brut et unique, les « Lauriers
pour
l’Ukraine » incluent aussi
l’insouciance et
l’émerveillement d’un
auteur touché par la
beauté.
Il n’est donc pas surprenant
d’apprendre que Monsieur Bernard Anton a fondé et
imaginé le Prix Mur de l’espoir, pour célébrer le
haïku et son pouvoir. Grâce à une étude
approfondie et des descriptions concrètes, le moment présent est parfaitement
retranscrit. Un travail à la fois personnel et cathartique, pour cet auteur qui se
sent viscéralement concerné par la cruauté de l’humain,
qu’il s’agisse d’un ressenti haineux à l’égard de
l’autre ou bien au sujet des animaux.
Surprenante et atemporelle, l’ode
de Bernard
Anton est constante. Le lecteur voyage
à bord d’un bateau qui tangue et s’approche de
plusieurs îles, aux thèmes différents mais qui
composent une toile homogène et intelligente. La paix, la
spiritualité, la nature et sa préservation, mais
aussi le bien-être. Même si la
partie principale de l’ouvrage se dévoue à la guerre
en Ukraine, Anton ne perd pas de son cœur de
« slameur », avec des propos qui peuvent
créer la polémique, à bon
escient.
Mais
l’auteur s’extrait du carcan
politique ici, en insistant surtout sur
la symbolique et les émotions
qu’il ressent face à
l’urgence climatique, une
préoccupation qu’il partage
avec Madame Bardot.
Au cours de cette longue
réflexion, portée par un
recueil riche aux images fortes,
l’artiste parvient à donner
envie au lecteur d’en apprendre
plus à son sujet. Ses
mémoires
d’humaniste convaincu sont
de belles leçons
d’humilité, qui
appellent à la
contemplation.
Il n’est plus question de regarder
dans le sens qui nous arrange,
simplement pour notre confort. Tout le
monde devrait se sentir concerné
par la crise, qu’elle soit le cri
du cœur d’une planète
à la dérive ou celui
d’un citoyen ukrainien, que
l’on chasse de chez lui. En
réalité, toute la fresque
qui compose les « Lauriers
pour
l’Ukraine » sonne
à l’unisson. Grâce
à un discours résolument
moderne et traditionnel à la
fois, Bernard
Anton s’impose
comme un funambule, oscillant entre
douceur et onde de
choc.
Grâce au
pouvoir d’une forme courte et
d’un recueil avec peu de pages
mais de grandes idées, Ben
réussit à proposer une
immersion impressionnante où les
mots sont maîtres. Le lecteur est
guidé dans une autre dimension
où tout paraît si
authentique et vrai qu’il aura la
sensation de pouvoir toucher et voir les
haïkus défiler sous ses
yeux. Difficile d’oublier cette
plongée abyssale, dans les
entrailles de la planète Terre et
de l’espèce humaine. Un
animal sociable aussi bon que
mauvais…
« Lauriers pour l'Ukraine » :
Bernard Anton évoque l'indicible sous la forme du
haïku
Sa citation préférée
:
"Se croire
invincibles, l’histoire
écrit ces boucheries, rivières
saignantes."
Pourquoi ce livre
?
Parce
que ce livre traite d’un sujet cruellement
réaliste,
la guerre entre l’Ukraine et la Russie, mais sous la forme
d'un recueil de
poèmes.
Parce
que cet ouvrage place en avant le
haïku, un
art poétique d’origine japonaise, que l’on
attribue au grand Bashō Matsuo et qui date du XVIIe
siècle.
Parce
que c’est très facile à lire, grâce
à une mise en page originale,
aérée et
intelligente.
Parce
que cette œuvre aborde aussi un autre
thème cher
au cœur de son auteur Bernard Anton,
l’écologie.
L’essentiel en 2
minutes
L’intrigue. La guerre en direct de l’Ukraine a
ébranlé le monde entier. Un mouvement de
solidarité et de compassion s’est formé pour
soutenir la résistance de ce pays et dénoncer les
crimes contre l’humanité. Les poèmes courts de
Bernard Anton suivent cette
mouvance.
Les
personnages. Les individus présentés
dans ce recueil n’ont pas spécialement de noms. Ce sont
des peuples, des humains, mais aussi des animaux. Une partie de
l’ouvrage est dédiée à Brigitte
Bardot.
Les lieux. Europe de l’Est, Ukraine,
Québec (Canada) où vit
l’artiste.
L’époque. Aujourd’hui.
L’auteur. Bernard Anton est un auteur très
prolifique et spécialisé dans la forme du haïku.
Basé au Québec, il s’est passionné pour
la thérapie et a même théorisé
l’importance du pardon dans la guérison du corps et de
l’âme.
Ce livre a été lu
avec engouement car au-delà de la
guerre, cette découverte permet de bien cerner les enjeux
favoris et les thématiques de prédilection de Bernard
Anton que sont l’amour, les dérives de la corruption et
le poids de la violence, mais aussi la splendeur de la
nature.
L’écrivain et professeur Bernard Anton annonce la
sortie de son nouveau recueil Lauriers pour l’Ukraine aux éditions Les
Impliqués (Paris) et a choisi le LézArts Loco à Val-David pour y faire
son lancement officiel le dimanche 12 juin.
Ses liens d’amitié avec Anna Louise Fontaine, qui
anime des soirées poésie dans ce lieu depuis deux ans, l’ont
motivé à sélectionner cet endroit, explique l’auteur qui va
souvent à Val-David pour effectuer des activités culturelles.
Plus de la moitié de son œuvre est
dédiée à la guerre qui fait rage en Ukraine et est composée de
haïkus, brefs poèmes lapidaires d’origine japonaise. « Chaque
minute qui passe, on voit des obus, des bombes qui détruisent un pays pacifique et
innocent. Le monde entier est bouleversé à cause de cette
guerre », exprime-t-il.
« Pour moi, c’est ma façon de
décrire cette horreur, d’y réagir et de la
dénoncer », enchaine-t-il.
Les autres pages traitent de sujets divers tels que la
liberté et l’amour. Le nom de Bernard Anton peut vous sembler familier : sa
carrière littéraire s’étend sur plus de 30 ans avec une
cinquantaine d’œuvres à son actif, publiées au Québec, en
France et aux États-Unis.
Des critiques et des poètes (Gaston Miron, Jean Royer, Jean
Éthier-Blais) ont décelé tôt le raffinement ainsi que
l’humanisme de sa pensée et de son verbe. Pour ceux qui ne pourront y
être, Lauriers pour l’Ukraine est disponible au Québec depuis le
2 juin.
Bernard Anton s’engage pour la paix avec
Lauriers pour l’Ukraine
Tout d’abord, les fans de haïkus connaissent
sans doute déjà qui est l’écrivain derrière ce
projet. Après tout, Bernard Anton est réputé pour sa
maîtrise de la forme poétique japonaise et s’est
illustré dans de multiples ouvrages et recueils du même genre. Son
nom d’auteur est « Ben », et ses casquettes sont
différentes ! À la fois professeur au Québec, auteur,
thérapeute, il s’est souvent démarqué lors
d’évènements consacrés à la poésie et
au slam. Il comptabilise à son actif un chiffre impressionnant,
dépassant plus de cinquante publications auprès de nombreux
éditeurs... En cause, la guerre en Ukraine, qui ravage une partie de la
population et génère une vague de solidarité en Europe et
ailleurs.
Exploitant ses thèmes de prédilection comme
l’amour, la prise de conscience et le désastre écologique,
son regard se pose sur ce que l’humain fait de pire. Avec ses autres
recueils, dont Célébrades, Bernard Anton
s’approprie la langue et participe à son renouvellement. En
créant des mots, en jouant avec les sons et les
images…
D’ailleurs, ce spécialiste en haïku a su
dompter cet art venu du pays du soleil levant. Le moins qu’on puisse dire,
c’est que Bernard Anton a totalement cerné son but premier :
mettre des mots et exprimer des émotions. Cela peut concerner les jours
qui se suivent, ce temps qui s’écoule inexorablement ainsi que des
scènes étonnantes…
Au cours de ce livre court, le poète observe la
situation qui l’entoure et qui est si lointaine à la fois. En
effet, Bernard Anton ne se bat pas sur le front — mais il a
décidé de brandir son arme qu’est l’art. Cette
approche s’inscrit dans l’actualité et dans des causes qui
lui tiennent à cœur. Dans sa longue carrière, Anton
s’est attaqué à de nombreux sujets, dont la protection de la
nature. Pour rappel, la guerre a pris racine en 2014, avec la révolution
ukrainienne de la Dignité. Le président ukrainien Volodymyr
Zelensky a exigé la mobilisation générale et a
sollicité l’aide internationale. En réponse à cette
demande, des pays comme les États-Unis et les États
européens ont émis un message fort. Certes, la Russie dispose
d’alliés puissants telles la Chine et l’Inde, mais ces
derniers sont-ils fiables ? L’Histoire semble se dessiner en faveur
des terres envahies.
Afin de porter sa pierre à l’édifice,
Bernard Anton a écrit un peu plus de la moitié du
recueil Lauriers pour l’Ukraine à destination du
peuple ukrainien. Résolument positif vis-à-vis de la
révolution et la résistance à la Russie, ses haïkus
exposent des images choquantes, mêlant urgence écologique et
humaniste : « crise humanitaire — les pierres et
forêts pleurent — la chair à
canon ». Grâce à une subtilité qui
lui est propre, Bernard Anton souligne également l’ironie et
l’hypocrisie des personnes réagissant à ce conflit
international : « l’analyste zélé
— commente les stratégies — sourire en
coin », exprimant à quel point les médias ont
tendance à déshumaniser et à s’exclure du combat. Un
aspect, que l’on retrouve souvent dans les travaux de Bernard Anton est sa
sensibilité en matière de questions théologiques et son
attrait pour la sphère spirituelle comme en témoigne ce
haïku : « serait-ce une erreur — de dieu qui
esquisse l’histoire — le sang
s’insurge. »
Même si la grande majorité du recueil est
tournée vers l’Ukraine, l’auteur ne peut
s’empêcher de glaner d’autres horizons, afin de proposer un
genre d’éventail de pensées et d’images, qui
finalement se complètent bien et composent tout un monde. Dans la partie
appelée « Entre la peau et la
pulpe », les clichés ordinaires d’une nature
vivante lui parviennent. Animaux, humains, arbres, plantes, mets
délicieux, voyages se réunissent pour décrire ce
qu’est l’expérience de la vie. Cela forme un beau contraste
avec le début du livre, très sombre et brutal. Bernard Anton ne
craint pas de sélectionner des mots qui font frémir, frissonner.
Finalement, grâce à cette pause exquise et aux autres parties
comme « Libertades » ou « Jeux
de grâce », le poète accorde une trêve
à son lecteur, en prenant soin de lui. On peut choisir en exemple ce
haïku transcendant : « s’amuser à fond
— ecchymoses et blessures — hennir de
joie ».
En définitive, cet admirateur de la grande Brigitte
Bardot reste fidèle à lui-même, avec ce nouvel ouvrage qui
correspond vraiment à son univers et à ses inspirations.
Parfaitement dans sa zone de confort, l’œuvre Lauriers pour
l’Ukraine attire l’attention sur un
évènement historique majeur, qui laissera son empreinte dans le
parcours de l’humanité.
Bernard Anton, déjà fort
d’une cinquantaine de livres (romans, nouvelles, essais,
poèmes…), revient avec un recueil d'histoires qui ont toutes un point
commun : elles racontent des tranches de vie dans lesquelles les
personnages sont anéantis suite à des rencontres
malheureuses, des amours toxiques, ou des choix qui les ont menés
à leur perte. Et c’est en étant au plus bas
qu’ils se rendent compte à quel point une simple
petite étincelle peut les ramener à la
lumière… et vers le
bonheur !
La muse, par Bernard
Anton
« La muse » de Bernard Anton est
un recueil de nouvelles. Elles sont au nombre de huit. Qui dit nouvelle dit
histoire courte. Et c’est parfois là que le bât
blesse, car il est difficile de bien s’imprégner d’un
univers, de bien s’immerger dans une histoire lorsque ça va
trop vite. Heureusement, l’auteur Bernard Anton est un adepte du
genre, et il sait accaparer notre attention dès les premières
lignes.
« Maintenant qu’il est
à la retraite, entièrement libre, Gustave Marchand
décide de mieux prendre soin de lui et de ses vieux jours. Issu
d’une famille de forgerons depuis cinq générations,
il est le dernier de sa lignée à se consacrer à
cette profession dans sa ville natale de six mille habitants,
située en zone rurale.» (Citation)
L’argent ne fait pas le
bonheur
Comment résister à une telle
accroche ? On sait déjà qu’on va l’aimer ce
Gustave, alors qu’on ne sait encore rien de lui ! Et c’est
la même chose pour chacun des personnages principaux de ces histoires.
Dans la première, intitulée « L’au
revoir », nous suivons Éva, cinquante-neuf ans.
Professeure de yoga, elle chante la vie, elle respire le bonheur. Elle aime
sa liberté depuis qu’elle a obtenu une coquette somme
d’argent en vendant son luxueux condo. Veuve depuis deux ans, elle se
laisse séduire par l’un de ses élèves, et
très vite, ils projettent de se marier. Mais lors d’un banquet
prénuptial, ses enfants se rebellent. En effet, le futur époux
refuse de signer une séparation de biens chez le notaire. Ils
craignent qu’il soit mal intentionné. Alors Éva
décide de partager ses biens avec ses enfants. Mais Était-ce
la meilleure chose à faire ? Pas si sûr puisque ses
enfants s’éloignent d’elles une fois qu’ils ont
obtenu l’argent. Éva se sent alors mourir à petit
feu…
Des épreuves qui laissent des
traces
Des épreuves difficiles, chacun des personnages
de ces huit histoires vont en vivre. Trahisons, indifférence,
jalousie, amours toxiques, solitude… sont autant de sujets
traités dans les nouvelles de Bernard Anton. Plusieurs de ces
histoires sont dures, d’autres simplement tristes. Et elles sont
d’autant plus poignantes qu’on s’est attaché
à ces personnages auquel le destin joue de mauvais tours. Ils font
tout pour réussir, tout pour aimer leur prochain, tout pour leur
bonheur et celui des autres. Mais le sort en aura décidé
autrement.
Après la pluie vient le beau
temps
Heureusement, il y a toujours un moment ou un autre
où une étincelle vient illuminer leur vie, un
événement qui vient leur redonner du courage et de la joie de
vivre. Mais est-ce que ce sera suffisant pour qu’ils poursuivent leur
chemin heureux ?
Bernard Anton, une plume à
découvrir
Les nouvelles de Bernard Anton se lisent très
facilement. Il possède une écriture accessible à tous,
et jamais, malgré les circonstances, on ne se sent mal à
l’aise. On s’attache, on ressent de la tristesse, on voudrait
que tout se termine bien pour les personnages, et même si ça
finit mal, on a apprécié les moments qu’on a
passés avec chacun d’eux. La lecture est fluide, et laisse une
place toute particulière à la poésie dont
l’auteur est si friand !
La plume de Bernard Anton est une arme contre
la haine : Lauriers pour
l’Ukraine
Qui est Bernard Anton alias Ben, l’auteur
derrière cette compilation de textes… ? Avant toute chose,
Monsieur Anton est un poète pluridisciplinaire. Avec ses nombreux
talents, il écrit avec une plume unique qui se joue des mots.
Professeur et philanthrope, ses œuvres sont généralement
orientées et incarnent un message politique et social fort. Par
exemple, dans ses Célébrades, il mettait
à l’honneur une de ses muses : Brigitte Bardot.
L’actrice activiste fait partie des personnalités
françaises les plus connues au niveau national et international.
Réputée pour ses frasques, elle est surtout liée
à la protection animale et à ses propos parfois choquants.
Pour cet écologiste né, Bernard Anton considère que BB
est un genre de déesse guerrière, prête à se
battre pour défendre ceux qui ne peuvent pas parler : les
animaux.
Dans Lauriers
pour l’Ukraine, l’auteur
dénonce la barbarie humaine qui impacte une planète en
souffrance. Pour ces deux œuvres, Anton dévoile et
assume sa maîtrise du haïku. Ce poème à la
forme courte et brève est originaire du Japon.
L’artiste s’imprègne souvent des philosophies
orientales, et plus particulièrement de la
sphère zen et
des préceptes appartenant au taoïsme… Dans chaque
livre de Ben, la poésie n’est jamais très loin,
même s’il rédige en prose. Récemment, il a
aussi présenté un recueil de nouvelles
intitulé La
Muse.
Dans Lauriers
pour l’Ukraine,
l’écrivain prend position dans la guerre qui oppose
l’Ukraine à la Russie. D’emblée, il
s’engage du côté du président ukrainien,
en dénonçant les crimes atroces commis par Vladimir
Poutine. Il salue également le courage des
Ukrainiens.
La majeure partie du livre est
consacrée à la volonté de résister
contre l’ennemi, représenté de manière
monstrueuse. Pour Anton, il n’est pas question de blâmer
les peuples, mais plutôt les dirigeants qui les agitent comme
des pantins. Parmi les messages humanistes de
l’écrivain, Bernard Anton assume farouchement ses
positions quant au matérialisme et consumérisme. Pour
cet anticapitaliste convaincu, il est important de trouver un
équilibre et de se détacher des biens physiques. Cet
aspect très lié à la doctrine bouddhiste
revient souvent dans ses
œuvres.
Au sein de ce livre très rapide
à lire, tous les passages détaillant l’horreur
de la guerre brisent le cœur. L’ambiance y est donc
apocalyptique. L’auteur met des mots sur des
réalités qui dérangent. La cruauté
humaine n’est pas un mythe : elle réussit à
se frayer un chemin n’importe où, n’importe
quand. Elle peut frapper à tout instant. C’est
également ça, la magied’un texte : parvenir à
formuler des évidences face auxquelles les gens
préfèrent fermer les yeux… Mais Bernard Anton
ne se contente pas seulement d’écrire à propos
de ce sujet précis. Il inclut d’autres
créations, sous la forme d’une compilation de
haïkus plus large avec des thématiques qui lui sont
chères comme son combat pour la protection des animaux et la
célébration de la nature : « Vent
d’automne — une feuille-grenouille —
sautille devant ma
porte. »
Pour ce poète installé au
Québec, il est important de s’émerveiller face
aux beautés de son environnement. Cet état
d’esprit fait vraiment partie de sa
« patte personnelle », qui
s’infiltre dans tous ses
travaux.
Pour une lecture unique et méditative,
un instant d’évasion parfois dérangeant fait
réfléchir sur un monde qui mute, de plus en plus.
Jusqu’où ira-t-il ? À quoi ressemblera
demain ? N’est-il pas urgent, voire essentiel,
d’aider les siens et de révéler le meilleur de
soi ?
Bernard Anton livre une œuvre pacifiste
et complète, aux passages profondément bouleversants.
Pour cet écrivain, auteur d’une cinquantaine
delivres tous plus
différents les uns des autres, il est impossible de
se taire. Dans cet univers bien à lui, l’artiste puise
dans son amour pour le haïku. Ce style qui sublime
l’éphémère se range ici au service
d’une dénonciation. Cet ouvrage parlera surtout aux
personnes qui sont sensibles à la poésie
revisitée. De plus, sa forme courte et brève donne
l’occasion de s’échapper partout : un recueil
facile à emporter avec soi et qui marque au
fer.
Les lauriers
pour l’Ukraine forment un
ensemble bien mis en page et finement divisé, qui permet
d’avoir un aperçu global des inspirations majeures de Bernard
Anton. C’est donc une œuvre très représentative de
ce que cet auteur peut produire. Toujours habité par une
pensée positive, tournée vers les Autres — Monsieur
Anton propose un travail accompli, qu’il importe de contempler avec un
œil ouvert sur le monde et ses problèmes
urgents.
La
Muse de
Bernard Anton : un recueil de nouvelles et récits
poétique
et moderne
La nouvelle
parution de Bernard Anton également connu sous le nom de Ben plaira
particulièrement aux lecteurs qui collectionnent les ouvrages brefs. En
effet, cet ensemble de textes se dévore rapidement et permet un instant
de divertissement, mais toujours sous un angle engagé. Il faut dire que
Bernard Anton est un spécialiste de la littérature sous toutes ses
formes. Pour cet artiste pluridisciplinaire, il est possible
d’écrire des haïkus, des nouvelles, mais aussi des essais
philosophiques. Récemment, l’auteur s’est distingué
avec des recueils, rédigés selon les traditions du poème
japonais. Monsieur Anton a donc abordé de nombreuses thématiques
qui lui tiennent particulièrement à cœur. Pour ce
poète-thérapeute, il est envisageable de se guérir
grâce aux mots, à travers le pardon. Avec ses multiples casquettes,
Ben est un écrivain-professeur, qui entend bien exploiter son imaginaire
unique et original… Alors qu’est-ce que cette Muse ?
Dans le
langage courant, la « muse » est l’inspiration
souvent féminine, la source de désir et
l’élément qui permet de produire un contenu artistique. Par
exemple, on pense à des actrices célèbres comme Helena
Bonham Carter qui était l’épouse du grand Tim Burton.
Celle-ci a joué dans bon nombre de ses films. Dans la peinture, on songe
aussi à Amanda Lear et Dali. Ou bien Jeanne Duval pour le mythique
Charles Baudelaire… La Muse est le nom de la dernière
nouvelle qui termine ce recueil en beauté. Chaque histoire expose une
situation propre et définie, sans lien les unes avec les autres.
Pourtant, le style de Bernard Anton est reconnaissable. En effet, certains de
ses personnages sont aussi poètes et n’hésitent pas à
écrire quelques vers, pour exprimer leurs
émotions.
Au cours de ces huit textes, le lecteur admire un dessin en gage
d’ouverture. Cela permet de visualiser l’action, ou d’avoir un
aperçu d’un geste qui va être accompli. Cette mise en page
est donc plutôt originale et sympathique. Avec des situations comme la
promenade hivernale d’une vieille dame en pleine tempête de neige ou
bien la découverte d’un nouveau foyer, Monsieur Anton parvient
à poser des mots précis sur des récits toujours très
réalistes. Quelques fois, le lecteur est confronté à
l’injustice sociale. Certains protagonistes sont mieux traités que
d’autres, bénéficient de privilèges – tandis
que d’autres luttent pour se faire une place. Au sein d’une
société qui protège parfois les bourreaux au
détriment des victimes, le discours de Bernard Anton se veut
dirigé vers le monde. En réalité, l’artiste
dépeint la corruption, mais aussi les vices d’un système
où l’éthique passe après
l’intérêt. Grâce à des individus rapidement,
mais finement définis, l’auteur suscite l’empathie. À
bien des égards, le format et genre littéraire qu’est la
nouvelle rebute souvent les lecteurs et lectrices habituées à des
types plus convenus. Par exemple, un roman plus épais promet une
description des lieux et héros ainsi qu’un développement
plus long de l’intrigue. Ce genre bref suggère une action intense
qui se déroule sur un laps de temps nettement plus concis, moins de
personnages… et une chute généralement
vertigineuse.
Mais Bernard
Anton se joue des commodités. Il s’empare des normes et des codes
de ce récit, pour les modifier à sa guise. C’est pourquoi le
recueil La Muse incarne une nouvelle manière de penser le recueil.
Puisque les textes sont courts, il est possible de découvrir chaque
petite histoire au quotidien. Pour les frileux de la littérature massive
et les tomes relativement denses, ce type d’ouvrage encourage à
lire.
Même si
la majorité des personnages d’Anton sont des anciens, des personnes
âgées – le jeune lecteur inexpérimenté pourra
tout aussi bien apprécier la finesse de la plume et le message
véhiculé par son auteur. En somme, Bernard Anton parvient à
délivrer un livre qui ressemble à un portrait
« clair-obscur ». Avec un habile jeu de lumière,
où l’ombre n’est jamais très loin… Pour cet
idéaliste qui condamne souvent l’humanité pour sa violence,
le poète garde également son âme d’enfant. Il
s’émerveille face à la nature de sa région :
Québec, Montréal. Cet amoureux du voyage réussit à
emporter son lecteur par le bras, sans le forcer…
Ses
œuvres différentes et pourtant communes laissent entendre les
préoccupations profondes de cet artiste qu’est Ben. Un homme qui se
sent souvent dépassé par les injustices, et qui profite de son
talent pour l’écriture – afin de dénoncer les
écueils de la vie. A la fois sage et provocateur, il réussit avec
brio ce « mix » à lire, une petite pépite
qui donne envie de dévorer la bibliographie entière de Bernard
Anton. D’ailleurs, si l’on se réfère à ses
Célébrades et aux Lauriers pour l’Ukraine, ses
deux derniers ouvrages, la Muse de cet artiste semble être la fameuse
Brigitte Bardot aka BB ! Défenseuse des animaux et souvent au
cœur des polémiques, elle n’a pas sa langue dans sa poche.
Qu’on l’aime ou pas, Bernard Anton lui voue une admiration
touchante, qui ne laisse personne de glace.
«
LA MUSE » DE BERNARD ANTON :UN RECUEIL SUR LES HAUTS ET
LES BAS DE LA CONDITION
HUMAINE
L’auteur Bernard
Anton présente son nouveau recueil
de nouvelles La
muse aux
éditions Les
Impliqués (Paris). Le livre, qui
sera disponible au Québec dès le 20
octobre, entraîne le lecteur dans huit
récits coup de poing où se jouent des drames humains
nourris par des rapports
conflictuels.
Modifiées pour les rendre
discrètes et universelles, ces histoires vraies suscitent une
réflexion sur la vie, l’amour, la jalousie,
l’infidélité, l’injustice, la
fragilité humaine et la mort. L’écrivain livre
un puissant message de résilience et de sagesse au fil des
pages de son recueil empreint d’humanisme et
poésie.
« Je dépeins l’injustice,
la violence, la relation à l’autre et à soi.
Les personnages nous livrent leurs
souffrances,
leurs espoirs, leurs expériences,
leurs états
d’âme.»
– Bernard
Anton
Bernard Anton laisse aussi une place à la
culture autochtone, à la culture LGBT ainsi qu’aux
personnes handicapées et aux minorités invisibles dans
son ouvrage, faisant de celui-ci une œuvre inclusive peignant
un portrait juste et actuel de la société. Le recueil
réserve également un rôle important à la
femme, d’où le titre La
muse. Chacun des huits récits
présente en effet une muse qui conseille, agit, inspire ou
intervient dans le cours de
l’histoire.
À propos de Bernard
Anton
Bernard
Anton Ph. D a enseigné durant 35 ans. Sa
carrière littéraire s’étend sur plus de
30 ans avec une cinquantaine d’œuvres à son actif
qui ont été publiées au Québec, en
France et aux États-Unis. Des critiques et des poètes
(Gaston
Miron, Jean
Royer, Jean
Éthier-Blais) ont
décelé tôt le raffinement ainsi que
l’humanisme de sa pensée et de son verbe.
Qualifié dès ses premiers recueils de « magicien
des mots », Bernard Anton a participé à
plusieurs expositions, colloques, revues, conférences,
festivals et événements. Il a également
créé le Prix
Mur de l’espoir pour le
haïku.
Ben est
un auteur franco-québécois,
réputé pour sa poésie et ses
engagements. Fervent défenseur de
l’humanité, cet optimiste n’hésite
pas à écrire pour dénoncer les vices de
la
société.
Outre son indignation face à la
brutalité et le mépris pour la cause climatique,
il s’inspire de la sagesse zen et des enseignements non
violents. Profondément convaincu que l’Homme avec
un grand « H » peut s’opposer
à sa propre nature malsaine, Bernard Anton utilise
l’Art pour transmettre ses idées sous la forme de
haïkus et d’histoires. Ici, ce recueil de nouvelles
et récits est vraiment accrocheur. Avec huit intrigues
faciles à lire, l’auteur souhaite brasser
différents sujets qui lui tiennent tant à
cœur. Par ailleurs, l’une de ses
« muses » se trouve être
Brigitte Bardot, icône de la protection animale. Il lui a
dédié l’ouvrage Célébrades et
un poème : Les
Pétrolières dans
Lauriers
pour l’Ukraine,
des
livres que j’ai déjà
découverts…
La Muse,
par Bernard
Anton
Parmi les textes les plus marquants de ce
recueil, le lecteur sera particulièrement touché
par La
générosité de Violette. Le livre est très rapide à
lire, car il propose des récits brefs. Un dessin
épuré à chaque début de nouvelle permet
de mieux visualiser l’action. Cette illustration montre une
silhouette attendant à ce qui ressemble à un abribus
en plein hiver. Deux personnages âgés étudient,
dont Mona et Violette, l’héroïne. Très
altruiste, elle laisse transparaître son
humanité : malheureusement, la pauvre Violette devient
la cible d’un voyou… Le texte très
poétique et d’une tristesse infinie, révolte et
indigne. Pourtant, il s’agit bien là d’une
scène peu anodine, qui pourrait se produire tous les jours.
L’appât du gain brise des
vies…
Un regard
vers le
passé
La plupart des personnages de Bernard Anton
sont âgés. Ils entament des rétrospectives sur
leurs existences teintées de regrets. À la recherche
d’un frisson, d’une satisfaction, d’une ambition
avant le rideau final. Par exemple, L’épouse
de Gustave constitue la troisième
nouvelle du recueil. Ce brave homme est issu d’une famille de
forgerons, désormais à la retraite. Il cherche
l’amour, jugeant ses nombreuses prétendantes…
Jusqu’au jour où il croise la route de Sylviane,
qu’il pense bien trop supérieure à lui. Alors,
il envisage d’abord une aventure avec Alice, s’enlisant
dans des relations où il n’est nullement
respecté. Ces femmes se suivent et ne ressemblent pas. Comme
le temps est compté, du fait de son vieil âge, il jette
son dévolu sur une autre… Mais les choses se
compliquent, car le destin semble cruel avec Gustave : « Tant
d’images me hantent, me rappellent l’heure
dernière. » À
l’aube de sa mort, aurait-il atteint la sagesse ? Est-il
trop tard pour faire la rencontre de sa
vie ?
Un
recueil de nouvelles qui
voyage
Tout comme les fables enseignent et
transmettent une certaine « morale », les
scènes dépeintes par Ben s’imprègnent
bien de ce mécanisme. Les situations stressantes et les
injustices décrites ont pour but d’alerter le lecteur.
En ouvrant l’œil sur un monde multiple où chacun
est différent, l’angle principal repose sur la
tolérance et l’acceptation de l’autre. Il est
communément admis que le voyage fait partie des façons
de découvrir, de se remettre en question. Dans le recueil, le
texte De
Bruxelles à Florence se
déroule en été 2017 et raconte les
vacances en Europe du narrateur. Pendant ce voyage, il rencontre des
personnages intéressants, discute de sujets divers et
variés. Les descriptions des lieux sont fines, les dialogues
se suivent… Malgré les obstacles de la vie et les
retournements de situation désagréables,
l’existence n’est ni noire ni blanche. Elle est un
condensé des
deux.
L’auteur croit en ses
personnages
Voilà qui rappelle l’image
du Yin et du
Yang dans la religion zen. Ce symbole
taoïste est un concept portant sur l’union
d’énergies opposées, connectées.
D’un côté la force féminine et
l’autre masculine. Sans ce cycle, sans cet équilibre,
rien ne peut perdurer. C’est d’ailleurs le choix de
Bernard Anton : il ne sombre pas dans la caricature de ses
personnages, mais croit volontiers en leur bonté profonde ou
dans leur laide cruauté.
Puisque Bernard Anton est poète, ses
héros rédigent parfois des vers. Après tout,
l’écriture consiste avant tout à proposer et
présenter une part de soi… C’est pourquoi le recueil La
Muse offre une lecture engagée et
éprouvante. Pour un artiste qui aime mettre l’accent sur la
beauté de la nature, il convient aussi de ne pas se noyer dans
l’idéalisme : il faut aussi dénoncer les bassesses
de l’humanité. C’est dans une atmosphère souvent
hivernale que le lecteur voyage, sans jamais s’arrêter
très longtemps… Au cours de cette découverte, certains
personnages suscitent une profonde empathie, tandis que d’autres
révulsent. Sous un angle intergénérationnel, ce recueil
original plaira même à ceux qui sont frileux, à
l’idée de se lancer entre les pages d’un livre. En effet,
la brièveté des récits et nouvelles permet à
tout le monde de s’accorder un instant de littérature, en
présence d’un poète écologiste, féministe
et résolument
généreux.
Un
recueil de nouvelles et récits pour Bernard Anton :
La
Muse
Une fois de plus, Bernard Anton présente une
création atypique. La
Muse est un ouvrage de 162 pages,
publié aux éditions les Impliqués qui inclut des
histoires différentes les unes des autres. Ainsi, le lecteur pourra
débuter où il le souhaite. Cependant, pour une
expérience optimale, il convient de les découvrir dans
l’ordre puisque le dernier récit est sans doute le plus
poignant. Au sein de cette compilation, Bernard Anton insuffle ses
thèmes de prédilection et son engagement pour la non-violence.
Il n’hésite pas à s’attaquer à des tabous,
aux vices d’une société
corrompue…
La Muse s’ouvre sur plusieurs citations de quatre
artistes, dont Natsume Sôseki, auteur japonais très
réputé. D’ailleurs, Ben est un grand amateur de
haïku : il a déjà publié de nombreux recueils
poétiques et a même fondé le prix du Mur
de l’Espoir, afin de célébrer les
plus beaux haïkus. Enfin, d’autres paroles s’y
ajoutent : Mozart, Picasso et Jacques Salomé. Avant de
débuter, l’auteur présente son concept insolite. En
effet, la conscience des protagonistes de ses intrigues se démarque
grâce à l’usage de l’italique. Chaque nouvelle dans
ce recueil s’ouvre par un proverbe en rapport avec l’angle
choisi par Bernard Anton lui-même. Une illustration vient
compléter l’ensemble, ce qui participe grandement au
caractère unique de cet ouvrage. Parmi ses huit récits,
Bernard Anton dépeint des situations du quotidien, en accusant les
limites d’individus parfois haineux mais en célébrant
également la vie.
Le premier texte : L’au
revoir présente un personnage aisé,
Eva, veuve et enseignante qui s’éprend d’un
élève. Mais l’avenir n’est pas aussi radieux
qu’elle le songeait. L’intrigue s’assombrit, sous couvert
de relations toxiques et de matérialisme. Au cours de cette
première histoire, l’auteur souligne l’importance
d’être en harmonie avec soi-même. D’ailleurs, le
récit s’achève par un haïku. En fait, chaque texte
présent dans ce livre se termine par ce type de poème bref
d’origine japonaise — très apprécié et
pleinement maîtrisé par l’artiste. Puisque les nouvelles
sont courtes, il serait contre-productif de les raconter en
détail… Cependant, elles valent toutes le détour, ne
serait-ce que par le message qu’elles
transmettent.
Ainsi, Tempête
en avril est un récit rédigé
à la première personne. Tout en introspection, le lecteur
accompagne la traversée difficile de ce personnage qui voyage dans
des conditions hostiles au Canada. Alors, le narrateur est
arrêté par la police. Malheureusement, un tragique accident
survient, mêlant le héros à cette sordide histoire.
Agacé par cette injustice, il exprime sa colère…
Comment faire confiance à des institutions qui délaissent ceux
qui en ont besoin? Entre mensonges et incompréhensions, les
émotions retranscrites dans le texte recèlent des
vérités qui
dérangent.
En contrepartie, Bernard Anton accorde un peu de
répit à ses lecteurs qui prennent parti pour les personnages
principaux. Souvent des victimes de circonstances sombrent dans des
histoires bancales. L’artiste a toujours mis l’accent sur
l’importance de l’écologie. Pour lui, il est primordial
de défendre la cause animale et le respect de la planète.
D’ailleurs, il a même consacré un recueil poétique
à Brigitte Bardot, fervente protectrice de la
nature.
Ce discours engagé est notamment abordé
dans le texte intitulé Le
jeu en vaut-il la
chandelle? Le lecteur apprend la décision
d’Anabelle Lautrida, patronne d’une chaîne de magasins de
jouets à New York. Mike Turn est un employé modèle.
Alors, Madame lui remet la direction de l’entreprise. Ce dernier
souhaite profiter des technologies de pointe pour créer des jouets
interactifs et intelligents, rejetant la violence des pistolets en
plastique, par exemple. Mais cette nouvelle façon d’entrevoir
les affaires déçoit son entourage qui n’accepte pas son
progressisme. Il est pris pour cible, insulté,
méprisé… Comment parviendra-t-il à surmonter
cette pression? Quelle issue pour cet homme droit qui
privilégie l’éthique?
Même si les textes présentent des
personnages uniques, tous ont pour point commun la volonté de mettre
en avant un individu qui se démarque de la norme. Un esprit
révolté, qui souhaite changer son monde, souvent à la
recherche d’un élément qui se trouve juste sous ses
yeux. Bernard Anton signe des histoires déstabilisantes et
frustrantes, tout en distillant sa poésie sublime. Cet amoureux des
mots compte bien exploiter son talent pour l’écriture et cela
se ressent. Le lecteur ressort déboussolé, attristé et
parfois rêveur de cette expérience authentique.
Finalement, La
Muse s’inscrit totalement dans la
bibliographie de son auteur — puisque sa plume est reconnaissable
entre mille.
« Écrire, c'est réagir ! -
Bernard Anton » Entrevue avec Davide
Buscemi
J'ai lu que vous vivez au Québec et
êtes publié sur deux continents. Je souhaiterais que vous
présentiez succinctement votre parcours de vie (singulier) pour qui
ne vous connait pas encore ou pas assez.
Je suis
un retraité de l’enseignement depuis le 30 juin dernier. J’ai
enseigné le français durant 35 ans à Montréal puis
à Laval. Je suis également hypnothérapeute. Le rapport au
spirituel m’intéresse beaucoup, car il donne un sens autre, une
profondeur à notre vie. Ça rend l’invisible un peu plus
visible et plus accessible. Mes livres ont été publiés au
Québec, aux États-Unis et en France. J’écris de la
poésie, des nouvelles, des essais, du matériel
pédagogique… Je suis un citoyen universel. Je
redécouvre chaque jour le monde et ses côtés parfois bien
sombres. Je vise le bonheur et le bien-être de l’humanité.
Certaines de vos œuvres, de Beauté
perforée à Lauriers pour
l'Ukraine en passant par Montagnes de Cendres,
semblent des balises tantôt personnelles tantôt collectives
comme un dosage équilibré de "moi" et de nous".
Qu'en pensez-vous ?
Le
« nous » inspire le « moi ». Je suis à
l’unisson avec mon environnement qui me nourrit. Des circonstances fortes,
comme la pandémie, la crise environnementale, la guerre en Ukraine ou la
souffrance des personnes que je côtoie ébranlent ma conscience.
Écrire selon moi, c’est réagir, traduire en mots ce qui
m’entoure, ce que je vois, ce que je ressens. Je donne vie aux
événements en les transcrivant. L’écriture me permet
d’aller plus loin dans ma réflexion et de vivre pleinement mes
émotions. C’est un exutoire thérapeutique. Je suis
gêné de parler de moi, alors je m’exprime à travers
mes personnages, j’épouse les hauts et les bas du
« nous » tout en demeurant
moi-même.
Le
titre de la dernière nouvelle (La muse) qui est aussi le titre
du recueil, est-il emblématique du message général (aux
humains) que vous voulez transmettre ?
Le
titre LAMuse a été choisi à la
dernière minute. C’est en effet le titre de la dernière
nouvelle. Pourquoi ce choix ? Parce que des amis m’ont dit que c’est
le plus beau texte du livre. Parce que, aussi, dans chaque histoire de ce
recueil, il y a une femme qui est présente, qui regarde, qui conseille,
qui agit, qui intervient, qui trouve une issue… Donc, c’est un
dénominateur commun. Le titre que j’avais retenu pour ce livre,
auparavant, c’était « Moments d’éclaircies
», car à la fin de chaque texte, les antagonistes trouvent la
solution à leurs problèmes ou comprennent mieux la portée
de leur vécu grâce à une petite lumière qui
apparaît enfin au bout du tunnel. Mon message général ?
J’invite mes lecteurs à s’observer vivre, à observer
leur entourage, comme s’ils étaient assis dans une salle de
cinéma devant un film. Il y a une force qui nous dépasse et qui
orchestre le tout pour le mieux, même si ça va mal. C’est une
façon zen de vivre.
L'échec tragique du couple de La
muse ne découle-t-il pas d'une
incompatibilité entre un individu tellurique, prosaïque et une
poétesse céleste et éthérée ? Et
qu'en somme, pour s'entendre (conjugalement), il faut se ressembler
pour se rassembler.
Oui.
Mais la différence peut être également une richesse.
L’échec advient quand il n’y a pas d’écoute, pas
de compromis, pas de dialogue, pas d’ouverture. Parfois aussi, à
cause d’un mauvais choix de part et d’autre, à cause de
l’aveuglement, à cause de la violence et de la
méchanceté qui sévissent et qu’on n’arrive pas
à maîtriser. Il faut savoir arrêter la tension qui monte
avant que ça explose. J’aime beaucoup l’histoire de la
grenouille qui finit par mourir dans l’eau bouillante du chaudron. Elle
devait sortir de l’eau alors qu’elle était encore
tiède. On doit demander de l’aide avant que la guerre
n’éclate et que l’irréparable arrive. Les gens
débonnaires payent cher le prix de leur bonté. Je suis pour
l’amour, pour la douceur, pour la patience, pour le pardon, mais aussi
pour le divorce quand les choses ne tournent plus rondement. Durer, ce
n’est pas endurer ! Il faut vivre heureux.
De
quelle manière avez-vous écrit De Bruxelles à
Florence ? Au fur et à mesure, en direct comme le
faisait Kerouac ou bien en écrivant la majeure partie à la
maison sur la base de vos souvenirs et de vos annotations
?
J’ai écrit ce texte en direct. Au fur et
à mesure. J’en avais le loisir, j’étais en train et
les trajets étaient longs. Je n’avais rien d’autre à
faire qu’admirer la beauté des paysages et digérer ce qui
m’arrivait. Je notais tout simplement. Je ne savais pas que j’allais
en faire un récit de voyage. Je suis allé plus loin que Florence,
mais j’ai arrêté l’histoire là parce que je ne
voulais pas rallonger le texte. Ce récit est authentique. Ces personnages
rencontrés existent vraiment. Je les ai écoutés. J’ai
découvert leur belle personnalité. J’aime beaucoup tendre
l’oreille, apprendre à partir du vécu des autres,
m’enrichir de leurs expériences, de leur vision du monde. Bien
sûr, j’ai changé plusieurs détails pour respecter leur
vie privée. Ils étaient le point de départ, le noyau de
vérité sur lequel je me suis basé pour broder après.
Je suis rentré sous leur peau. J’ai mis des paroles dans leur
bouche. J’ai intensifié leurs émotions.
Il y
a 3 récits personnels et 5 nouvelles. Deux catégories et donc
deux approches d'écriture, deux philosophies distinctes
?
Non,
tout simplement deux genres littéraires distincts. Je compare mon contenu
à une pâte de gâteau. Je la verse dans des contenants, des
moules différents, alors ils prennent une forme différente. Mes
personnages sont parfois plus forts que moi. Parfois, je les guide, parfois ils
me guident. Ensuite, selon l’évolution de l’écriture,
j’essaie d’analyser le texte et lui alloue l’étiquette
qui lui convient. Mais vous savez, je n’aime pas les étiquettes.
Que ce soit ce genre ou ce genre, ce n'est pas important. L'essentiel,
c’est la beauté et l’efficacité du produit final,
au-delà des formes académiques bien
définies.
Quels auteurs vous ont inspiré ? Et pourquoi
?
J’aime Shakespeare. Il est grandiose, mais trop
sanguinolent des fois. J’aime Gabriel Garcia Marquez et Guy de Maupassant
pour leur réalisme et la qualité de leur écriture.
J’aime Basho pour son style poétique si
dépouillé.
Extraits parus dans Info du Nord Sainte-Agathe,
9 novembre 2022
A l’occasion de la récente
parution de son recueil « La Muse », Bernard
Anton nous a accordé un nouvel entretien exclusif autour de
cet écrit.
Bonjour Monsieur
Anton ! Votre recueil de nouvelles La
Muse comprend plusieurs
petites histoires sur de nombreux thèmes
dont la vieillesse ou les dysfonctionnements de
la société moderne. Vous
êtes-vous inspiré de faits divers
ayant vraiment existé pour imaginer vos
récits ?
Tout ce que
j’écris est vrai. Je n’ai pas
l’imagination fulgurante des auteurs de
science-fiction qui inventent de toutes
pièces des histoires, des situations et des
personnages farfelus, irréels. C’est le
contraire. Je me base sur le réel. Le
réel m’inspire et me nourrit. Il me
suffit pour construire mes nouvelles. Celui qui sait
observer trouve tant de choses à
décrire autour de lui. Personnellement,
ça me prend toujours un noyau vrai, des
personnages que je connais, qui ont vraiment
existé. Il faut que je m’identifie un
peu à eux. L’empathie développe
le reste. Une fois cette étape
préliminaire franchie, je peux broder autour
sans limites. Les éléments solides et
tangibles doivent être là au
préalable et me servir de fondement.
J’en dégage ensuite les valeurs
inhérentes ou leur portée humaine et
les mets en valeur. Puis, je cherche la leçonde
vie, le brin de sagesse
qu’on peut tirer de ces faits
vécus.
Les deux thèmes que
vous évoquez me sont chers. En effet, je suis
traumatisé par la vieillesse, la
décrépitude et la maladie qui nous
mènent (en nous malmenant parfois)
jusqu’à notre fin dernière. Nous
sommes trop beaux pour mourir. Nous devons vivre
éternellement et en santé. La mort est
un thème majeur dans mon œuvre.
J’en parle souvent. Le dysfonctionnement de la
société me révolte aussi. Je ne
peux supporter le mal ni l’injustice sous
toutes leurs
formes.
Souvent, la
poésie que vous chérissez tant
s’invite dans ce recueil. Est-ce que vous
avez inclus des vers écrits au
préalable où les
rédigez-vous en même temps que
votre
nouvelle ?
Les deux, en fait, selon le
besoin. J’intègre, si
nécessaire, un poème
déjà écrit s’il colle
parfaitement à la situation. Cela
m’évite de me répéter.
Par exemple, le poème Dysharmonie qui
figure dans Le
jeu envaut-il
la
chandelle ? illustre
adéquatement l’état
d’âme de Mike Turn à ce
moment-là. Alors, pourquoi pas ?
Cependant, les haïkus à la fin de chaque
histoire sont rédigés sur mesure, pour
prolonger poétiquement la
nouvelle.
Il m’arrive, mais
c’est assez rare, de recourir aux
poèmes des autres pour soutenir et enrichir
mes propos, par exemple, la citation de quelques
vers de Malherbe sur la fragilité de la vie
dans Lagénérosité
de Violette. Je cite
José-Maria de Hérédia à
deux reprises. Je peux référer
également à une ou deux phrases de
chansons connues, ce qui donne une ambiance musicale
à la scène décrite. Ces
citations, comme les exergues, relèvent de
l’héritage commun, d’une
communion d’esprit. C’est ce qu’on
appelle la culture. Je mêle ma voix à
celle de mes prédécesseurs pour
chanter en
chœur !
Qu’est-ce
qui est plus simple pour vous :
écrire des nouvelles ou de la
poésie ?
Bien sûr que la
poésie est plus simple parce que plus courte.
Dans mon cas, elle est souvent spontanée.
Ça vient tout seul. Ça sort
d’une façon naturelle. Mes plus beaux
haïkus ont été écrits,
sans effort, alors que j’essayais de dormir,
ou en conduisant. Ça me tombe dessus, cadeau
du ciel ! C’est de l’ordre de
l’intuition. Je suis à
l’écoute de mon inconscient et
j’accueille ce qu’il a à me
dire.
La nouvelle par contre est
plus laborieuse. C’est un travail de longue
haleine. « Cent fois sur le métier
remettez votre ouvrage », disait Boileau.
Même pour mes nouvelles, j’ai
été foudroyé par des bouts de
phrases, en pleine nuit. Je les intégrais le
lendemain au texte. Exemples : « Merci joyeuse
fatalité », ou « Une vie
réussie est composée d’une
série de réjouissances », ou
« N’y a-t-il pas plus de clémence
et de droiture chez les Algonquins qu’au sein
de notre société qui se vante
fallacieusement d’être
civilisée ?
».
C’est plus difficile,
une nouvelle, au niveau du style, de la syntaxe.
J’ai horreur, par exemple, des
répétitions. Je vais donc à la
chasse des synonymes. J’aime que mes phrases
sonnent différemment, qu’elles sortent
un peu de l’ordinaire, qu’elles portent
mon empreinte. La prose est difficile, surtout quand
j’essaie de la rendre souple,
légère, poétique. Bref, moins
prosaïque. Par exemple, quand je compare le
poème à « une salade
printanière dans laquelle on intègre
les légumes de son jardin
».
À la fois, le
poème et la nouvelle sont des «
morceaux de vie », des fragments du quotidien,
des photos d’événements lumineux
que j’ai vécus ou dont
j’étais témoin. Ces deux
genres littéraires émanent de la
même source, pour moi, et ont une dimension
verticale, c’est-à-dire un désir
de s’élever, alors que la
société, souvent inhumaine, nous happe
vers le
bas.
Il y a aussi le récit,
plus linéaire, comme raconter un voyage (De
Bruxelles à Florence) ou
une série d’événements
(L’œil
de lynx de l’observateur).
J’aime beaucoup ce dernier texte. Avec
détachement et une attitude très zen,
voire hindouiste et bouddhiste, le narrateur fait le
tour de ses voisins avant de
déménager. Nous avons là une
brochette d’énergumènes qui
représentent bien la diversité de nos
communautés. C’est notre monde
d’aujourd’hui. C’est une des
forces de ce recueil : sa brûlante et
vivante
actualité.
Est-ce que vous
considérez que votre ouvrage est
engagé et politique ? Merci de
justifier votre réponse en
détail.
Engagé, oui. Politique,
non. Pas, du moins, au sens fort du terme. Je ne
suis pas de ceux qui habitent une tour
d’ivoire et qui n’en descendent jamais.
Je pense que les artistes doivent refléter
les joies et les peines de leur époque, de
leur environnement, en être solidaires. Quand
j’étais très jeune, je croyais
à l’art pour l’art. Mais depuis
des décennies, ma conscience me pousse
à défendre les démunis, les
opprimés. Par exemple, je ne peux demeurer
indifférent devant la crise climatique, la
guerre en Ukraine, les injustices sociales, le mal
qui sévit et brise des
vies.
Toute mon énergie
créatrice est au service du bonheur de
l’être humain. Je veux son
bien-être, son épanouissement.
J’étais candidat au Parti vert, il y a
plus de vingt ans. Je voulais m’engager
politiquement pour servir efficacement la
société. Je n’ai pas
été élu ! Le destin
voulait que je me consacre davantage à ma
carrière littéraire. J’ai
vécu durant la campagne électorale
l’effervescence épouvantable du
politicien. Ce dernier, s’il veut remplir sa
tâche correctement, ne vit plus pour lui, mais
pour les autres. Il doit être disponible
à 100 % sur la scène publique,
rencontrer les citoyens, répondre à
leurs besoins énormes qui sont tous urgents.
C’est assommant d’être constamment
sollicité. J’ai failli faire une
dépression.
J’aime la
tranquillité, la solitude, la paix. En
politique, il n’y a que la guerre, le
mensonge invétéré, le bluff et
les attaques féroces des adversaires pour
gagner le pouvoir. Non, je choisis de vivre
d’une façon sereine et m’occuper
de moi-même. Donc, l’écriture me
convient parfaitement. Je suis toujours au service
de la communauté, mais autrement, à
mon rythme et discrètement. Mes ouvrages sont
impliqués dans plusieurs causes humaines que
je considère sacrées, car tout humain
est sacré. Je mets mes talents
d’écriture et de réflexion au
service de mes
lecteurs.
Selon vous, quels
sont les ingrédients d’une nouvelle
réussie ?
Une nouvelle, c’est un
mini-roman. Presque les mêmes
ingrédients, mais en abrégé.
Moins de personnages et de détails. Pas de
descriptions longues ni inutiles. La nouvelle permet
d’aller droit au but tout en demeurant aussi
valable, riche, grandiose et enrichissante. Il y a
un début et une fin surprenante. Le
protagoniste évolue. Tout est centré
sur lui. Ça me convient parce que ma
capacité de concentration est limitée
depuis que j’ai eu un gros accident de voiture
en 2005. LA
MUSE est un recueil qui
a été écrit il y a 5-6 ans. Je
l’ai travaillé et retravaillé
longuement. J’ai eu d’autres
priorités, entre-temps, d’autres livres
qui ont paru et qui me semblaient plus urgents.
C’était écrit avant la
pandémie et avant la guerre en Ukraine. Je ne
sais pas comment je vais écrire après
ces deux catastrophes. Mes nouvelles ont seront
sûrement
affectées.
Bref, pour réussir une
nouvelle, l’émotion doit être
poignante, originale, avec des
éléments de
surprises.
Avez-vous
déjà un projet pour un autre
recueil de ce
type ?
J’ai deux manuscrits en
chantier. Un autre recueil complètement
consacré à l’Ukraine. Plus de
150 haïkus très forts qui vont encore
plus loin que Lauriers
pour l’Ukraine.
J’y annexe une postface pertinente sur cette
invasion injuste. J’ai, en outre, un autre
recueil de nouvelles qui seront assez sombres. Je
les lis et relis depuis 6-7 ans. Je les laisse
décanter comme on fait avec le vin pour
qu’il soit encore plus pur et plus
délicieux. De plus, une
réédition d’un essai sur
l’environnement, Living
Earth, publié en
traduction anglaise en 2011, va paraître
bientôt. Vous voyez ? C’est pas mal
occupé. Je suis maintenant à la
retraite et j’en profite pour me consacrer
davantage à mon
œuvre.
Bernard Anton
réside au Québec depuis plusieurs années. Il affiche une
carrière littéraire impressionnante, puisqu’il a
publié de nombreux livres. En fait, il ne s’arrête pas
à un seul genre, car ce virtuose des mots a déjà
écrit des nouvelles, des pièces de théâtre, mais
aussi des recueils dont les
Célébrades et Les Lauriers pour
l’Ukraine pour les plus
récents.
LA
MUSE, SON DERNIER
OUVRAGE
Ce poète
présente aujourd’hui sa nouvelle œuvre, portant le nom
de La
Muse. D’ailleurs, cette figure semble
particulièrement l’inspirer. Cette compilation de huit textes a pour
ambition de révéler différents personnages ainsi que des
situations souvent ordinaires. La cruauté est désormais bien
ancrée dans le quotidien de chacun, une ignominie qui fait partie de
l’existence : considérée comme la norme… Mais pour
Bernard Anton, il est hors de question d’accepter une telle bassesse. Son
ouverture d’esprit est au cœur de ses combats, c’est
également ce qui lui permet de perdurer, en harmonie avec lui-même. La
recherche de soi est une thématique très représentée
dans les œuvres de Bernard Anton. Comment atteindre le bonheur, alors que les
êtres sont tous mortels et voués à disparaître ?
Après tout, il est toujours trop tard pour revenir en arrière. Reste
donc l’ambition de « bien vivre sa vie »,
d’accepter les autres et surtout de rejeter le consumérisme, le
matérialisme.
UN
OUVRAGE À LA PLUME
ESTHÉTIQUE
Par ailleurs, le titre de ce
recueil est aussi le nom de la dernière nouvelle, la huitième. Deux
enseignants se rendent compte qu’ils adorent la poésie. Jeanne et
Benoît discutent... des relations conflictuelles. Un récit
teinté d’agression :
« L’amour de mon époux m’est pire
qu’esclavage. Une tragédie rôde au-dessus de ma
tête. » Puisque l’auteur est
profondément opposé à la violence, cette dénonciation
prend une tournure forte qui termine en beauté cet ouvrage à la plume
esthétique.
BERNARD ANTON S’INSPIRE DU
QUÉBEC
Bernard Anton choisit souvent
des endroits qu’il connaît bien, dont le Québec. Les situations
se tiennent dans des lieux parfois isolés, tantôt bondés. Par
exemple, dans le texte L’œil de
lynx de l’observateur, Greg est contraint de vendre la
maison de ses parents. Enfin, il emménage dans un nouvel appartement et
décrit finement les différents portraits de ses voisins. Aucun ne se
ressemble, car ils sont tous uniques. Il évoque ses relations. Bernard Anton
accorde de la visibilité à des personnages issus de la
communauté LGBTQ+, en prônant notamment un idéal de
tolérance. Ainsi, l’environnement de Greg est un patchwork,
comme le monde. Malgré les spécificités de ces individus, il
est encore possible de vivre ensemble…
UN
TEXTE
PROFOND
La Muse offre des leçons
de vie brutales. En effet, les cœurs sensibles auront parfois la larme
à l’œil, surtout parce qu’ils sont empreints
d’empathie. Face à des situations profondément injustes,
certains personnages sont malmenés par le destin. La seule issue peut
être dramatique, tandis que d’autres se révèlent
être des éclaircies. En réalité, chaque existence est
propre à chacun. Bernard Anton souhaite sans doute brosser différents
portraits, en exposant la réalité telle qu’elle est, sans
filtre. Cette existence est souvent laide, parfois remplie
d’espoir…
UN
LIVRE QUI PARLERA À
TOUS
En s’attaquant à
des situations relativement ordinaires, l’artiste conclut un pacte non oral
avec son lecteur. Les huit récits et nouvelles contenus dans
l’ouvrage La
Muse trouveront forcément un écho en chacun.
Par exemple, les personnes âgées rappelleront des aînés,
des grands-parents pour les plus jeunes. Celles et ceux qui sont d’âge
mûr se reconnaîtront dans les malaises et vertiges de ses héros
normaux comme Gustave ou Jeanne.
L’AUTEUR AIME JOUER AVEC LES
ÉMOTIONS DES
LECTEURS
Très attaché
à sa propre passion pour la poésie, Ben se fait plaisir avec des
passages particuliers, où ses protagonistes rédigent des vers. En
réalité, l’auteur s’inspire de lui-même pour donner
vie à des figures réalistes et authentiques. Ainsi, le recueil prend
une forme très crédible, en jouant avec les émotions des
lecteurs. Il est urgent d’attirer l’attention sur les causes
essentielles : l’acceptation de l’autre, la recherche du bonheur,
réagir face aux violences considérées comme ordinaires.
Plutôt que se taire ou se plaindre, Bernard Anton a choisi sa plus belle
arme : une plume efficace et maîtrisée, où l’histoire
la plus simple devient une légende. Nul doute que ces histoires marqueront
les lecteurs, leur offrant au passage un instant de réflexion et de
divertissement.
RECUEIL DE NOUVELLES ET AUTRES
RÉCITS DE BERNARD ANTON
Bernard Anton
est un homme aux multiples talents. Écrivain,
poète, enseignant retraité, il a écrit de
nombreux ouvrages de styles très variés. Celui qui
nous intéresse ici est un recueil de nouvelles et autres
récits dans lequel le Québécois nous plonge
dans l’intimité de ses personnages aux histoires
bouleversantes
!
Un recueil de
huit histoires courtes
Le recueil intitulé
« La Muse » de Bernard Anton se dévore. On fait
défiler les pages sans véritablement s’en rendre compte
tellement on est plongés dans notre lecture, et puis à un moment on se
rend compte qu’on est arrivés à la fin ! Il faut dire que
les huit histoires courtes qui composent ce recueil sont
passionnantes !
Bien au-delà du
simple divertissement, on s’attache aux personnages qui prennent de
plein fouet les injustices de la société, la
méchanceté de certains individus, ou encore la malchance, tout
simplement.
Des histoires
courtes dans un livre de seulement 160
pages ?
On pourrait croire, au vu du
nombre de pages restreint et de la quantité de nouvelles – elles sont
au nombre de huit –, que l’auteur ne peut pas avoir eu le temps
d’approfondir la psychologie de ses personnages, les lieux où ils
évoluent et les interactions avec les autres. Croyez-moi ou pas, le
résultat est bluffant ! Bernard Anton possède ce petit quelque
chose dans son écriture qui fait que, dès les premières lignes
d’une nouvelle histoire, on est happés dans son univers.
En plus, dans ce recueil,
chaque nouvelle histoire débute par un petit dessin et une citation
qui nous mettent dans l’ambiance et nous donnent les grandes lignes
directrices de l’histoire.
Des
personnages à un moment difficile de leur
vie
C’est ce qui relie chacun
des personnages de ces histoires. Ils sont tous à un moment de leur vie
où ils doivent faire un choix qui, ils le savent déjà, aura
peut-être des répercussions fâcheuses. Mais ils l’assument.
Ils croient tellement en leur bonne étoile ou en la beauté de la
nature humaine qu’ils sont persuadés que tout va s’arranger.
Est-ce que la vie leur sera favorable ? Il vaudra que vous lisiez ce recueil
pour le découvrir.
Je peux juste vous dire
qu’à chaque fois, il y a une femme qui joue un rôle
capital dans ces petites histoires, et grâce à leurs
interventions, une solution est trouvée pour se sortir de la
situation dramatique.
Un
écrivain talentueux et engagé
La réputation
de Bernard Anton n’est plus à faire. Ce ne sont pas moins de
cinquante livres qu’il a déjà publiés. L’un des
derniers, Célébrades, est un recueil de
poèmes écrits sous forme de haïkus, dans lequel il fait, entre
autres, l’éloge de sa muse Brigitte Bardot.
La muse
– Nouvelles et autres récits
La muse, c’est
également le nom que l’auteur a donné à la
dernière histoire de son recueil de nouvelles. C’est certainement la
plus belle des huit histoires de ce livre. Dans ce cours récit qui
clôture le recueil à merveille, on suit Jeanne, veuve, dont le nouveau
mari, jaloux, refuse qu’elle parle de poésie car c’était
la passion qui l’unissait avec le défunt. Elle parvient cependant
à conserver ses carnets de poèmes qu’elle cache dans un
coffre-fort à la banque.
Vous l’aurez
compris, La muse de Bernard Anton est un livre court mais
intense. L’éditeur évoque des « récits
coups-de-poing ». Ces récits vont droit au but, en
dénonçant des choses, et en ne nous laissant pas
indifférents. Si c’était bien là
l’objectif de l’auteur, c’est un pari réussi !
Retrouvez ce titre aux Impliqués
Éditeur.
LA MUSE de Bernard Anton : recueil de nouvelles et
autres récits
Bernard Anton, auteur québécois,
revient avec un nouveau livre (il en a déjà
écrit une cinquantaine), intitulé La muse
– Nouvelles et récits. Ce recueil de nouvelles
est paru aux Impliqués, maison d’édition
spécialisée dans les domaines des sciences humaines et
de la création littéraire. C’est ce qui colle
parfaitement au style d’écriture de celui que certains
connaissent mieux sous son nom d’artiste :
Ben.
Bernard Anton est un humaniste, et cela se ressent
profondément à la lecture de ce recueil de nouvelles. Il
se soucie du bien-être des personnes, et c’est ce qui
ressort de ces huit histoires courtes. Il croit en les valeurs humaines,
et c’est ce en quoi croient également nombre de ses
protagonistes.
Mais pour en arriver à un tel
résultat (bien-être des personnes, croyance en la nature
humaine), les personnages de ses histoires traversent d’abord des
moments difficiles. Les huit récits nous montrent à quel
point l’humanité peut être mauvaise. On peut prendre
l’exemple d’Éva, une veuve de cinquante-neuf ans qui
va être délaissée par ses enfants après avoir
récupéré une partie de son argent, et par son
second mari qui va se jouer d’elle à plusieurs reprises. On
peut également évoquer Mike, un jeune vendeur très
motivé qui va s’attirer la jalousie de ses collègues
et devenir leur souffre-douleur. Mais l’histoire la plus
poignante, celle qui reste en tête, est celle de Violette, une
femme mariée qui se fait agresser en rentrant tard chez elle,
après avoir raccompagné son amie qui a peur de se
déplacer seule le soir.
Dans chacune de ces histoires courtes, c’est
le drame. Il arrive quelque chose au protagoniste qui fait qu’il
perd pied. Et pourtant, parfois, cela arrive à cause de leurs
actions. Violette n’avait-elle pas idée que c’est
dangereux de se promener seule le soir ? Éva ne voyait-elle
pas que son entourage se servait d’elle ? Comme Bernard
Anton, les personnages avaient certainement une grande foi en la nature
humaine. Résultat : en voulant faire le bien, ce sont eux
qui subissent les conséquences
néfastes.
Mais c’est également une fois
qu’ils sont au plus bas qu’ils peuvent alors apercevoir la
lumière qui va les tirer vers le haut. Quand il ne semble plus y
avoir aucun espoir, c’est toujours là qu’on
découvre les petits bonheurs qui font avancer. Toutes ces
épreuves n’auront pas été vaines, car elles
mènent à quelque chose de plus joyeux, pour le
protagoniste ou son entourage.
Bernard Anton a choisi le titre La
muse pour son livre. C’est aussi le titre de la
dernière histoire du recueil. Jeanne y est bouleversante. Cette
amoureuse de la poésie subit les violences de son second mari qui
ne supporte pas qu’elle en parle. Elle possède un ami
très cher à son cœur à qui elle se sent
obligée de confier ses carnets, de peur que son mari ne les
découvre et ne les
détruise.
J’ai beaucoup aimé le style poignant
de ces histoires courtes. L’auteur y dénonce les
dérives de l’humanité, tout en donnant
l’espoir d’un monde meilleur. Le recueil se lit très
vite, non seulement du fait de son nombre de pages restreint, mais aussi
parce qu’on se prend d’affection pour chacun des
protagonistes et qu’on veut découvrir ce que l’avenir
lui réserve. La lecture est très fluide, et très
riche en émotions. Petit bonus : chacune des histoires
débute par un petit dessin et une citation, et se termine par un
haïku, style poétique si cher à
l’auteur.
« fugace existence / l’on
s’y attache pour rien / – miroir
éphémère »
Un
recueil poétique formé de nouvelles et de
récits pour Bernard
Anton
Qui est la
Muse? À l’origine,
ce terme fait référence aux neuf
déesses dans la mythologie grecque et qui
font écho aux arts. Calliope, Thalia,
Clio, Terpsichore, Euterpe, Érato,
Melpomène, Polymnie et Uranie. Ces
protectrices encerclent l’artiste et
l’inspirent… Après tout,
elles sont un peu l’intermédiaire
entre l’artiste et les
dieux!
Le poète Ben doit
être particulièrement proche de
Terpsichore, la maîtresse de la poésie
lyrique, mais aussi Calliope qui adore sa forme
épique.
Dans son ouvrage, qui contient
huit textes différents, mais tous liés par
son engagement, l’auteur installé au
Québec nourrit son imaginaire de situations
à l’apparence ordinaires. Par exemple,
cette petite dame qui attend sous un abribus en plein
hiver, dans la
Générosité de
Violette. Ou bien le bourreau des
cœurs à la retraite : Gustave, bien
déterminé à trouver son
épouse.
Le narrateur qui voyage De
Bruxelles à Florence, en
faisant des rencontres uniques… et puis Greg, qui
a récemment déménagé et
s’amuse à décortiquer
précisément la personnalité,
l’attitude de ses voisins comme il les
perçoit. En réalité, ces
scènes se présentent en toute
simplicité.
Pourtant, elles incarnent toutes
un message particulier. Le ton varie : le lecteur
retrouvera la malice et l’humour de Bernard Anton,
surtout grâce à ses tournures de phrases
toujours très travaillées. Mais
l’écrivain fan de haïku souhaite aussi
dénoncer l’inqualifiable et
l’innommable : il n’hésite donc
pas à décrire une agression physique voire
un crime
passionnel.
Avec sa plume naturellement
poétique, Anton parvient à accuser les
coupables de la société. Il semblerait que
les rouages manquants ou malsains du monde soient dus
à l’appât du gain et la
cupidité
humaine.
Certaines ombres dans le
récit prennent une forme familière,
à la manière de faits divers que le
lecteur pourrait retrouver dans le journal. Une
délinquance qui se détache totalement du
bon sens ou de la moralité. Dans La
Muse, les thématiques sont
nombreuses. Par exemple, Bernard Anton décrit
l’avidité et les limites de
l’ambition. Lorsque le narrateur Gustave est
persuadé que son bonheur repose sur la
présence d’une épouse, celui-ci est
tétanisé à l’idée de
finir sa vie seul. Et pourtant, le temps
passe!
Inéluctablement, la mort
l’attend au bout du chemin. L’injustice et
l’incompétence des administrations (au sens
institutionnel) sont des sujets qui reviennent souvent
dans les œuvres de Bernard Anton. La Muse
ne fait pas exception à la
règle.
Un livre qui
marque
C’est pourquoi ce livre ne
laissera personne indifférent, grâce
à ces discours mis sous forme de textes
touchants, révoltants. La thérapie par le
voyage peut être une façon saine de
découvrir, se rendre compte à quel point
les gens sont différents et uniques, avec toutes
les spécificités qui font que chaque
individu ne se ressemble pas. Exactement comme les
voisins de Greg, dans L’œil
de lynx de
l’observateur.
Dans un monde où la
technologie étouffe et où la violence est
partout, les enfants se retrouvent formatés,
attirés par les armes et tout ce qui
relève de l’artificiel. Se reconnecter
à soi, faire le vide : réaliser
qu’il est important de vivre et de se concentrer
sur les choses qui nourrissent
l’âme…
Finalement, le plus urgent
n’est-il pas d’apprendre à se
connaître et de chercher son propre bonheur, en
faisant le bien autour de soi? Un message si simple,
taxé de naïveté – mais qui
devrait sans doute être au cœur de toutes
les préoccupations en ces jours
sombres.
Bernard Anton signe ici un recueil
de récits et nouvelles qui correspondent
parfaitement à son univers. De plus, il est
important de souligner que cet auteur très
spirituel s’est vraiment spécialisé
dans le domaine du bien-être, du
développement personnel grâce à des
approches académiques, d’une
guérison par le pardon. Une idéologie
probablement issue de la mouvance bouddhiste et de
l’Orient, qui semble particulièrement
influencer ses travaux depuis des
années…
Grâce à
l’observation de son entourage, qu’il
s’agisse du Québec en hiver ou bien des
gens tout simplement, il parvient à toucher en
plein cœur sa cible. L’ensemble se
présente sous la forme d’une
mini-série littéraire, qu’il est
agréable de suivre et de
découvrir.
Même si les nerfs du lecteur
sont mis à rude épreuve, par le
caractère souvent cru et parfois frustrant de
certaines situations honteuses, il importe de rappeler
que Bernard Anton n’est pas un polémiste.
C’est un poète-artiste, qui profite de son
art pour véhiculer des messages. Au cœur du
recueil La
Muse, on retrouve
son implication particulière pour la
planète qu’il place en tête de liste
de ses combats. L’écologie fait en effet
partie des sujets préférés de Ben,
surtout en matière de
poésie.
Sans cesse nourri par le spectacle
d’un Québec préservé de
l’industrie, l’homme médite et
admire. Il en fait donc profiter ses lecteurs
grâce à ses très nombreuses
publications…
Biodiversité : l'apport de la spiritualité
bouddhiste (Extraits de Living Earth, 2e édition, 2022)
https://maisonsaine.ca/actualites?id=100385
LIVING EARTH,
indispensable à la compréhension de notre agir
écologique
La seconde
édition du livre LIVING EARTH,
réflexion spirituelle sur l’environnement du penseur humaniste
québécois Bernard Anton, vient de
paraître. La première fut publiée en 2011 aux États-Unis. Cet
essai extrêmement lucide est unique en son genre. Il décortique ce que les
plus grandes croyances des cinq continents ont enseigné sur le
sujet.
Le lecteur
découvre, au terme de cette analyse, un consensus commun : tous les
sages de tous les temps ont préconisé le respect de
l’environnement. L’être humain n’est que de passage sur la
Terre. Il ne peut développer indéfiniment ses industries, sa culture
et son économie au détriment de la nature qui a des ressources
limitées. Un message vert convaincant, très juste et très
clair, se dégage de l’ensemble des textes cités. Nous y trouvons
réponse à plusieurs de nos interrogations concernant la
préservation de la nature et de la biodiversité.
LIVING EARTH est un
livre nourrissant et lumineux. Il a le grand mérite d’éveiller
les consciences et de montrer quels sont les fondements mêmes de notre agir
éco-éthique à adopter. Après cette lecture, nous
comprenons pourquoi nous devons protéger la nature.
Deux
pôles en littérature suscitent un débat depuis des
siècles parmi les gens de lettres. L’art pour l’art
distancié et dégagé des soucis du quotidien, ou bien
l’art social engagé au cœur de la communauté,
porteur de ses soucis et de ses préoccupations. L’humaniste
québécois Bernard Anton, auteur de Lauriers
pourl’Ukraineet du
récent livre Anathemasur
l’usurpateur publié en février 2023
aux éditions Les Impliqués à Paris (118 pages),
favorise la deuxième voie et fait sortir l’artiste de sa tour
d’ivoire.
Engagement
envers la justice
sociale
L’écrivain descend dans
l’arène et devient le témoin, le porte-parole des
citoyens qui souffrent des affres de l’injustice et de la guerre.
Les mots prennent alors le relais dans une forme imagée, simple,
mais intense. « Si le poète ne dénonce pas la
violence, qui la dénoncera ? » confie-t-il
amèrement.
Le deuxième opus de Bernard Anton sur
l’Ukraine, Anathema sur l’usurpateur,
dépeint des tableaux lapidaires, horrifiants de l’agression
russe qui rase tout sur son passage. Nous y voyons des civils, grands et
petits pâtir des bombardements atroces, de la terreur, des camps
de filtration, de tortures. Déshumanisés par
l’agresseur, admirés par le monde libre, les Ukrainiens
résistent obstinément. Le visage goudronné de
l’un de leurs soldats à Marioupol, diffusé dans les
médias, s’avère pour le poète
« plus beau que Joconde ».
L’écrivain salue ces vaillants combattants à
plusieurs reprises : « valeureux
guerriers/sacrifiés pour leurs enfants/soleil moins
altruiste ». Il leur ajoute une aura de gloire :
« l’aurore pour
eux ».
Plaie
béante
Bernard Anton avoue à regret :
« Ce livre ressemble à une plaie béante. Ses
280 haïkus (poèmes à la japonaise
constitués de 3 vers : 5/7/5 syllabes) frappent comme des
clous ou des marteaux en boucle. » Certes, le ton est
triste, réaliste, sans toutefois sombrer dans le pessimisme.
L’espoir est toujours à l’horizon. La paix reviendra.
Le monstre s’écroulera. « De
l’intérieur même/s’effondrera leur
pilastre/pomme corrompue ». Oui, « le
phénix
vaincra ».
Préface du Consul de
l’Ukraine
Le consul d’Ukraine à
Montréal, Monsieur Eugène Czolij, signe la préface
et nous présente le contexte géopolitique de cette guerre.
Il rappelle la tragédie de l’Holodomor qui se
répète aujourd’hui et formule le vœu que cet
ouvrage « éveille davantage » les esprits
civilisés.
La longue postface récapitule les
principales séquences de cette cruelle invasion. Elles sont
consignées afin de demeurer à jamais inscrites dans la
mémoire. Nous y distinguons trois protagonistes. 1) Un
régime qui, en attaquant la souveraineté d’un
État pacifique, s’enfonce dans une erreur monumentale et
décime sa propre armée, sa propre nation. 2) Un peuple qui
résiste avec héroïsme, jusqu’à
surprendre la planète entière. 3) Un monde qui regarde,
divisé entre pays qui s’impliquent
généreusement et d’autres qui n’osent pas
encore s’enliser.
La
guerre : « cancer du monde
»
Bouleversé devant les crimes d’une
exceptionnelle ampleur, l’auteur confie :
« J’ai écrit ces pages au fil des jours.
C’est mon cahier de bord, mon exutoire, sinon j’aurais
craqué. Ce sont les chroniques d’une guerre absurde qui
s’apparente, pour recourir à une métaphore
matrimoniale, à un divorce mal digéré, mal
assumé. La personne qui s’estime blessée dans le
couple fait tout pour détruire l’autre, jalouse de la
liberté et du bien-être qu’elle s’est
procurés sans elle, après elle. La haine vengeresse se
déchaîne, irrationnelle, immorale, et prend des dimensions
extrêmement brutales. La guerre est qualifiée, dans ces
poèmes, de cancer du monde. On voit bien maintenant,
après un an de sang versé, combien il en coûte de
défendre sa liberté, sa
dignité. »
La guerre, sujet lourd, assez rare en
littérature, est traitée dans Anathema sur
l’usurpateur avec authenticité et
justesse. Les horreurs y sont habilement démystifiées. Le
réalisme poétique de ces haïkus attentifs aux menus
détails est sidérant et donne à
réfléchir. L’éloquence de la poésie
allège souvent le tragique propos. « Sacrifier tant
de boucs/les ficher à l’assommoir/pour sa propre
palme ». Les soldats deviennent des animaux envoyés
à l’abattoir, sans aucune valeur accordée à
leur vie. Tout cela, dans le but d’assurer la gloriole à un
chef inhumain, isolé, en
décadence.
L’univers
pâtit
L’omniprésence des
éléments de la nature et d’une panoplie
d’animaux attribue à ce recueil une dimension cosmique
où s’orchestre une symphonie pathétique digne de
Beethoven ou de Tchaïkovski. L’univers, en osmose, participe
à ces douleurs quotidiennes. Le poète écrit :
« les tulipes pleurent », les « prairies (sont)
sidérées » face à un tel degré
d’horreur.
Protection
de l’être
humain
Le souci du bien-être et des droits
fondamentaux de l’humain émerge clairement de cet ouvrage
et l’emporte sur les analyses politiques. « Soldats
moribonds:/le cerf-volant sera libre/les enfants
joueront ». C’est la consolation de ceux qui se sont
sacrifiés. Leur souhait octroie un sens noble à leur
dernier souffle : leurs enfants continueront à jouer en
liberté et en sécurité
dehors.
Un désir de bonheur transperce la lecture
de cet opus, malgré la terreur et la barbarie
omniprésentes. « Regardez ces prés/ces
montagnes et rivières/soif d’un chant de
paix ». Même les fleurs repoussent après les
carnages et les dévastations, « plus fortes que
feu ». Un appel désespéré à
l’au-delà intervient de temps en temps :
« Écraseras-tu/sous peu le mal et ses
dards ?/l’air
jubilera ».
Goliath
s’effondrera
Le contraste entre la puissance et la petitesse
des belligérants est illustré par ces vers :
« Un pigeon picore/au pied d’un char
titanesque/dérisoire force ». Ailleurs,
l’enfant défait la « toile
d’araignée/tissée large et bien
serrée ». Nous lisons dans un autre haïku, le
« lion imprévisible/tient en haleine le monde/va
bientôt
sombrer ».
Coup de
maître de Bernard
Anton
Il est certain que Anathema sur
l’usurpateur de Bernard Anton présente
un visage humanisé de cette guerre. Un
éclairage riche en symboles et en émotions est
proposé. Rares sont les poètes qui dressent, avec une
telle verve et maîtrise, un portrait ingénieux de la
guerre. Le lecteur comprend mieux, de l’intérieur, les
souffrances extrêmes d’un peuple courageux, grâce aux
images vives et percutantes qui jalonnent chaque page. Défi
réussi avec brio! Le lecteur ne peut plus rester
indifférent après les étincelles vibrantes de ces
haïkus. Sa conscience est
éveillée.
Chronique, Magazine
Des auteurs des livres, 7
février
2023
Tout d’abord, Bernard Anton
n’est pas étranger à la guerre, bien
qu’il préfère la paix, la nature et les
êtres humains vivants en harmonie… Cependant, pour
lutter contre les maux de l’humanité, il brandit
son arme la plus puissante : sa poésie. Cet artiste
passionné et inspiré par l’actualité
désastreuse se pose constamment des questions sur ce
monde complexe qui l’entoure, car c’est
l’essence même de nombreux créateurs et
lanceurs d’alerte comme lui. Dans ses derniers
ouvrages, Célébrades et Lauriers pour
l’Ukraine, il a démontré ses talents
de poète, grâce à des haïkus pour
exprimer ses idées très engagées en faveur
de la nature humaine et
animale.
Bernard Anton, un
amoureux de la
nature
Basé au Québec, cet
humaniste privilégie la contemplation. Ainsi, il
observe attentivement la nature sauvage, souvent
piétinée par la modernité et qui
souffre. Les défauts de l’humanité sont
les raisons pour lesquelles notre espèce ignore la
douleur des animaux abattus en masse et l’overdose de
modernisme, qui défigure la planète.
Selon Ben,
l’Homme oublie qu’il fait partie de cette
planète, au même titre que toutes les
créatures qui
l’habitent…
Anathema
sur
l’Usurpateur
Ben réapparaît aux
éditions de l’Harmattan dans la
collection Impliqués
éditeurs avec Anathema
sur l’Usurpateur. Il y a
rassemblé une sélection de haïkus portant
sur la guerre, la résistance et le conflit qui oppose
l’Ukraine à la Russie. Cette guerre a
bouleversé de nombreuses personnes, partout dans le
monde, et a suscité l’indignation de
l’Occident face à l’invasion d’un
pays reconnu indépendant, mais
considéré par Poutine comme étant une
région de la
Russie.
Multiples et scandaleuses sont ses
frasques, où il clame qu’il ne s’agit que
d’un territoire lui appartenant de droit, justifiant
l’occupation de l’Ukraine comme un moyen
d’anéantir les
« nazis ».
Le conflit
Ukraine/Russie
Tous les réseaux sociaux, les
chaînes de télévision, ainsi que les
événements sportifs ont
généralement pris parti pour l’Ukraine,
comme en témoignent les brassards de
solidarité ou encore leur victoire à
l’Eurovision. En réalité, il est
difficile de prévoir comment se déroulera
cette guerre dans les années suivantes, alors que
nous pensions que les conflits de ce type étaient
devenus désuets… Et pourtant, le
résultat est
là.
Loin des projecteurs des plateaux
télé où bavassent les journalistes,
Bernard Anton, lui, a écrit. Ce recueil de
haïkus a été rédigé entre
l’été 2022 et le début de
l’année 2023. Il met en lumière les
violations graves des droits de l’homme commises en
Ukraine et ciblant spécifiquement le peuple
ukrainien. Des images choquantes ont été
diffusées dans les médias et sur les
réseaux sociaux, montrant notamment des cadavres dont
la dignité a été profanée. Les
autorités russes continuent de décorer les
assassins, rejetant la responsabilité sur les forces
ennemies.
Préface de
Eugène
Czolij
La préface de l’ouvrage
est écrite par Eugène Czolij, consul honoraire
de l’Ukraine à Montréal, tandis que le
livre entier est dédié au peuple ukrainien,
salué pour sa bravoure. Cette œuvre inclut des
prises de parole en lien avec la guerre, des
personnalités publiques. Cette lecture est une
immersion oppressante dans les réalités
d’une guerre choquante et dépeinte de
manière très
brute.
Dans son Anathema
sur l’Usurpateur, Bernard Anton se
met à la place du peuple ukrainien, au cœur
d’une nature désolée. Anton utilise des
images divines, et transcendantes, à la
manière d’une épopée
lyrique.
Un message
écologiste et
pacifiste
La guerre contre l’Ukraine est
une guerre contre la vie elle-même, personne
n’en est épargné. Ainsi, le poète
montre que l’empathie et l’amour n’ont pas
de frontières. Il exploite également des
comparaisons symboliques avec des animaux pour renforcer ce
message écologiste et
pacifiste.
En définitive,
l’écrivain ne se contente pas de
présenter une simple publication militante. Il
souhaite que son travail soit lu et compris pour susciter
des prises de conscience et provoquer une réflexion
profonde sur la situation déplorable qui se
déroule sous nos yeux. Il considère que
l’engagement de l’Occident envers ce pays est
insuffisant et que la stabilité de l’Europe est
défaillante. En effet, en tant que barrière
physique entre la Russie et l’Europe, une crise en
Ukraine peut avoir des conséquences
dévastatrices, encore plus terribles…
C’est pourquoi Bernard Anton veut que son livre soit
un appel à l’action, un moyen d’informer
le public à la tragédie en Ukraine et
d’encourager une réponse efficace et
déterminée. La postface, quant à elle,
apporte un éclairage sur les enjeux internationaux en
présentant les perspectives différentes des
parties impliquées dans le
conflit.
Au-delà de l’Ukraine,
l’ouvrage vise à sensibiliser les lecteurs
à l’importance de la paix et de la justice dans
le monde entier, en faisant réfléchir sur les
conséquences de la guerre sur les peuples et les
écosystèmes.
Bernard Anton est un poète habitant
à Prévost. Son deuxième recueil sur
l’Ukraine
permet de découvrir la face
cachée d’une guerre grandement
médiatisée.
Chaque mot de ce livre ressemble à une
plaie béante qui frappe comme des clous ou des marteaux en
boucle.
Aux éditions Les
impliqués, Anathema sur
l’usurpateur est en vente
depuis le 3 février en Europe et le sera au Québec
dès le 10
mars.
Infos Laurentides l’a
interrogé…
D’où vous est venue
l’envie de faire un recueil de haïku
?
Le haïku est un genre littéraire
poétique plusieurs fois centenaire. Il est né au
Japon. Plusieurs pays asiatiques l’ont pratiqué. Sa
brièveté m’inspire. J’aime les phrases
incisives qui vont droit au but. Le bavardage me fait horreur. Je
fuis les mots inutiles, les longueurs. Tout ce qui est asiatique me
plaît au plus haut point, car c’est essentiellement
spirituel, « zen ». Avec quelques traits, un beau
tableau est brossé. De plus, il y a toujours un sens second,
un clin d’œil à une réalité autre.
C’est riche en symbole et en non-dit. Il faut savoir lire
entre les lignes et poursuivre la réflexion avec le peu de
mots transcrits.
On vous qualifie de magicien des
mots. Vous considérez-vous aussi
comme un chirurgien de
l’âme?
Oui ! J’aime les mots, la beauté
des mots, les phrases significatives, enrichissantes, les images
percutantes. Vous savez, les mots guérissent les maux. Parler
est une cure. Écrire est une cure. Communiquer,
échanger, c’est aussi une cure. Nous nous
représentons le monde par et dans les mots. Le langage est
plus qu’une partie intégrante de nous-mêmes. Le
langage, c’est l’être humain. Même les
éléments de la nature, les animaux, les étoiles
communiquent entre eux. Nous sommes des vases
communicants.
Le soin de l’âme est sacré.
Rentrer dans l’âme de l’autre est sacré.
C’est tout un art que de comprendre et d’aider une
âme blessée. Les mots peuvent être
thérapeutiques. Tout commence par l’accueil,
l’écoute, l’empathie. En effet, par mes
écrits, je tente de sonder les profondeurs de
l’âme.
Pensez-vous que le pardon pourra
s’appliquer un jour au peuple de
l’Ukraine?
Le pardon est très difficile à
vivre et à pratiquer. C’est pour cela qu’il
n’est pas trop populaire. Des personnes
préfèrent souffrir et en mourir plutôt que
suivre un tel processus thérapeutique. Le pardon doit
s’appliquer en toute circonstance, y compris au peuple
ukrainien et russe… Les Français, les Anglais et les
Allemands, pour ne donner que ces trois exemples, étaient des
ennemis. Ils se sont fait la guerre longtemps, puis sont devenus de
grands
alliés.
Poète , professeur,
théologien. Pouvons-nous vous ajouter le titre de
philosophe?
Ma formation est plutôt
littéraire et théologique, partiellement
philosophique. J’ai ma vision du monde, certes, comme un
philosophe peut en avoir. Il ne faut pas mélanger les champs
d’expertise.
Vos écrits resteront à
travers le temps. Si un jour quelqu’un
écrit votre
Un nouveau recueil de haïkus pour
dénoncer la guerre par Bernard Anton
Une fois de plus, Ben prend la plume pour dénoncer la guerre
en Ukraine. Il l’avait déjà fait le 6 mai 2022, en publiant un
ouvrage ( Lauriers pour l'Ukraine) qui traite ce sujet délicat.
L’auteur revient avec une compilation de haïkus, cette poésie japonaise
qu’il aime tant. Avec sa forme courte et simple, le haïku est devenu l’un
des types de poésie les plus populaires dans le monde entier. Il se compose de trois
vers de 5, 7 et 5 syllabes respectivement, qui décrivent
généralement les scènes de la nature. C’est une variation qui se
concentre sur la capture de l’instant présent, sur les impressions
immédiates et sur les émotions suscitées par la contemplation de la vie
sauvage et du quotidien.
Bernard Anton, auteur humaniste installé au
Québec, propose à son public Anathema sur
l’Usurpateur. Dans ce livre exclusif, Bernard Anton partage sa passion
pour le haïku en présentant une collection de ses propres vers, qui
reflètent son point de vue concernant la guerre et l’atrocité des crimes
commis. Ben est un artiste reconnu pour son style esthétique et ses
engagements pour la paix, la protection des animaux et de l’environnement. Il est
d’ailleurs associé à la poésie humaniste, qui se concentre sur
les valeurs morales et sa vision de l’éthique très poussée. Le
haïku est très présent dans ses travaux, car il permet de capturer la
profondeur d’une sensation ou d’une scène. Dans cette nouvelle
publication, Bernard Anton nous emmène dans un voyage terrifiant à travers les
conflits qui se déroulent à l’est de l’Europe,
célébrant l’héroïsme des résistants. Chaque
poème est un moment de réflexion, qui invite le lecteur à se connecter
avec la nature et à ressentir les émotions que la guerre peut
susciter.
Un début fracassant avec une préface et
des citations percutantes
Bernard Anton propose un ouvrage qui pourrait se
définir comme un cri contre la guerre en Ukraine et un appel à la paix.
C’est un livre puissant et orienté qui dénonce les assauts sanglants qui
ont déchiré cette nation et qui évoque les souffrances des populations.
D’ailleurs, Bernard Anton est connu pour son combat social. En tant qu’artiste
engagé, il utilise sa plume pour défendre les valeurs, dont la justice et la
liberté : parler au nom des oppressés. Dans Anathema sur
l’usurpateur, il exprime sa solidarité envers le peuple ukrainien
et il prend clairement parti en faveur du pays.
Le recueil comporte des poèmes d’une grande
intensité émotionnelle, qui évoquent les souffrances des populations,
les destructions et les pertes inutiles causées par la guerre. Bernard Anton exploite
des images saisissantes et choquantes pour dépeindre la violence et les
tragédies qui se déroulent en ce moment même, ainsi que la force de la
résilience humaine.
Anathema sur l’usurpateur est
un appel à la conscience des gouvernements et de l’opinion publique
internationale pour qu’ils agissent en faveur de la paix en Ukraine. C’est un
livre qui mérite d’être lu par tous ceux qui s’intéressent
aux conflits armés et à l’engagement des citoyens qui protègent
la justice sociale.
Forêt à
côté — rumeurs des fosses communes — lourdes de
silence
Ses haïkus sont des poèmes souvent
émouvants, qui abordent le thème de la responsabilité de chacun, pour
venger les milliers de morts en Ukraine. En utilisant des images comme la nature qui se
lamente par les animaux ou les plantes, l’auteur suggère que même la
planète semble exprimer sa tristesse et sa colère face à la perte de
vies innocentes.
Dans ce recueil, Anton n’hésite pas à
poser des questions provocantes qui ont pour but de bouleverser les esprits et
d’appeler à l’action, pour faire face à cette tragédie sans
précédent.
Finalement, Anathema sur
l’usurpateur de Bernard Anton est une compilation de poèmes
poignants qui dénonce brillamment la guerre en Ukraine. En utilisant la forme
atypique du haïku, Anton crée un mélange puissant de simplicité et
de profondeur, mettant en lumière la violence et les atrocités commises dans
ce conflit.
Un message clair et déterminé contre
l’oppression et la violence
Cela se reflète dans les mots forts et les images
frappantes utilisées par Anton. Son habileté à décrire la
situation en Ukraine dans un style à la fois esthétique et cru en fait un
témoignage poignant de la tragédie de la guerre moderne.
En plus de dénoncer la Russie comme étant
responsable de la guerre, Anathema sur l’usurpateur apporte
une voix de plus à la lutte pour la paix et la justice en Ukraine. Il est difficile
de ne pas être touché par la force et la passion des poèmes
d’Anton, qui exhortent à la résistance.
Anathema sur l’usurpateur est une
découverte importante pour tous ceux qui se sentent concernés par la guerre en
Ukraine et qui cherchent à comprendre les conséquences humaines de ce conflit
à travers l’Art.
Anathema sur
l’usurpateur, écrit par Bernard
Anton, est un livre récent publié
chez l’éditeur francophone
l’Harmattan (Les Impliqués). Ce
recueil de poèmes, sous forme de
haïkus, révèle un regard
profond et bouleversant sur la guerre en
Ukraine. En utilisant la forme concise et
expressive du haïku, Anton réussit
à décrire de manière
puissante les conséquences humaines de la
guerre qui sévit sur le territoire. Une
tragédie qui ne touche pas seulement les
êtres humains, mais aussi la nature,
triste spectatrice et victime de circonstances
qui la
dépassent.
Bernard Anton, que l’on
connait également sous son surnom Ben,
est un auteur de talent installé au
Québec. Il a consacré sa carrière
à l’exploration de divers domaines,
notamment l’art dramatique, la littérature,
la pédagogie, etc. Avec une expérience de
plus de 35 ans dans l’écriture au
compteur, il a publié une vaste quantité
d’ouvrages, allant de la poésie au roman en
passant par le slam, les nouvelles, le
théâtre,
l’essai.
En plus de ses réalisations
artistiques, Bernard Anton – qui est très
spirituel, est aussi réputé pour son
approche thérapeutique holistique, qui vise
à aider les gens à surmonter leurs
blessures et à atteindre le bien-être. Il a
également créé un prix pour mettre
en lumière le haïku en 2020, année
marquée par le coronavirus. D’ailleurs, il
a écrit sur ce sujet, puisque les thèmes
d’actualité sont de continuelles sources
d’inspiration pour
lui.
Par exemple, son recueil de
nouvelles, La
muse, décrit les
comportements humains et diverses situations qui ont
pour but de faire réfléchir le lecteur.
Ses derniers livres de haïkus portent les titres
énigmatiques suivants : Montagnes
de cendres,
CélébradesetLauriers
pour
l’Ukraine.
Anathema sur
l’usurpateur fait donc sens,
puisqu’il vient compléter les Lauriers qui
sont les prémices d’un engagement encore
plus appuyé, en faveur de la résistance
ukrainienne face à l’envahisseur russe. Ce
recueil dénonce cette guerre injuste, tout en
appelant à une vie plus harmonieuse avec la
nature.
Engagement
puissant
Son nouvel ouvrage se
présente clairement sous la forme d’une
prise de parti qui vise à attaquer la
responsabilité de la Russie dans ce conflit
innommable. Les mots choisis avec soin et les images
frappantes utilisées par Anton décrivent
fidèlement la lutte pour la paix en Ukraine. En
mettant en valeur ce peuple courageux, l’auteur
démontre son soutien inconditionnel à ces
gens devant subir les pires atrocités de la
guerre, dont les bombardements, les viols et les morts
par milliers jonchant des rues dans une
atmosphère digne d’un film
postapocalyptique… Et pourtant, c’est la
réalité.
Dans son Anathema
sur l’usurpateur,
Bernard Anton fait preuve d’un engagement puissant
en faveur de l’Ukraine. Il parvient brillamment
à capturer à travers ses haïkus les
émotions complexes que suscite ce conflit. En
utilisant des images déchirantes et une ambiance
carrément morbide, il interroge indirectement les
lecteurs sur le prix de la vie humaine et sur le devoir
de la société d’être à
l’écoute de ces souffrances.
Ces vers évoquent un monde en proie
à une violence sans nom, qui se voit s’écrouler
lui-même, à la manière d’un château de
cartes. Anton dénonce ce génocide, basé sur des
mensonges soufflés par une propagande massive, dans un
système qui se prétend avancé et moderne. Il y a
une réelle réflexion sur le pouvoir de la poésie
pour traduire la rage et l’indignation que suscitent les crimes de
guerre perpétrés. Le terme Anathema n’est
pas anodin, car il fait référence à la
colère divine, renforçant l’idée de la
gravité des actions décrites dans le
recueil.
Enfin, une postface fournit une
mise à jour sur la situation de la guerre en
cours. Pour toutes ces raisons, Anathema
sur
l’usurpateur est
un ouvrage original et d’actualité qui
interroge les valeurs fondamentales de la
société et le pouvoir de la poésie,
en faisant écho à l’injustice.
Finalement, l’Art avec un grand
« A » a souvent
été le théâtre d’un
engagement, d’un discours pour dénoncer des
scènes abusives et des atrocités. En
quelques exemples, L’Étranger de
Camus ou encore les poèmes de Jacques
Prévert, ouvertement
antimilitaristes.
Cet ouvrage de Bernard Anton se
distingue par l’usage insolite du haïku, un
genre poétique japonais traditionnel, pourtant
peu commun en littérature francophone actuelle.
Ce choix de forme accentue le caractère poignant
et éloquent des messages transmis. Le haïku,
en effet, a pour but de capturer un moment unique et
éphémère et de véhiculer une
émotion marquante en peu de mots. Dans ce
recueil, les haïkus de Bernard Anton nous invitent
à faire une pause dans notre quotidien et
à réfléchir sur les
conséquences de la guerre en Ukraine. La lecture
est donc éprouvante, difficile et souvent
intense. Cœurs et âmes sensibles
s’abstenir… L’auteur décrit
avec talent des images fortes et poignantes pour
évoquer le sang coulé et la
destruction.
D’ailleurs, la postface du
livre offre un éclairage supplémentaire
sur la situation en Ukraine, ce qui accentue la
pertinence du recueil et son engagement politique. Cette
œuvre livre donc une critique implacable de la
violence qui appelle à la réflexion et
à la prise de conscience de la scène
mondiale.
Finalement, Anathema
sur l’usurpateur se
révèle être un ouvrage littéraire puissant et
émouvant, invitant à une remise en question de la guerre
et de la société en règle générale.
Nous avons tous notre rôle à jouer, à notre
échelle…
Une œuvre pacifiste qui
soutient l’Ukraine par Bernard
Anton
Le
poète Bernard Anton, auteur vivant dans les
Laurentides au Québec, est surtout connu pour ses
nombreuses publications dans divers genres
littéraires, tels que la poésie ou le
slam… Il a également créé le
Prix Mur de l’Espoir pour
célébrer et mettre en avant le haïku. Ben
est un penseur humaniste qui se démarque avant tout
par son usage et sa maîtrise du haïku. Aussi, il
est proche de son public : c’est pourquoi il se
manifeste avec plaisir sur scène, afin de communiquer
avec ses lecteurs et échanger sur divers sujets
d’actualité.
Sa
dernière sortie porte le titre d’Anathema sur
l’usurpateur
C’est
un recueil poétique qui envoie un message central
contre la guerre et la violence. D’ailleurs, Ben est
habitué à cette maison d’édition
(Les Impliqués) qui lui a déjà fait
confiance pour de nombreuses autres publications. En outre,
le livre prône un message pacifiste évident en
mettant en avant la nécessité de
résoudre les combats par la négociation,
l’humanité et la diplomatie plutôt que
par la force et l’oppression. En résulte une
œuvre qui promeut l’harmonie et s’inscrit
dans une démarche ouvertement antimilitariste. Elle
montre à ses lecteurs les conséquences de la
guerre et l’importance de la paix, de la
cohésion entre les nations. Il n’est plus
question de prendre parti timidement, mais d’attirer
l’attention des gouvernements et politiciens, afin
qu’ils puissent agir pour de bon.
Parmi les
haïkus les plus intenses, on peut en citer deux en particulier :
« Je clame au soleil — au vent porteur de nos prières
— libérez l’Ukraine ! », « Nul
linceul prévu — ils les laissent dans les champs – pâture
aux rapaces ».
Dénoncer
la guerre en Ukraine sous forme de recueil poétique est un projet
intelligent pour plusieurs raisons
Tout
d’abord, ce genre littéraire offre une
perspective unique, poignante sur des
événements actuels qui nous impactent
malgré tout. Les mots choisis avec soin donnent vie
à des histoires et des scènes réalistes
et authentiques… L’art d’Anton suscite
l’empathie et la compréhension : en
utilisant le haïku pour décrire la guerre en
Ukraine, l’auteur peut créer un pont entre les
gens et les explosions de violence qui se déroulent
à des milliers de kilomètres de chez eux. Ben
peut faire entendre sa voix pour dénoncer les
injustices et les horreurs qui se produisent dans le monde,
même s’il n’est pas directement
impacté par cette tragédie.
Quelque part,
l’humanité forme un tout. Théoriquement, ce qui touche nos
voisins lointains devrait éveiller en nous le besoin de protection, et la
recherche de l’harmonie.
Enfin, la
poésie peut être un moyen de conserver les mémoires de la guerre
pour les générations futures. Ce recueil s’avère
être un précieux témoignage intemporel des horreurs de la guerre
en Ukraine en inspirant une réflexion sur les conséquences de la
violence et la nécessité absolue de la paix.
Bernard Anton est
un auteur talentueux qui a toujours choisi de s’engager pour les causes qui
lui tiennent à cœur en utilisant sa plume comme arme pour
défendre la paix, la justice et la liberté. Il l’a
déjà fait par exemple dans Célébrades
où il parlait pour les animaux, tout en déclamant son amour et sa
passion pour Brigitte Bardot, sa muse par excellence.
Son recueil
Anathema sur l’usurpateur incarne et représente bien son
indignation concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a fait de
nombreuses victimes... Il utilise des termes forts et déstabilisants pour
dénoncer les souffrances des populations, mais aussi de cette nature, qui
assiste impuissante à ce massacre. Ce recueil est également un appel
à la solidarité avec le peuple ukrainien.
Le
pays a été particulièrement
éprouvé et défendu par la scène
internationale. Bernard Anton s’identifie clairement
aux personnes qui subissent les pertes les plus
néfastes et exprime une admiration sans vergogne
envers elles. Il décrit des images saisissantes et
évocatrices pour dépeindre la violence
sanglante et les tragédies de la guerre, tout comme
la résilience des victimes.
En outre,
Anathema sur l’usurpateur est un encouragement à
l’action. L’auteur espère que les gouvernements et
l’opinion publique internationale seront sensibilisés aux
conséquences dévastatrices de la guerre en Ukraine et qu’ils
agiront vraiment pour promouvoir la paix et la justice véritable, celle qui
protège la veuve et l’orphelin.
Ce recueil
poétique offre une occasion unique et différente de concevoir la
guerre en Ukraine sous un angle différent et original, et d’entendre la
voix des personnes passées sous silence : les plus affectées par
les combats…
L’art
d’Anton, en tant que forme d’expression, peut être un moyen
puissant pour véhiculer des messages engagés et défendre des
causes importantes. Ben a la capacité de toucher les gens de manière
émotionnelle et de les sensibiliser à des problèmes sociaux et
politiques d’actualité. Cette création inspire, défie et
provoque la réflexion sur des sujets essentiels. Grâce à ce
nouvel ouvrage, Bernard Anton incite son lectorat à s’ouvrir à
ce monde et à penser différemment. Malgré la distance entre le
Québec, la France et l’Ukraine, les humains de toutes
nationalités apportent leur soutien à un pays de courageux soldats qui
résistent à l’oppression.
Bernard Anton publie un nouvel
ouvrage inspiré de
l’Ukraine
C’est à Val -David que le lancement
officiel du dernier ouvrage de l’écrivain Bernard Anton
Anathema sur l’usurpateur a eu lieu en mars
dernier.
L’ouvrage, qui est disponible au
Québec depuis le 10 mars, peint de façon réaliste
la guerre atroce vécue au quotidien par un poète sensible
aux souffrances
observées.
Les 280 haïkus qui
composent Anathema sur
l’usurpateur sont
parsemés d’images crues et de cris
déchirants.
Avec ce plus récent recueil, l’auteur
livre un récit dépeignant non seulement toute la laideur
de la guerre qui se joue depuis plus d’un an en Ukraine, mais
également le courage d’un peuple qui résiste
obstinément à
l’envahisseur.
On dénote dans
l’œuvre d’Anton que le souci de
l’être humain l’emporte sur les
considérations politiques. Par cet opus,
l’écrivain souhaite livrer au lecteur
un message d’amour et de paix à travers
les pages de son
ouvrage.
« J’ai
écrit ces pages au fil des jours. C’est
mon cahier de bord, mon exutoire, sinon
j’aurais craqué. Ce sont les chroniques
d’une guerre absurde qui s’apparente,
pour recourir à une métaphore
matrimoniale, à un divorce mal assumé
», soutient Bernard
Anton.
Bio
Bernard Anton Bernard Anton Ph. D a
enseigné durant 35 ans. Sa carrière littéraire
s’étend sur plus de 30 ans avec une cinquantaine
d’œuvres à son actif qui ont été
publiées au Québec, en France et aux
États-Unis.
Qualifié dès ses
premiers recueils de « magicien des mots
», Bernard Anton a participé à
plusieurs expositions, colloques, revues,
conférences, festivals et
événements. Il a également
créé le Prix Mur de l’espoir
pour le
haïku.
Bernard
Anton s’engage en faveur de l’Ukraine dans un
recueil
poétique
Cet
artiste-poète qui réside au Québec
s’est toujours intéressé de
très près à ses engagements pour le
climat et pour la paix. Auteur d’une
pléthore d’ouvrages qui se déclinent
en divers genres, cet homme aux talents multiples a
aussi été enseignant. Toutefois, sa
principale expertise s’oriente vers la
poésie et son expression. Bernard Anton
s’est passionné pour le haïku il y a
des années et a pleinement adopté cette
forme minimaliste, mais subtile, originaire du Japon.
Pour résumer, un haïku traditionnel se
présente sous la forme de trois vers, cinq
syllabes, sept syllabes, puis de nouveau cinq
syllabes… Le but de ces poèmes est de
décrire le moment présent, fugace,
insaisissable… L’artiste
s’émerveille devant son environnement, la
nature qu’il
intègre.
Récemment, l’écrivain militant
a publié son Anathema
pour l’usurpateur, un recueil
poétique court, mais intense. L’ouvrage est paru sous la
bannière des « Impliqués » au
début de l’année 2023. La première
partie de ce livre impactant est consacrée à la guerre en
cours qui oppose la Russie à l’Ukraine, à la suite
de l’invasion du pays par les forces de Vladimir Poutine. Cette
préface est signée Eugène Czolij, consul honoraire
de l’Ukraine au Canada. Voilà qui donne un crédit
supplémentaire à cette œuvre
dénonciatrice.
Le poète, également connu sous
le pseudonyme « Ben », s’est
déjà plongé dans l’expression des crises
et des urgences. Tout d’abord, son engagement
écologique est parfaitement traduit par le haïku
japonais dans ses recueils Célébrades et Montagnes
de cendres, publiés par les
mêmes éditions. Alors que le premier questionne
les limites du transhumanisme et la dégradation de la
planète, le second aborde directement la gestion de la
pandémie liée au
coronavirus.
Ici, Anton a entrepris la rédaction
d’un nouveau recueil poétique. Le texte commence par
des citations marquantes. Ce choix donne l’occasion au lecteur
de comprendre immédiatement que le livre traitera du conflit
entre la Russie et l’Ukraine. Cette crise diplomatique sans
précédent a affecté les vies de nombreux
individus, même en France ou au Québec, qui se trouvent
à distance du champ de
bataille.
L’art permet aux créateurs de
communiquer leur message de manière puissante et engageante
sans recourir à la violence. Dans ce livre bref et peu
volumineux, Bernard Anton dédie sa poésie au peuple
ukrainien et à Volodymyr Zelensky, sous forme de haïkus.
L’écrivain réussit à dépeindre un
paysage apocalyptique et ravagé pour exprimer ses sentiments
et sa vision d’une guerre inutile, qui ne fait
qu’engendrer et entretenir une haine
dévastatrice.
Avec son nouveau recueil poétique, Ben
se consacre à la représentation de situations sombres
et effrayantes à travers le pouvoir des mots. Il souhaite
dénoncer les injustices tout en rendant hommage aux humains
valeureux qui cherchent à survivre malgré la menace
russe.
Bernard Anton exploite à nouveau son
talent pour retranscrire les horreurs dans un style poétique
à la fois captivant et poignant. Il n’hésite pas
à explorer la nature, les émotions humaines et les
traumatismes pour donner vie à ses vers. Ce livre court,
intensément écrit, plaira certainement à ceux
qui sont amateurs de poésie
moderne.
De plus, la postface informe sur la guerre,
grâce à un résumé incluant des dates, qui
permettent à la cible du poète de mieux se situer dans
l’action et même d’en apprendre plus sur cette
période charnière pour
l’humanité.
Ben aborde cette crise diplomatique et
militaire en Ukraine en utilisant le haïku. Au lieu de miser
sur des armes destructrices, Bernard Anton s’exprime par la
puissance de son art, en brandissant des mots pour dénoncer
et transmettre son message. Un discours qu’il espère
résonner aussi loin que possible, pour pouvoir sensibiliser
les lecteurs, mais avant tout les gouvernements et ses
représentants
politiciens.
Finalement, Bernard Anton expose sa rage
contre l’injustice et la brutalité à travers ce
texte consacré à un pays victime d’une guerre
effroyable. Il interroge notre propre moralité en se
demandant comment une telle agression peut se produire dans une
société qui se définit comme
éclairée et respectueuse des lois internationales.
Le recueil Anathema
sur l’usurpateur regorge de
haïkus décrivant la fureur et le dégoût
face aux horreurs commises pendant la guerre : les viols, la
profanation de
cadavres…
D’ailleurs, le terme
« Anathema » renvoie à la
colère de Dieu, reflétant la profonde
réprobation de l’auteur envers les criminels de guerre.
Une analyse de la situation actuelle, présentée dans
une postface, reprend point par point les événements
récents de cette
tragédie.
Anathema sur l'usurpateur de Bernard Anton,
Culturehebdo.com/livres-mars-avril-2023
TVBL « Entrevue », avec Claude Desjardins,
l'émission Accès local, 9 mai 2023
Rencontre
avec Bernard Anton
Bernard Anton est un auteur canadien
très prolifique aux valeurs pacifiques. Il a
accepté de répondre à nos
questions.
Bonjour Monsieur Anton, pouvez-en quelques
mots vous
présenter ?
Je suis un professeur et un thérapeute
à la retraite. J’écris de la poésie, des
essais, des nouvelles… Je vis au Québec, à la
campagne, dans une région montagneuse appelée Les
Laurentides. J’ai publié plus de 50 livres. La
proximité de la nature est primordiale pour moi. Je ne peux
plus supporter le stress ni la pollution de la
ville.
Voulez-vous devenir écrivain quand vous
étiez
jeune ?
Oui, mais aussi avocat pour défendre
les opprimés, médecin pour soigner et guérir,
comédien parce que j’aime le théâtre. Je
me suis vite rendu compte, après un an d’art dramatique
au conservatoire, de mon potentiel de créativité,
alors j’ai laissé de côté
l’interprétation pour me dédier aux lettres. La
politique m’intéressait parce que
j’espérais changer le monde. Cependant, après ma
participation active, comme candidat pour le Parti vert,
j’étais désenchanté de la
compétition féroce qui règne dans ce milieu.
Ça peut être très violent et contre-productif.
De telles conditions me
rebutent.
Qu’est-ce qui vous a donné envie
d’écrire des livres ? Et à quel âge
avez-vous écrit vos premières
lignes ?
Écrire des livres, c’est laisser
éclore sa créativité, être pleinement, se
réaliser, advenir. C’est le sommet de la
découverte et du don de soi aux autres. C’est
l’écoute de ce qu’il y a de plus subtil dans son
expérience personnelle et dans l’univers. C’est
participer à une réflexion commune pour édifier
une meilleure société. J’ai griffonné mes
premiers vers à l’école, quand j’avais
13-14 ans. J’étais amoureux fou d’une fille qui
se tenait toujours avec un gars. Amour impossible ! Je
souffrais de la voir embrasser longuement son amant. J’avais
montré ce poème à mon professeur de
français, un certain M. Baron. Il l’a bien aimé.
Je me souviens encore de son beau sourire
approbateur.
Quelles sont vos autres
passions ?
La musique, le dessin, la photographie, la
psychologie, les relations interpersonnelles enrichissantes, la
nature inspirante, la méditation profonde, la
spiritualité naturelle, toutes les formes d’art.
Également dormir. Dormir beaucoup ! Une passion
récente : faire des biscuits. C’est simple et
facile. Là aussi, j’écoute mon intuition et
j’improvise. Jamais la même recette. Chaque fois
c’est différent. Exactement comme en
écriture !
Où
écrivez-vous ?
J’écris partout où je suis
inspiré. Dans la voiture, au restaurant, dans mon lit, devant
mon bureau. Quand des phrases surgissent à mon esprit,
j’arrête tout et je les note. Elles me réveillent
parfois la nuit ! Je mise sur l’émerveillement
spontané, c’est alors plus facile et ça coule de
source.
Quel est votre livre
préféré ?
Ça dépend, Ça change avec
les années et les intérêts du moment.
J’aime beaucoup les nouvelles de Guy de Maupassant et de
Gabriel Garcia Marquez, Le
dernier jour d’un condamné de
Victor Hugo, Bérénice de
Racine. Cette pièce est sublime. Il ne se passe presque rien
durant les cinq actes. D’une simplicité et d’une
limpidité incroyables. C’est le descriptif d’une
séparation amoureuse si douloureuse. C’est
léger, aérien, profondément humain. De la pure
musique.
« Dans un mois, dans un an, comment
souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent
de vous ?
Que le jour recommence et que le jour
finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir
Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir
Titus !
»
Combien
de temps consacrez-vous à l’écriture par
semaine ?
Quand je suis en mode création, pris
dans un nouveau projet d’écriture, ça peut
être intensif, 60-80 heures par semaine. Les heures passent
sans m’en rendre compte. Souvent aussi, c’est de la
relecture de manuscrit. Je peux peaufiner un texte cent fois, et
constamment trouver de petits détails à bonifier.
C’est une tâche épuisante. La matière
inépuisable ! Il faut être en forme et
reposé. C’est douloureux pour le dos et les jambes que
de rester longtemps assis, immobile. Il faut se lever, bouger
régulièrement.
Avez-vous de nouveaux
projets ?
Je travaille maintenant sur une pièce
de théâtre qui me passionne. Ce sera très dur,
très intense. On n’en sort pas indemnes. C’est la
première fois que je me concentre sur beaucoup de personnages
en même temps. Ça se déroule vite. Le langage
est direct, presque à couteaux tirés. Ce projet
traînait depuis un certain temps. Il était en
gestation, en dormance, dans mon inconscient. Là, il a surgi
avec force et s’est imposé à moi. Je
n’avais plus le choix que de m’y consacrer. Il
m’habite et monopolise toutes mes énergies. C’est
composé de 23 tableaux. Cet opus dénonce vivement
encore l’injustice, la
violence.
Je peaufine parallèlement un autre
superbe recueil de nouvelles. C’est fascinant de peindre des
portraits humains, de raconter des histoires touchantes,
percutantes. La mise en avant des émotions est un art
délicat qui exige beaucoup de
tact.
De plus, j’ai plusieurs anciens livres
épuisés, brûlants d’actualité,
très riches et très nourrissants. Je songe à
les rééditer chez un autre éditeur pour les
rendre à nouveau
disponibles.
Un petit mot pour la
fin ?
Je savoure deux haïkus publiés
dans mon dernier recueil Anathema
sur l’usurpateur (éd.
Les Impliqués), lequel complète Lauriers
pour l’Ukraine (chez le
même
éditeur).
Moins que pucerons / aucune valeur humaine
/ morts en
continu
O toi qui apportes / lumière et
paix en ce monde / agis au plus
tôt
«Après moi
la foudre et le plus béant
des désastres»
Bernard Anton contre la
guerre
Ce n’est pas la première fois que
Bernard Anton s’en va en guerre. Pour cet amoureux de la paix,
de la nature et des humains, il convient de prendre les armes (sous
forme de plume) pour vaincre les fléaux du monde. Très
au fait de l’actualité, ce poète insolite
s’est toujours interrogé sur l’univers qui
l’entoure et c’est là le propre de tout artiste.
Dans ses derniers ouvrages, comme Célébradesou
encore Lauriers
pour l’Ukraine,
l’auteur-poète s’est démarqué par
l’usage singulier de haïkus. Pour cet humaniste installé
au Québec, l’heure est à la contemplation. Une
observation non passive de la nature, qui souffre des actes de barbarie
perpétrés par égoïsme et ignorance. Les principaux
défauts des Hommes avec un grand «H» se résument à la haine, la
violence et l’insouciance. Ce sont probablement ces raisons qui le
poussent à rester indifférent aux cris des animaux mourants
par sa faute, et de cette planète qui en paie le prix
fort.
Ben
réitère dans la collection des
Impliqués avec Anathema sur
l’Usurpateur
Il présente une compilation de
haïkus sur le thème de la guerre, de la
résistance et plus particulièrement du conflit
armé qui oppose l’Ukraine à la Russie. Ce serait
un euphémisme de dire que cet évènement
bouleversant en a choqué plus d’un. L’Occident
s’est ému et indigné de cette invasion
d’un pays indépendant, considéré par
Poutine comme une part même de la Russie, dénigrant
l’identité de ce peuple légitime.
Les réseaux sociaux, chaînes de
télé, concours et démonstrations sportives ont
globalement choisi le camp de l’Ukraine. De leur côté,
les Russes peuvent compter sur leurs alliés : la
Biélorussie ou la Chine… Difficile de prévoir ou
d’entrevoir ce à quoi ressemblera l’avenir et
l’issue de cette guerre que l’on croyait pourtant appartenir au
passé.
Une forme d’archaïsme qui touche
fortement Bernard Anton — qui se range clairement du
côté du président Zelensky. D’ailleurs,
l’artiste inclut des citations, des prises de position
d’autres leadeurs mondiaux, dont Joe Biden, le
président des États-Unis d’Amérique. Ce
«génocide» est souvent dénoncé dans
sa poésie, volontairement alourdie par la peine qu’il
ressent envers cette bataille
sanglante.
Bernard Anton a fondé le prix du Mur
de l’Espoir, qui met à l’honneur la forme
japonaise du haïku. Celui-ci se démarque par sa
brièveté, mais aussi par l’idée de poser
peu de mots sur des situations éphémères.
C’est pourquoi ce type de poésie se prête
à la contemplation de la nature. Ici, l’audace de
Bernard Anton se révèle une fois de plus dans toute sa
splendeur.
Loin de ce Québec qu’il aime tant pour sa
faune et sa flore uniques, l’homme décide de décrire
l’horreur, l’atrocité, l’ignoble. Pour ne citer
quelques haïkus, le lecteur retiendra par
exemple :
«seulement les ombres — les cadavres
altérés — brameront
hourra»,
«les mères au front — mais où sont donc nos
enfants? — les balles rétorquent»,
« à court
d’accessoires ?
—
prenez gilets, casques,
gourdes —
des
compagnons
morts »
D’ailleurs, cette compilation de textes
écrite entre le 2 juin 2022 et le 20 janvier 2023
porte avant tout sur les crimes de guerre perpétrés en
Ukraine et visant le peuple ukrainien, y compris les civils (non
seulement les soldats). Des images très choquantes ont
circulé dans les médias et sur les réseaux
sociaux, montrant notamment de nombreux corps sans vie
laissés dans la rue, en proie aux corbeaux et aux
charognards. Les autorités russes démentent tout acte
de barbarie de leur côté, renvoyant la balle dans le
camp adverse.
Afin d’expliquer au mieux sa
démarche, l’auteur a décidé
d’inclure une préface pour son livre Anathema
sur l’Usurpateur. Ce texte est
écrit par Eugène Czolij, consul honoraire
d’Ukraine à Montréal au Québec. Bernard
Anton dédie cette publication au peuple ukrainien,
qu’il salue pour sa «résilience et son
courage».
L’ouvrage débute par des citations de
plusieurs personnalités publiques, dont Boris Bondarev, diplomate
russe à l’ONU qui a démissionné en Suisse, au
printemps 2022. Chrystia Freeland, Première-ministre du Canada
et Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères se
sont également exprimées. Volodymyr Zelensky et Olena Zelenska
ont aussi droit à leurs citations et messages. Cela permet au lecteur
d’être déjà en immersion dans ce recueil
poétique. Il sait où il met les pieds : ce ne sera pas
une expérience plaisante, bucolique, et encore moins un voyage
agréable. Cette découverte littéraire est une porte
ouverte vers l’enfer. Il est d’autant plus choquant de
comprendre que ces scènes qu’il dépeint sont bien
réalistes et correspondent aux documentaires qui nous parviennent en
France ou au Québec — bref, dans le monde
entier.
Bernard Anton inclut beaucoup
d’iconographie religieuse, parlant des anges ou bien du ciel,
mais aussi de la nature elle-même, qui subit les assauts des
chars et des armes comme dans ce haïku :
«mêmes les chats craignent
— les procès pour crimes contre —
l’humanité,
eux?»
De temps en temps, le poète fait une
pause avec des images plus sereines, tranquilles. Le calme avant la
tempête. Très souvent, il rapproche les humains des
bêtes, en choisissant des prédateurs ou des animaux
dangereux. Un peu à la manière de la Fontaine, il
sélectionne ses créatures en fonction de leurs
caractéristiques et de sa symbolique comme l’anguille,
l’alligator, l’araignée, le
crocodile…
Bernard Anton cherche à se mettre
au plus proche de la position de l’Ukrainien,
résistant à la guerre qui frappe son
pays.
De cette manière, il insère un
message fort : celui que toute personne en ce monde, humain
comme bête, porte désormais les cicatrices de cette
haine menée contre cette nation et son peuple. Peu importe
l’endroit où le lecteur se situe, il est lui-même
impacté et touché, car déclarer la guerre
à l’Ukraine, c’est se dresser contre
l’humanité. Ainsi, la nationalité ne joue pas un
rôle prépondérant en matière
d’empathie.
D’ailleurs, l’ambition de Ben
dépasse la simple publication d’un recueil
engagé. Il s’agit d’un texte qui a pour vocation
d’être lu, connu et utilisé afin
d’éveiller les consciences et de créer une
véritable réflexion, une réaction puissante en
faveur de l’Ukraine. À ses yeux, l’engagement de
l’Occident reste encore trop discret et trop faible. Comme
l’Ukraine est le rempart entre la Russie et l’Europe,
une fissure peut provoquer un
raz-de-marée.
Près d’un tiers de
l’ouvrage se dévoile sous la forme d’une
postface, résumant la guerre qui se déroule en
Ukraine. Ce rappel à l’ordre est le bienvenu, car il
dresse une liste précise où les dates et les faits
sont évoqués. L’ensemble est
rédigé d’une façon à mettre en
lumière l’Ukraine et à défendre sa
position contre la
Russie.
Anathema
contrel’usurpateur vise donc clairement Poutine :
l’auteur-poète s’insurge et s’exprime
à ce sujet dans un recueil court et bref, mais intense par
son traitement graphique et sa maîtrise du haïku.
Puisqu’il s’agit d’une forme atypique dans le
cadre d’une publication moderne, ce recueil vaut la peine
d’être lu, ne serait-ce que pour se confronter
différemment à l’actualité dramatique du
monde.
In Living Earth, Bernard Anton took ample time to
duly examine the interrelationship between humans and nature or the environment. Humans are
meant to be a part of the environment and not owners and dominators of it. We are meant to
preserve it while living in it and not attempt to destroy it with our savage behaviors.
These savage behaviors that destroy the environment are outlined and explained in the pages
of this book. The author, Bernard Anton, also examines and analyzes different environmental
teachings from spiritual perspectives. He delves into these interrelated teachings, and it
makes me discover that a lot of religions and traditions have similar beliefs and thoughts,
especially when it relates to the environment. The shared care for the preservation of the
environment could be the unifier needed to bring all people of the world together in peace.
He commenced with teachings from the Christian perspective and moved on to that of the
reformed churches, Muslims, Hindus, Bahá'í faith, Native Americans, Jews,
Buddhists, Atheists, and so on. All the different methods of teachings about the environment
came down to the same thing, which was to protect and preserve the environment we all live
in.
I like the idea the author is trying to put out there with this book, Living
Earth. The concern for the environment didn't start today. It has been a topic
of discussion for decades. The author tries to return our attention to these genuine
concerns through a different lens. Though every religion is seen as unique and different,
the topic of environmental degradation has become a common ground, and Bernard Anton has put
the spotlight on that with this book. I liked that he did extensive research on every form
of religion and tradition cited in this book. He did not just name-drop them, but he
explained things from their perspectives. He also included realistic approaches to the issue
at hand, and I commend that.
The method of explanation in some of the chapters left more to be desired because I found it
challenging to understand the information in the said parts of the book fully. Knowing that
the readers are of different mindsets and traditions, the author should have simplified some
of those explanations in order to carry everyone along.
I will give this book a rating of five out of five stars.
Notwithstanding the issue I mentioned in the paragraph containing what I dislike about the
book, Living Earth was worth the time I invested in reading it. The
message the author used the book to convey should be of utmost priority to us as humans. I
believe the book was professionally edited because I found just one error in it.
I recommend this book to everyone concerned about the looming ecological crisis, the impact
of which we are already experiencing. I also recommend this to lovers of nature and
believers of different religions.
Connaissez-vous cet auteur, Bernard
Anton ? Il est édité en France mais il réside au Québec. Je
l’ai découvert récemment à travers un recueil de nouvelles et de
récits : LA MUSE. J’aimerais savoir ce que vous en pensez. Son
écriture est très fleurie dans le bon sens du terme - un délice pour
qui savoure la langue française - ce qui ne l’empêche nullement de
traiter de sujets terre à terre comme la vente d’un condo ou les agences de
rencontres. Il écrit dans une langue à faire rêver et j’ai
beaucoup aimé son humour. Ses personnages sont très crédibles et ils
s’expriment – en général – poétiquement, comme si un
conteur reprenait leurs propos tout en les enjolivant. Une belle lecture
d’été, à mon avis. Avez-vous lu des livres de Bernard Anton
?
Par Jacqueline Roch dans Groupe la Fureur de Lire.
25 juillet 2023
https://www.facebook.com/groups/438830793235232/
Préface de Nathalie
Boisvert
L’audace du sujet de cette pièce
de Bernard Anton m’a interpellée d’emblée. Le risque
m’apparaissait beau et grand. Je fus immédiatement happée par
les dialogues.
Comment parler d’une guerre, dont
l’issue se joue toujours dans un monde précaire et instable, en pleine
transformation à plusieurs niveaux ?
Défi réussi. L’auteur
installe dès le départ un procédé scénique
d’une grande efficacité. Les soldats du premier tableau,
présentés de façon clownesque, ainsi que leur dialogue
déjanté permettent au spectateur de prendre la distance
nécessaire pour comprendre cette dure réalité et se faire sa
propre opinion.
Au-delà de l’audace du
thème, au-delà du traitement habile et perspicace d’un sujet
extrêmement sensible, la langue de Bernard Anton m’a
particulièrement captivée. Flirtant avec le théâtre de
l’absurde par moment, teintée d’une poésie
singulière et lyrique, sa langue a toujours des qualités musicales et
un souffle qui ne dérougit pas.
Certaines scènes criantes de
réalité sont bouleversantes. Elles font ressortir
l’absurdité de la guerre et son horreur, sans nous épargner
aucunement.
Il serait difficile de parler de la
pièce de Bernard Anton sans mentionner la recherche monumentale qu’il a
effectuée au préalable sur le sujet. Les anecdotes et les faits
rapportés sont véridiques; leur absurdité et leur
théâtralité ne sont nullement inventées, ce qui ajoute
une gravité au propos de l’auteur malgré les passages parfois
drolatiques.
Le contraste entre l’humanité
des personnages et l’horreur des actions présentées de
façon frontale opère de manière impitoyable, nous laissant
témoins impuissants d’une guerre qui n’en finit plus et qui
sacrifie l’humain, au profit de la recherche sans scrupule du
pouvoir.
C’est dans cet interstice que Bernard
Anton nous prend à partie et nous bouscule. C’est là que son
engagement indéfectible et sans compromis pour les droits humains
réside.
Déconfiture des escobars est
une pièce brûlante d’actualité qui nous ramène
à l’essentiel, à ce qui est en train de nous échapper en
direct, et qui nous demande d’agir, de parler, de
dénoncer.
Nathalie Boisvert, dramaturge et
professeure,
Prix Émile Augier de
l’Académie française (2018)
25 septembre 2023
Belle appréciation de
la célèbre dramaturge Nathalie Boisvert (Prix de théâtre
de l'Académie française, 2018)
Tant qu'à y être, pourquoi ne pas découvrir
Bernard Anton, cet autre auteur qui a
fréquenté mes ateliers, et sa "Déconfiture des escobars" qui
m'a jetée par terre tellement les mots sont en feu - sans parler de la recherche
absolument titanesque effectuée par son auteur. Bravo à toi!
10 février 2024
- Cassandra
Gazeau, MH entertainment, 5 novembre 2023
Déconfiture des
escobars :
La tragi-comédie poétique de Bernard Anton
qui brise les frontières
Le dernier opus de Bernard Anton, intitulé
Déconfitures des escobars, est paru aux éditions Les
Impliqués (Paris) le 31 octobre 2023. Ce livre, qui marque le troisième
ouvrages de l'auteur sur l'Ukraine, se démarque par son exploration
courageuse et poignante de la réalité déchirante de la guerre. Bernard
Anton offre aux lecteurs une œuvre à la fois puissante et émotionnelle
qui ne peut laisser personne indifférent.
Déconfiture des
escobars est une tragi-comédie poétique qui
dépeint la cruauté quotidienne de la guerre en Ukraine. L'auteur nous
transporte dans un kaléidoscope de scènes, mettant en lumière
l'intégrité et la dignité humaines dénigrées par les
ambitions délirantes d'un mégalomane qui ébranle l'ordre
mondial.
L'œuvre est parsemée
d'images brutes et de cris déchirants, créant une expérience
littéraire qui repousse les limites des mots et des personnages.
Bernard Anton, reconnu pour ses
précédents travaux sur l'Ukraine, apporte une authenticité et une
justesse inégalées à sa tragi-comédie. L'auteur
réussit à saisir la réalité poignante de la guerre tout en
laissant transparaître la poésie qui peut émaner de
l'horreur.
« - C'est
quoi la liberté ?
- C'est de pouvoir
folâtrer dehors
tranquillement
et laisser les
moineaux chanter. »
Tableau IV
La parole libérée et
libératrice de ses personnages, incite à la réflexion profonde sur la
condition humaine bafouée en temps de guerre. Au-delà de la brutalité
du conflit, Déconfiture des escobars parvient à
transmettre un message de paix, d'amour et d'espoir. Malgré les
atrocités étalées au fil des pages, le livre dévoile la
résilience de l'être humain et son désir inébranlable de
préserver sa dignité.
La tragi-comédie de Bernard Anton se lit
comme un cri d'espoir au milieu du chaos. L'auteur lui-même explique le sens
du titre, déclarant que "Déconfiture des
escobars désigne l'échec des menteurs et des
hypocrites qui cherchent à justifier leurs méfaits en manipulant les
événements malheureux à leur avantage". Cette exploration de la
vérité et de l'intégrité humaine est au cœur de cette
œuvre d'art littéraire.
Déconfiture des
escobars est une lecture qui va bien au-delà de
l'ordinaire. Elle pousse les limites de la langue et de la littérature en
explorant des sujets rares et dérangeants, tout en offrant une expérience
littéraire captivante et émotionnelle pénétrée de
subtilité et d'humour.
« Au fond de nos
souliers,
des scorpions
enragés nous poussent
à commettre,
depuis des millions d'années,
les pires crimes de
sphinx, même contre
les reflets du
vent,
contre les
châteaux de sables des enfants. »
Tableau XX
Si vous êtes à la recherche d'un
livre qui vous marquera profondément, qui vous fera réfléchir et qui
laissera une empreinte indélébile dans votre esprit, alors ne cherchez pas
plus loin. Ne ratez pas l'occasion de plonger dans cette tragi-comédie
poétique de Bernard Anton. Préparez-vous à un voyage au coeur de
l'humanité et de l'espoir. Un éventail de personnages vous fascineront
et vous ébranleront.
Bernard Anton Ph.D. : Le magicien des mots au
service de l'humanisme littéraire.
Note Biographique :
Écrivain, enseignant retraité et
thérapeute québécois né en 1961, ce Québécois de
62 ans est connu pour ses nombreux ouvrages. L'univers littéraire a
été choyé par la plume prolifique de Bernard Anton Ph.D. qui enchante
les lecteurs avec plus de cinquante ouvrages à son actif.
Dès ses premiers pas dans le monde de la
littérature, Bernard Anton Ph.D. a été acclamé par des critiques
et des poètes de renom, notamment Gaston Miron, Jean Royer, et Jean
Éthier-Blais, qui ont rapidement perçu le raffinement de sa pensée et
de son verbe. Il a été surnommé le "magicien des mots", un
titre qu'il porte avec une modestie caractéristique.
Ses œuvres sont imprégnées
d'une profonde humanité, et consacrées à la recherche du
bien-être et de l'épanouissement de l'humanité à travers
la littérature. Ses livres sont des invitations à explorer les méandres
de l'âme, à comprendre les complexités de nos émotions, de
nos rêves et de nos aspirations.
Entrevue avec
Philippe-Emmanuel David de TVBL : « Un chant pour la liberté et la
dignité humaines »
14 novembre 2023
https://youtu.be/uxAD8C5glkU
Bernard Anton présente Déconfiture des
escobars
Entrevue avec Bernard Anton, professeur et
thérapeute québécois à la retraite,
auteur de plus de cinquante ouvrages. Son dernier
livre Déconfiture des escobars vient de
paraître aux éd. les
Impliqués.
Qu’est-ce qui vous a
motivé à écrire cette fois-ci une
pièce de
théâtre ?
J’ai suivi une formation d’un an en
Art dramatique au Conservatoire quand j’avais 17 ans. Je
voulais devenir acteur, mais l’amour des lettres et de
l’enseignement m’a fait changer très tôt de
choix de carrière. Maintenant que je suis à la retraite,
je peux retourner à mes premières amours. J’aime le
théâtre parce que c’est la vie en direct. C’est
une extension de la vie, des fragments de vie transposés sur
scène. Sur les planches, défilent des morceaux importants
et amplifiés de nos
vies.
Une pièce de théâtre va plus
loin qu’un poème, qu’une nouvelle ou qu’un
roman. Ça inclut plusieurs formes d’art et se joue sur le
vif.
Pour compléter ma trilogie sur la guerre,
je voulais
faire voir et entendre, réellement,
un message brûlant d’actualité. C’est
très grave de laisser faire les brutalités et les
massacres. Alors, je les ai consignés, cette fois, dans une
œuvre théâtrale pour qu’ils
soient montrés visuellement. Le théâtre
les personnifie sous nos yeux.
Comment
décrivez-vous votre
pièce Déconfiture des
escobars ?
C’est une pièce littéraire et
artistique sur les horreurs de la guerre. Pardon pour les âmes
sensibles! Des tableaux sont parfois insoutenables.
Quelques personnages crient, hurlent, se font tuer. On les voit et
entend souffrir… Voilà deux heures d’émotions
variées, intenses, entremêlées d’humour et de
poésie. Il y a beaucoup d’action, de tension,
d’opposition, de révolte. Je salue à maintes
reprises le courage et la résilience de ceux et celles qui
refusent de laisser la dictature les
étouffer.
Déconfiture des
escobars, dénonce la haine, la violence et le
mensonge. C’est une apologie de la Paix. Ce titre veut dire
l’échec de ceux qui justifient par des arguments loufoques
leurs méfaits, en référence aux pratiques douteuses
du personnage historique Antonio de Escobar y
Mendoza.
Cette pièce est une fresque universelle.
Elle inclut toutes les guerres, celles de toutes les époques, de
tous les continents. Elle rend hommage aux héros qui
résistent, aux citoyens qui souffrent et meurent injustement.
Elle rappelle que l’homme peut être impunément un
prédateur impulsif, sans remords, pour ses
congénères.
La guerre,
n’est-ce pas un thème difficile à
traiter ?
Oui, mais nécessaire et urgent à
confronter en ces temps d’animosité et de conflits
continus. Il faut s’interroger sur ce thème ardu et
l’analyser objectivement pour en déceler les tenants et les
aboutissants. Nos valeurs essentielles sont en jeu : la
liberté, la démocratie, le droit de s’exprimer et de
vivre dignement. L’axe du mal veut les détruire. Nous
devons les défendre ou les voir disparaître petit à
petit. Accepterons-nous une violence dictatoriale
banalisée?
Je compare la guerre à une pieuvre
monstrueuse qui se débat avec ses huit tentacules, ses trois
cœurs et ses neuf cerveaux. Coupez-lui un bras, il repousse.
(Tableau XI)
La guerre est humanisée dans ma
pièce. Ses acteurs sont peints sous différents angles. Je
soulève plusieurs questions. Je fais réfléchir mon
auditoire. À lui de trouver les
réponses.
Vous
êtes un défenseur de la dignité et des
droits de la
personne…
Ce qui m’intéresse au-delà de
toute considération politique, c’est l’humain qui
subit les conséquences pathétiques de la guerre. Les
droits de l’homme sont entièrement bafoués en temps
de guerre. Sa dignité n’existe plus. L’ONU qualifie
de génocide tout acharnement à détruire au complet
ou en partie un peuple, un pays… Ça se passe devant nos
yeux et l’on ne réagit
pas.
Les élus craignent d’affronter le mal
et de tenir le taureau par les cornes. Ils subiront davantage de
flèches du dragon. Où sont les institutions dont le mandat
est de protéger l’intégrité des
humains? Elles sont totalement inefficaces,
obsolètes. Les vrais humanistes doivent se lever, prendre la
relève, éclairer les consciences. Ma pièce
concourt, j’espère, à la défense des droits
de la personne, de toute personne. Je récuse tout ce qui opprime
l’être humain.
Présentez-nous la structure
de votre
pièce.
La pièce est divisée en trois actes.
Trente-deux tableaux exposent des scènes qui se passent
carrément sur le front ou assez proches. Il y a une gradation
dramatique.
L’acte I présente, en gros, la
résignation de ceux qui se battent. L’acte II, la
révolte de ceux qui gèrent le combat.
L’acte III, le climax et la libération de ceux qui
survivent.
La parole poétique et celle citoyenne y
sont souveraines. On y trouve des montages d’actions
simultanées. Le multimédia y occupe une place
prépondérante.
Parlez-nous des personnages de
votre
pièce.
Ces personnages affrontent l’enfer de la
guerre. Un régime répressif les menace : vous
obéissez ou vous périssez. Ils sont pris à la
gorge.
Je donne la parole aux grands et aux petits, aux
soldats et aux civils, aux mères et aux grands-mères, aux
généraux, aux présidents, des deux clans.
Même les spectres des morts et les fantômes ont le droit de
parole. Ils expriment leurs craintes, leurs espoirs, leur
colère…
Je montre des citoyens qui essaient
d’harmoniser leur vie militaire et leur vie familiale. Il y a des
frères jumeaux qui sont comiques, une professeure, un
parlementaire, des réfractaires, un lieutenant qui s’immole
sur scène, une journaliste, un économiste, des fantassins,
un commandant malicieux… Leurs défauts et leurs
qualités les font pâtir. Leurs paroles, comme des couteaux,
transpercent l’âme de l’auditoire. Des situations
absurdes les surprennent
parfois.
Votre
souhait final en écrivant cette
pièce ?
Arrêter la violence et la destruction
effrénées. Aboutir à une Paix juste et
équitable.
Déconfiture des
escobars est un investissement dans la Paix, pour la
Paix. Cette pièce aimerait servir la cause de la
démocratie et du vivre-ensemble harmonieux. Elle participe
à l’éveil des consciences. Mon souhait : amener
un peu de lumière à cette noirceur dans laquelle nous
sommes plongés. Qu’une force vienne nous reprogrammer
à l’Amour!
Déconfiture des Escobars
: une tragi-comédie sur l’absurdité de
la
guerre
Parmi toutes les sorties lecture du moment,
l’attention de tous devrait être braquée sur la plume si
reconnaissable et engagée de Bernard Anton. Cet écrivain sait
captiver son lectorat, grâce à sa prose raffinée et sa
bienveillance sincère.
Déconfiture des
Escobars
Très généreux dans son
travail, il adore partager sa vision du monde et ses émotions
avec les autres. Avec son dernier ouvrage, « Déconfiture des
Escobars »,
publié chez Les
Impliqués éditeur, Anton nous
plonge dans une œuvre à la fois triste et
divertissante, qui offre un regard authentique sur
l'absurdité de la guerre, une cause qu’Anton tient
à défendre coûte que
coûte.
Réflexion sur les
conséquences de la
guerre
Le titre lui-même, « Déconfiture
des Escobars », est un
reflet subtil de l'échec des menteurs et des hypocrites
qui manipulent les événements à leur avantage.
Modifiant ainsi la perception des gens, qui se retrouvent
dupés, grâce à l’exploitation de la
cruauté. L'auteur explore cette réalité
complexe à travers une
série de trente-deux tableaux
différents, tous liés par une
seule et même motivation. Avec ces présentations, le
livre ressemble à un album façonné à
partir d’émotions diverses, secouant le lecteur et qui
l’invitent à réfléchir
profondément sur
les conséquences atroces de la
guerre. Aujourd’hui plus que jamais,
la thématique est
d’actualité !
Bernard Anton, une plume à
découvrir
Bernard Anton possède une
capacité unique à manier les mots, à les
transformer en images vivantes, afin qu’elles puissent
résonner au plus profond de nous. Chaque page de cette
œuvre est à comprendre comme un tableau, une peinture
surréaliste, qui est laissée à
l’interprétation de chacun. L’artiste invite son
lectorat à ressentir des choses, à explorer la
profondeur des termes qu’il
utilise.
Un auteur
productif
Le récit de Bernard
Anton ne se limite pas seulement
à « Déconfiture des Escobars ».
Au cours de sa carrière très prolifique, il a pu
exploiter plus de 50 livres, couvrant une variété de
genres, allant
de la poésie au théâtre en passant par
le slam et le haïku. Sa
véritable intelligence sur la condition humaine et son
engagement résolument authentique le placent parmi les
philosophes
modernes.
Parmi ses œuvres réputées,
on peut citer « Plaidoyer
pour la Terre et les
Vivants » paru en 2009. Le
texte se présente sous la forme d’une réflexion
riche et profonde sur la nature. Cette œuvre a reçu une
distinction particulière : la Mention d'Excellence
de l’EFA au Salon du Livre de Montréal. En
réalité, Anton
aborde des sujets complexes et
universels tels que la passion, le
quotidien et le voyage à travers ses écrits, montrant
ainsi sa grande polyvalence. Bernard Anton est un artiste
engagé, qui utilise son talent pour pouvoir s’exprimer
et cela s’en
ressent.
La guerre pire fléau de
l'humanité
« Déconfiture des
Escobars » est un ajout remarquable à la
bibliographie de celui qu’on surnomme
« Ben ». Une parution qui dénonce
l'horreur de la guerre tout en laissant place à
l'espoir, à l'amour et à la paix.
C'est un
livre qui encourage à la
réflexion, mais également
à l’action. Dans un monde en proie à de
nombreuses crises en tous genres, l'œuvre d’Anton
rappelle la puissance de la littérature pour éveiller
les consciences et inspirer le
changement.
Le lecteur est invité à plonger
dans les tréfonds d’une pièce qui ose aborder un
sujet aussi délicat qu’est la guerre. Comment
représenter l’un des pires fléaux de
l’humanité ? Très rapidement, Ben met en
place un procédé scénique
unique, en
présentant des soldats d’une façon
très insolite. La pièce prend
place dans une instabilité totale, permettant ainsi de se
figurer n’importe quel conflit qui a lieu dans le monde
réel, en puisant dans l’imaginaire
d’Anton.
Une pièce de théâtre
convaincante
Si l’on devait assimiler un genre, une
tonalité à Anton pour ce défi
théâtral, ce serait la voie de l’absurde. Avec sa
plume poétique et un rythme qui s’y prête, les
scènes imaginées retranscrivent bien son sujet. Le
spectateur comprend qu’au-delà de chiffres ou de
documentaires vus à la télévision ou sur les
réseaux sociaux, la
guerre est surtout une affaire d’hommes et de
femmes. Des êtres vivants, qui ont
tous leur histoire à raconter. Bernard Anton s’est
démené pour créer une pièce
complète, où la satire est omniprésente.
L’humour est une arme de prédilection pour beaucoup
d’artistes, qui exploitent cette corde sensible. À de
nombreuses reprises, le lecteur ou la cible
d’Anton se
retrouve décontenancé par ses choix
osés. Témoin ou complice
d’une guerre qui ne se termine jamais, celle-ci écrase
tout sur son
passage.
En
conclusion
Finalement, l’on pourrait
considérer que l’œuvre « Déconfiture
des Escobars » est une œuvre qui tombe
à point. Avec subtilité, elle
rappelle les enjeux essentiels qui nous échappent parfois en
temps réel. Bernard Anton compte bien utiliser ses
compétences pour faire
vivre l’absurde et lui donner un sens.
L’on pense notamment à d’autres éminents
metteurs en scène dont Tim
Etchells, fondateur du groupe de
théâtre Forced Entertainment. Etchells a
ainsi imaginé des pièces provocantes, qui traitent de
la violence et des conflits
armés.
Et si l’on osait regarder la guerre en
face ? Le livre est disponible depuis le 31 octobre 2023 et
fait 266 pages. Une pièce en trois actes, à la fois
classique et
révolutionnaire.
Déconfiture des
escobars de Bernard Anton, une tragi-comédie poétique
dépeignant la guerre au quotidien.
L’écrivain Bernard Anton annonce la sortie de son
troisième ouvrage, Déconfiture des escobars aux
éditions Les Impliqués (Paris). Le livre, qui
est disponible au Québec depuis le 15 novembre
2023, est une tragi-comédie qui peint de façon poétique une guerre
atroce au quotidien.
Déconfiture des
escobars comporte un kaléidoscope de tableaux montrant
l’intégrité et la dignité humaines bafouées par les
ambitions démentes d’un mégalomane qui ébranle la
sécurité et l’ordre mondial. L’auteur explique le sens du titre :
«Déconfiture des escobars désigne l’échec des
menteurs et des hypocrites qui justifient indûment leurs méfaits et
tournent les événements malencontreux à leur
avantage.»
L’ouvrage se lisant comme un roman est parsemé
d’images crues et de cris déchirants. Bernard
Anton pousse ainsi les mots et les personnages
jusqu’à leurs limites dans sa plus récente œuvre
littéraire. Comme pour ses ouvrages précédents, l’écrivain
place l’être humain au centre du récit où la paix, l’amour
et l’espoir percent malgré les atrocités qui défilent.
«Au-delà de l’audace du thème,
au-delà du traitement habile et perspicace d’un sujet extrêmement
sensible, la langue de Bernard Anton m’a particulièrement captivée.
Flirtant avec le théâtre de l’absurde par moment, teintée
d’une poésie singulière et lyrique, sa langue a toujours des
qualités musicales et un souffle qui ne dérougit pas. Certaines
scènes criantes de réalité sont bouleversantes. Elles font
ressortir l’absurdité de la guerre et son horreur, sans nous
épargner aucunement.»
Extrait de la préface de Nathalie
Boisvert
À propos de Bernard Anton
Bernard Anton, Ph. D, a enseigné
durant trente-cinq ans. Sa carrière littéraire s’étend sur plus
de trente ans avec une cinquantaine d'œuvres à son actif qui ont
été publiées au Québec, en France et aux
États-Unis. Des critiques et des poètes
(Gaston Miron, Jean Royer, Jean Éthier-Blais) ont
décelé tôt le raffinement, ainsi que l’humanisme de sa
pensée et de son verbe. Qualifié dès ses premiers recueils de
«magicien des mots», Bernard
Anton a participé à plusieurs expositions,
colloques, revues, conférences, festivals et événements. Il a
également créé le Prix Mur de l’espoir pour le
haïku.
Entrevue avec Caroline Dionne (Émission Rendez-vous,
NousTV) : « L'être humain passe avant le politique
»
27 novembre 2023
https://youtu.be/agZba-Ag70w
À la découverte
de Bernard Anton
Pouvez-vous nous parler de l’inspiration
derrière Déconfiture des escobars et de ce qui vous a
poussé à écrire cette tragi-comédie sur la guerre ? Est-ce
l’actualité ?
L’actualité y est pour beaucoup, évidemment.
C’est la matière première, mon matériau de base. J’y ai
colligé toutes les informations pertinentes pour la construction de ma pièce.
Qui peut rester insensibles devant les images de tueries, d’agressions et de
destructions massives, à grande échelle, relayées par les médias
? Ce terrorisme d’État nous bouleverse et nous traumatise. Est-ce possible
encore aujourd’hui ? Il semble que oui. La menace va en grandissant puisque le
spectre du nucléaire est hautement brandi chaque fois que l’envahisseur se
trouve acculé au pied du mur. Il commet impunément les pires atrocités
un peu partout pour nous fragiliser. Gare à celui qui le blâme ou l’en
empêche !
Une telle situation est extrêmement dangereuse pour
l’équilibre mondial. Les pays plus faibles se trouvent totalement
démunis, écrasés, dépossédés
d’eux-mêmes, sans recours. Ça ne peut pas continuer ! J’ai
réagi en dénonçant ces crimes quotidiens, normalisés,
motivés par les appétits impérialistes de quelques leaders qui se
pensent omnipotents.
L’écriture de Lauriers pour
l’Ukraine et de Anathema sur
l’usurpateur m’ont permis de mieux maîtriser les
outils essentiels à l’élaboration de cet édifice monumental, le
troisième d’une trilogie.
2. Le titre de votre livre, Déconfiture des
escobars, a une signification intéressante. Pourriez-vous expliquer en
détail ce que ce titre représente pour vous ?
Les lecteurs se réfèrent tout de suite à Pablo
Escobar. Or, il n’en est rien. Escobar est, à l’origine, le nom propre
d’un jésuite espagnol, Antonio Escobar y Mendoza, qui trouvait toutes
sortes d’astuces et de fourberies pour innocenter ou déculpabiliser le
malfaiteur. Ses thèses furent rejetées par ses contemporains. Escobar est
devenu un nom commun qui veut dire hypocrite, menteur.
Dans votre œuvre, vous explorez la manière dont
l’ambition des leaders et gouvernements bouleverse l’ordre mondial. Pourquoi
avez-vous choisi de traiter ce thème et quel message espérez-vous
transmettre aux lecteurs ?
Les leaders sont les décideurs de la guerre et de la paix,
selon leurs caprices et leurs humeurs. Quelques guignols rusés avancent des arguments
saugrenus pour persévérer dans leurs invasions et faire trembler le monde.
C’est le principe fondamental des despotes, leur stratégie
privilégiée : s’imposer par la terreur, semer les troubles partout
à la fois, saper nos valeurs, nous affaiblir. Permettons-nous cela ?
L’heure est très grave. Il y va de la sécurité nationale et
mondiale, de la convivialité entre les pays. Quel thème serait plus
urgent ?
Personnellement, j’en appelle à l’amour,
à la justice (sic) et à la paix. Chaque pays doit respecter l’autre. Une
institution forte doit neutraliser l’oppresseur. Or, l’échec des artisans
de paix est notoire. Dans ce paysage déprimant où les gouvernements sont
timides et n’interviennent qu’à moitié, c’est aux humanistes
de tenir haut et fort le flambeau de la liberté et de la démocratie.
Vous évoquez des images difficiles dans votre
pièce. Comment avez-vous abordé l’écriture de ces passages et
quelle était votre intention en les incluant ?
Cette tragi-comédie est truffée de tableaux
pénibles. Ils sont malheureusement nécessaires pour révéler
fidèlement la monstrueuse vérité. C’est le but de
l’exercice au théâtre : jouer le jeu. Le spectateur, en rentrant
dans la salle, paye pour être ému et secoué jusqu’aux
entrailles.
Je retiens ici, parmi tant d’autres, trois images
insoutenables : celle d’une journaliste qui se fait torturer puis mitrailler par
le président, celle d’un général réfractaire qui est
coupé en morceaux et dont les restes sont brûlés puis jetés dans
les égouts, celle des trois mères qui se font descendre par un commandant
furieux. Pourquoi ces personnages payent-ils ce prix ? Parce que leur attitude
dérange. Un régime autocrate ne peut tolérer une opinion
divergente.
J’invite le public à réfléchir sur cette
réalité cruciale qui touche de plein fouet notre quotidien et notre avenir.
« Est-ce dans un tel monde et dans de telles conditions horribles que nous accepterons
de vivre, sans liberté d’action ni de parole ? »
Vous placez souvent l’être humain au centre de vos
récits, en mettant en avant la paix, l’amour et l’espoir
malgré les atrocités. Pourquoi est-il important pour vous de mettre en
lumière ces aspects positifs, même dans des situations aussi sombres
?
L’être humain est ce qu’il y a de plus
précieux. Son intégrité et son bonheur ne sont pas négociables.
On ne peut vivre sans espoir. Sinon, on déprime, on meurt. La poésie et
l’humour peuvent justement servir de remèdes et alléger le drame.
Je pense qu’au final la droiture triomphera. Regardez, tous
les tyrans sont morts. Tous les régimes fascistes ont disparu. Les nouveaux, qui
apparaissent, disparaissent à leur tour. Le peuple finit par se soulever contre les
oppressions et les tartufferies. Le Bien l’emporte sur le mal, y compris dans les
situations les plus absurdes.
Vous savez, l’univers a été créé
par amour, pour l’amour. La guerre est une insulte à l’amour. Pourquoi ne
pas vivre dans l’amour ? Tous les êtres humains ont droit au respect et à
l’amour. Que triomphent la paix et l’amour !
Comment travaillez-vous sur le style et le langage de vos
œuvres pour atteindre cet effet poétique ?
D’abord, il faut rentrer dans le ressenti et la peau des
personnages, épouser leurs souffrances, leurs espoirs, parler leur langage. Je les
écoute vibrer, les laisse agir, mûrir, pâtir. Ils ont droit de parole.
Une fois dans le bain des émotions, les mots fusent parfois comme des
éclairs.
Un exemple. Dans le Tableau XVII, une journaliste se défend
contre un dictateur :
— (La journaliste) La parole est un cheval
sacré, un hippopotame que nul ne peut arrêter, même pas la mort. La
parole est souveraine. Elle nourrit et ressuscite les fantômes. C’est mon
droit le plus légitime.
— (Le président des Rouges) Foutaise ! Ce
n’est pas ainsi dans mon royaume. Je mate la parole, car elle est l’embryon
de la révolte. Dangereuse, elle suscite la discorde. Je vous impose le silence.
Uniquement ma parole ! Vous n’avez pas le droit de penser. Vous n’avez
aucun droit. Je pense pour vous et vous répétez mes paroles.
Un autre exemple. Dans le Tableau XXIII, le président des
Rouges est en délire. Il fabule. Sa haine et son mépris sans borne
l’incitent à dire des choses épouvantables :
— Déployez mes courgettes hypersoniques
cravatées sur leurs plaines d’orties et de pissenlits… Je veux un
formidable feu, d’un rouge foncé, charbonneux, mieux que dans les
légendes, comme aucun œil n’a jamais vu. Que le feu fasse
l’amour avec la pierre, qu’il grille leur bétail et leurs
perdrix !… Décoiffez ces grillons ! Faites trembler cruellement
leurs montagnes et leurs vallées… Que le printemps ne chante plus de
sérénades parfumées à leurs portes…
Vous avez une longue carrière littéraire. Comment
votre écriture a-t-elle évolué au fil des ans ? Par exemple, est-ce
que vous trouvez que votre pièce change de vos autres travaux ?
C’est normal d’évoluer au fil des ans.
J’explore d’autres médiums. J’estime toutefois que
l’inspiration et le fond sont les mêmes. Les préoccupations sont les
mêmes. C’est la forme qui change. Ma pièce Déconfiture
des escobars est un coup de poing puissant. Ça se passe devant
nous, sur les planches. C’est beaucoup plus poignant de VOIR des scènes que de
les lire sur papier. Je n’ai jamais tenu de propos aussi directs.
J’étais rendu à un point où je me devais
de MONTRER visuellement les horreurs absurdes de la guerre. Décrire la guerre en
poème n’est plus suffisant pour moi. Je devais aller plus loin et
l’illustrer physiquement. Il y a une différence, par exemple, entre la mention
des bombardements et des souffrances d’un peuple dans un livre, et le fait de les VOIR
produire leurs ravages devant nous, en temps réel, à travers des acteurs, en
chair et en os. ENTENDRE ces derniers crier sur scène, contester, sublimer par
l’humour ou la poésie leur ras-le-bol, n’en pouvant plus de subir et
d’endurer, a un impact magistral, sans égal.
Lorsque vous écrivez vos livres, avez-vous
l’impression de vous sentir plus « professeur », « auteur
», ou bien les deux ?
Quand j’écris, je ne pense à rien d’autre
qu’à ce que j’écris. C’est vrai que j’ai, par
défaut, après 35 ans d’enseignement, le « pli » de
professeur. Mais le côté moralisateur me répugne. Bien sûr, il y a
un message subtil qui se dégage de mes textes. C’est ma contribution à
la société. Si je peux y apporter un soupçon d’amour et de paix,
je serai bien satisfait. Mon souci premier est le travail de la langue, le ciselage et le
modelage de notre si belle langue française.
Vous avez créé le Prix Mur de
l’espoir pour le haïku. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce
prix et sur votre intérêt pour la poésie haïku ?
J’ai créé ce Prix pour encourager les
haïkistes et souligner les plus beaux haïkus soumis au concours. Ça a
commencé avec la pandémie. On était tous cloîtrés chez
nous. Je voulais consoler mes amis poètes du monde entier. Cette initiative a permis
une ouverture incroyable. Le succès fut énorme. Et depuis, chaque printemps,
je choisis un thème. Les participants ont deux mois pour envoyer leurs textes en
ligne. Un montant de 200 $ est accordé au lauréat et une mention
d’Excellence à trois poèmes qui se démarquent. Le haïku est
un art minimaliste qui doit être mis en valeur. Je l’affectionne
particulièrement pour son style précis, imagé et suggestif.
Quels sont vos projets en tant qu’écrivain
?
J’ai quelques livres très importants qui sont
épuisés. Leurs contrats sont résiliés. Je compte republier ces
ouvrages qui traitent d’environnement, de pardon et d’amour, chez d’autres
éditeurs afin de les rendre à nouveau disponibles au public. C’est ma
priorité pour le moment. J’ai aussi un recueil de nouvelles et un opéra
en un acte sur le métier.
Le travail sur Déconfiture des
escobars n’est pas terminé. Il ne fait que commencer. Il y
a des projets de traduction de cette pièce vers l’ukrainien et vers
l’allemand. La version anglaise est déjà disponible sur Kindle sous le
titre Defeat of the Impostors. Des contacts sont en cours pour la porter
au grand écran. Ce serait génial d’en faire un film que tous pourraient
voir n’importe où, n’importe quand. Si le théâtre est
éphémère, le film est permanent. Visitez mon portfolio :
deconfituredesescobars.ca pour avoir plus d’informations sur cette pièce. Il
est constamment mis à jour.
Sélection
littéraire à (re)découvrir cette fin
2023
Déconfiture des Escobars de Bernard Anton,
publiée aux éditions Les Impliqués, est une pièce tragi-comique
qui se distingue par son traitement innovant de sujets complexes tels que la guerre et la
paix.
Avec des personnages anonymes - citoyens, soldats, combattants -
elle souligne l'universalité des conflits. La pièce, structurée en
tableaux et enrichie d'illustrations, crée une expérience de lecture
fragmentée et immersive. Les dialogues mêlent l'horreur et l'humour,
tandis que les didascalies poétiques renforcent l'atmosphère. Cette
œuvre incite à la réflexion sur les impacts de la guerre et
l'importance de la paix.
Bernard Anton s’inspire beaucoup de l’actualité
dans ses écrits. Il dénonce notamment, à sa manière,
l’ambition démesurée des leaders et gouvernements mondiaux qui
bouleversent l’ordre de la société.
L’auteur canadien est très productif. Il a
écrit de nombreux ouvrages tels que Montagnes de cendres et
Célébrades (haïkus). Sa trilogie, Lauriers pour
l'Ukraine, Anathema sur l'usurpateur et
Déconfiture des escobars dénonce la guerre injuste et
prône la Paix. Living Earth (2ème édition) en appelle à une vie
harmonieuse avec la nature. Il a également créé le Prix Mur de
l’espoir pour le haïku. Une plume à découvrir au plus
vite.
L’écrivain laurentien Bernard Anton lançait
officiellement son 3e ouvrage intitulé Déconfiture des escobars
au LézArts Loco de Val-David le 26 novembre dernier.
L’oeuvre de 266 pages qualifiée de
tragi-comédie dépeint de façon poétique une guerre atroce au
quotidien. Elle comporte un kaléidoscope de tableaux montrant
l’intégrité et la dignité humaines bafouées par les
ambitions démentes d’un mégalomane qui ébranle la
sécurité et l’ordre mondial.
« Déconfiture des escobars désigne
l’échec des menteurs et des hypocrites qui justifient indûment leurs
méfaits et tournent les événements malencontreux à leur
avantage », décrit Bernard Anton.
Un roman-vérité
L’ouvrage se lisant comme un roman est parsemé
d’images crues et de cris déchirants. Bernard Anton pousse ainsi les mots et
les personnages jusqu’à leurs limites dans sa plus récente œuvre
littéraire. Comme pour ses ouvrages précédents, l’écrivain
place l’être humain au centre du récit où la paix, l’amour
et l’espoir percent malgré les atrocités qui défilent.
« Flirtant avec le théâtre de l’absurde
par moment, teintée d’une poésie singulière et lyrique, sa langue
a toujours des qualités musicales et un souffle qui ne dérougit pas. Certaines
scènes criantes de réalité sont bouleversantes »,
déclarait Nathalie Boisvert dans la préface du livre.
À propos de l’auteur
Sa carrière littéraire s’étend sur plus
de 30 ans avec une cinquantaine d’oeuvres à son actif qui ont été
publiées au Québec, en France et aux États-Unis. Qualifié
dès ses premiers recueils de « magicien des mots », Bernard Anton a
participé à plusieurs expositions, colloques, revues, conférences,
festivals et événements.
«
Déconfiture des escobars », une pièce
tragi-comique
Aujourd’hui, nous cherchons avant tout des
œuvres qui sortent de l’ordinaire par leur authenticité,
leur poésie et leur capacité à traiter de sujets
choquants pour en faire des œuvres "coup de poing". Déconfiture des
Escobars, de Bernard Anton,
est une pièce de théâtre publiée aux
éditions Les Impliqués éditeur en octobre 2023.
C’est une pièce en trois actes qui débarque au moment le
plus opportun.
Pour comprendre la portée de cette œuvre,
il convient d'examiner non seulement le texte lui-même, mais
également le contexte dans lequel il a été
créé et édité. L'auteur, Bernard Anton, est
un écrivain québécois profondément engagé
dans des questions humanitaires et sociales. On lui doit également le
prix Mur de l’espoir qui célèbre les haïkus
et la beauté de cet art japonais.
Une dédicace au président ukrainien
Zelensky
L’auteur ne laisse aucun doute sur son soutien
indéfectible à des causes qui lui tiennent à cœur
: une prise de position ferme du côté de
l’Ukraine.
L'engagement de Bernard
Anton dans la défense des droits de l'homme le
pousse à œuvrer pour la paix, une démarche qui
transparaît clairement dans sa nouvelle publication. L’Harmattan
est reconnu pour son engagement à publier des livres qui sortent des
normes, qui peinent à trouver leur lectorat. Ces textes osent
bousculer les schémas traditionnels et proposent quelque chose de
neuf, même si parfois ce contenu décontenance.
Parmi les autres ouvrages de Bernard Anton
publiés au sein de cette ancienne structure très
réputée, on peut citer Anathema sur
l'usurpateur, une collection de haïkus
préfacée par Eugène Czolij, qui n’est nul autre
que le consul honoraire d'Ukraine à Montréal. Cette
sélection de préface révèle encore une fois
l'attachement de l'auteur à la cause ukrainienne et à
son peuple qu’il considère comme
opprimé.
Le
choix délibéré de Bernard Anton de ne pas attribuer de
noms aux personnages de sa pièce mérite également une
attention particulière. Au lieu de leur donner des noms individuels,
il les désigne par des rôles génériques tels que
les citoyens, les soldats, les combattants ou les membres d'une famille.
En réalité, cette anonymisation des personnages renforce
l'idée que le conflit abordé dans la pièce pourrait
se dérouler n'importe où dans le monde, soulignant ainsi
l'universalité du drame de la guerre et de ses
conséquences.
L'intrigue de Déconfiture des
escobars se déroule dans un monde où les
couleurs comme le rouge et le bleu symbolisent les deux camps en conflit.
Cette polarisation visuelle met en exergue la division et la confrontation
qui règnent dans cet univers fictif, mais qui rappellent sans
équivoque les réalités des conflits
mondiaux.
Un témoignage brut de l'horreur de la
guerre
"On doit obéir aux ordres ou mourir.
Tuer, massacrer est devenu aussi naturel que respirer ou manger. Nous
avons besoin de ce salaire pour nourrir notre famille. Qui peut nous
blâmer ?" Bernard Anton parvient, d’une
manière criante de vérité à cerner la
brutalité et la désolation auxquelles sont confrontés
les individus pris dans l'engrenage de la guerre. La structure de la
pièce se divise en tableaux, offrant au lecteur une expérience
de lecture fractionnée. Cette manière permet de mieux
appréhender les moments forts et émotionnellement intenses de
l'histoire.
Les
dessins et illustrations des soldats, qui ponctuent le texte, ajoutent une
dimension visuelle à l'ensemble très puissant et
chargé. On a du mal à se représenter ce que donnerait
la pièce sur la scène d’un véritable
théâtre. Nul doute qu’il s’agirait d’une
expérience particulièrement forte en
émotions.
Bernard Anton dépasse la simple
représentation souvent éloignée de la guerre en y
insufflant sa poésie et sa musicalité. Les présidents
des deux camps, figures centrales de la pièce, se font face, leurs
décisions affectant profondément la vie de la population.
Même les didascalies, généralement purement
fonctionnelles, sont imprégnées de lyrisme, créant
ainsi une atmosphère poétique
remarquable.
L'auteur donne vie aux fantômes de la
guerre, leur permettant de converser entre eux : en résultent des
dialogues savoureux, qui sont à la fois tristes et parfois
drôles, provoquant un rire nerveux. Cette perspective unique met en
lumière les souffrances et les espoirs perdus dans le tumulte de la
guerre. Les médias, en tant qu'instrument de manipulation de
l'opinion publique, sont également pris pour cible,
reflétant le souci constant de Bernard Anton pour les thèmes
liés à la désinformation et à la
vérité…
En
bref, cette tragi-comédie est un rappel réussi de la
nécessité de lutter pour la paix, la justice et la
réalité. Elle incite le lecteur à
réfléchir, à ressentir et à agir pour un monde
meilleur, où les horreurs de la guerre pourraient être
évitées grâce au pouvoir de
l’amour.
Bernard Anton, le romancier venu du Québec,
fervent défenseur de l’harmonie globale et expert en
poésie japonaise, s’est distingué récemment par
son dernier travail éditorial.
Ce livre, à la tonalité inédite,
incarne parfaitement l’activisme de l’auteur pour les enjeux
contemporains sociopolitiques. La pièce « Déconfiture
des Escobars », proposée par les Impliqués,
interroge par son approche émotionnelle et ludique, offrant une
analyse acérée sur les tragédies des affrontements
armés, une préoccupation profonde pour l’auteur connu
sous le nom de Ben.
Le nom choisi pour l’œuvre suggère
finement les revers des profiteurs au sommet, exploitant les crises pour
avancer leurs agendas égoïstes. Anton plonge dans cette
vérité complexe à travers un enchaînement de
trente-deux scènes, unies par un but commun, formant un
kaléidoscope d’affects, bousculant et invitant le spectateur
à méditer sur les impacts destructeurs des conflits. Cette
sortie littéraire, particulièrement opportune dans notre
époque, résonne
justement…
Bernard Anton s’impose une fois encore comme un
virtuose des mots. C’est un poète qui rend hommage à la
beauté de la langue française qui transforme les termes pour
forger des dialogues percutants. Dans cette pièce surréaliste,
l’auteur offre à son audience l’opportunité de
ressentir et de sonder la profondeur des thèmes
abordés.
Comment affronter les Escobars, les démasquer
et surtout les dépouiller de cette influence qu’ils consomment
sans retenue, aux dépens des communautés assujetties
?
Dès l’ouverture, Bernard Anton incite ses
lecteurs à se lancer dans une exploration dénuée de
partialité ou d’appartenance
ethnique.
Pour éviter de heurter une origine en
particulier, il opte pour l’attribution de noms de couleurs aux
factions en lutte, rendant ainsi les combats décrits universellement
applicables. Quelle que soit la faction, la primauté est
donnée à la valeur des existences humaines, fauchées
par les bombardements et les violences.
Au-delà de la complexité du sujet,
Bernard Anton célèbre son amour pour la poésie,
insufflant ses convictions profondes dans toute la pièce. Cette
perspective offre une expérience théâtrale à la
fois émouvante, mélodique et rythmée. Les
répliques sont ainsi teintées de la poésie presque
naturelle de l’auteur.
Cette production met en lumière le contraste
saisissant entre la dimension humaine des protagonistes et la terreur de
leurs actes, sous les feux des projecteurs. Parmi les nombreux thèmes
explorés dans cette œuvre en trois actes, Ben
n’hésite pas à fustiger la corruption des gouvernants et
la cupidité des chefs militaires. Passionné par la
défense des droits humains et de la justice, cette pièce lui
sert de tribune pour critiquer les corruptions et fléaux du
monde.
Dans un contexte où les discordes
internationales et les frictions abondent, cette comédie incarne une
signification singulière, qui sensibilisera le public aux enjeux
planétaires tout en proposant une opinion tranchée sur les
ravages des guerres. Plus que de simples statistiques, des chiffres ou
dommages collatéraux, les personnages nous rappellent que
derrière chaque tragédie se cachent des êtres humains,
des familles
éclatées…
Peut-on envisager l’humanité exempte de
conflits ? Il est probable qu’il n’y ait pas de réponse
définitive à cette interrogation qui flanque le
vertige.
Cette œuvre, fragmentée en scènes,
permet au public de traverser et vivre une expérience poignante,
grâce aux nombreux acteurs qui jouent les multiples victimes des
guerres. D’ailleurs, les croquis et illustrations des personnages,
disséminés à travers le texte, intensifient
l’immersion du lecteur dans l’univers de l’artiste
derrière la pièce. Plus qu’une simple comédie, ce
récent ouvrage pourrait être transposé sur les planches,
donnant corps au texte devant un auditoire. Une tragi-comédie qui
pousse à une réflexion intense sur les atrocités des
conflits et à l’engagement pour la paix… N’est-ce
pas d’actualité ?
Pour contester les supercheries, la manipulation et
exalter la liberté, Bernard Anton se sert de son art, celui
qu’il maîtrise et promeut. À l’instar de nombreux
écrivains de son époque, le romancier se saisit du stylo pour
appeler au silence des armes. Cette démarche contemporaine et
intelligente, suscite l’intérêt pour cet artiste
engagé qui s’exprime à travers diverses
disciplines.
Article rédigé parZack
SEMINET. Dans Arts culture
évasions.fr
Entrevue avec Bernard
Anton autour de Textos
ardents
Bonjour, vous publiez,
après Déconfiture des escobars, une
autre pièce de théâtre, Textos
ardents.
Oui. Encore du théâtre. Je raconte,
cette fois-ci, une histoire d’amour fou en recourant au
médium le plus populaire aujourd’hui : le texto.
Encore des émotions mises en avant, sur scène. Des
émotions qui font chanter le corps, la langue, toujours avec une
dominance poétique.
Présentez-nous cette
pièce.
J’ai écrit Textos
ardents il y a deux ans, comme journal de bord pour
consigner ce que je vivais d’une façon intense dans une
relation amoureuse. Je ne voulais pas oublier ces belles paroles et
réflexions qui grouillaient dans ma tête et dans mon
cœur. C’était au départ une nouvelle. Le titre
original était Textosgalants. Cependant,
une amie qui l’a lue m’a dit que la galanterie peut
être perçue d’une façon négative de nos
jours. Cela réfère à une attitude ou à des
sentiments plutôt « précieux ».
Ceci n’est pas du tout le cas dans mon texte. Alors, j’ai
préféré
l’ardeur !
Parlez-nous des
personnages.
Les personnages foisonnent
dans Déconfiture des escobars qui est une
pièce épique et grandiloquente sur la guerre. Ici,
c’est plutôt simple et intimiste. Il n’y a que deux
amoureux qui expriment en long et en large leur amour. Le
troisième et dernier personnage est le fantôme. C’est
l’antagoniste, par excellence, qui fait pousser
l’action.
Que représente le fantôme,
habillé en
noir ?
Il
représente les embûches, le destin, les difficultés
rencontrées sur la route, le trouble-fête, le mal, la mort.
Nous ressentons toujours ses traces et ses empreintes, quoi que nous
entreprenions. On dirait c’est prévu pour gagner davantage
de mérites une fois rendus au terme de notre vie ! Ce
n’est pas agréable, mais ça donne du piquant et fait
avancer le récit. Il met l’amour sous une tension
constante. Il nous tient en haleine. Avec lui, on peut s’attendre
au pire.
Qui sont les
héros ?
Ce
sont deux jeunes amoureux trentenaires qui ont vraiment
existé. J’ai changé leur prénom. Norbert, le
gars du Nord, est sage et prévoyant. Il est un traducteur. Il
rencontre dans un café Lucia, la fille du Sud. Lucia veut dire
lumière (du latin lux). Cette professeure
d’espagnol est plutôt intuitive et spontanée. Elle a
un contrat de travail de six mois dans un pays nordique. Elle
découvre, non sans surprise, le froid et la
neige.
Tous les deux sont amoureux des mots, du langage,
des phrases bien formulées. Leur amour est si fort qu’ils
ne peuvent verbaliser leurs sentiments qu’avant ou après
les rencontres. C’est juste dans les derniers tableaux
qu’ils se parlent directement dans un face-à-face
salvifique. Si Norbert semble souvent proactif, Lucia le devient
à la fin et posera des gestes
héroïques.
La langue est aussi poétique dans cette
nouvelle
pièce !
Je
suis essentiellement un poète. La poésie est mon langage
par défaut. Je ne vois pas, pour moi, d’autre langage
littéraire que celui poétique, c’est-à-dire
créatif, original, imagé, esthétique. En
fait, Textos ardents est un poème
dramatique ! Un drame poétique ! Le plaisir
poétique s’ajoute au plaisir
théâtral.
J’aime le passage qui dit : le jardin,
les oiseaux et le chat s’ennuient loin de
Lucia.
La fin est un peu triste,
non ?
Les gens ont de la difficulté avec la vie
après la vie et c’est bien compréhensible. Je viens
donner un éclairage là-dessus, une possibilité
envisageable pour moi. C’est bien d’espérer, de
s’attendre à ce que les gens qui s’aiment ici-bas
puissent s’aimer pour toujours, même au-delà de la
mort. C’en est une illustration plausible,
j’espère !
Quelle est votre vision de
l’amour ?
Pour faire bref, il y a deux visions de
l’amour. 1) L’amour que l’on considère
froidement, rationnellement comme un devoir, une prescription, voire une
institution où l’on s’aide et grandit ensemble en
vue, entre autres, de se caser, de fonder une famille et d’avoir
des enfants. 2) L’amour qu’on vit comme une passion, qui est
source de plaisir et de joies infinies. Les deux perspectives sont
certes complémentaires. Ce serait l’idéal. Moi, dans
cette pièce, j’ai privilégié la
deuxième voie. À chaque page, j’invite à une
réflexion sur la profondeur, la hauteur et la largeur de
l’amour.
Ce
livre, Textos ardents, est justement le plus beau
cadeau que l’on puisse s’offrir à soi-même ou
à l’être aimé à la Saint-Valentin ou
à n’importe quel moment de l’année. Ça
permet de contempler la beauté et la force suprême de
l’amour. Ça nourrit notre âme
d’amour !
Quel est votre objectif dans cette
pièce ?
Comme dans Déconfiture des
escobars, ici aussi, mon objectif est, franchement, de
montrer, de présenter, de raconter, d’éveiller les
consciences. Dans la vie, nous sommes trop occupés à
travailler, à vivre, pas le temps de nous arrêter. Au
théâtre, c’est le temps d’arrêter et de
réfléchir. Des acteurs reflètent nos
pensées, nos désirs, nos expériences quotidiennes.
Ils nous interpellent. Textos ardents propose un
modèle d’amour où l’extase exprimée par
des mots simples nous questionne : suis-je capable, moi aussi,
d’aller si loin en amour ? suis-je capable de
m’investir autant ? est-ce que l’amour
m’élève si
haut ?
Et la
suite ?
Je
suis à la recherche maintenant d’un compositeur pour mettre
de la musique sur la musique de ces mots ! Il manque
l’orchestre, les chanteurs, les planches pour hisser sur
scène une telle expérience
amoureuse.
Alors que la Saint-Valentin
approche à grands pas, les amoureux du monde entier sont à la
recherche de la lecture parfaite pour célébrer cette
journée spéciale. Et quel meilleur moyen de raviver la flamme de
l'amour que de plonger dans les pages enflammées de Textos
Ardents, la nouvelle pièce de théâtre écrite
par le poète québécois Bernard
Anton.
Ce livre est bien plus qu'une simple pièce de
théâtre. C'est une exploration profonde et
passionnée de l'amour sous toutes ses formes.
L'histoire se déroule dans un monde moderne où les personnages
principaux, Lucia et Norbert, se livrent à une correspondance
enflammée par textos interposés.
Leurs échanges captivants révèlent les nuances de leurs
sentiments, leurs désirs les plus profonds et les défis auxquels
ils sont confrontés dans leur relation.
L'écrivain, avec son style distinctif et sa capacité à
capturer les émotions les plus subtiles, crée un
univers où chaque mot résonne d'une vérité
intime. Textos Ardents est un tour de force littéraire
qui invite les lecteurs à explorer les complexités de l'amour
moderne et à se laisser emporter par le pouvoir des
mots.
Bernard Anton est un
nom bien connu dans le monde de la littérature contemporaine. Avec un
talent indéniable pour raconter des histoires qui touchent le cœur
et l'âme, il s'est imposé comme l'un des auteurs les
plus respectés de sa génération. Son œuvre
diversifiée, allant de la poésie à la fiction en passant
par le théâtre, témoigne de sa polyvalence et de sa
profonde compréhension de la condition humaine.
Cet ouvrage est la dernière addition à la collection
déjà impressionnante de Bernard Anton. Avec cette
pièce de théâtre, il continue de repousser les limites de
l'expression artistique et de nous inviter à réfléchir
sur la nature même de l'amour. Son écriture fluide et
évocatrice transporte les lecteurs dans un monde où chaque
ligne est chargée d'émotion et de
passion.
Alors que la Saint-Valentin
approche, Textos Ardents se révèle être le
compagnon idéal pour tous les amoureux en quête d'une
expérience littéraire unique.
Que vous soyez en couple depuis des années ou que vous recherchiez encore
votre âme sœur, cette pièce de
théâtre saura vous captiver et vous inspirer.
Plongez-vous dans les échanges vibrants de Lucia et Norbert,
laissez-vous emporter par leur histoire
d'amour passionnée, et redécouvrez la magie de la
romance à travers les mots de Bernard Anton.
Textos Ardents est bien plus qu'un simple
livre. C'est un voyage envoûtant à travers les
méandres de l'amour, un voyage que vous n'oublierez
jamais.
Alors, pour une Saint-Valentin inoubliable, offrez-vous le cadeau
de Textos Ardents et laissez-vous transporter par la
puissance et l'ardeur de l'amour.
Alors que
l’année 2024 commence à peine, les amatrices de lecture se
trouvent déjà face à une multitude de mondes à explorer,
de réflexions à approfondir et d’aventures à vivre
à travers les pages de nouveaux ouvrages. Cette sélection vous guide
à travers un voyage littéraire varié, allant des confins
magiques et temporels à l’introspection profonde.
Déconfiture
des escobars de Bernard Anton,
défenseur de
l’Ukraine
Le théâtre contemporain est une
sphère enrichissante, où l’on peut à la fois
se divertir et réfléchir au monde qui nous entoure. La
pièce établit des liens solides avec la poésie.
« Déconfiture des Escobars » de Bernard Anton a
été publiée aux éditions
«Impliqués éditeurs » connues pour leur implication dans la
création de travaux qui bousculent les normes et qui
abordent des sujets sociaux et politiques importants. Les œuvres
récentes telles
qu’«Anathema sur l’usurpateur» et «Lauriers pour
l’Ukraine» indiquent clairement que
«Déconfiture des
Escobars» s’inscrit dans cette
lignée de textes
engagés.
Cette pièce flirtant
avec l’absurde nous renvoie aux grands
classiques du genre, tout en affichant
l’empreinte caractéristique
d’Anton. Cette création se compose de
personnages, aisément reconnaissables, qui
jouent tous un rôle dans la guerre. Les
dialogues peuvent être déroutants, avec
des répliques détonantes, qui
marqueront les
lecteurs-spectateurs.
Cette œuvre vise à explorer ce
thème complexe qu’est la guerre et tout ce qui l’entoure.
Il s’agit de la communication difficile et complexe entre les
individus, de l’incapacité à trouver un sens
véritable dans ce conflit, qui a pour seul intérêt
d’enrichir les puissances. Le dramaturge invite à une
réflexion sur ce phénomène de société qui
détruit l’humanité et la construit à la fois. Qui
sont ces « Escobars » ? Que signifie cette «
déconfiture » ?
Dès le départ,
Bernard Anton incite ses lecteurs à plonger
dans un voyage qui s’éloigne des
sentiers battus. Comment peut-on parler de la
guerre, un sujet aussi complexe et bouleversant,
alors que le monde change chaque jour ? C’est
un défi de taille que l’auteur a choisi
de relever, réussit-il son objectif ? Dans
cette pièce où les soldats sont des
clowns, leurs dialogues humoristiques creusent
l’écart entre ce que l’on
perçoit de la guerre et ce qu’elle est
véritablement. Mais au-delà de
complexité de son thème, Anton exprime
son amour de la poésie. Il y insuffle ses
opinions politiques et philosophiques, créant
ainsi une pièce de théâtre
sensible et même
musicale.
En ressort une pièce gorgée de
sensibilité, qui parvient à toucher tous les amateurs de
théâtre. Déconfiture des Escobars met en
scène le contraste entre l’humanité de ses personnages
et l’horreur des actions qui se déroulent sur le front. Parmi
les nombreux points soulevés dans la pièce en trois actes,
Anton n’hésite pas à s’en prendre à un de
ses sujets favoris, la corruption des dirigeants et la soif de pouvoir des
chefs militaires. D’ailleurs, « Ben » est un grand
défenseur de l’Ukraine et des droits humains.
Dans la guerre qui oppose le pays à la Russie,
Bernard Anton a statué. Il est inconditionnellement du
côté du drapeau bleu et jaune. Pour lui, rien de tel que de
puiser dans ses forces, et donc sa plume, pour interpeller les lecteurs.
Cette pièce fictive empreinte de sincérité lui donne
l’occasion de pointer du doigt les problématiques et de se
battre, à sa manière.
Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de se
pencher sur les œuvres de théâtre dénonciatrices
et engagées. Pourquoi ?
Cette pièce de
théâtre détient le pouvoir de
sensibiliser le public aux plus grandes
préoccupations mondiales. La pièce
instruit en quelque sorte les spectateurs, leur
permettant de mieux comprendre les
complexités de ces conflits et leurs
conséquences sur les vies des individus
concernés. Plus que des chiffres ou des
« civils tués », les victimes de
guerre sont de réelles
personnes.
En effet, cette pièce humanise les victimes
touchées par les conflits. En racontant des histoires et en mettant
en scène des protagonistes auxquels le public peut
s’identifier, la pièce d’Anton rappelle que
derrière les titres de journaux et les statistiques se trouvent des
individus avec des émotions, des familles et des espoirs.
Après avoir lu cette pièce, les lecteurs sont incités
à la faire vivre, à en discuter avec d’autres amateurs
et amatrices.
En guise d’appel à l’action, Anton
cherche sans doute à s’imposer pacifiquement dans le paysage de
la littérature. Ne sous-estimons jamais le poids et le rôle de
l’Art dans la lutte.
Ce nouveau projet artistique signé Anton
s’inscrit parfaitement dans la bibliographie de son auteur.
Bouleversant de sincérité et écrit avec justesse, la
dernière parution de Ben promeut l’idéal et
l’utopie d’une paix certes inaccessible, pourtant si simple.
À portée de main, l’artiste derrière ce projet
recherche l’amour. Derrière ses tableaux symboliques, il
démontre le pouvoir de l’émotion et des sentiments
– dans tout ce qu’ils ont de plus noble à
offrir.
Textos
ardents, une explosion de mots extatiques jusqu’après la
mort
Deux êtres
aimants reliés par une langue suave, poétique, gourmande et
piquante : des textos ardents. Qui n’a jamais rêvé de se
rapprocher de l’être aimé par le véhicule des mots ?
Ici, la distance devient l’espace scénique. La distance comme
adversité incite à méditer sur ses
émotions, à les nommer. Mais quand la mort en devenir
s’invite dans la vie quotidienne du couple sous forme
de malédiction, on comprend bien que les amoureux ne
resteront pas sur leur perchoir paradisiaque bien longtemps.
La béatitude des
amants insupporte-t-elle la mort jalouse au point de les mettre en joue ? Chacun
des 24 tableaux montre combien cette mort personnifiée
est pernicieuse dans la création du trouble. Son entreprise semble
toutefois compromise : le duo amoureux regorge de vie et de désirs. Il
ignore être en duel avec une mort affamée de les voir
disparaître et qui échafaude de multiples tentatives pour mener
à bien le projet mortifère.
Délicatesse, beauté des mots, finesse, douceur, tout en
pointillé. Vraie partition qui cultive le plaisir.Contemplation délicieuse d’un amour qui est trésor
et feux ardents. Fusion de l’amour de deux JE qui deviennent NOUS.La pièce est construite comme un jeu de miroir :
vie/mort, beauté/cruauté, Yin/Yang. C’est une équation
où la distance entre les deux êtres est comblée par le pouvoir
enchanteur de la langue.
Le texto devient, mine de rien, un trait d’union pour se
rapprocher. Le texto assure le pouvoir de revivre, de jouir encore et
d’entretenir la flamme.
Norbert et Lucia vivent un rêve et le cultivent. Pouvoir
magique de la parole. La langue entremêle les corps. Les amoureux jouissent
à l’idée de jouir et prennent plaisir à valoriser leur
amour de l’instant et en devenir, malgré le compte à
rebours...
Un tel amour
triomphera-t-il du destin ? La malédiction entretenue et
cuisinée par un Thanatos déterminé et impitoyable
offrira-t-elle du répit à ces cobayes percutés par des
rafales de sorts ? Si oui, pour combien de temps ? La
fin n’est-elle pas écrite dès l’amorce ?
Bernard Anton pose une équation de poète : l’amour ardent
peut-il être étanche à la malédiction ?
Textos ardents
laisse découvrir une fin surprenante. Il donne envie de vivre
pleinement chaque seconde, de se rapprocher plus souvent de l’être
aimé, et de transformer les textos brûlants en caresses ardentes.
À lire peau contre peau.
Lionel Parrini, dramaturge
La dramaturgie
composite et poétique de Bernard
Anton
Déconfiture des escobars est une
mosaïque en 28 obus. Chaque éclat est un cri soutenu par notre impuissance
confrontée au réel désolant et absurde de la
guerre.
Pouvons-nous, simples témoins, interrompre un
génocide vicieux et diabolique ? Bleu. Rouge. Bleus contre les rouges. Et
réciproquement. Ces couleurs ne vous rappellent rien ? L’auteur nous
entraîne dans la mise en perspective kaléidoscopique d’un vertige macabre
mais non dénué d’espérance.
Si chaque tableau, comme un chant de survie, permet de
découvrir deux cultures proches, et néanmoins suffisamment différentes
pour oser s’affronter jusqu’au sang, l’espoir rôde autant que la
mort.
L’auteur confronte deux postures : la dénonciation de
faits avérés, soutenue par une collecte rigoureuse d’informations, et
l’onirisme pacifié qui s’invite dans les interstices, à travers
des fantômes passants, une dame blanche neutralisant les forces du mal,
l’égrégore bleu-rouge des défunts enfin
réconciliés. Il y a dans cette œuvre plurielle une volonté de ne
pas permettre au cerveau d’accepter l’innommable par habituation et banalisation
du mal, mais de combattre cet innommable par la poésie comme arme ultime.
La dramaturgie est ici portée par un paysage
d’hécatombe morcelé. En guise de ciment pour sertir les éclats en
unité, nous suivons la trajectoire d’un tandem clownesque qui semble avoir un
plan génial capable de faire taire la guerre. Fantasme ? Stratège
ingénieux ? Piste ambitieuse ? L’auteur, sans faire
l’impasse sur l’humour, use de nombreux petits détails qui raviront les
lecteurs et spectateurs sensibles à la grâce des mots bien pesés.
Cette tragi-comédie nous incite à spéculer.
L’Ukraine gagnera-t-elle contre la Russie ? Les deux pays pourront-ils un jour
se réconcilier en éradiquant la source du mal ? Tant de mal peut-il
naître d’un seul esprit criminel et dictateur ? Nous explorons ces
questions dans cette pièce mystérieuse qui emprunte un format hybride (lettre,
chant, dialogue, monologue) pour tenter de trouver des éclaircies.
Déconfiture des escobars, une
pièce fragmentaire, entre horreur et humanité profonde. Comment aurait-il pu
en être autrement lorsqu’une guerre éclate et brise chaque jour des vies
de femmes, d’enfants et d’hommes ? Heureusement, dans le texte de Bernard
Anton, des échasses sont fournies pour prendre de la hauteur et toucher les
étoiles.
Textos ardents, une explosion de
mots extatiques jusqu’après la mort
Deux êtres aimants reliés par une langue suave,
poétique, gourmande et piquante : des textos ardents. Qui n’a jamais
rêvé de se rapprocher de l’être aimé par le véhicule
des mots ? Ici, la distance devient l’espace scénique. La distance comme
adversité incite à méditer sur ses émotions, à les
nommer. Mais quand la mort en devenir s’invite dans le couple sous forme de
malédiction, on comprend bien que les amoureux ne resteront pas sur leur perchoir
paradisiaque bien longtemps.
La béatitude des amants insupporte-t-elle la mort jalouse au
point de les mettre en joue ? Chacun des 24 tableaux montre combien cette mort
personnifiée est pernicieuse dans la création du trouble. Son entreprise
semble toutefois compromise : le duo amoureux regorge de vie et de désirs. Il ignore
être en duel avec une mort affamée de les voir disparaître et qui
échafaude de multiples tentatives pour mener à bien le projet
mortifère.
L’amour triomphera-t-il du destin ? La malédiction
entretenue et cuisinée par un Thanatos déterminé et impitoyable
offrira-t-elle du répit à ces cobayes percutés par des rafales de
sorts ? Si oui, pour combien de temps ? La fin n’est-elle pas
écrite dès l’amorce ? Bernard Anton pose une équation de
poète : l’amour ardent peut-il être étanche à la
malédiction ?
Textos ardents laisse découvrir
une fin surprenante. Il donne envie de vivre pleinement chaque seconde, de se rapprocher
plus souvent de l’être aimé, et de transformer les textos brûlants
en caresses ardentes. À lire peau contre peau.
LE JARDINIER de Bernard Anton, une nourriture pour
l’esprit
Si vous ne connaissez pas Bernard Anton,
faites-vous le plaisir de découvrir cet auteur surprenant par ses talents,
entre autres, de grand conteur. Avec plus de cinquante titres à son actif,
édités au Québec et en Europe, même chez les
Anglo-Saxons, le choix ne manque pas pour aborder son
œuvre.
Bernard Anton est un observateur infatigable
des traits humains : les vôtres comme ceux de vos voisins, en passant par
la psyché tordue des dictateurs de notre époque et par celle,
apaisante, des véritables idéalistes. Il a la
particularité de raconter nos activités quotidiennes, voire intimes,
dans un langage poétique débridé, tout en braquant sur nous,
parfois, le projecteur des divinités qui nous observent.
LE JARDINIER est bien
représentatif du style enchanteur de Bernard Anton. Dans ce recueil, vous
trouverez dix nouvelles ravissantes qui vous apporteront un regard
différent sur le monde qui vous entoure.
Dans la première, Le
jardinier, un enseignant embauche un jeune homme talentueux et TDAH
pour désherber ses plates-bandes, une rencontre qui mène à de
belles et de mauvaises surprises.
Course contre la montre.
Un photographe s’est juré de ramener de son voyage un produit qui
pourrait guérir sa grand-mère. La folle poursuite d’un
élixir finira par changer complètement sa vie.
Dans Au Lac Bonheur,
Samuel, artiste peintre, trouve une habitation d’été dans un
vaste camping près d’un lac. Au sortir de la pandémie, il
aspire au calme dans la nature. Tout se passe bien jusqu’au premier jour
des vacances de la construction, alors que des hordes de vacanciers transformeront
les lieux en une apocalypse.
Plus fort qu’un
rêve. Roxanne aide son conjoint, Jean-Yves, à
s’aventurer dans le dédale de l’interprétation d’un
horrible cauchemar.
Emmanuel, un travailleur
humanitaire, œuvre dans un coin du monde où il multiplie les bonnes
actions et applique les principes de ses idéaux.
Cependant…
Anonyme est un conte de
Noël exalté et spirituel, à la fois léger et profond,
où nos coutumes et croyances sont revisitées sans
filtre.
Ennemis de la vie. Tarn traque
un rat qui le traquera à son tour, lui et toute son espèce. Une
allégorie pandémique.
L’anachorète est
une réflexion sur la sensualité et la vieillesse. Elle relate
l’histoire de Gilles, 91 ans, qui s’invite à une fête
spéciale. Le jeune Dereck y va et décrit les flammèches des
rencontres !
Le nouveau voisin qui arrive
est jeune, plein d’ambition. Son chat est aussi sympathique, mais chaque
médaille a son revers.
La colère de
Haute-Montagne, histoire d'une Amérindienne courageuse
qui se bat pour la justice.
Bernard Anton possède une totale
acuité pour exprimer nos préoccupations. Ses mots et ses images
éloquentes captivent notre attention. Son écriture franche nous
séduit. Sa plume nous invite à creuser davantage le sens de notre
vécu. Sujets actuels, humanisme passionné, écologisme
militant sont offerts au lecteur dans une langue incomparable et totalement
maîtrisée.
Article
rédigé par Jacqueline Roch
Paru dans
Les livres et les copains d’abord, 17 mai
2024
Extase
cosmique : une exploration
transcendante du tantrisme (extraits)
Plongez
dans les mystères envoûtants du tantrisme avec la deuxième
édition légèrement bonifiée du livre captivant
intitulé Extase Cosmique, écrit par l'auteur et
thérapeute retraité Bernard Anton. Après le succès
de sa première édition en 2012, cette nouvelle version offre aux
lecteurs une occasion unique d'explorer plus en profondeur les enseignements
intemporels du tantrisme.
Une invitation à
l'exploration spirituelle
Extase
Cosmique est bien plus
qu'un simple livre ; c'est une
invitation à un voyage profond et
transcendant à travers les principes
fondamentaux du tantrisme.
Bernard Anton, connu
pour son expertise dans le domaine, guide les lecteurs avec une sagesse
renouvelée à travers les enseignements sacrés du
tantra, offrant des perspectives uniques sur la sexualité
sacrée, la méditation et la connexion avec
l'univers.
Une édition
bonifiée
Cette deuxième
édition de Extase
Cosmiqueapporte des
ajustements subtils qui enrichissent encore
davantage l'expérience de
lecture. Des chapitres révisés
et des réflexions
supplémentaires offrent aux lecteurs
une compréhension approfondie du
sujet, les incitant à plonger plus
profondément dans les enseignements
du
tantrisme.
L'expertise de
l'auteur
L'engagement de
Bernard Anton envers la transmission authentique des enseignements
traditionnels se reflète dans chaque page de
Extase
Cosmique. Avec une voix calme et
respectueuse, il nous guide à travers
les mystères de cette voie
spirituelle, offrant des conseils pratiques
et des perspectives
inspirantes.
Conclusion
Extase
Cosmique est un
trésor littéraire pour tous
ceux qui cherchent la vérité
et la transcendance dans leur vie. Que vous
soyez novice dans le domaine du tantra ou
que vous recherchiez une
compréhension plus approfondie de ses
enseignements, ce livre saura vous
éclairer et vous
inspirer.
Ne manquez pas
l'occasion de plonger dans les profondeurs du tantrisme avec
ExtaseCosmique. Laissez-vous emporter
par la beauté et la sagesse de cette
ancienne pratique spirituelle et
découvrez pourquoi ce livre est un
incontournable pour tous ceux qui aspirent
à une vie remplie de sens et de
connexion.
Le Jardinier : Une
collection envoûtante de nouvelles littéraires par Bernard
Anton
Les amateurs de littérature seront ravis
d'apprendre la sortie du nouveau recueil de nouvelles intitulé Le
Jardinier, écrit par le talentueux Bernard Anton. Connu pour sa
plume délicate et son profond humanisme, Bernard Anton nous offre cette fois-ci
une série de récits captivants qui explorent les nuances de la condition
humaine avec une sensibilité rare.
Une
plongée dans l'univers de Bernard Anton
Le
Jardinier est une collection de
nouvelles littéraires qui nous emmène dans des voyages
émotionnels et intellectuels à travers une variété de
personnages et de situations.
Chaque histoire, soigneusement
tissée par Anton, dévoile des aspects uniques de la vie, de
l'amour, de la perte, et de la quête de sens. Le titre de l'ouvrage,
Le
Jardinier, évoque la
métaphore du jardin de l'existence humaine, où chaque nouvelle
représente une fleur ou une plante particulière, cultivée avec
soin par l'auteur.
L'art
de la nouvelle
Bernard Anton est un maître
dans l'art de la nouvelle. Sa capacité à condenser des
émotions intenses et des réflexions profondes en quelques pages
seulement est remarquable. Ses histoires sont à la fois intimes et
universelles, résonnant avec des lecteurs de tous horizons. Le style de
Bernard Anton est à la fois poétique et précis, chaque mot
étant choisi avec soin pour maximiser son impact.
Un
auteur acclamé
Avec une carrière
littéraire riche et variée, Bernard Anton a déjà conquis
de nombreux lecteurs avec ses précédentes œuvres. Son talent
pour capturer l'essence de l'humanité a été
salué par les critiques et les poètes, faisant de lui une figure
respectée dans le monde littéraire. Son engagement envers
l'exploration des profondeurs de l'âme humaine et son souci du
bien-être des individus transparaissent dans chaque histoire qu'il
écrit.
Une
lecture incontournable
Alors que nous nous
préparons à plonger dans les mois plus chauds, Le
Jardinier se présente comme une
lecture idéale pour ceux qui cherchent à se détendre au
soleil.
Chaque nouvelle offre une
évasion dans un monde où les émotions sont intensifiées
et les expériences humaines sont mises en lumière avec une
clarté remarquable.
Pourquoi
lire Le
Jardinier ?
Le
Jardinier n'est pas simplement un
recueil de nouvelles, c'est une invitation à réfléchir,
à ressentir et à découvrir des aspects de la vie que nous
prenons souvent pour acquis. C'est un livre pour ceux qui aiment les histoires
bien racontées, qui apprécient la beauté de la langue et qui
cherchent à comprendre davantage la complexité de
l'expérience humaine.
Conclusion
Ne manquez pas l'occasion de
découvrir Le
Jardinier de Bernard Anton. Ce recueil
de nouvelles littéraires est une œuvre magistrale qui saura captiver
votre imagination et toucher votre cœur. Plongez-vous dans ces récits
poignants et laissez-vous emporter par la magie des mots de Bernard Anton.
Disponible dès maintenant, Le
Jardinier est un must pour toute
bibliothèque digne de ce nom.
Préface de la
deuxième édition de Extase cosmique
(2024)
Extase cosmique est une merveille
Extase
cosmique de Bernard Anton
est un livre extraordinaire. Il a une très belle approche par rapport
à la sensualité. Sa sexualité est branchée à
la source d’inspiration divine.
Les trois
étapes de l’auteur : être, virve, aimer, sont justes et
importantes à suivre. C’est l’escalier à monter pour
atteindre le sommet. C’est comme l’arbre qui s’ouvre au
ciel.
Le rituel
proposé est magnifique, simple, pas compliqué. On y trouve aussi
des exercices bénéfiques. Ces pages qui nous expliquent comment
tisser l’énergie sont une inspiration pour les jeunes, et pour
tous.
Chapitre
après chapitre, Bernard Anton instruit les lecteurs et appuie son
discours d’illustrations remarquables, bien choisies, qui montrent
l’universalité du tantrisme. Les poèmes
insérés à la fin sont très beaux et portent à
réfléchir.
L’auteur
nous offre un vrai cadeau, celui de nous relier aux sources du Tantra et
à l’amour qui guérit. Un tel livre est le bienvenu suite au
dérapage de l’Occident qui n’est pas nécessairement
respectueux de la tradition tantrique.
Le livre
Extase cosmique de Bernard Anton remet les pendules à
l’heure, à la bonne heure.
Dans le
Tantra, le corps glorieux est le creuset alchimique, car c’est à
travers le corps qu’a lieu la transformation. La voie n’est pas
facile et demande de passer par beaucoup de
souffrances.
J’ai
particulièrement apprécié ce passage : « Cette
attitude méditative d’être, de vivre, d’aimer
prépare (le tantrika) à l’amour, le plonge dans la
félicité consciente du moment présent déjà
saturé de joie, d’amour et de transcendance… » (p.
64)
Ce livre est
magnifique. Il résume parfaitement l’esprit du Tantra.
Ma
Premo
18 juin
2024
Note : Disciple d'Osho, Ma Premo est la
pionnière du Tantrisme au Québec.
Osez
le Biopardon MD : Une nouvelle approche pour le
mieux-être par Bernard
Anton
Le monde du
développement personnel et du mieux-être accueille avec
enthousiasme la deuxième édition de Osez le
Biopardon MD, un essai
transformateur écrit par
Bernard Anton.
Publié pour la
première fois en 2016, cet ouvrage novateur
revient enrichi et bonifié, proposant une
méthode unique de pardon qui promet
d'améliorer l'état de santé
global des
individus.
Le
Biopardon
MD est une
méthode humaniste
élaborée et
perfectionnée par Bernard
Anton au cours de ses plus de vingt
ans d'intervention en relation
d'aide.
Cette approche
intégrative aborde le pardon sous un angle holistique, touchant
l'ensemble de la personne – corps, âme et esprit.
En pratiquant le
Biopardon
MD, les individus
peuvent espérer une
amélioration significative de
leur bien-être
général.
Avec ses 351 pages, Osez le
Biopardon MD offre une
exploration détaillée
de cette démarche de pardon.
Bernard Anton guide les lecteurs
à travers les principes
fondamentaux du
Biopardon
MD, fournissant
des conseils pratiques et des
exemples concrets pour mettre en
œuvre cette méthode
dans leur vie quotidienne. Ce livre
est une invitation à
entreprendre un voyage de
guérison intérieure et
de transformation
personnelle.
Bernard Anton est une figure
respectée dans le domaine du développement personnel et de la
relation d'aide. Son travail est marqué par une profonde
compréhension de la condition humaine et un engagement
indéfectible envers le bien-être des autres. À travers
Osez le
Biopardon MD, il partage sa
vaste expérience et ses
connaissances, offrant aux lecteurs
les outils nécessaires pour
atteindre un état de
santé amélioré
grâce au
pardon.
Cette
deuxième édition, fraîchement sortie sur Kindle il y a deux
jours, est facilement accessible aux lecteurs du monde entier. Sa
disponibilité numérique permet à un public large de
découvrir et de bénéficier de la méthode Biopardon
MD, favorisant
ainsi une diffusion plus large de
cette approche innovante du
pardon.
Pour ceux qui souhaitent
approfondir leur compréhension du Biopardon
MD et de son
application, le portfolio en ligne
de Bernard Anton,
biopardon.ca, est en
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promet de devenir une ressource précieuse pour
les lecteurs, offrant des informations
complémentaires, des ressources éducatives
et des mises à jour sur les développements
futurs de la méthode
Biopardon
MD.
Osez le
Biopardon MD est
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incontournable pour
tous ceux qui
cherchent à
améliorer
leur bien-être
et à
embrasser une vie
plus saine et
équilibrée.
Bernard Anton,
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voie à une pratique du pardon qui touche tous les aspects de
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Biopardon MD, maintenant
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enseignements précieux et
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durable et
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Textos ardents de Bernard Anton :
Quand les acteurs interrogent l’auteur
Entretien après les
répétitions avec les acteurs Chantale Cuggia, Félix Tardif,
François-Xavier Tremblay
Quel est l’élément déclencheur
de cette histoire ?
Une vraie histoire
d’amour que j’ai vécue. Je transcrivais minutieusement cette
expérience qui sortait de l’ordinaire. Je consignais, dans mon cahier
de bord, les paroles d’amour qui fusaient pétillantes, intenses. Ce
sont de vrais textos improvisés, instantanés, reçus,
envoyés. J’ai vu notre relation évoluer et progresser jour
après jour. Je ne pouvais concevoir un terme aux moments magiques
vécus ensemble. J’ai sublimé la fin.
Qui vous a inspiré ces trois
personnages ?
Une vraie personne
qui vient de l’Amérique latine. J’en étais amoureux fou.
Je l’ai appelée Lucia parce qu’elle était un morceau de
lumière pour moi. Norbert, c’est moi. J’aspire à
l’élévation, notamment par l’amour. Thanatos personnifie
l’adversité qu’on rencontre tous les jours.
Il y a même un quatrième personnage, le
père de Lucia.
J’aime
beaucoup ce chaman. Il offre une dimension ancestrale, une sagesse autochtone
profonde à la pièce. Ses paroles rapportées par Lucia donnent
de la perspective au personnage et à l’histoire. Ce qui lui arrive nous
émeut même si on ne l’a jamais vu sur scène. Il brille par
son absence. Cette ombre mystérieuse est comme l’ange protecteur. Tout
l’opposé de Thanatos !
À quel moment vous pouvez définir que votre
texte est final ?
Quand c’est
joué. Avec l’aide des acteurs. On valide ensemble chaque
réplique. On teste chaque phrase. Les répétitions sont
très importantes. J’entends le texte. J’y apporte les
dernières modifications. Je coupe une phrase trop longue. Je supprime
quelques mots ou didascalies…
À quel moment de votre vie les mots ont pris une
grande valeur ?
Depuis mon
enfance, j’aime les arts, toutes les formes d’art. Au début,
j’ai fait du piano. En jouant les valses de Chopin, je laissais sortir ma
créativité. J’ai fait aussi de la peinture. Ensuite, j’ai
fait un an d’art dramatique. Je me suis rendu compte que c’était
difficile pour moi de mémoriser des pages et des pages.
J’écrivais parallèlement des poèmes. Finalement,
c’est l’amour de la poésie qui l’a emporté. Alors,
j’ai entamé des études en littérature. Et depuis, je ne
cesse de jongler avec les mots qui ont une âme, une couleur, un
souffle.
Parlez-nous du tantrisme puisqu’il s’agit de
cela dans Textos ardents.
Le tantrisme me
fascine depuis plus de vingt ans. C’est un mode de vie amoureux. J’ai
publié en 2012 (réédité en 2024) Extase
cosmique, un livre théorique et pratique sur cet art
d’être, de vivre et d’aimer. Textos ardents en est
l’illustration vivante. C’est le premier opéra tantrique que je
connaisse. Il était temps de transposer cette expérience d’amour
sur scène.
Qu’est-ce que l’amour tantrique a de
particulier ?
Le tantrisme nous
rappelle la dimension spirituelle du toucher qui, par sa qualité,
spiritualise tout l’être. Le tantrisme n’est pas une pratique
charnelle dévergondée, tel que véhiculé par la
société de consommation. C’est tout le contraire. Il appelle
à une vénération de l’autre, à une
élévation mutuelle holistique, à une ouverture au cosmos.
L’intention des amoureux est d’atteindre le nirvana. Ils essaient
d’« engourdir l’emprise du mental » qui les
alourdit et les empêche de prendre leur envol. Le tantrisme nous enseigne que
l’Amour n’est pas séparé de notre nature. Il nous fait
sortir de notre aveuglement et nous révèle notre vraie nature divine.
L’Amour tantrique rend accessible l’inaccessible. Le corps y a, certes,
une place prépondérante, mais c’est en vue de
s’élever et de se rapprocher de la transcendance. Les tantrikas visent
la plénitude.
Les mots d’amour sont forts dans
Textosardents.
Les mots
d’amour de Norbert et de Lucia ne sortent pas du mental, plutôt des
tripes, du cœur. Ce ne sont pas des pensées, mais le fruit tangible,
imagé de leur expérience physique. Lucia se révèle
l’initiatrice de ce savoir tantrique universel. Héritière de la
sagesse des Mayas, elle l’a dans le sang ! Son langage en est
imbibé. Elle est la rédemptrice de Norbert qui devient Maya et
tantrique par adoption, par alliance… Le culte de la déesse
Mère et du Féminin sacré ajoute une couche de sens
additionnelle. Textos ardents devient une histoire d’Amour et de
Sagesse, une façon d’aimer avec Sagesse !
La tension est constante dans Textos
ardents.
Il y a une double
confrontation permanente dans cette pièce. Confrontation externe avec
Thanatos, interne entre les amants qui essaient de faire taire leur mental afin
d’élargir leur conscience et de s’élever. On y trouve une
tension constante entre : l’Amour et la haine, la présence et
l’absence, le cœur et le mental, le bien et le mal, la vie et la
mort.
Thanatos est un personnage
terrible !
Thanatos
représente le destin, le mal, la mort. Il n’hésite pas à
provoquer des désastres, à faucher l’Amour et la Sagesse. Son
imagination débordante à nuire se révèle
répugnante. Ses attaques répétées, strictement
programmées, sont comme un jeu de ping-pong pour lui. Il lance et relance la
balle contre le couple. La joute est serrée.
Parlez-nous de l’enjeu de Textos
ardents.
L’enjeu principal de cette
pièce poétique est la survie à chaque instant !
Survie personnelle et survie de l’Amour constamment
menacé. Comment maintenir une qualité de vie malgré le couperet
qui rôde au-dessus de notre tête ? Comment vivre heureux, en paix
malgré les difficultés ? Cette pièce concerne et
représente tout être humain qui vise le bonheur malgré les
misères du quotidien !
Une chance que vous donnez un peu de répit au
spectateur !
Oui, quelques
passages sont plus doux, comme ceux reliés aux plaisirs intimes ou aux
éléments de Mère Nature. Par exemple, le tableau de
l’automne ou de l’hiver… La joie anticipée de la neige
contraste avec le dédain de l’hiver qui viendra plus tard. Lucia savait
bien que ce pays nordique est glacial l’hiver. Elle n’y est pas venue
sans être préparée psychologiquement. L’expérience
empirique beaucoup plus dure du froid l’a surprise.
Les derniers tableaux se passent dans un monde
parallèle.
Ce que les amants
expérimentent à la fin prouve que leurs paroles et sentiments
d’amour n’étaient pas des hallucinations ni des illusions, mais
authentiques. Leur amour passe l’épreuve ultime. J’aime
particulièrement les dernières pages où la communication se
fait dans l’au-delà. Tout ne finit pas abruptement. Ça donne de
l’espoir.
Quelle est la morale de ce vibrant poème
dramatique ?
Le bouclier de
l’Amour protège efficacement contre les embûches. L’Amour
est notre paratonnerre. Du jamais vu pour Thanatos ! L’Amour sauve
l’humanité de la griffe meurtrière du grand contradicteur. Cette
pièce est une synthèse de toute vie : un permanent combat pour
survivre, peu importe notre projet. Il y a aussi le don de soi pour
l’autre.
On y trouve des passages assez
sensuels.
Oui, ils vont
réveiller la salle ! Ça pimente le paysage. Le plaisir charnel a une
place très importante dans ma pièce. Le corps est valorisé. Il
est uni au cosmos. Il nous fait découvrir les richesses du cosmos.
C’est par nos sens que se manifeste la Conscience
éveillée.
Est-il plus facile d’écrire sur des
expériences vécues ou sur des expériences sortant de
l’imaginaire ?
Ce sont plutôt mes expériences
qui me poussent à écrire. Je ne suis pas friand de science-fiction,
mais de vraies émotions… Quelques-uns penseront que Textos
ardents est de la fiction. La fiction ne m’intéresse
pas. La vraie vie m’intéresse. Je le répète. Ce
gazouillis ardent, euphorique, poétique, existentiel, réel, intense a
été vécu et transcrit au fur et à mesure. Ce sont de
vraies paroles échangées dans la vraie vie. J’ai
expérimenté personnellement la puissance extatique du corps
divinisé qui nous transporte très haut. J’ai essayé de
l’exprimer en poussant les limites du langage.
Paru dans Les livres et le copains
d'abord, 8 octobre 2024
Ma Premo qui a assisté à la
représentation de la pièce Textos ardents dimanche le 20 octobre
2024 au théâtre La Comédie (Montréal) a fait
part de son appréciation : « Textos ardents est une
pièce lumineuse, d'une puissance inouïe. Cette histoire
d'amour qui se solde par la mort a provoqué un choc en moi. Thanatos,
toujours aux aguets, m'a rappelé mes expériences de la mort.
Quel texte magnifique! Écriture pure. La beauté des mots traduit
de grandes vérités. Très bons acteurs aussi.
»
Textos ardents de Bernard Anton : L’amour
au premier plan
La carrière de Bernard Anton est
grande, mais loin d’être terminée : le poète,
thérapeute et professeur retraité résidant à
Prévost a fait une lecture publique de son livret
d’opéra Textos ardents, qui a pour thème
principal l’amour, le 20 octobre dernier à
Montréal.
Pour Anton, le sujet de son oeuvre est
simple, mais très important : l’amour. Dans ses mots, l’amour est
« le moteur de la pièce », et le récit est
tiré d’une histoire d’amour d’une « grande
qualité » qu’il a vécu dans sa vie personnelle.
« L’amour passe au-delà de toutes les limites, de toutes les
barrières de l’espace et du temps. Parce que c’est vrai, et
on ne le dit pas assez. On ne le croit pas »,
affirme-t-il.
L’histoire d’amour vécue
par l’artiste était si belle à ses yeux qu’il lui semblait
nécessaire de la transmettre. « Mais c’est tellement beau.
Je me suis dit, il faut transmettre ça sur la scène. Il faut montrer
ça au public. Il faut monter ça sur la scène carrément,
le montrer, l’entendre, vraiment en faire des dialogues, une pièce de
théâtre », s’exclame-t-il.
Des personnages uniques et
importants
Les deux personnages principaux
de Textos ardents sont Norbert, un traducteur inspiré de
Bernard Anton lui-même, et Lucia, enseignante d’espagnol inspirée
d’une personne qu’il a eu dans sa vie. Lucia vient
d’Amérique du Sud et a un contrat de 6 mois au Canada.
« Deux amoureux de la langue se rencontrent et ça donne quelque
chose d’explosif. Ils vont jouer avec la langue. Ils vont jouer avec les mots.
Ils vont faire chanter les mots. Ils vont faire danser les mots. Et c’est ce
qui arrive tout le long [de la pièce] », explique le
poète.
Ce dernier a créé un
troisième personnage, nommé Thanatos, aussi connu comme étant
la personnification de la Mort. « Il intervient, il disparaît, il
réapparaît, il les contredit, il les corrige, il intervient
n’importe quand dans leurs échanges, dans leurs dialogues. Il les
menace, veut leur peau, veut les faucher carrément », raconte
Anton. Il souligne toutefois que même si l’histoire dit qu’il
n’y a pas d’Éros sans Thanatos, ce n’est pas
l’approche utilisée ici. « Je suis allé plus loin
que Shakespeare, à qui je fais honneur de citer deux paragraphes
de Roméo et Juliette. Ce sont des Roméo et Juliette mais
qui vont plus loin encore. C’est une histoire d’amour qui va très
loin. Je brise ce pattern [d’Éros et Thanatos] »,
dit-il.
Et l’arme utilisée contre
Thanatos par les deux personnages principaux est l’amour, bien
évidemment. « L’amour c’est le paratonnerre et
Thanatos le méchant va leur envoyer 12 malédictions. Mais
l’amour, c’est notre arme. C’est ce que va dire Norbert.
C’est une guerre déclarée et nous, on va prendre notre arme,
l’amour », ajoute Bernard Anton.
L’importance de la poésie et
de l’amour
Pour Bernard Anton, avoir une approche plus
poétique dans son travail signifie beaucoup. « Essentiellement, je
suis poète. Il faut que je travaille la langue. Ça m’est
indifférent d’écrire d’une façon prosaïque.
Répéter des mots qui ont été dits un million de fois,
là, excusez-moi, il n’y a pas de mérite. [Les personnages] sont
amoureux de la langue, des mots, de la langue bien faite, du langage bien
écrit, ils sont… c’est un ensemble, c’est
inséparable », explique Anton.
L’un des aspects sur lequel il insiste
le plus, c’est « d’aller avec le cœur et non le
mental », et ce, pour plusieurs aspects de la vie. « Norbert
vénère Lucia comme une déesse. Il lui dit, apprends-moi
l’amour, apprends-moi à neutraliser le mental, quoi faire. Et elle lui
dit […] laisse-toi rafler par nos regards amoureux. On se regarde dans les
yeux, les deux amoureux, et juste se laisser emporter par ce regard d’amour.
Donc, en fermant le mental, là, le miracle va se faire », conclut
le poète.
Jouvenceflore : un
conte initiatique au cœur des cycles de la vie (Préface de la
pièce Jouvenceflore)
Avec Jouvenceflore, Bernard
Anton nous offre une œuvre singulière, à la croisée du conte
et de la pièce de théâtre. Légère dans sa forme,
profonde dans ses questionnements, cette création explore les grandes aspirations
humaines : la jeunesse éternelle, la quête de l’immortalité,
et l'insatiable satisfaction des désirs. Une réflexion
à plusieurs voix, portée par des personnages-miroirs, où
l’homme dialogue avec ses contradictions.
Un face-à-face symbolique et
universel
Au cœur de l’œuvre, deux
protagonistes : Tom1, le vieil idéaliste, et Tom2, le jeune
matérialiste. À travers leur dynamique de contrastes et de
résonances, Jouvenceflore esquisse une danse
philosophique.
L’écriture délibérément
naïve de Bernard Anton crée une atmosphère ludique et onirique, tout
en laissant place à des sous-textes riches et subtils.
La nature, omniprésente, est un
personnage à part entière, un juge silencieux, essentiel,
témoin de nos aspirations parfois destructrices.
Trois grands thèmes tissés dans
un récit initiatique
La force
de Jouvenceflore réside dans son exploration de
thèmes universels abordés avec poésie et
légèreté :
La quête de
l’immortalité : la recherche de la "Jouvenceflore" met en
lumière l’obsession humaine à vouloir défier le temps, au
mépris de l’harmonie avec la nature.
Les désirs contradictoires : les
échanges de rôles entre Tom1 et Tom2 révèlent les limites des
aspirations individuelles. Une insatisfaction sourde habite chacun, jeune ou
vieux.
Le rapport à la nature : subtilement
critique, la pièce interroge notre exploitation effrénée des
ressources naturelles, observant la fracture essentielle entre
l’homme et son environnement.
Une œuvre ludique et
réflexive
Jouvenceflore offre une
immersion accessible mais complexe. Sa tonalité légère, ses
dialogues rythmés et ses scènes vivantes font émerger un terrain
fertile pour l’imaginaire des spectateurs de tout
âge. Cette pièce s'adresse à tous, chacun y
trouvant un écho à ses propres désirs et
responsabilités.
Les dialogues, soigneusement
montés, invitent à une mise en scène immersive où la
tension dramatique se combine à des flashs de poésie
et d’émotion.
Chaque échange devient un miroir de nos
fragilités, de nos forces, et nous renvoie à la puissance de nos
propres quêtes.
Une invitation à méditer sur nos
aspirations
Jouvenceflore est une
réflexion sur la condition humaine. Elle interroge notre obsession pour
l’éphémère, nos rêves de maîtrise absolue et
notre difficulté à accepter nos limites.
Avec ses accents poétiques et
philosophiques, elle suscite chez le spectateur une stimulation interrogative : celle
d’imaginer sa propre quête de jouvence ou encore, d'autres
quêtes compensatoires.
Lionel Parrini
4 janvier 2025
Découvrez Jouvenceflore,
l’œuvre théâtrale et poétique de Bernard
Anton
Avec son nouvel
ouvrage Jouvenceflore, Bernard Anton PhD invite ses lecteurs dans
une aventure à la fois onirique et philosophique, explorant les désirs
profonds et contradictoires de l’humanité. Ce conte original, de
dimension universelle, porte sur la quête de la jeunesse éternelle et
les paradoxes de la vie. Véritable ode à la nature et à
l’harmonie intérieure, cette pièce de théâtre
captivante, et unique en son genre, s’inscrit dans la longue tradition des
œuvres littéraires qui interrogent les grandes aspirations
humaines.
Une quête fascinante au cœur
de la forêt
Dans Jouvenceflore, deux
personnages que tout semble opposer se rencontrent dans une forêt
mystérieuse : Tom1, un soixantenaire idéaliste et attaché
aux valeurs, et Tom2, un trentenaire matérialiste et ambitieux. Ensemble, ils
se lancent à la recherche de la Jouvenceflore, une fleur
légendaire qui aurait le pouvoir de rajeunir. Mais cette quête va bien
au-delà d’une simple recherche d’immortalité : elle
révèle les contradictions et les fragilités
humaines.
Dans une
écriture à la fois poétique et ludique, Bernard Anton
crée une véritable symphonie de dialogues où la tension
dramatique côtoie la douceur des réflexions philosophiques. Les
personnages, tour à tour miroirs l’un de l’autre,
s’affrontent, s’entraident et se confrontent à leurs propres
limites.
Une œuvre riche en
symboles
Jouvenceflore est bien
plus qu’une pièce de théâtre : c’est un conte
fabuleux qui interroge nos relations à la jeunesse, au temps, à la
nature et à nous-mêmes. La pièce aborde de grands thèmes
universels : le désir d’immortalité, le rêve versus
la réalité, le conflit entre les générations,
l’environnement qui de partenaire devient adversaire.
À travers
la recherche de la fleur magique, Bernard Anton illustre l’obsession humaine
de défier le passage du temps. Cette aspiration, pourtant illusoire, conduit
à des dilemmes moraux et existentiels.
Tom1 et Tom2
incarnent deux facettes de la condition humaine : le rêve
idéaliste et la soif matérialiste. Leurs échanges
révèlent la difficulté de concilier ces desseins
opposés.
Un univers poétique et
accessible
Grâce
à une écriture volontairement simple, mais si profondément
symbolique, Jouvenceflore s’adresse à un large
public. Les dialogues rythmés et les scènes vivantes plongent le
spectateur dans un univers où le quotidien côtoie, sans
étonnement, l’absurde et le surnaturel. Chaque tableau nous invite
à réfléchir, à rêver et à nous reconnecter
à l’essentiel.
Comme dans toute
bonne pièce, on assiste, à la fin, à une transformation
complète des personnages, y compris de l’attitude de la fleur !
Un règlement de compte assez coûteux s’opère. Quelques-uns
payent pour la négligence de la multitude.
L’illustration de couverture,
signée Béatrice Favereau, reflète parfaitement l’esprit
de l’œuvre en mêlant mystère et
poésie.
Un conte intemporel pour tous les
âges
Accessible
à tous, Jouvenceflore est une pièce où chacun
peut trouver un écho à ses propres aspirations, contradictions et
rêves. Les dialogues, subtilement construits, permettent d’aborder des
sujets complexes avec légèreté, tout en offrant plusieurs
niveaux de lecture.
Un auteur engagé et
visionnaire
Bernard Anton PhD
est un écrivain québécois reconnu pour sa plume prolifique et
son engagement dans des causes humanistes et environnementales. Auteur de plus de
cinquante ouvrages, il a marqué la littérature
québécoise avec des récits imprégnés de sagesse
et de poésie. En plus de ses contributions littéraires, il est le
créateur du prix « Mur de l’Espoir » pour le
haïku et un défenseur actif des droits humains, de la justice sociale et
de la protection de la biodiversité.
Avec Jouvenceflore,
Bernard Anton continue d’explorer des thèmes essentiels qui
résonnent profondément avec les préoccupations contemporaines,
tout en rappelant que la nature reste notre plus précieuse alliée.
L’auteur a le mérite de nous insinuer, très discrètement,
que « la jeunesse n’est pas une période de la vie, elle
est un état d’esprit » comme dirait l’autre. Et
c’est d’une grande consolation pour ceux, parmi nous,
obsédés par la vieillesse et ses
conséquences.
À propos de Bernard
Anton
Professeur
à la retraite, Bernard Anton PhD est aussi un poète, un nouvelliste et
un essayiste québécois reconnu pour son implication dans des causes
humanistes et environnementales. Ses œuvres, traduites et
étudiées dans plusieurs pays, mettent en lumière les liens
étroits entre sagesse, poésie et engagement social.
Avec Jouvenceflore, il nous rappelle que chaque quête,
même illusoire, a le pouvoir de nous transformer
profondément.
L’urgence de
vivre ou la beauté poétique des petites
choses
Le recueil de nouvelles et de
récits de Bernard Anton Tant que Vie nous habite vient de
paraître en réédition, la première étant
épuisée et son contrat résilié.
L’ensemble de ces nouvelles et récits
possède un fil commun. Ce sont différents aspects de la Vie dans ce
qu’elle a de plus précieux, mais aussi de plus fragile. Une grande part est
accordée aux thèmes humanistes, environnementaux et philosophiques.
Le style reste simple, semé
d’agréables digressions. On y trouve une panoplie de très belles
images, de la poésie et des passages lumineux. Aussi, un humour parfois discret,
parfois plus théâtral.
Le format des nouvelles avec un haïku final donne
une note poétique supplémentaire, et permet de conclure chaque histoire.
C’est la marque d’une finition soignée.
Le fiel des
poitrines
La métaphore de ce texte au langage
poétique est puissante. Les préoccupations de notre époque y sont
abordées. Le lecteur arrive rapidement à l’enjeu principal : la
haine de l’autre et la bêtise du groupe. La prédiction de la
visiteuse pessimiste, critiquant l’oiseau de malheur, installe le malaise et
annonce le problème. L’escalade angoissante des bruits mystérieux
complète le suspense.
Le dénouement, alors qu’on suivait
l’hypothèse des oiseaux amoureux, est d’abord assez cruel, mais
ensuite, le propos est élargi avec la méditation philosophique sur le
rejet de l’autre et sur les maux de notre société. La
possibilité d’un monde meilleur se situe aux antipodes des forces
négatives rencontrées. La question se pose alors : pourquoi suivre le
chemin de la peur et de la haine plutôt que celui de la paix et de la
douceur ?
L’issue, optimiste malgré tout, avance
des solutions auxquelles on a envie de croire. La hauteur spirituelle de Miguel nous
livre à la fin un haïku d’enseignement.
La victoire de Florent
Dès le début, le ton est
différent de la nouvelle précédente. On entre dans une histoire
plus classique : un couple et ses déboires. Le commencement annonce un
bonheur sans nuages, mais on arrive vite à des signes inquiétants de
conflits et de malheur.
Avec la description des trois tourtereaux, on
découvre en effet que ce bonheur était superficiel et menacé. Le
caractère nymphomane et volcanique de Joséphine est souligné
à gros traits. L’épanouissement de Florent qui suivra et surtout la
partie « orphique » prennent une dimension
mythique.
Il y a beaucoup d’humour dans cette nouvelle. Le
massage incluant la prostate qui suspend l’activité cérébrale
m’a fait beaucoup rire, tout comme l’amant qui appelle la partenaire
« sa balle de soccer » en la lançant loin et en la
rattrapant !
Une grande sensualité domine cette nouvelle.
Dès le début, le lecteur comprend qu’il s’agit d’un
homme bon et généreux qui veut le bien de tous. Son épanouissement
sensuel accentue ce trait de caractère. Ses désirs et son corps se
réveillent.
Le lecteur se réjouit pour le héros qui
finit par admettre l’état désastreux de son mariage ! Le
geste de signer un chèque pour sa femme morte exprime sa nature calme et peu
intéressée par le matériel.
Tant que Vie nous
habite
Cette nouvelle-ci a
d’emblée un rythme plus rapide, plus haché. Elle traduit
l’urgence de la situation du personnage qui n’a plus beaucoup de temps
à vivre.
C’est une histoire
universelle. Au début, on pense que la description de la mère qui joue
au casino est une digression, mais on comprend que ce détail sera fait
d’éléments divers, de souvenirs, d’étapes, comme la
vie elle-même.
Sous les
événements graves et importants, on découvre la beauté
des petites choses et le cadeau qu’il y a dans chaque moment de vie. Chaque
détail est un prétexte à une méditation existentielle,
comme le fait que le sang qui circule dans les veines de chacun est la
continuité du sang et des gènes de ses ancêtres… On
découvre aussi de la magie irrationnelle dans le présage des biscuits
chinois et le gain au loto.
Le discours face à la
mort d’Hector nous fait passer des méditations éparses à
une vraie philosophie proche du bouddhisme. D’ailleurs, le contraste entre la
cérémonie religieuse presque indécente et sans âme, et la
méditation sincère dans la nature, confirme la valeur de cette
philosophie. Le personnage semble alors accéder à
l’illumination.
Le protagoniste Hector
n’est pas idéalisé. Il est charmant et suscite la compassion,
malgré ses défauts. Son mauvais caractère illustre bien la
réalité des gens pris avec la dépression. En dépit de
son caractère bouillant, on est révoltés quand sa propre
famille le maltraite. On voit sa générosité, confirmée
par sa phrase pleine d’amour qu’il veut laisser à la
postérité.
Avec Hector, on alterne
d’une vision optimiste à une vision plus sombre. C’est ce qui
forge au fond la vie. Le haïku final reflète le contraste entre la nuit
et la lumière.
Ce texte nous instruit sur
les valeurs humanistes et pacifistes de Bernard Anton. La chance de vivre prend une
dimension capitale.
Dialogue des
rescapés
Là encore, ce
récit nous plonge dans les préoccupations humanistes de
l’auteur. C’est un texte sombre, poignant. Il dépeint une
réalité bien présente qui semble sans issue. Les mêmes
interrogations reviennent : pourquoi le mal, la violence, les
massacres ?
Progressivement, on voit des
touches d’optimisme dans le dialogue des deux personnages. L’explication
géopolitique, avec les intérêts des colonisateurs modernes,
dénonce la vraie réalité qui sous-tend ces
conflits.
La fin horrible
dénote l’ironie cruelle du sort. Les deux protagonistes, qui ont
affronté les pires épreuves et qui sont pleins de bonnes intentions,
se trouvent happés par un destin aveugle.
Le mouvement continu des
bateaux et leur commerce odieux expriment la pérennité des
marées de difficultés qui attendent les passagers. Toutefois, le
mouvement de la Vie elle-même s’impose plus fort que les
individus.
Le portrait d’Aramis le
Grand
Cette nouvelle contient des détours et des
éléments assez surprenants. D’emblée, le lecteur
éprouve une antipathie presque naturelle envers Aramis, combattant obstiné
et infaillible, au vocabulaire guerrier. Il oscille entre la méchanceté
pure et un être plutôt bon et honorable, victime de ses émotions.
Cependant, au fil des lignes, l’écrivain raffine le personnage. Ce dernier
montre de grandes qualités, malgré son implacable rigueur. On assiste
alors à sa résilience qui constitue sa fierté.
Le désir d’Aramis de subir une
transplantation des yeux de sa conjointe Manon, fraîchement
décédée, semble incongru. La beauté surréaliste de
cette image nous émeut.
Au fil des anecdotes familiales, le lecteur prend
conscience que le mal principal de cet homme serait le manque d’amour. C’est
bien insufflé entre les lignes avant d’être vraiment nommé.
L’amour filial et la grandeur d’âme
de Ricardo vont l’amener à plus de générosité dans sa
vision du monde, et ce, au travers des spectacles musicaux. Chaque spectacle dont on
raconte l’histoire semble ouvrir un peu plus le cœur de son père.
Ricardo, toujours en contrôle de ses
émotions et lucide sur la personnalité d’Aramis,
s’écrie à sa mort : « Je veux mon papa
vivant. » Cela étonne. Peut-on être si indulgent face à
une personne méchante, dont la vie superficielle et vaniteuse de père et
de mari comporte tellement de manques ? Un pardon parfait lui est pourtant
accordé.
Le rêve final du fils est très poignant.
Le lecteur comprend que c’est le cœur brisé du fils qui
s’exprime dans ce rêve. La profonde bonté d’âme de
Ricardo arrive, à force d’amour, à recréer l’image
aimante d’Aramis. Il se reconstruit un père idéal, fait
d’amour. La conclusion est une admirable exhortation sur l’amour
universel.
Le souvenir de Carlos
Cette nouvelle dévoile, en images
poétiques, un lyrisme dans la description de la sensation amoureuse.
Véronique passe du charnel à une hauteur d’émotions, puis au
niveau spirituel. Cette montée est vertigineuse.
Ensuite, c’est un vrai tour de montagnes russes.
Le lecteur est un peu désarçonné par les revirements, mais cela
fonctionne. Il saisit les complications de l’histoire. La clé fournie
à la fin, par le carnet découvert dans la table de nuit, donne à
comprendre la difficulté des êtres de se
« rencontrer » dans l’amour. Un monde d’illusions
se cache dans les relations.
Lorsque l’histoire d’amour se confirme, le
choix d’utiliser le présent narratif pour décrire les
qualités du nouvel amant renforce le sens et la sensation
d’actualité : le nouvel homme est bien en train de remplacer le
précédent dans l’esprit de Véronique.
Énergie fatale
La
dynamique entre le peintre et son modèle s’installe progressivement dans
cette nouvelle. C’est très sensuel avec les parfums de sapin, le thé
au jasmin, les biscuits au gingembre, puis avec les couleurs des tableaux
mentionnées plus loin. Après l’introduction délicate, la
musique viendra prendre de l’importance. Les effleurements et la danse sensuelle
entre les deux personnages solliciteront tous les sens.
La brillante description des mouvements et de la
transe créatrice du peintre prolonge ce début. Les tourments et les doutes
du créateur sont bien exposés, ainsi que les dangers de la passion et la
symbiose des deux personnages dans la peinture. Le soleil se profile comme un catalyseur
de cette symbiose.
Nouvelle particulièrement esthétique,
inspirée, lumineuse.
Roublardises de sombrero et sang de
tequila
Dans ce texte, on entend la
voix de Bernard Anton. On sent que c’est moins une fiction qu’un
témoignage d’expériences, un récit de voyage. La description
des scènes commence de façon anecdotique et assez humoristique, mais
rapidement surgit la vision humaniste et idéaliste du
pérégrin.
Les roublardises des Mexicains essayant de vendre un
cheval ou du rêve ne manquent pas d’humour. Les histoires semblent
vécues, on y adhère.
Concernant les massages d’Oliviera, le
poète s’émerveille de son toucher maternel. La relation devient
filiale. Le toucan, sculpture aux couleurs vives, paraît vivant. Il est
soigneusement enveloppé pour le voyage. L’auteur lui attribue des
sentiments, des émotions, un nom, des souvenirs. Ce sera sa consolation loin de
sa mère adoptive.
Cette nouvelle est colorée, chaleureuse, avec
de l’humour et beaucoup de tendresse pour ce pays chaud. Le haïku final
amène un contraste. Les épines et la mousse, qui ne sont pas les
premières choses qui viennent à l’esprit quand on pense au Sud,
évoquent la terre nordique et la douleur de la séparation.
Vies
basculées
À nouveau, les
préoccupations humanistes de Bernard Anton émergent à travers cette
histoire. Le désir de connaître l’angle et le chemin de vie de
l’autre, qui vient d’un horizon différent, oriente ce
récit.
L’itinéraire parallèle des deux
personnages est simple et mène à la rencontre. Les anciennes
embûches sont vite oubliées. Les avantages de l’intégration au
nouveau pays d’accueil les consolent.
Leur fusion amoureuse est finement
évoquée. Néanmoins, comme dans la plupart des idylles, la
différence de caractère et la multiplicité des pièges
séparent aussitôt les nouveaux arrivants. La divergence des chemins
n’est pas aussi douloureuse pour l’un que pour l’autre. Devant des
épreuves similaires, l’un connaîtra la déchéance,
l’autre le succès. L’empathie du lecteur va au plus méritant,
selon ses valeurs morales. Le titre l’annonce : la bascule peut aller dans un
sens, ou dans l’autre.
L’image
discrète de la colombe omniprésente est percutante. Elle symbolise la
bienveillance du destin.
La Taire ne veut plus se
taire
On comprend tout de
suite le jeu de mots et l’intention de rejeter le bâillon que
l’humanité impose à la nature.
Les principales
problématiques environnementales et écologiques sont
énumérées synthétiquement. La narration présente,
sans aucune complaisance, le point de vue des technocrates et les inculpe. Ces
derniers sont faussement positifs.
Le ton devient
« fictionnel », avec le roi qui emprisonne les savants, et
philosophique avec leur prise de conscience. Ils reviennent finalement à des
valeurs naturelles et responsables. Le miracle opère.
Le texte
s’attarde sur l’humain qui s’obstine à faire échouer
le nouveau projet. Il faudra une véritable révolte de la nature pour
que la plupart des humains disparaissent, ce qui semble en fait la seule voie de
salut.
Ce texte court,
impactant, en demi-tons, oscille entre optimisme et pessimisme. La signification du
titre apparaît en toute évidence.
Frères dans la
douleur
La confusion du patient
âgé est bien amenée. On croit d’abord à de petites
incohérences du récit, ou à de petites erreurs dans les
prénoms. Mais on se rend compte progressivement du dérapage mental. Cela
donne un dialogue qui rappelle Ionesco. Des répliques brèves qui font
dériver la réalité, quand les mêmes questions obtiennent des
réponses différentes. L’exemple du chapeau qui change de pays
d’origine est représentatif de ce procédé à
l’humour décalé.
L’épilogue offre une méditation
existentielle, une recherche de sens sur la vie et sur la mort. C’est
également un éloge de la beauté de la Vie. En dialogue avec la Vie
elle-même, cette interlocutrice révèle que la mort est son alter
ego, ce qui constitue une des clés de ce texte qu’on peut qualifier de
philosophique.
Le haïku final nous montre un petit détail
de la vie de tous les jours, comme pour apprécier la beauté des choses
simples : un oiseau voit un chat bâiller.
Conclusion
On sort de la lecture de
cet ouvrage riches de plusieurs réflexions. L’auteur réussit
à nous inspirer et à nous éveiller de différentes
façons. La virtuosité de son écriture nous donne à voir la
beauté de la Vie, mais aussi parfois son absurdité et son
côté obscur.
Dans la variété des aventures humaines,
chaque destinée est porteuse de message. De même, chaque personnage de ce
livre porte subtilement une dépêche. Il nous interpelle et allume en nous
une lumière qui fait grandir.
Ce passage, tiré de la première
nouvelle, Le fiel des poitrines, nous offre une leçon de savoir-vivre et
de paix : « La violence et l’ignorance des autres ne nous appartiennent
pas... La plus grande sagesse serait de ne pas les laisser nous embobiner et de les
transcender, contribuant par tous les moyens à bâtir, de concert, envers et
contre tout, un paradis terrestre où il ferait bon vivre. »
Oui ! Que les poitrines guérissent de leur fiel
! Que l’art et la poésie servent à régénérer
les cœurs !
Béatrice Favereau
Les livres et les copains
d'abord, 16 janvier 2025
Bernard Anton dévoile Tant que Vie
nous habite, un recueil bouleversant sur la résilience et
l’humanité
L’écrivain et
philosophe Bernard Anton revient avec une œuvre fascinante : Tant que
Vie nous habite. Publié en 2025, cet ouvrage plonge le
lecteur dans un univers empreint de poésie et de profondeur, explorant avec
finesse et sensibilité les nuances de la condition humaine à travers une
série de récits et de nouvelles.
Un regard puissant sur
l’existence
Dans ce recueil, Bernard
Anton s’inspire de faits réels pour dresser un tableau saisissant de
l’âme humaine. Chaque histoire nous entraîne aux côtés de
personnages confrontés aux épreuves de la vie, oscillant entre espoir et
désillusion, lumière et obscurité. À travers ces
récits vibrants, l’auteur célèbre le courage, la
résilience et la force intérieure, mettant en lumière la
fragilité et la grandeur inhérentes à chaque être
humain.
Un réalisme
poétique porté par une plume magistrale
Avec une écriture
à la fois fluide et élégante, Bernard Anton parvient à
entremêler réalisme et merveilleux, livrant des fragments de vie
chargés d’émotions profondes. Son talent réside dans sa
capacité à transcender les épreuves du quotidien pour en
révéler toute la beauté cachée. Ses nouvelles explorent avec
intensité les thèmes universels du temps, de la mémoire, de
l’amour et de la mort, tout en questionnant la place de l’individu dans un
monde en perpétuelle mutation.
Une œuvre à
la croisée de la philosophie et de la littérature
Tant que Vie
nous habite ne se limite pas à un simple recueil de
nouvelles : c’est une véritable méditation sur l’existence.
Bernard Anton y aborde des réflexions profondes sur
l’éphémère, la transcendance et la quête de sens, avec
une justesse qui rappelle les plus grands penseurs. Son écriture,
qualifiée de “magicienne des mots”, capte l’essence même
de l’humanité et nous rappelle l’urgence d’aimer et de vivre
pleinement.
Un livre à
découvrir sans attendre
Tant que Vie
nous habite s’annonce comme une lecture incontournable pour
les amateurs de littérature engagée et introspective. Ce recueil
s’adresse à tous ceux qui cherchent à réfléchir,
ressentir et s’émerveiller, à travers des récits qui
résonnent bien au-delà des pages.
« Avec la nouvelle pièce de Bernard Anton, nous
sommes reconnectés à la source, au divin. C'est une pièce de
théâtre thérapie où l'onirisme, la réalité et
l'animisme se tissent finement, comme dans une tapisserie d'Aubusson.
L'argent, le
pouvoir, la persuasion et la corruption se trouvent délestés de leurs atouts.
La fleur de jouvence réparatrice de tous nos maux, collagène moderne, se
retire en douce d'une situation plus qu'inconfortable.
Entre deux
états d'être, au fond, rien n'est jamais réglé. On finit
toujours avec sa gueule. Le mieux est d'en rire.
Il y a un lien entre le vieux qui
souffre de jeunisme, qui dépense une fortune en produits rajeunissants et les
jeunes qui, eux, dépensent une fortune pour le ici et
maintenant, tout de suite. C’est le rapport au temps qui est
différent… Les vieux retiennent le temps avec leurs dents. Chez les
jeunes, il y a une accélération du temps, ils sont prêts pour
Mars…
Un autre aspect en ressort :
le rapport au vide. Le vieux mise sur son apparence pour combler le vide
intérieur. Il a peur de se confronter à son intériorité
pourtant source d’inspiration. Quant au jeune, il comble son vide intérieur
par la surconsommation. Ce sont les mêmes parcours. Le regard intérieur est
source d’angoisse existentielle.
Superbe pièce, bien
équilibrée, subtile. L'auteur exorcise la peur d'avancer en âge.
»
Annick Pagès
Moreau, auteure de « Deux diables au paradis » (À quand
l'apocalypse, théâtre d'aujourd'hui).
Paru dans «
Les livres et les copains d'abord », 27 janvier 2025
Déconfiture des
escobars ou la souffrance des
déshérités
La
pièce de théâtre de Bernard
Anton, Déconfiture des escobars, est un voyage non pas
au centre de la terre mais au centre de nous-mêmes. Tel un énorme
soufflet, elle souffle sur les braises et attise nos émotions. Chaque
mère dans le monde peut s'identifier à ces trois mères
qui réclament le corps de leur enfant, peu importe le lieu du drame et
son allégeance politique.
Ce qui compte
avant tout pour le dramaturge, c'est la souffrance humaine qui n'en peut
plus de souffrir. Que se cache-t-il vraiment derrière ce cynisme
généralisé, si bien présenté ? Pourquoi un
tel épouvantable chaos ? Va-t-on gagner à force de résister
? Tant de questions qui nous hantent longtemps après le
spectacle.
Cet humour de
tranchées est un signe de désespoir. Quand on ne peut plus rien
faire, on préfère alors rire de tout. La tragi-comédie de
Bernard Anton nous prend à la gorge et nous incite à
réfléchir sérieusement.
Du
début jusqu'à la fin, Déconfiture
desescobars ne nous lâche pas tel
un mauvais rhume. Les symptômes sont quotidiens sans espoir de
réelle guérison... parce que chaque jour, chaque nuit, tout
recommence, autour de nous et en nous : la haine, la violence,
l’injustice, la guerre. Quel avenir alors ?
Espérons qu’un tel spectacle qui
prône la paix contribuera à éveiller les
consciences.
Annick Moreau Pagès, auteure de «
Deux diables au paradis »
(À quand l'apocalypse,
Théâtre d'Aujourd'hui).
Paru dans « Lire, Rêver, Partager »,
4 février 2025
« Tant
que Vie nous habite » de Bernard Anton, un voyage au
cœur de l’humanité
Dans son
recueil, Bernard Anton nous invite à explorer différentes facettes de
l’expérience humaine à travers onze textes denses,
introspectifs et poignants. Qu’il s’agisse de fables, de portraits
ou de récits réalistes, ces histoires capturent la douleur, la
résilience et la quête de sens face aux épreuves de la vie.
Ce recueil,
à la fois varié et
cohérent, offre un panorama des enjeux écologiques, sociaux,
spirituels et personnels qui définissent notre époque.
Une mosaïque de
thématiques universelles
La fragilité
humaine face à l’existence
Les textes comme
Frères dans la douleur et Tant que Vienous habite
explorent la finitude de la vie. Ils plongent dans l’intimité de
personnages confrontés à la maladie ou à la mort,
révélant leurs contradictions et leurs espoirs. La mort y est
abordée avec une poignante sobriété, transformant ces
récits en méditations sur la condition humaine.
L’écologie et
les dérives modernes
Avec La Taire ne veut
plus se taire, Bernard Anton s’attaque aux questions
écologiques. Ce texte allégorique dénonce les excès
industriels. Il soulève des dilemmes complexes : comment sauver une
planète tout en évitant les répercussions humaines et
sociales ?
L’amour
et ses paradoxes
Des récits comme
Le souvenir de Carlos ou La victoire de Florent explorent
l’amour sous toutes ses facettes : passion destructrice, quête
de rédemption et transformation personnelle. Ils interrogent la nature
des liens affectifs, entre égoïsme, désir et besoin de
libération.
La
résilience et la rédemption
Vies
basculées et Roublardises de
sombrero et sang de tequila mettent en lumière des personnages en
quête de nouveaux départs, parfois au bord du précipice. Ces
récits capturent la lutte pour trouver un sens, même dans les
situations les plus désespérées. Des personnages comme
Hector dans Tant que Vie nous habite ou Danyeels dans Frères
dans ladouleur brillent par leur complexité. Leur
humanité crue et leurs contradictions les rendent inoubliables.
Une écriture
poétique et immersive
Le style de
Bernard Anton est une force majeure du recueil. On y trouve une richesse
descriptive. Les paysages, les atmosphères hospitalières ou les
lieux exotiques sont décrits avec une précision immersive et
deviennent vivants. Les réflexions sur la vie, la mort et l’amour
adoptent un ton contemplatif qui élève le texte. On y lit aussi un
équilibre entre mélodie et sens. Les mots sont choisis avec soin
pour éveiller des émotions fortes, tout en stimulant la
réflexion.
Une œuvre
littéraire d’une grande résonance
Avec ce
recueil, Bernard Anton nous offre un miroir de l’âme humaine, entre
ses failles et sa grandeur. Les histoires résonnent toutes par leur
honnêteté et leur pertinence. Ce recueil est une invitation
à ressentir, à questionner et à embrasser la
complexité de la vie. Bernard Anton y confirme son talent à
jongler entre profondeur thématique et beauté stylistique.
Lionel Parrini,
dramaturge,
Les livres et
les copains d'abord, 10 février 2025
Quand les acteurs font une
entrevue avec l'auteur
autour de
Jouvenceflore
(Première partie, questions de Gilles Brière,
Tom1)
Quelle a été votre source d’inspiration pour cette
pièce ?
L’idée d’écrire
Jouvenceflore germait tranquillement en moi depuis quelques
années. En fait, je suis à la retraite depuis 3 ans. Même avant, je me
questionnais beaucoup sur le thème du vieillissement. Je voyais tant d’amis et des
membres de la famille vieillir, puis mourir. J’étais de plus en plus conscient que
j’entrais définitivement dans une autre
catégorie d’âge : « les
retraités ». J’appréhendais le passage terrible des
années. Je me demandais si je serais heureux à la retraite.
Puis, l’étincelle qui a déclenché
l’écriture de cette pièce, c’était la rencontre fortuite,
l’automne dernier, d’un jeune homme qui me ressemblait beaucoup physiquement. Il
était professeur comme moi, avait exactement le même mode de vie que moi, est
né le même jour au mois de mai… Il avait un golden retriever comme
moi, avait les mêmes soucis de santé, prenait les mêmes
médicaments… Tellement de détails similaires et déconcertantes qui
m’ont fait vraiment sursauter. Est-ce possible ? Quelles coïncidences !
Je me suis imaginé 30 ans plus jeune, à sa place, et heureux. Je voulais
revivre mes plus belles années de jeunesse, recommencer à zéro, repousser
les frontières, défier le temps…
En notant tout cela dans mon journal intime, j’ai eu
l’idée de présenter sur scène une telle rencontre et un tel
désir de rajeunissement. J’entendais déjà les paroles, les
échanges, les dialogues entre ces deux personnages qui se dessinaient de plus en plus
nettement dans ma tête. Rebelle dans l’âme comme je suis, et refusant de
vieillir, je me suis imaginé un truc, un cadeau de mère Nature qui nous
empêcherait justement de vieillir. J’essayais de trouver des solutions. Quelques
jours plus tard, la pièce était écrite. Le difficile ennemi à battre
et à combattre était le vieillissement. Notre alliée, mère Nature.
L’objectif, rajeunir. Tout le conflit était là, clair comme l’eau de
roche.
Pourquoi avez-vous choisi de faire parler les éléments de la
nature ?
Pour moi, la Nature est vivante. Ce n’est pas un objet
inanimé. Pas du tout. Elle est omniprésente, agissante. Elle s’exprime
clairement si nous savons tendre l’oreille. Je suis très vert, vert foncé.
J’ai un immense respect pour l’environnement. Pour moi, les arbres, les fleurs, la
source, l’abeille, les animaux sont des entités vivantes, comme nous, dotées
d’une conscience et d’une sensibilité. Puisque, en général, la
Nature ne parle pas, je voulais lui donner une voix. Je tenais absolument à montrer au
public que les éléments de la Nature peuvent intervenir et nous soutenir
réellement dans notre vie au quotidien.
Écoutez cette anecdote très intéressante.
J’avais un chien il y a quelques années et je devais entreprendre des travaux
autour de la maison, refaire le drain français. La veille du début des travaux,
mon chien qui n’a jamais gratté le sol s’est mis à gratter très
profondément, obstinément, juste en dessous de ma fenêtre. Il tenait
à me montrer un gros câble électrique qui allait de la maison jusqu’au
cabanon. Il était enfoui 3 pieds sous terre. Une chance qu’il a creusé,
sinon, l’excavatrice aurait arraché ce câble. Imaginez alors les
flammèches ! Mon chien était mon ange gardien qui m’a
protégé des troubles ! J’ai également vécu plusieurs
autres événements surnaturels qui m’ont fait réfléchir sur la
proximité et la bienveillance de la Nature. Depuis, je crois fermement que la Nature
intervient et agit en notre faveur. Nous sommes les ingrats qui la bafouent et
l’exploitent égoïstement !
Avant de voir ou lire Jouvenceflore, comment un spectateur ou lecteur pourrait-il se
préparer ?
Je demanderai au spectateur ou au lecteur de faire table rase de
tout. Qu’il se présente comme une feuille blanche. Qu’il ferme son mental et
soit tout ouvert à accueillir, avec ses sens et sa sensibilité, le possible et
l’impossible, le mystère et les aspects absurdes que je lui présente.
C’est peut-être rêver en couleur… Mais c’est la meilleure
façon de profiter de la substance poétique et symbolique de ma pièce. Il
pourra, par la suite, en sortir avec plusieurs questionnements et nourri du nectar de
Jouvenceflore.
Qu’est-ce que vous aimeriez que l’on retienne de
Jouvenceflore ?
Plusieurs messages subtils : D’abord, l’amour de la
vie, peu importe les difficultés et les impasses. J’entends par vie, celle qui nous
habite et celle qui nous entoure. Ensuite, l’esprit combatif, ingénu que nous
devons avoir pour nous sortir des ennuis et conserver notre plaisir, notre joie de vivre. Il y a
aussi une vertu fondamentale que j’aimerais véhiculer : la bienveillance qui
est un mélange d’amour et de bonté. Donc, s’aimer, nous aimer, veiller
les uns sur les autres comme la Nature le fait envers nous, et comme nous devons le faire envers
la Nature, sinon, ce sera le cauchemar ! On ne peut pas passer à côté
d’un thème central développé dans ma pièce qui est la
richesse, richesse intérieure ou extérieure, richesse spirituelle ou
matérielle, richesse négociée qui défie les conventions.
L’ambition, la cupidité, l’insatisfaction ont-elles des limites ?
Qu’est-ce que l’écriture de Jouvenceflore vous a
apporté du point de vue personnel ?
L’écriture de cette pièce était un acte
libérateur, bénéfique, thérapeutique. C’est à la fois
léger et lourd de sens. On joue sa vie à chaque instant. J’ai
exorcisé ma crainte du vieillissement et sublimé mon désir de
rajeunissement. J’ai pu faire, grâce à mon imaginaire, marche arrière.
Maintenant, j’en suis bien satisfait. J’ai créé avec tout cela une
œuvre littéraire, théâtrale, artistique, pleine de poésie et
d’humour. Au public d’en juger pour la suite !
22 février 2023
paru dans Les livres et les copains
d'abord
Quand les acteurs font une
entrevue
avec l’auteur, autour de
Jouvenceflore
(Deuxième partie, questions de
Théo Chauvirey, Tom2)
Tom1 est un homme riche, ayant eu une vie
épanouie, mais qui cherche la jeunesse à n’importe quel
prix. Tom 2 est un homme devenu avide pour pouvoir rembourser ses dettes
contractées en essayant de s’offrir le meilleur pour lui et sa
famille. Est-ce une analogie du monde d’aujourd’hui où les
générations antérieures sont assises sur leurs acquis et
leurs richesses aux dépens des générations
suivantes ?
Oui, ces deux personnages, Tom1 et
Tom2, sont représentatifs de deux pans de la société :
ceux qui ont travaillé fort récoltant maintenant le fruit de tant
d’années de labeur (les retraité.e.s), et ceux qui doivent
à leur tour bosser pour jouir d’une bonne retraite plus tard (les
jeunes).
Les personnes d’âge
mûr méritent absolument leur pension et ne sont pas tributaires des
générations suivantes. Leurs rentes ne sont pas des cadeaux. Ah !
non ! C’est leur dû, leur propre argent qui leur revient. Ils ont
œuvré et cotisé toute leur vie pour y arriver, au prix de grands
sacrifices chaque jour. Ils reçoivent, à un âge avancé, et
c’est un juste retour du balancier, ce que l’employeur a retiré de leur
salaire, chaque semaine, pour financer leur fonds de pension. Souvent, les jeunes ne pensent
pas à ça, ne le voient pas comme ça, ne comptabilisent pas les immenses
sacrifices de 35 ans (sinon plus) de travail ardu. Les jeunes n’étaient
pas là quand, au fil des années, quelques centaines de milliers de dollars ont
été, au fur et à mesure, mis de côté pour la vieillesse.
Ils prétendent à tort que c’est eux qui payent la pension des vieux.
C’est malheureusement erroné.
Ceux d’âge mûr
ne vivent pas aux dépens des jeunes. Soyons bien honnêtes et
avouons-le ! C’est plutôt le contraire ! Les vieux ont le
mérite d’avoir rendu la vie plus facile, plus libre, plus démocratique
aux générations suivantes. Ils ont pavé le chemin des jeunes en se
battant mordicus afin de leur assurer un meilleur
avenir, de meilleures conditions de vie et des droits qu’on tient, plus tard,
faussement pour acquis.
D’un autre
côté, j’ai vu des parents céder, de leur vivant, leur maison et
leurs richesses à leurs enfants. Ceux-ci les prennent parfois sans même les
remercier. Relisons, à titre d’exemple, le superbe roman emblématique de
Balzac, Le père
Goriot. Ce bon papa a
offert ses biens à ses deux filles et ces dernières ne se sont plus
occupées de lui. Il s’est dépouillé pour elles. Elles se sont
égoïstement enrichies à ses dépens, puis l’ont laissé
tomber.
Personnellement, j’en
appelle à un dialogue fructueux entre les générations, sans aucune
opposition. Que les échanges soient harmonieux et positifs ! Qu’on chemine tous
ensemble dans la compassion et la bienveillance, sans aucune concurrence ! Nous
sommes tous interreliés, interconnectés. Nous avons tous besoin l’un de
l’autre. Les générations se côtoient et s’entraident. La
jeunesse de Tom2 réjouit Tom1. Les accomplissements de Tom1 réjouissent Tom2.
Le fait d’accepter d’interchanger les rôles est hautement significatif et
souhaitable selon le contexte fantastique, symbolique et parabolique de la pièce.
Dans Jouvenceflore chaque protagoniste va
jusqu’au bout de ses rêves, coûte que coûte, à ses risques et
périls. Et c’est très bien.
On glisse dans des sujets
délicats ! C’est rendu un débat sociétal, existentiel,
intergénérationnel ! Je ne m’attendais pas à une telle
question difficile !
Les jeunes générations
(incarnées ici par Tom 2), sont-elles victimes ou coupables de vouloir
l’opulence de leurs prédécesseurs ?
Les jeunes
générations ne sont ni victimes ni coupables. Elles ne doivent pas en vouloir
à l’opulence de leurs prédécesseurs qui ont œuvré
fort pour l’avoir. La jalousie et l’envie sont des attitudes morbides !
Les jeunes devraient être indépendants, autonomes. Qu’ils se prennent en
main, se retroussent les manches et bâtissent, à leur tour, leur avenir comme
l’ont fait les générations précédentes et comme le fait
chaque génération ! Le piège de l’endettement est
omniprésent pour toutes et pour tous. Quelqu’un qui n’aime pas les dettes
ne doit pas en contracter ! Pourquoi courir après les troubles ? Est-ce
sage d’acheter un condo quand on n’en a pas les moyens ?
Des jeunes que je vois autour de
moi changent de voiture, de meubles, d’appareils électroménagers chaque
5 ans. Ils veulent le dernier modèle qui inclut les derniers gadgets. Ils vont
en voyage chaque année, aux grands restaurants chaque fin de semaine. Ils croulent
ainsi sous les dettes, vivent à crédit. Faut savoir gérer son
budget !
Moi, je n’avais que
30 $ à 18 ans. C’est avec ça que j’ai commencé ma
vie d’adulte ! J’ai besogné jour et nuit, même les fins de
semaine, pour payer mes longues études universitaires et mon loyer. Personne ne
m’a aidé. Mes parents ne m’ont rien donné. J’ai tout
construit par moi-même. L’histoire de l’opulence est propre à
chacun. Tom1 dit justement : « Les œufs en or ne tombent pas des
arbres ! »
Quelles leçons Tom 1 et
Tom 2 auraient dû apprendre au lieu de courir à leur
perte ?
On ne fait pas une omelette sans
casser des œufs ! (Rires) Cela dit, tous les deux devaient apprendre que
l’ambition, si louable soit-elle, peut mener aux dérapages. Nos rêves les
plus fous peuvent nous jouer de vilains tours. Je crois, toutefois, en
l’expérience nécessaire et absolue. Ce fut néanmoins une belle
expérience pour eux. Expérience réussie ou non, courte ou longue, avec
ou sans erreurs, c’est moins grave. L’important est d’expérimenter
avec ses tripes, vivre à fond ses désirs et les choses de la vie ! Faut
réaliser ses aspirations les plus ardentes. Sinon, on n’aura pas
vécu ! Ne serait-ce pas lamentable de mourir sans avoir réalisé
ses projets ? Vaut mieux avoir une vie pleine qu’à moitié
vide !
L’ambition de Tom1 est de
rajeunir. Et c’est bien légitime. L’amour de la vie, de la joie, du
plaisir le pousse à sacrifier la moitié de ses acquis. Il est bien libre de le
faire. C’est sa priorité. D’un autre côté, la situation
pécuniaire minable de Tom2 le pousse à vouloir amasser le plus possible
d’argent afin de couvrir ses dépenses et vivre plus à l’aise, lui
et sa famille. Et c’est bien légitime aussi.
La leçon à
apprendre, c’est qu’une passion débridée peut tuer ! La
modération a bon meilleur goût, et ce, dans les dépenses et les
achats ! Cependant, nous sommes ici au théâtre où l’on peut
se permettre tout ! Les sentiments les plus effrénés sont les
bienvenus !
Un mot pour terminer ma
réponse. J’admire le jeune Tom2. Il est brave, responsable, sérieux. Il
n’a pas perdu son temps. Il est déjà professeur et écrivain
à 30 ans ! Il a un double emploi pour maximiser ses revenus. C’est bien louable
! Son petit défaut, c’est qu’il est impatient. Il devait attendre 35 ans,
continuer à travailler, à payer son condo, un mois à la fois. Les
écueils financiers s’arrangent avec le temps, surtout si l’on est adepte
de la simplicité volontaire ! Il aurait dû apprendre à ne pas sauter les
étapes.
Qui est le plus perdant dans
l’histoire ?
En réalité, les
deux Tom sont également gagnants et également perdants. Gagnants parce
qu’ils ont vécu intensément. Ils sont allés courageusement et
fièrement jusqu’au bout de leurs rêves. Perdants parce qu’ils y
laissent leur peau. Quoi de plus tragique que de perdre sa vie ? Le happy ending est plutôt en faveur de la
nature qui triomphe enfin des parasites. Ces derniers ne pensent qu’à leur
confort et à leurs besoins, sans évaluer la capacité limite de dame
Nature. Ils deviennent, et c’est infiniment triste à dire : persona non grata.
L’un voulait gagner la
jeunesse, l’autre la richesse. Cela s’est concrétisé pour un court
laps de temps. Donc, ils l’ont emporté ! Mais le paroxysme ou le climax
n’a duré qu’un bref moment.
Une amie, madame Annick
Pagès qui a bien apprécié Jouvenceflore, a vu qu’il y a
« un lien entre le vieux qui souffre de jeunisme, qui dépense une
fortune en produits rajeunissants et les jeunes qui, eux, dépensent une fortune pour
le ici et
maintenant, tout
de suite. C’est le rapport au temps qui est différent… Les vieux
retiennent le temps avec leurs dents. Chez les jeunes, il y a une accélération
du temps, ils sont prêts pour Mars… Un autre aspect en ressort : le
rapport au vide. Le vieux mise sur son apparence pour combler le vide intérieur. Il a
peur de se confronter à son intériorité pourtant source
d’inspiration. Quant au jeune, il comble son vide intérieur par la
surconsommation. Ce sont les mêmes parcours. Le regard intérieur est source
d’angoisse existentielle. »
Je dirais, en
résumé, que pour ne pas être perdants, mieux vaut être patients,
humbles, résilients, surtout rentrer en contact avec son intériorité
qui nous comble de paix et de satisfaction ! Alors, moins de risques
d’erreurs !
25 février 2025
paru dans Les livres et les copains
d’abord
Quand les acteurs
font une entrevue
avec
l’auteur, autour de Jouvenceflore
(Troisième partie,
questions de Carole Gaudreau
et d’Amélie Pitre (2
Jouvenceflore)
Dans
Jouvenceflore, on parle de jeunesse et de nature… Comment
conciliez-vous ces deux
thèmes ?
Excellente question !
Ce sont en effet les deux thèmes majeurs de ma pièce. Tout tourne
autour de la jeunesse, de la beauté de la jeunesse. Tout tourne
également autour de mère Nature qui, elle, serait le personnage
principal. Elle a un droit de vie et de mort sur les
protagonistes !
Pour retourner à la
question posée, un apothicaire serait très heureux d’y
répondre ! Dame Nature possède une panoplie de moyens pour
remédier à nos malaises et préserver notre jeunesse. Par
exemple, la vitamine C contenue dans les agrumes nous aide à surmonter un
rhume ou une grippe. La vitamine E contenue dans les noix et les feuilles vertes
(épinards…) nous aide à soigner nos blessures et à
conserver notre peau. Le collagène contenu dans le poisson et les
œufs nous aide à soigner nos problèmes
d’articulations. Et j’en passe.
J’ai toujours cru aux
bienfaits des remèdes naturels pour conserver notre jeunesse. Bien
sûr que nous devons faire attention, comme ne pas fumer, ne pas trop
boire, faire des exercices, éviter le stress, bien dormir pour
récupérer. La Nature est un exemple de renouvellement et de
rajeunissement. Après l’hiver, le printemps revient. Après
la fonte des neiges, les bourgeons et les fleurs repoussent, les arbres
verdissent à nouveau.
Vivons-nous proches de la
Nature pour bénéficier de ses multiples bienfaits ?
Jouvenceflore est là, toute prête pour nous ! Allons-nous à
sa rencontre avec amour et reconnaissance ?
Est-ce que la jeunesse
est vraiment préoccupée par la nature et
comment ?
Je
pense que la jeunesse d’aujourd’hui est plus sensible que les
générations précédentes à la protection de la
nature. Regardez tous ces beaux mouvements verts. Je les fréquente depuis
des dizaines d’années. Ils sont composés à 80 %
de jeunes.
Lors des manifestations en
faveur de l’environnement, les jeunes sont aux premiers rangs. Ils sont
pleins d’énergie et d’enthousiasme. Ils ne
désespèrent pas comme nous, les vieux. Ils ont grandi avec une
conscience plus alerte. Ils nous blâment de leur avoir laissé une
planète poubelle. L’exemple de la militante écologiste
suédoise Greta Thunberg est éloquent.
J’ai confiance en la
relève qui continuera à bâtir le monde et à
l’améliorer, à sa façon.
Bien que discret, le temps est un
personnage majeur dans la pièce. Comment exprimeriez-vous au public
votre vision de la recherche de l’équilibre entre la
fatalité du temps sur nos vies et son rôle d’allié
et de partenaire indissociable ? Comment l’avez-vous défini
dans la pièce ?
En effet, le temps (avec la Nature) est un personnage
majeur dans ma pièce. Voici ses quatre vérités : il
fait des ravages, gobe tout, flétrit tout, nous fait vieillir, puis
tomber dans la décrépitude et la mort, et ce, sans pitié,
sans merci, sans exception, parfaitement implacable. Personne
n’échappe à ses griffes fatales. Pourtant, mes deux
héros le défient en quelque sorte.
Si nous portons un regard scientifique sur le sujet,
nous réalisons que le temps n’existe pas vraiment. C’est une
invention humaine. Les planètes sont tout simplement suspendues dans
l’atmosphère où personne ne calcule le temps. Elles tournent
certes autour du soleil créant, pour nous, une alternance de jour et de
nuit. Cela a poussé nos ancêtres à y voir une certaine
architecture ou structure linéaire. Ils se sont représenté
la marche du temps d’une façon horizontale sur le calendrier
où nous voyons les jours, les mois, les années se succéder.
Ils se le sont représenté, également, sous forme circulaire
en nous proposant un cadran où les aiguilles tournent en rond, marquant
les secondes et les minutes… Tout pour mesurer le temps, et ce
n’est pas faux.
Le temps est devenu ainsi notre allié. Il
organise, dans la société civilisée, notre journée,
même notre existence et notre histoire universelle. Grâce à
lui, nous avons des jalons, des repères, des dates. Grâce à
lui, nous gérons nos heures de travail, nos rendez-vous… Sinon,
nous ne nous retrouvons plus dans… le
temps !
Tom1 veut déroger à la règle. Il
veut reculer l’horloge du temps et mettre le compteur de sa jeunesse
à zéro. Le temps intervient alors et affirme explicitement, non
sans humour, sa suprématie ! Il remet les pendules à
l’heure : « Je vous rattraperai par la tête, par la
queue, par les jambes, par les cheveux… » Nulle
échappatoire.
Dans ma pièce allégorique, Tom 1 et Tom2
réussissent enfin à tordre le cou du temps. Dame Nature, par
Jouvenceflore, accorde un temps de grâce une fois chaque 10 ans, durant 7
jours, autorisant de rajeunir de 35 ans. C’est ce qui devait se produire,
par enchantement ! Cependant, la méchanceté et le langage
irrévérencieux ont fait bousiller la donne ! La magie
n’opère plus quand il y a des insultes. Jouvenceflore qui a un
certain pouvoir sur le temps refuse, en fin de compte, d’intervenir. Le
charme s’évapore.
Le temps n’est vaincu momentanément que
par des formules tirées de l’illustre « Livre des contes de
Béribas » et par un rituel cher aux Autochtones
!
Jouvenceflore, les arbres,
l’abeille, la source, le crocrodile, le temps, le poulet et
l’oiseau sont tous des personnages de la pièce. Si vous pouviez
n’en choisir qu’un seul afin d’exprimer le message que la
nature aurait pour nous, lequel serait-il et pourquoi
?
Je choisirai sans hésitation Jouvenceflore.
J’ai un faible pour elle. D’abord, j’ai inventé ce mot
qui n’existait pas. C’est la fleur de jouvence, pleine
d’amour, de compassion et de bienveillance. Elle veille sur nous, se donne
à nous. Je voulais en faire un archétype de l’Amour. Elle
personnifie mère Nature qui nous accueille, nous nourrit et répond
à nos besoins. Elle est mystérieuse, laconique, discrète,
ne parle pas trop. Faut bien se concentrer pour l’écouter. Mais
quand elle parle, dégustez sa parole pétillante,
savoureuse !
Le personnage de Jouvenceflore représente la
dimension maternelle et enveloppante de la Nature qui nous assure (avec les
céréales, les fruits et les légumes…) notre
subsistance. Cependant, comme le dit si bien le proverbe, « être bon
ne s’écrit pas avec un c », notre désinvolture
l’incite, et c’est très compréhensible, à se
désolidariser de l’humanité.
Je suis, depuis quelques années, dans cette
phase de dégoût de l’humanité qui se choisit des
dictateurs très va-t-en-guerre, qui refuse de soutenir le droit et la
justice, qui pollue et n’agit pas en citoyens écoresponsables. Il y
a donc, un problème d’éthique, un je-m’en-foutisme
flagrant sociétal et environnemental
généralisé.
Le message de Jouvenceflore est clair. Le mépris
du bien a un prix. Tous payeront.
Quels étaient vos sentiments au
moment d’écrire la pièce ? Y en a-t-il qui vous ont
surpris par leur apparition ?
Au départ, j’ai écrit cette
pièce pour m’amuser. J’étais dans un état
euphorique. Je voyais ça comme un conte fantaisiste. Je laissais aller
mon imaginaire. Je me sentais léger ! Mon instinct me rappelait quand
même les balises dramaturgiques de base à respecter.
Cependant, au fur et à mesure que
j’avançais dans l’écriture, ça devenait
progressivement sérieux. J’ai vu la tension monter. La farce ne
pouvait plus continuer. Ça devait aboutir d’une manière ou
d’une autre. Il fallait passer à l’action, réaliser le
projet tant souhaité ou le faire avorter. Les deux Tom ont pris alors le
dessus. Nous étions tous les trois (eux et moi) devant une impasse, ou
plutôt devant une fourche. Quel sentier prendre ? Celui de droite ou celui
de gauche ? Les deux Tom fulminaient. Je n’arrivais plus à les
contrôler. L’un piquait une crise. L’autre essayait de le
calmer…
J’ai senti dans ma poitrine des sentiments de
colère détoner. Tonnerres et foudre éclataient.
J’étais, avec toutes mes cellules, ce Tom2 tellement indigné
de se sentir traité comme un objet. J’écrivais ses
répliques en tremblant. J’ai vécu, dans mes tripes, son
dégoût d’être chosifié.
Le pic de ces sentiments affreux qui m’ont
envahi, c’est quand Tom2 explose de rage et crie : «Tant
qu’à y être, égorgez-moi vivant, mangez-moi tout cru
!» Je ne m’attendais pas à une telle phrase choc. Elle est
arrivée comme un éclair et m’a assommé. Que peut-on
dire après une telle assertion ?
J’envisageais d’ajouter un quatrième
tableau dans lequel on verrait les deux Tom réagir à leur nouveau
milieu respectif. À quoi ressemblerait leur nouvelle vie ? Comment se
démèneraient-ils dans leur nouveau défi ? La
réalité de leur nouvelle famille sera-t-elle aussi agréable
que prévue ? Mais je ne voulais pas rallonger la pièce. J’ai
donc anticipé ces scènes du futur et les ai incluses dans la
deuxième moitié du deuxième tableau. C’est devenu
essentiellement les arguments que Tom2 avance pour justifier ses
hésitations. J’ai voulu être très réaliste,
pratico-pratique. Des crises de ménage avec un plat qu’on lance
contre le mur et des incompatibilités de caractère très
vraisemblables ont surgi… C’était très douloureux
à écrire.
De nouveaux sentiments de tristesse et d’amertume
sont, en outre, apparus en écrivant la toute dernière intervention
de Jouvenceflore. Elle décide de les laisser à eux-mêmes, de
nous laisser à nous-mêmes, les larmes aux yeux, malgré
l’amour qu’elle nous témoigne… et ce, à cause
de notre égoïsme, de notre ingratitude.
28 février
2025, paru dans Les livres et les copains
d’abord
Jouvenceflore : jusqu’où irait-on
pour
recouvrer la jeunesse
?
Jouvenceflore est une œuvre dramatique en trois actes,
signée Bernard Anton. Cette pièce pleine de fantaisie et de suspense
nous présente un univers sylvestre aux accents surnaturels. S’y
déroule la quête de Tom 1, sexagénaire qui, d’année
en année, voit sa vitalité décliner, son corps assailli par les
aléas du vieillissement. De tout cœur, Tom 1 rêve de retrouver
énergie et jeunesse, afin de recommencer à vivre
pleinement.
Poursuivant ce but, il part à la recherche de la
Jouvenceflore, une étonnante fleur pouvant accorder la jeunesse
éternelle à qui la consomme. Mais il doit faire vite : cette
plante très rare n’apparaît qu’une fois tous les dix ans
dans une réserve naturelle, et ne vit que durant 7 jours... qui
déjà tirent à leur fin.
Sa
recherche de ce joyau floral lui fait rencontrer son alter ego : Tom 2, environ
30 ans plus jeune, gardien dans un parc national où apparaîtrait
– quoique rarement – cette fleur enchantée, si
convoitée. Avec empressement, Tom 1 le pousse à accepter de le
guider vers cette énigmatique Jouvenceflore, dont les
propriétés exceptionnelles peuvent lui faire recouvrer sa
vitalité d’antan.
Mais, si
Tom 2 croit pouvoir l’orienter dans sa quête, laissera-t-il Tom 1
s’emparer de cette fleur, dont son métier lui commande d’assurer
la protection ? La vie d’un homme, si désireux soit-il de vivre,
est-elle plus importante que la sauvegarde d’une espèce florale
menacée d’extinction ?
À
défaut de pouvoir consommer cette fleur ou s’abreuver du puissant
nectar qu’elle sécrète, à quelle autre forme de
sorcellerie serait prêt à se livrer un homme d’âge
mûr pour qui le vœu le plus cher reste d’accéder à
la jeunesse éternelle ? Tom 1 serait-il prêt à céder
une large part de sa fortune, en échange de quelques décennies de
jeunesse empruntées à un donateur consentant… moyennant le
recours aux rites occultes nécessaires ?
Cette œuvre, écrite dans un style vivant et accessible, laisse place
à l’humour, au merveilleux et à de beaux moments de drame et
d’émotion. Les questionnements et aspirations soulevés dans
cette pièce revêtent aussi un caractère très actuel, vu
le vieillissement général de la population active que connaît
notre société.
Assurément, cette pièce, qui
s’avère d’une enviable qualité, présentée en
lecture publique le 30 avril prochain, à 19h30 au Théâtre
Ste-Catherine, nous réserve un bien agréable moment de
théâtre. Un rendez-vous à ne pas
manquer !
Martin Mercier,
PhD, Fondateur du Centre de
création scénique
28 février
2025, paru dans Les livres et les
copains d’abord
Tant que Vie
nous habite de Bernard
Anton ou l’exploration de l’âme
humaine
Troisième
recueil de nouvelles et de récits paru chez Kindle, janvier
2025
Le fiel des
poitrines
Le texte suit une
progression dramatique subtile. Il commence par une situation paisible et
contemplative avec l’arrivée de Miguel, un perroquet
sculpté, dans un décor hivernal. Le récit évolue
ensuite vers des tensions de plus en plus marquées, jusqu’à
atteindre un climax où les corneilles attaquent férocement Miguel.
La chute propose une réflexion philosophique sur la violence et la
cohabitation, clôturant le récit de manière
méditative.
L’auteur alterne
entre des moments de calme contemplatif et des épisodes de tension
dramatique. L’introduction est lente, immersive, puis le rythme
s’accélère avec l’apparition des bruits
inquiétants. Ce contraste de rythmes renforce l’impact des
scènes de conflit.
L’espace clos de la
verrière contraste avec l’extérieur hostile. Ce dispositif
dramatique accentue le sentiment d’oppression et d’isolement. La
vitre devient un symbole de frontière infranchissable, renforçant
le sentiment de claustration et de menace.
Miguel, bien
qu’étant une sculpture, est animé par des traits humains et
des émotions, créant un personnage symbolique. Les corneilles
représentent l’agressivité collective, la xénophobie
et le rejet de l’autre. Le contraste entre Miguel, coloré et
paisible, et les corneilles sombres et violentes, installe un conflit
manichéen.
L’écriture
est poétique et sensorielle. La beauté des descriptions (hiver oppressant,
couleurs du plumage, ambiance sonore) contribue à une forte immersion. La
symbolique est subtile : la vitre comme barrière, les corneilles
comme symboles d’intolérance, Miguel incarnant la
différence, sont des figures marquantes.
Le rejet de l’autre,
la violence collective, la solitude et la quête de cohabitation
résonnent avec des problématiques contemporaines.
Bref, Le fiel des
poitrines se distingue par sa poésie et sa profondeur symbolique.
La victoire de
Florent
Cette nouvelle suit une
structure linéaire avec des ruptures rythmiques marquées par des
changements d’état du personnage principal, Florent. Tout
débute avec une introspection mélancolique sur un mariage
défaillant, puis évolue vers une phase de rébellion et de
transformation personnelle, pour culminer dans une quête spirituelle qui
mène à la libération et à la paix intérieure.
Cette construction en plusieurs actes soutient efficacement la montée en
tension émotionnelle et narrative.
Le récit joue sur
deux tensions principales : celle conjugale et celle émotionnelle.
Florent, prisonnier de son mariage toxique, oscille entre résignation et
révolte. Les infidélités de Joséphine,
décrites avec une précision presque provocante, accentuent son
sentiment d’humiliation et sa quête de
sens.
La transformation
intérieure de Florent, marquée par un renversement de perspective,
devient un moteur narratif puissant. La confrontation avec sa propre douleur et
son besoin de libération crée une tension introspective
captivante. Son évolution est le cœur du récit. Il incarne
le passage d’une vie subie à une vie choisie, grâce à
sa prise de conscience tardive, mais salvatrice.
Caricaturale dans sa
démesure, Joséphine représente la figure de
l’épouse infidèle et tyrannique. Sa transformation finale en
étoile humanise son rôle, ouvrant la voie au
pardon. Julie joue un rôle
essentiel, en tant que catalyseur de la renaissance de
Florent. Les personnages secondaires, comme les amants de
Joséphine, le retraité et la bienfaitrice, enrichissent le
contexte, mais restent subordonnés à la trajectoire de Florent.
La résilience et la
libération personnelle. L’auteur illustre comment un individu peut
transcender les épreuves pour se réapproprier sa
vie.
L’amour et la
réciprocité. Florent découvre la différence entre un
amour imposé et un amour partagé, véritable source de
bonheur.
La vengeance et le pardon.
Le récit oppose la rancune destructrice de Joséphine au pardon
lumineux de Florent.
La transformation
spirituelle. Florent atteint une dimension mystique, où le
matériel et les blessures terrestres s’effacent au profit
d’une quête d’harmonie.
La progression narrative
en plusieurs actes est maîtrisée. Le récit bien
rythmé, alternant entre introspection, action, et moments de
résolution. La transformation de Florent est cohérente et soutenue
par des scènes marquantes (son renouveau après la fête, son
voyage spirituel fascinant). Les différentes phases (mélancolie,
rébellion, transformation) maintiennent l’intérêt du
lecteur.
Le texte, au style
imagé et évocateur, pose des questions intemporelles sur
l’amour, le pardon, et le bonheur. Les descriptions vigoureuses et les métaphores
apportent une dimension visuelle et poétique au
récit.
La victoire de
Florent est une narration
touchante et porteuse d’une réflexion universelle sur la
capacité de l’humain à se réinventer. Ce récit
s’inscrit parfaitement dans la dynamique thématique du recueil. Il
met en lumière la puissance des transformations personnelles et la
quête de sens face aux épreuves de la vie.
Tant que Vie nous
habite
Le récit suit une
structure non linéaire qui alterne entre moments d’introspection,
souvenirs et interactions avec Hector, l’oncle mourant du narrateur. Cette
construction fragmentée reflète les pensées du narrateur
face à la maladie et à la mort imminente de son
proche.
Sa dramaturgie repose sur
une montée progressive d’émotions, allant de la
résignation au sublime : la déchéance physique et
psychologique d’Hector, contrebalancée par sa combativité et
ses traits d’humour. Les moments de tendresse entre le narrateur et
Hector, ponctués de réflexions sur la vie et la mort, culminent
dans l’évocation mystique et poétique de
l’après-vie.
Hector est au cœur
du récit. C’est un personnage à la fois tragique et
attachant. Sa fierté, son humour noir et son refus de céder
à la maladie en font une figure
nuancée.
Le narrateur,
témoin empathique, est le lien entre le lecteur et Hector. Ses
réflexions personnelles, parfois philosophiques, ajoutent une profondeur
introspective.
Les figures secondaires,
comme la femme et la fille d’Hector, jouent un rôle limité,
symbolisant l’égoïsme ou l’indifférence, tandis
que les soignants et les souvenirs évoqués enrichissent le
contexte.
Les thématiques
abordées :
La fragilité de la
vie. À travers Hector, le texte explore l’inexorabilité de
la mort et la lutte pour préserver la dignité dans la
maladie.
La transmission familiale.
La relation entre le narrateur et Hector souligne l’importance des liens
familiaux dans les moments critiques.
La quête
d’immortalité. Par le biais des réflexions mystiques et des
autosuggestions du narrateur, le texte interroge le désir humain de
transcender la mort.
Le temps et la
mémoire. Les souvenirs partagés servent à préserver
l’essence d’Hector, renforçant l’idée que
l’immortalité réside dans le souvenir des
autres.
Bref, cette narration
introspective et poétique privilégie une forme méditative,
avec une forte dimension lyrique. L’approche est à la fois
universelle et personnelle. Les réflexions sur la mort, la lumière
et la continuité de la vie sont universelles, mais leur traitement
à travers le prisme d’Hector les ancre dans une expérience
personnelle, créant une résonance
émotionnelle.
L’écriture
poétique et évocatrice nous propose des descriptions remarquables. Les réflexions
philosophiques renforcent l’impact émotionnel. Le personnage
principal, Hector, est une figure marquante, à la fois tragique et
lumineuse. Dans une atmosphère contemplative, mais loin du pathos, le
récit adopte une approche digne et sereine face à la
mort.
Tant que Vie nous
habite
est un texte bouleversant et introspectif qui explore avec justesse les
questions de la vie, de la mort et de la transmission. Le récit
s’intègre harmonieusement dans le recueil en prolongeant les
réflexions universelles sur la fragilité de l’existence
et le désir d’immortalité.
Catharsis des rescapés
L’auteur adopte une structure fractionnée,
alternant entre dialogues et réflexions générales.
Cette approche permet d’aborder des thématiques lourdes comme
la guerre, l’exil et l’intégration. La tension repose
essentiellement sur les récits traumatiques des
protagonistes.
La violence des conflits ethniques et politiques, les
horreurs des guerres civiles et des migrations forcées, l’exil
et la survie constituent les thématiques centrales. Les descriptions
des camps de réfugiés, des traversées dangereuses et
des brutalités sont frappantes.
Le texte explore, avec des
images marquantes, la douleur du déracinement et la difficulté de
reconstruction. L’injustice sociale et géopolitique y est
dénoncée, ainsi que les ingérences étrangères
et l’exploitation des ressources africaines. La fragilité de la vie
et la fin inattendue rappellent l’absurdité de la violence,
même en contexte de paix.
Catharsis des
rescapés est un texte engagé, émouvant, bien
articulé qui explore des réalités dures. Des thèmes
puissants et pertinents sont abordés avec
justesse.
Le portrait
d’Aramis le Grand
Ce portrait
littéraire respecte les règles du genre. On y lit une description
détaillée et nuancée d’Aramis. L’auteur brosse
avec minutie le caractère d’un père à travers ses
comportements, son apparence, ses habitudes et ses contradictions. Son orgueil,
son autorité naturelle et son besoin de contrôle sont mis en
lumière, tout en laissant percevoir sa fragilité
intérieure.
Le portrait ne se limite
pas à la personnalité d’Aramis, il explore également
son environnement social et familial. Sa boutique, son fils Ricardo et ses
interactions avec son entourage viennent contextualiser ses attitudes,
renforçant la profondeur psychologique du personnage.
Le narrateur adopte une
posture subtilement critique, dévoilant les failles et les contradictions
d’Aramis. Cette approche subjective oscille entre admiration et
ironie. L’immersion dans
l’intériorité d’Aramis invite le lecteur à
comprendre ce personnage par ses habitudes, ses obsessions et ses relations aux
autres.
La construction
psychologique est solide, l’écriture précise. Les
descriptions sont efficaces et immersives. Le point de vue adopté se
situe entre distance et empathie.
Le Portrait
d’Aramis le Grand accomplit sa fonction de
peinture psychologique.
Le souvenir de
Carlos
Le récit suit une
structure linéaire, articulée autour de la rencontre entre Carlos
et Véronique. Cette rencontre évolue vers une liaison intense et
se termine sur une rupture brutale suivie d’un retour imprévu. La
chute tragique lui donne une profondeur inattendue. Ce déroulement met en
place un contraste entre la légèreté du désir
initial et la gravité de la fin.
La tension dramatique est
d’abord fondée sur les désirs et les frustrations de Carlos,
puis sur la dynamique de séduction avec Véronique. Le basculement
se produit lorsqu’il décide de rompre, créant un effet de
surprise et de désillusion. Enfin, le décès de Carlos
ajoute une intensité tragique à
l’ensemble.
Carlos est
présenté comme un homme solitaire, tourmenté, tergiversant entre désir
charnel et quête d’affection. Sa complexité repose sur
ses contradictions. Il cherche l’amour tout en rejetant
l’attachement. La question posée sur nos blessures et leurs
conséquences est très
intéressante.
Véronique incarne la vulnérabilité
affective. Sa solitude et son besoin d’amour la rendent fragile, ce
qui la conduit à idéaliser Carlos avant de tomber de
haut.
Si Carlos cherche à combler un vide affectif
à travers des relations superficielles, Véronique aspire
à l’amour véritable. Elle se heurte toutefois à
la frivolité des intentions de son amant.
Ce dernier incarne l’instabilité affective. Il est incapable
d’assumer une relation profonde. Sa décision de rompre brutalement
est motivée par un besoin de revanche sur ses expériences
passées.
L’auteur brosse
finement le portrait de Carlos et la quête d’amour d’une
Véronique déçue. Les descriptions ainsi que les
réflexions détaillées offrent une plongée dans leur
intimité. La solitude, le désir, la peur de l’engagement et
la désillusion amoureuse sont des thèmes fort bien
exploités dans cette nouvelle.
Le Souvenir de
Carlos est un texte dense,
porté par des personnages complexes et des thématiques puissantes.
La caractérisation des protagonistes est
saisissante. L’essentiel des émotions et des conflits repose
sur des réflexions intérieures et des descriptions
généreuses.
Énergie
fatale
Cette nouvelle suit une
progression dramatique fluide, structurée autour de la relation complexe
entre monsieur Comtois, un peintre vieillissant, et la narratrice, son
modèle. Le récit s’installe progressivement dans une
ambiance intime et feutrée, basculant subtilement vers une tension
dramatique qui culmine avec la mort de l’artiste. Le rythme est
maîtrisé, variant entre lenteur contemplative et montée
progressive de la tension.
La tension dramatique est
d’abord douce, presque imperceptible, nourrie par les non-dits et la
sensualité de la relation entre l’artiste et son modèle. La
passion refoulée de Comtois, ses gestes ambigus, et la
vulnérabilité de la narratrice installent une ambiance trouble. La
bascule survient avec la chute. Ce retournement clôt la tension
accumulée et donne un relief tragique au
récit.
Monsieur Comtois est un
vieil artiste tourmenté, partagé entre passion créatrice et
pulsions charnelles. Il incarne la figure d’un génie
vulnérable. Sa quête artistique est intimement liée à
sa peur de la mort qu’il tente de conjurer par la création. Il
peint pour lutter contre sa crainte de disparaître. L’art devient un
refuge et un moyen de transcender la mort.
La narratrice, tour
à tour complice, muse et objet de désir, oscille entre fascination
et soumission. Sa perception de Comtois évolue de l’admiration
à une prise de conscience de la complexité de leur lien. Le texte
explore la frontière floue entre inspiration artistique et désir
charnel, où le modèle devient objet de
fantasme.
La dramaturgie de cette
nouvelle repose sur une tension psychologique subtile, portée par des
gestes et des regards. Le récit privilégie la sensation et
l’atmosphère plutôt que l’action. Ce choix est
cohérent avec l’ambiance contemplative.
L’ambiguïté des intentions du peintre et la passivité
de la narratrice créent un équilibre fragile qui nourrit la
tension. Le texte joue habilement sur les silences et
les gestes inachevés. L’ambiance intimiste et sensorielle
excelle à créer une atmosphère discrète et
sensuelle. Le point d’orgue
dramatique de la fin réinterroge tout ce qui précède et
renforce l’idée que la passion, lorsqu’elle n’est pas
canalisée, peut devenir destructrice.
Cette œuvre de
Bernard Anton questionne la frontière entre création artistique et
désir, entre immortalité et mort, ce qui donne au récit une
profondeur tragique inattendue.
Énergie
fatale est une nouvelle riche et
subtile, qui explore avec finesse les zones d’ombre de la création
artistique et les ambiguïtés des relations humaines. La tension
dramatique, bien que discrète, soutient l’ensemble et rend sublime
la force émotionnelle du texte tout en respectant son ambiance
élégante.
Roublardises de
sombrero et sang de tequila
Le texte suit une
structure fragmentée, alternant entre descriptions de voyages, anecdotes
vécues et réflexions personnelles. Cette narration
éclatée adopte un rythme souple et fluide, porté par la
subjectivité du narrateur. L’absence de véritable fil
conducteur est compensée par une succession d’expériences
qui tissent un récit global sur la découverte de l’autre et
de soi, via l’exploration sensorielle et humaine.
Les
péripéties du narrateur avec les vendeurs, le guide
équestre, ou le chef des mariachis, qui tentent de le manipuler, offrent
des situations cocasses ponctuées de surprises et de réflexions
sur la condition humaine. On s’interroge alors sur la frontière
entre hospitalité sincère et intérêt
économique.
Le narrateur est curieux,
ouvert, en quête de véritables rencontres. Il se présente
comme un homme attentif aux détails du quotidien, préférant
les interactions humaines sincères aux attraits touristiques
superficiels. Sa volonté d’aller au-delà des apparences et
de l’exotisme confère au texte une authenticité touchante.
Nous le voyons s’immerger dans les cultures locales pour mieux comprendre
les autres et, par extension, lui-même. Quant aux inégalités
sociales et à la pauvreté observées sur place, l’auteur
suggère une réflexion sur la responsabilité du
voyageur.
La sensorialité et l’éveil des sens
ne manquent pas. Le texte est florissant en descriptions sensorielles,
notamment dans la scène du massage qui devient presque mystique. (Un
must ! J’ai
adoré !).
Ce récit plus contemplatif que dramatique assume
l’absence de tension en proposant plutôt une chronique
sensorielle et introspective. Cette approche est cohérente avec le
genre du récit de voyage, où l’expérience
personnelle prime sur l’action.
Nous assistons à une montée en puissance
avec la rencontre d’Oliviera dans la deuxième partie du
récit. Cette partie est plus dense et émotionnellement plus
forte. Ce passage gagne en profondeur grâce à la magnificence
sensorielle du massage et à la relation humaine qui se construit,
donnant au texte un véritable souffle
dramatique.
Roublardises de
sombrero et sang de tequila est une réflexion
sincère qui dépasse le simple récit de voyage.
L’auteur sonde le rapport à l’autre et les
réalités sociales. Son texte brille par ses descriptions
immersives et ses réflexions sincères sur la rencontre
humaine.
Écriture somptueuse et sensorielle, notamment
dans la scène du massage, véritable point d’orgue du
récit. Regard lucide et bienveillant sur les personnes
rencontrées, évitant le jugement. Humour subtil et efficace.
Légèreté et autodérision. Cette œuvre
vivante et captivante explore avec justesse et poésie la
beauté des rencontres humaines, des plus anodines aux plus
transformatrices.
Vies
basculées
Le texte suit une structure chronologique qui retrace
les parcours de Walid et Tamari, deux jeunes réfugiés
africains installés au Québec. La narration se divise en
plusieurs segments qui illustrent les étapes de leur
intégration, leurs espoirs, leurs désillusions et leurs
épreuves. Le récit commence par leur arrivée au
Québec et évolue progressivement vers des situations
dramatiques, jusqu’à la chute brutale de Walid, impliqué
dans un réseau de trafic de
drogue.
La tension monte progressivement, avec des moments
clés : l’arrivée pleine d’espoir au
Québec, la relation naissante et passionnée entre les deux
protagonistes, la grossesse non désirée de Tamari et
l’abandon de Walid, l’engrenage de ce dernier dans des choix
destructeurs (relations toxiques, trafic de drogues).
Le récit alterne entre des phases d’espoir
et de chute, créant une
dynamique dramatique forte, culminant avec l’arrestation.
Walid est un personnage
impulsif, instable et influençable. Son passé familial violent et
ses traumatismes expliquent en partie ses choix hasardeux. Il titube entre
insouciance, quête de reconnaissance et autodestruction.
Tamari, plus
réfléchie et studieuse, incarne la résilience. Sa
trajectoire est marquée par la responsabilité et la douleur,
notamment lorsqu’elle décide d’avorter face à
l’abandon de Walid. Les personnages
secondaires (Nadej, la sœur de Walid, l’enseignant) enrichissent le
récit en soulignant les différents environnements sociaux qui
influencent les protagonistes.
L’exil et le
déracinement sont les principaux thèmes abordés. La
difficulté d’adaptation dans un nouveau pays constitue le
problème central de l’histoire. L’impulsivité du jeune
Walid et son absence de repères le conduisent à des choix
destructeurs.
La passion de Walid et
Tamari vire rapidement à la désillusion et au rejet. La pression
sociale et familiale que subit Tamari, pression liée à la culture
et à la religion, influence sa décision d’avorter. L’autodestruction et la fuite en avant commencent
aussitôt. Walid refuse d’assumer ses responsabilités de
père et plonge dans des comportements à
risque.
La narration maîtrise bien la montée en
tension. Le début, empreint d’espoir, contraste avec la
descente progressive de Walid. Les événements
s’enchaînent de manière cohérente, créant
un effet de gradualité dramatique.
Des scènes clés sont visuellement fortes
et émotionnellement puissantes. Certaines marquent le récit
par leur intensité, comme la première rencontre amoureuse sous
la neige, la découverte de la grossesse de Tamari, la capture
spectaculaire de Walid. Ces moments créent des points d’ancrage
forts dans le récit et maintiennent
l’intérêt. Des thématiques profondes et actuelles, comme
l’exil, la jeunesse, la précarité sociale, les rapports
homme/femme sont abordés avec justesse.
Vies basculées
est un récit palpitant qui explore les
difficultés d’intégration, les dérives de la jeunesse
et les relations humaines complexes. La dramaturgie est bien menée, avec
une montée en tension qui culmine dans une chute brutale et percutante.
Le texte offre une réflexion puissante sur la fragilité des
parcours de vie, marqués par les traumatismes du passé et les
choix du présent.
La Taire ne veut
plus se taire
Ce texte adopte une
structure allégorique, proche de la fable et du conte philosophique. Il
décrit la destruction progressive de la planète Taire par les
excès technologiques et industriels, la prise de conscience des savants,
et la répression orchestrée par le roi. Cette narration fluide met
en lumière des enjeux écologiques et sociaux majeurs.
Les savants incarnent la figure de la science
débridée, et la planète Taire la victime
silencieuse.
L’auteur met
brillamment en lumière la tragédie du désir de bien-faire.
Comment arrêter un système sans provoquer des
déséquilibres sociaux et économiques ? Cette
réflexion sur la difficulté de passer de l’intention au
changement réel est pertinente.
Le texte questionne la
capacité des individus à renoncer au confort et aux
privilèges du capitalisme. Peut-on vraiment se contenter de peu
après avoir grandi dans un monde d’abondance et de
consommation ? Cette réflexion sur l’inertie des habitudes
et des désirs individuels enrichit la portée philosophique du
récit.
Le roi symbolise la violence de la décision
politique : faut-il imposer des mesures autoritaires pour sauver un
monde condamné ? Le lecteur est invité à
réfléchir sur la légitimité de la violence pour
préserver le bien commun.
La Taire ne veut plus se taire
est une réflexion profonde et pertinente sur les
dérives de la modernité, sur la crise écologique et sur
les dilemmes politiques. On y trouve une variété
thématique qui jongle habilement
entre écologie, éthique, politique et société.
Le style est
évocateur. Des images fortes marquent la
lecture (dont la scène du chant collectif).
Bref, La Taire ne veut plus se taire est une
fable écologique puissante, portée par des réflexions
justes sur les dérives du progrès, la responsabilité
collective et la difficulté d’agir pour le bien commun. Loin
d’être un simple plaidoyer environnemental, ce
texte pose des questions
complexes sur la fragilité des bonnes intentions et la violence des
décisions nécessaires pour préserver
l’équilibre du monde.
Frères dans la douleur
Loin de la grandiloquence,
Frères dans la douleur tisse une dramaturgie
feutrée, où la douleur, la solitude et
l’attente prennent le pas sur l’action. Bernard Anton installe un
jeu de miroirs, un
ballet silencieux entre les corps fatigués et les âmes
vacillantes.
L’hôpital
devient un territoire de contrastes : un huis clos sans
répit, où la tension est
omniprésente, mais toujours en sourdine. Chaque échange entre le
narrateur et Danyeels résonne comme un pas de plus vers
l’inéluctable, chaque silence pèse
autant qu’une parole. L’écriture épouse le rythme du réel,
avec des moments de contemplation, des dialogues erratiques, parfois tranchants. Des
figures fragiles sont présentées sous une
lumière
tamisée.
Le
narrateur, spectateur et acteur
malgré lui, oscille entre
distance et implication émotionnelle. Il observe,
écoute, s’attarde sur des détails infimes qui prennent un
relief inattendu. Danyeels, silhouette vacillante
entre absurdité et éclairs de lucidité, incarne une
solitude existentielle.
Il est un reflet
possible du narrateur, du lecteur, de toute
humanité face au dernier seuil. Le personnel
médical, silhouette impersonnelle
et paradoxale, ni totalement absent, ni
véritablement présent, agit sans affect et accentue cette
impression de déshumanisation.
Ce qui frappe dans cette
traversée en jeu de miroir, à l’écriture sobre et
incandescente, c’est l’absence
d’artifice. Ici, pas de grand drame, pas
d’élans tragiques, mais une dramaturgie discrète, cousue de
silences et de regards. Le texte nous confronte
à l’essence même de
l’existence : attendre, souffrir, se rattacher à
l’autre pour mieux se sentir vivant, jusqu’à ce que
l’un parte et que l’autre
reste.
Avec Frères
dans la douleur, Bernard Anton nous livre une partition en demi-teinte,
où le vide prend autant de place que le plein. Une œuvre qui ne
cherche pas à séduire, mais qui s’installe en nous par effleurements
successifs. Un récit qui laisse une empreinte
silencieuse.
Conclusion
générale
Le recueil de Bernard
Anton est une exploration de l’âme humaine, un kaléidoscope
d’histoires humaines qui captivent par leur sincérité et leur fécondité thématique. Il
illustre avec finesse la complexité de la condition humaine à
travers des récits efficaces, profondément ancrés dans
le réel, porteurs d’une réflexion universelle.
Cette œuvre
précieuse touche par sa sensibilité et sa capacité à
explorer des émotions universelles avec justesse et
subtilité.
Lionel Parrini,
dramaturge
paru dans La fureur de
lire, 1er mars 2025
Voir ses deux autres
recueils de nouvelles : La Muse, Le
jardinier
Etc.
Voir aussi les appréciations des spectateurs à la fin de l'onglet SLAMS DE
L'ÂME